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Travailler en contrats courts pour travailler peu et libérer du temps pour d’autres

Dans certaines circonstances, les contrats courts correspondent à l’aspiration des salariés de travailler en maitrisant leur emploi du temps, en contenant l’emprise de l’emploi sur leur vie pour libérer du temps ou préserver d’autres activités. Les modalités de ces engagements partiels dans l’emploi peuvent être variables mais nécessitent que la flexibilité de l’emploi propre aux contrats courts puisse bénéficier aux salariés. Une première modalité consiste à travailler intensément durant une période pour libérer du temps dans d’autres périodes.

L’exemple de Xavier (95_036) 60 ans, déménageur en CDDU déjà mentionné est significatif de ce point de vue puisqu’il organise lui-même son temps de travail en périodes intenses de « campagnes militaires » pour ensuite se libérer régulièrement pendant plusieurs semaines de toute contrainte d’emploi afin de s’occuper d’un parent malade. La formule d’emploi en contrats courts est souhaitée et appréciée pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que l’organisation de l’entreprise lui permet de travailler en contrats courts sans discontinuité́ subie. L’organisation est telle que les déménageurs contractuels ne ressentent pas les difficultés

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classiques liées au travail en contrats courts telles que l’incertitude, la variation des revenus, la discontinuité́ des contrats ou encore le sentiment d’être exclu du collectif de travail. Par ailleurs, la relation qu’il entretient avec la direction et les accords tacites entre les deux parties lui permettent de négocier ses horaires de travail et d’organiser sa vie plus facilement que s’il était embauché en CDI.

On trouve dans certains cas, un engagement dans les contrats courts pour préserver explicitement des marges de manœuvre à des salariés qui fuient autant que possible, par valeur, le monde du travail et ses exigences de subordination et de travail aliéné.

Les contrats courts sont attractifs pour des enquêtés qui valorisent des activités qu’ils font « pour eux » mais qui ne relèvent pas de la sphère professionnelle.

Laure (80_014, 43 ans) travaille dans le domaine de la formation pour adulte de 1 à 3 jours par semaine. Son conjoint assume l’essentiel des dépenses financières du ménage. Cela lui permet de conserver du temps pour ses loisirs et ses projets personnels : « je suis sûre de ne pas travailler les lundis et les vendredis. Parce que par rapport au groupe, où l’on... comment dirais-je, par rapport au groupe, effectivement, y en a, effectivement, qui ne travaillent pas le lundi ou le vendredi. ’Fin, pour l’instant, c’est comme ça, après ça peut changer. Mon organisation, ben je fais comme je veux. C’est-à-dire que, bien sûr, par rapport à mon employeur, je sais que, je dois tenir ?? (00.34.35), là, j’ai cours... mercredi, jeudi, voyez, j’ai que 2 jours. Et puis après, bon ben là, je suis en train de bricoler, parce que j’ai une maison, après si je pensais à un autre projet, à mon projet de microentreprise, ben je vais sur mon PC à un moment donné, où là, je sais qu’il va falloir que je fasse une lettre de motivation, du moins un mail expliquant, aussi, mon besoin, pourquoi pas, d’être institutrice, ’fin voyez, dans le privé. Donc voilà, je n’ai pas de pression. (…) Je ne suis pas avec quelqu’un qui va me dire, ben voilà, fais en sorte de trouver un autre job, il faut absolument de l’argent, voyez ce que je veux dire ? » (Laure, 80_014, 43 ans)

John (95_003, 30 ans) est très satisfait de pouvoir faire « plein de choses » pendant sa période de chômage, en attendant de commencer sa formation. Il occupe un poste d’assistant d’éducation pour lequel il travaille 20 heures par semaine réparties sur trois jours de travail. « Je profite un peu du temps.(…). Enfin, ce qui est génial. C’est génial pour faire plein d’autres choses, pas forcément rémunérées autour de ma vie, pour le club de la ville ou enfin, de mon ancienne ville, puisque j’habitais à Villiers-le-Bel avant.(…) On a créé un club de basket là-bas et j’œuvre beaucoup là-bas. Et je prends énormément de temps pour moi aussi. (…) j’apprends énormément de choses sur le modèle économique, sur les

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sciences, sur la société, sur la psychologie et la sociologie.» (John, 95_003, 30 ans)

Plus banalement, les contrats courts permettent de concilier une dimension alimentaire et une activité vocationnelle. L’exemple le plus banal est certainement celui des étudiants qui « financent » leurs études par des « jobs étudiants » qui ont pour caractéristique de correspondre aux exigences temporelles de la poursuite d’études. Nous ne nous étendons pas sur cette logique bien connue. De même, on peut mentionner les logiques alimentaires de certains emploi courts dont la temporalité permettent en outre à des artistes, des auteurs etc. de pratiquer leur activité de vocation ou de maintenir l’espoir d’y faire carrière en finançant ce projet par des jobs « alimentaires ».

3.4 Des temps contraints par l’emploi

Dans d’autres cas, à l’inverse des cas précédents de mise à distance vécue comme positive des temps d’emploi, la flexibilité se conjugue avec une logique d’immobilisation de la main d’œuvre : autrement dit la flexibilité génère non pas une libération du temps ou une capacité à s’emparer du temps librement mais, au contraire, des temps hors emploi entièrement dépendants d’une logique d’emploi. C’est ce que nous désignons ici comme des temps d’astreinte (en prenant cette expression dans un sens large non limité à une astreinte juridiquement établie).

3.4.1 Des logiques d’astreinte

Des enquêtés travaillant dans plusieurs secteurs d’activité mais toujours en intérim (le secteur aéroportuaire, la logistique) ont mentionné l’existence de formes d’astreinte, parfois dénommées comme telles mais non rémunérées. Juridiquement, la nature de cette astreinte reste à analyser. Du point de vue du vécu, pour les intérimaires, cette astreinte est une période pendant laquelle ils doivent rester à disposition de l’entreprise sans être payés et sans pouvoir travailler ailleurs. Ils supportent cette subordination hors du contrat de travail pour avoir d’autres missions. Mathias (80_015) explique cette situation où il est « réservé » par une entreprise de travail temporaire sans être rémunéré pour autant.

I : Quand on m’a dit : « Vous êtes d‘astreinte ». J’ai fait : « Mais je suis payé ? », « Non, non, vous vous rendez disponible, vous pouvez dormir. Mais quand on vous appelle… », tu n’es pas obligé de venir, on t’appelle et tout. Mais si tu veux être rappelé, il vaut mieux que tu te bouges les fesses quoi. Et c’est que comme ça.

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E : (…) à quel moment tu savais quand tu allais bosser et à quelle heure ?

I : Au jour le jour. Je recevais un SMS tous les jours qui me disait : « Vous bossez de telle heure à telle heure à N. [entreprise logistique]. » et toujours du lendemain. Je requittais la boite et j’avais mon message. Je savais dans la journée dans mon message si j’allais rebosser le lendemain ou pas. Ça marchait comme ça. Et donc, en fait peut-être que tu travailles demain, peut-être que tu ne travailles pas demain.

E : Donc il y a eu des jours où tu as pas bossé ?

I : Oui, des jours où ils m’ont dit : « Aujourd’hui, on n’a pas besoin de vous ». J’avais pas de message ou d’un coup tu as un message : « Votre mission d’intérim s’arrête aujourd’hui. ». Ok, ce genre de chose. Et puis trois jours après, tu recevais un message comme quoi tu allais retravailler. Donc c’est…

E : Et ils te demandent une confirmation par exemple ?

I : Non, non, non, même pas. Tu sais que… tu reçois un message comme quoi tu vas travailler.

E : Par exemple, admettons, voilà, tu as bossé lundi, mardi, mercredi, ils te disent… le jeudi, vendredi, ils te disent : « Votre mission est terminée, on n’a pas besoin de toi. »

I : C’est ça.

E : Et ils te renvoient un message le dimanche pour le lundi. I : Oui.

E : Et puis le lundi tu ne te pointes pas. Comment ils savent que tu vas te pointer le lundi ? (…)

I : Ils savent pas. Pour eux, je vais venir parce que je cherche du boulot de toute façon. Forcément, ils ont que des mecs qui demandent que ça. Je leur ai couru après pendant un bout de temps. (…) Par exemple, ils vont me dire que demain je travaille pas. J’ai pas reçu un message de fin de mission, je sais que je travaille pas. Je vais les rappeler pour dire : « Est-ce que je travaille après-demain ? » « Non, vous travaillez pas, on vous recontactera. » Là tu attends, tu es toujours en mission d’intérim.

E : C’est quoi une mission, si c’est pas un moment où on te paie, c’est-à-dire tu me dis : « J’étais en mission ».

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I : Oui.

E : Mais en même temps tu étais en mission, mais tu travaillais pas et tu étais pas payé.

I : Parce que tu es réservable pour cette boite-là, donc tu es considéré quand même en mission d’intérim même si tu bosses un jour sur deux.

E : Mais est-ce que tu as un papier qui te dit que tu es dans une période où tu es en mission ?

I : Non, non. Tu as juste la garantie que la boite te met en avant par rapport à N. [entreprise logistique], que la boite d’intérim te vendra auprès de la boite N. , et voilà.» (Mathias, 80_015, 32 ans)

Dans d’autre modèles de travail intermittent – à l’instar de celui des dockers, les intermissions sont valorisées au nom précisément de l’astreinte à laquelle se trouvent soumis les salariés. Ici, la logique de l’astreinte se résume à une relation salariale sans cesse renouvelée mais dont le renouvellement est sans cesse mis en cause.

Fouad (95_012, 47 ans) travaille comme intérimaire depuis 25 ans pour la même entreprise utilisatrice (une grande entreprise publique aéroportuaire de la région parisienne). Tous les vendredis soir, il apprend s’il va travailler ou non la semaine suivante. Il va de soi, compte tenu de l’engagement qu’un tel emploi suppose, que les semaines où il n’est pas appelé seront chômées dans la mesure où il n’a pas le temps matériel de chercher à être employé autrement.

Un tel exemple est caractéristique d’une logique d’emploi « at will » dans laquelle il est attendu que le salarié soit disponible tout le temps mais qu’il ne soit rémunéré qu’au moment où on trouve à l’employer. Autrement dit, on a affaire ici à une logique d’astreinte économique dans laquelle il n’y a en réalité aucun avantage à la flexibilité de l’emploi pour le salarié. Cette logique d’astreinte peut aussi se traduire par une incertitude totale sur la durée de l’engagement dans l’emploi contrairement à ce que suppose en théorie la notion même de CDD.

Mathias (80_015, 32 ans) n’a jamais eu de lettre de mission de plus d’une semaine avec son entreprise de travail temporaire. L’extrait d’entretien précédemment cité illustrait le fait qu’il était mobilisé sur une période plus longue que les jours travaillés. Si une durée figure sur le contrat qu’il signe, la durée indiquée n’engage pas l’entreprise et ne donne pas d’indication au salarié sur sa durée de mission car elle n’est pas nécessairement respectée.

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« I : En fait, leur fonctionnement c’est qu’on avait un contrat qui était sur deux jours généralement, prolongeable encore deux jours.

E : D’accord.

I : Et même si notre contrat s’arrêtait, ils pouvaient encore officiellement, s’ils avaient besoin de nous, continuer deux jours.

E : D’accord.

I : Donc j’ai signé par exemple des contrats d’une journée, d’autres de deux qui en valaient quatre, d’autres d’une semaine. J’ai jamais signé un contrat plus d’une semaine avec eux. Ça a été extrêmement rare. » (Mathias_80 014, 32 ans)

La flexibilité peut être subie lorsque les temporalités de travail quoique flexibles sont totalement imposées aux salariés. Si le caractère fragmenté des emplois du temps peut, dans certaines circonstances, être un point positif pour les salariés, il peut aussi les mettre dans des temporalités en permanence décalées par rapport à leurs aspirations ou leurs contraintes (familiales par exemple).

Salimata (95_022, 27 ans) a démissionné de son emploi dans une établissement pour personnes âgées car les horaires n’étaient pas compatibles avec sa vie familiale.

« Et après, j’ai eu mon contrat d’avenir qui a commencé le 1er septembre. Et après, j’ai dû démissionner au mois de décembre, parce que j’avais plus les moyens de garde pour ma fille aînée qui avait sept ans à l’époque, six ans, et parce que je travaille, je commençais de 7 heures et demie à 19 heures 30. Et c’était en hôtellerie dans la maison de retraite. Et du coup, je pouvais pas l’amener à l’école, et je ne pouvais pas la récupérer. Donc, je l’ai laissée avec ma mère qui est sur Paris, mais bon, à chaque fois, l’école m’appelait pour me dire qu’elle est en retard ou il y a personne qui est venue la récupérer. Après, c’était trop dur pour elle, parce que… (…) Elle avait du mal, c’est très dur même pour elle, parce que parfois, le matin, au lieu de mettre des bottes, elle mettait des sandales alors qu’il faisait froid. Donc, j’ai dû démissionner. » (Salimata, 95_022, 27 ans)

Cette grande amplitude de la journée de travail de Salimata était liée au fait qu’elle avait des temps de pause pendant lesquels elle ne pouvait pas rentrer chez elle.

« E : Ce que je comprends pas, c’est en fait, vous restiez de 7 heures et demie, vous m’aviez dit à 19 heures 30, c’est ça ?

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I : Oui.

E : Mais au milieu, il y avait des pauses, alors ?

I : Oui, il y avait des pauses de deux heures de temps, je pense, parce qu’on servait le repas à midi, après, on prenait une pause à 13 heures 30, on reprenait à 15 heures ou 14 heures 30, je sais plus. C’est des pauses de deux heures de temps. (…)

I : C’était pas très pratique, parce que je prenais le bus, je commençais à 7 heures et demie, je prenais le bus vers 5 heures.

E : A 5 heures du matin ?

I : Oui, parce qu’à Aulnay, les bus sont pas flexibles, c’est une fois un passage par heure. Et après, vers 8 heures, entre 8 heures et 10 heures, je pense que c’est deux fois par heure.

E : D’accord. Donc, vous partiez à 5 heures pour arriver à 7 heures et demie. Et vous arriviez chez vous le soir à quelle heure ?

I : Le soir, c’était… tellement fatiguée, après, je suis partie habiter chez ma mère à Paris, c’est un peu plus flexible, je quittais la maison à 6 heures.

E : 6 heures pour commencer à 7 heures et demie. Et le soir, vous arriviez chez votre mère… ?

I : J’arrivais à 21 heures moins. Je rentrais, je pouvais même pas faire les devoirs à ma fille.» (Salimata, 95_022, 27 ans)

Cette vie « en décalé » est aussi dénoncée à d’autre échelles, comme l’échelle hebdomadaire pour ce qui concerne les week-ends ou annuelle pour ce qui concerne les vacances.

Mathias (80_015, 32 ans) explique que le travail en usine peut être rémunérateur mais à condition d’accepter des conditions « extrêmes ». Il prend l’exemple d’un de ses amis qui a travaillé

« le week-end, deux fois 12 heures le week-end en nuits-jours selon les week-ends, à surveiller l’ensemble d’une ligne automatisée. Et donc pas de week-end pendant un an et demi en intérim et il touchait 2 500 à 3 000 € par mois. (…) En bossant que deux jours, en faisant 24 heures dans la semaine. (…) Là il a dit : « Je faisais ça plus d’un an, je pétais un câble ». J’avais plus de vie sociale, la semaine pour voir du monde, c’est

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compliqué. Tu bosses des nuits entières enfermé dans un garage de minuit à midi à tourner en rond avec en plus des masques de protection sur des produits chimiques de partout. Il dit : « C’est un truc à rendre fou. Tu peux pas écouter de la musique. » Normalement, c’est interdit parce que tu dois entendre les machines. » (Mathias, 80_015, 32 ans)

Fouad (95_012, 47 ans) est parfois plusieurs semaines en repos. Mais il apprend ces repos le vendredi qui précède. En revanche, ces temps ne correspondent jamais aux vacances de ses quatre enfants dans la mesure où les vacances scolaires correspondent à des pics d’activité pour l’activité aéroportuaire et qu’il est assez certain, en tant qu’intérimaire de travailler dans ces périodes qui correspondent, qui plus est, aux congés de ses collègues titulaires d’un emploi stable.

« Moi en fait, ce qui me gêne dans l’intérim et dans le métier aujourd’hui, le travail de maintenance et les... enfin, la période où on travaille beaucoup plus, c’est en fait l’été lorsque les gens ils partent en vacances. Et donc du coup, on a l’impression qu’on vit en décalé en fait par rapport aux autres gens. On vit en décalé en fait, on n’est pas... Lorsqu’eux ils partent en vacances nous on travaille. Lorsqu’eux ils travaillent, lorsque nous, ça passe un peu, là on doit partir en vacances. Mais là ça sert à rien puisque les enfants ils vont à l’école tout ça, enfin... La vie se suit pas dans tous les… je sais pas comment le dire comme ça, mais en fait on n’a plus le choix de prendre des vacances, on attend toujours, on est toujours dans l’attente que voilà, les autres reviennent de leurs vacances pour nous, pour qu’on prenne des vacances. Mais c’est même pas des vacances en plus, c’est trois semaines ou quatre semaines, on peut pas partir en vacances, mais juste c’est un repos. »

3.4.2 Se ménager des temps de repos

Que ce soit parce qu’ils cumulent un temps plein avec des vacations ou parce qu’ils cherchent à maximiser le nombre d’heures travaillées, pour beaucoup d’enquêtés, une des clés de la longévité consiste à réussir à ne pas se laisser prendre dans une logique d’accumulation maximale de revenu mais de parvenir à se ménager des temps de repos. Paula (95_015, 55 ans) et Gabrielle (95_024, 48 ans) qui sont ASH en CDI dans un EHPAD et qui réalisent en plus des vacations, ont du travail autant qu’elles veulent. Par contre, parce

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qu’elles cumulent ces deux emplois depuis de longues années, elles savent qu’elles doivent se ménager des temps de repos.

Gabrielle (95_024) 48 ans cumule CDI et vacation dans des Ephad « I : L’inconvénient, c’est la fatigue. Quand vous êtes fatiguée, automatiquement, il y a un moment où il faut lever le pied. ( …) Quand vous voyez que vous avez fait des vacations, on va dire, pendant une année. Et vous sentez que vous êtes déjà trop fatiguée, il faut plus continuer, il faut arrêter. Il faut se poser un petit peu, genre deux semaines, un mois vous faites pas de vacation et après, vous pouvez reprendre, mais il faut se reposer. De temps en temps, il faut couper. Si vous coupez pas, c’est un milieu qui vous casse le dos de toutes les façons. Psychologiquement, c’est dur. Et physiquement, c’est dur. Il faut…

E : Mais du coup, vous, comment vous gérez tout ça ?

I : Moi je gère quand je donne mes heures, mes jours. Je donne par exemple le samedi… sur ma grande semaine.

E : Oui.

I : Je vais leur donner mon jeudi. Jeudi, vendredi, je suis de repos. Je leur donne mon jeudi.

E : Oui.

I : Samedi, dimanche, lundi, je vais leur donner samedi, dimanche, mais pas le lundi. Je coupe toujours avec un jour… (…) I : Et après, je continue. Ça veut dire que je peux tenir en endurance, parce que je coupe tous les quatre jours. Quatre à cinq jours je coupe avec une journée. (…) C’est mieux, parce que sinon on tient pas. » (Gabrielle, 95_024, 48 ans)

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