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Chapitre IV. Les origines de la musique

3. THÉORIES GÉNÉTIQUES

42 L’année où Batteux publiait ses Beaux-arts, Etienne Bonnot de Condillac offrait un

ouvrage où il se proposait également de réduire « à un seul principe », non plus les arts mais « tout ce qui concerne 1’entendement61». Cet objectif revient à tenter de définir

les opérations de l’âme, ce qui nécessite l’étude des origines et des progrès des signes. De là, la place accordée à l’examen du langage dans la seconde partie de l’essai. L’épistémologie historique de Condillac se fonde sur un principe de réduction à la raison de l’expérience réelle. Effectivement, partant du fait que la reconstitution historique ne peut donner, du moins pour la définition des origines, des résultats satisfaisants – il suffit de se reporter à toutes les études déjà effectuées –, Condillac entreprend une reconstitution non-historique, assuré qu’elle atteindra son but puisqu’elle se réalise dans l’irréalité la plus complète. Néanmoins, le moyen mis en œuvre pour parvenir à un résultat demeure fondamentalement génétique : l’analyse qui « consiste à remonter à l’origine des idées, à en développer la génération et à en faire différentes compositions ou décompositions, pour les comparer par tous les côtés qui peuvent en montrer les rapports62 ». Condillac prenait conscience des dangers qu’une telle reconstitution, fondée uniquement sur l’analyse, faisait naître. Revendiquant la raison, il peut affirmer que son récit relève de la « vraisemblance ». La raison lui permet de démontrer « que les choses qui nous paraissent les plus singulières ont été les plus naturelles, et qu’il n’est arrivé que ce qui devait arriver ». Ce recours à la nécessité naturelle ne provoque pas une exclusion des récits bibliques. Condillac se donne même pour objet de « connaître les facultés dont Dieu, malgré le péché de notre premier père, nous a conservé l’usage ». Adam et Eve bénéficièrent incontestablement d’un secours extraordinaire pour disposer de la faculté de réfléchir et de communiquer leurs pensées :

« Adam et Eve ne durent pas à l’expérience les exercices des opérations de leur âme, et, en sortant des mains de Dieu, ils furent par un secours extraordinaire, en état de réfléchir et de se communiquer leurs pensées.63 »

43 Condillac devait trouver une issue afin de valider historiquement, sans entrer en

contradiction avec le message biblique, la théorie des origines qu’il allait exposer. Le récit du Déluge, dont s’étaient abondamment servis d’autres écrivains avant lui, vient à propos :

« Je suppose que, quelque temps après le déluge, deux enfants de l’un et l’autre sexe, aient été égarés dans des déserts, avant qu’ils connussent l’usage d’aucun signe...64 »

44 L’événement clé au moment où ces deux enfants se retrouvent isolés, est l’invention

des signes. La première manifestation de celle-ci relève de la gestuelle. Des gestes manifestent les expressions et les intentions. Ce langage d’action provient de l’urgence des besoins et de la recherche des satisfactions fondamentales de l’existence. Il associe des cris aux gestes. La familiarisation avec ces signes développe la mémoire des premiers êtres humains, et lentement, car non seulement le niveau d’intelligence reste faible mais aussi parce que l’organe de la parole était encore inflexible, ils étendent le répertoire des signes. Cette succession, signe faculté de l’esprit, sépare Condillac de ses prédécesseurs et surtout de Locke auquel il fut trop souvent comparé65. Tandis que le penseur anglais considérait le langage comme un moyen inventé pour communiquer des idées déjà formées, le penseur français envisage cette invention comme un moyen par lequel l’intelligence humaine commence à se former.

45 La parole succède alors au langage d’action en en conservant néanmoins le caractère,

de sorte que « pour tenir la place des mouvemens violens du corps, la voix s’éleva et s’abaissa par intervalles fort sensibles66 ». L’usage des « grands intervalles » provient d’abord du fait que les organes encore rudes ne peuvent physiologiquement former de petits intervalles. De plus, les premiers êtres humains ressentent la nécessité naturelle de marquer leurs discours d’inflexions nettement différenciées et éprouvent des difficultés à inventer des nouveaux mots, ce qui les oblige à se servir des cris naturels qui « introduisent nécessairement l’usage des inflexions violentes, puisque différens sentimens ont pour signe le même son varié sur différens tons67 ». Condillac s’interroge pour savoir si ce langage relève ou non du chant. Plutôt que de se référer à la musique dont les sons sont définissables harmoniquement, il préfère l’expression de « langue- prosodie ». Loin d’exclure la musique, cette expression montre que la langue-prosodie « participoit du chant68 » dans la mesure où il ne suffirait aux musiciens que de quelques modifications pour en noter les intervalles.

46 Les hommes disposent d’un langage à deux paramètres : le mode et le ton qu’il ne leur

reste plus qu’à raffiner. Évidemment, le développement de l’invention du vocabulaire contribue à dissocier le chant de la prosodie, pour « les raisons qui l’en avoient fait approcher69 ». La musique, à proprement parler, naît donc d’un choix de certaines formules prosodiques flatteuses pour l’oreille et que l’homme se complaisait à répéter. Si elle fut cultivée en ce temps d’établissement des sociétés, ce fut pour contenter des besoins, « pour faire connaître la religion, les lois et pour conserver le souvenir des grands hommes et des œuvres qu’ils avaient rendues à la société70 ». En cela, elle fonctionne comme la poésie. Condillac ajoute un rôle supplémentaire à la musique : il la compare à la déclamation pour les langues modernes en ce qu’« elle apprenoit à régler la voix, au lieu qu’auparavant on la conduisoit au hasard71 ». L’invention de l’écriture provoque un changement d’objet. La musique et la poésie ne se bornèrent quasiment qu’à la satisfaction des plaisirs. Cette nouvelle limite ou attribution contribua au perfectionnement rapide des arts puisqu’ils n’avaient de cesse de plaire. Définir

techniquement la musique de ce temps de formation revient, pour Condillac, à déterminer si elle procédait diatoniquement ou harmoniquement. Poursuivant son approche sensualiste, il constate, se référant aux travaux de Jean-Philippe Rameau, que, puisque le principe harmonique relève de la résonance des corps, il s’ensuit que « les rapports des sons doivent être bien plus sensibles dans la succession harmonique », l’harmonie au sens moderne leur étant inconnue.

47 L’Essai sur l’origine des connaissances poursuit la lignée sensualiste qu’avait inaugurée

Fontenelle au début du siècle et lui ajoute les théories originelles de l’anglais Warburton dont l’Essai sur les hiéroglyphes se voulait également une étude de la formation des signes72. L’originalité du système de Condillac et sa force transparaissent dans l’effort pour prouver la continuité et la cohérence absolue de la formation de l’esprit. Son idée selon laquelle la connaissance de la nature humaine doit éclairer la façon dont les sociétés se sont formées et dont l’esprit humain a progressé, occupera une place de choix dans l’entreprise gigantesque qui vit le jour en 1751 : l’Encyclopédie

des arts et métiers.

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48 Le problème des origines est une des questions fondamentales de l’Encyclopédie : il

domine même toutes les recherches relatives aux modalités particulières de la vie sociale73. Tout devient objet de développement de théories génétiques : l’éloquence, la religion, les arts, etc. La méthode mêle étroitement, à la manière de Condillac, histoire et justification logique ; situation qui n’est pas exempte de malentendus. Effectivement, les philosophes de l’Encyclopédie confondirent souvent deux problèmes qu’il eût fallu traiter isolément selon des méthodes différentes. Le premier de ces problèmes est le fondement de la société, objet d’éthique sujet à des spéculations rationnelles ; le second, l’origine historique de la société, qui réclame une prospection expérimentale et qui fut, en l’occurrence, abordé selon la méthode mise en œuvre quelques années plus tôt par Condillac.

49 Louis de Cahusac reprend le schéma de l’Essai sur l’origine des connaissances lorsqu’il note

à l’article « Geste » que la parole ne constitue qu’une étape dans l’évolution de l’expression des émotions. Un langage gestuel précéda le langage sonore :

« L’homme a senti dès qu’il a respiré, et les sons de sa voix, les mouvemens divers du visage et du corps, ont été les expressions de ce qu’il a senti, ils furent la langue primitive de l’univers au berceau ; ils le sont encore de tous les hommes dans leur enfance.74 »

50 Dans l’article « Chant », le même auteur indique que le chant, forme première de la

musique, a été produit spontanément par le simple exercice des organes de la voix, à l’imitation des bruits naturels. Rousseau est du même avis :

« Il paraît que la musique a été un des premiers arts. Il est aussi très vraisemblable que la musique vocale a été trouvée avant l’instrumentale.75 »

51 Il précise alors que les hommes ont imité les oiseaux.

52 Cahusac ne clarifie pas le passage du langage gestuel au langage musical ou plutôt au

langage « modulé ». Ce dernier, plus voisin de l’expression primitive, dut précéder le langage articulé et il faut l’assimiler au chant naturel :

« L’un (modulé) fut l’ouvrage de l’instinct, l’autre fut une suite des opérations de l’esprit... Cette espèce de langage, qui est de tous les pays, est aussi entendu par tous les hommes, parce qu’il est celui de la nature.76 »

53 Ce chant constitue le premier moyen employé par l’homme pour exprimer oralement

ses émotions. Plus tard, il servit à la célébration des actions de grâce en l’honneur de la divinité. Il fit finalement partie des fêtes, comme Rousseau l’indique :

« Les Anciens n’avoient point encore l’usage des lettres, qu’ils avoient celui des chansons : leurs lois et leurs histoires, les louanges des dieux et des grands hommes furent chantées avant que d’être écrites.77 »

54 Trois points particulièrement importants ressortent de ces réflexions. D’abord, la

musique naît de l’instinct naturel d’imitation. Puis, comme tous les arts d’expression procèdent du même principe d’imitation, il s’ensuit que le chant primitif, ainsi que la danse sont à l’origine des autres arts. Troisièmement, l’influence attribuée aux croyances et aux sentiments religieux paraît prépondérante pour la formation de cet art premier. Il ne s’agit pas d’assigner aux arts une origine proprement religieuse, mais de prouver que leur emploi fut naturel dans les manifestations cultuelles. Le moyen d’éviter un recours à la volonté divine s’exprime par la théorie du besoin : l’origine de l’art et donc du langage « modulé » répond à des besoins.

55 L’invention du langage articulé modifie les paramètres évolutifs de cette phase

embryonnaire. Le plus important de ceux-ci est lié à la formation des sociétés. Le plaisir intervient. De même, le chant avec paroles oriente l’art vers un nouveau raffinement :

« Le mot peignant seul l’affection qu’on veut exprimer, l’inflexion devient par-là moins nécessaire, et il semble que sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, la nature se repose lorsque l’art agit.78 »

56 Semblable réflexion reste floue. Avancer que « la plupart de nos inventions sont

l’ouvrage non d’un homme, mais des hommes » est parfois vrai. Néanmoins, la négligence des faits connus relève de l’intention première des Encyclopédistes, à savoir, constituer une doctrine. Le non-recours aux travaux d’érudition et l’établissement d’un discours coordonné leur évitent l’ennuyeuse et même aride exposition des faits. Une assertion générale conditionne ce détournement devant l’histoire événementielle : la réduction aux phénomènes naturels des phénomènes humains, ou autrement dit, les montrer à la fois dépendant de la nature humaine et soumis aux lois de la nature universelle. L’homme sent en lui ce besoin d’exprimer ses émotions, et il le fait dans les limites assignées par son développement physiologique et en puisant des éléments dans la nature.

57 Jusqu’à présent, la théorie génétique de la musique exposée dans l’Encyclopédie,

principalement par Cahusac, n’offrait aucune vue fondamentalement neuve. Elle perfectionnait certains aspects du système de l’Essai sur l’origine des connaissances. Où les Encyclopédistes innovent, c’est lorsqu’ils pénètrent l’histoire de la civilisation. Évidemment, à ce stade de l’évolution de l’esprit humain, la musique et le langage parlé avaient été formés. Tandis que la plupart des écrivains et théoriciens précédents s’orientaient directement vers la Grèce antique sans tâcher d’établir un lien entre leurs hypothèses originelles et les premiers vestiges des civilisations connues, ou se tournaient vers les récits mythiques et bibliques, les Encyclopédistes tentèrent une nouvelle voie transitoire : l’Égypte. Ce n’était pas nouveau excepté que cette civilisation n’avait jusqu’alors été perçue que comme la patrie de Moïse. Pour Diderot, Cahusac, Jaucourt et la plupart des autres collaborateurs de l’Encyclopédie, le peuple égyptien est un des peuples issus de la dispersion de l’espèce humaine. Peu importe comment.

L’unanimité règne pour attribuer aux Égyptiens la fondation des beaux-arts. Sans donner de détails, car « leur origine se perd dans l’antiquité la plus reculée79 », Cahusac insiste sur leur rôle, notamment pour la danse :

« Les Égyptiens firent les premiers de leurs danses des hiéroglyphes d’action... Sur une musique de caractère, ils composèrent des danses sublimes.80 »

58 Par recoupement, puisque rien n’est clairement expliqué à propos de la musique, et que

la musique est support de la danse, il s’ensuit que c’est là que l’art musical a pris racine pour s’étendre aux autres contrées.

59 Une fois encore, sans se soucier des données historiques, les Encyclopédistes bâtissent

un système théorique pour des raisons cette fois-ci plus idéologiques que rationnelles. Avant toute chose, il y a leur volonté de nier le miracle juif. Replacer au Proche-Orient la création ou le perfectionnement premier des arts et de la musique aurait entraîné à suivre la Bible et à considérer le peuple juif comme créateur. Le choix d’un peuple, d’une civilisation se rattache aussi à leur élaboration d’une théorie monogénétique qui sous-entend l’unité d’origine de la culture universelle. S’ils ne se justifièrent pas pour la musique, il n’en demeure pas moins qu’ils élaborèrent, pour certains arts, des réseaux de transmission des connaissances et des pratiques, de l’Égypte à la Chine, par exemple.

60 La réunion des deux idées maîtresses des origines de la musique telles qu’elles sont

développées dans l’Encyclopédie ouvre la voie à une réflexion plus cohérente que ce qu’elle avait été jusqu’alors. Il devient possible de suivre le chemin parcouru depuis les fondements naturels du musical et leur première perception au sein d’une société humaine, jusqu’à l’élaboration d’un art musical dans le cadre de la première civilisation humaine.

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61 L’Encyclopédie et surtout son « Discours préliminaire » permettent à Jean le Rond

d’Alembert d’évoquer le problème des origines de la musique. Si ses préoccupations majeures s’orientaient plus vers l’élaboration de la théorie des principes de l’harmonie, il reste qu’il a énoncé quelques avis sur la formation du langage musical. « La musique qui ne peint rien n’est que du bruit81 », écrit-il dans son discours, se rattache au courant commun de l’esthétique française de la première moitié du XVIIIe siècle. De là à avancer que la musique a pour modèle les cris, les chants des oiseaux, et les bruits naturels, il n’y a qu’un pas. Si l’homme a pu imiter ces éléments, c’est suivant une évolution de la perception de ses sensations.

62 Le donné pour d’Alembert correspond à l’ensemble des sensations qui contiennent le

principe de toute connaissance. La seule réflexion sur cet ensemble suffit à bâtir n’importe quelle science ou n’importe quel art. Elle s’effectue en trois étapes : prise de conscience, d’abord, par l’homme de son existence, ensuite de son corps et finalement des objets extérieurs à son corps. L’homme, réalisant l’existence d’êtres semblables non seulement par la constitution mais aussi par les besoins, ressent la nécessité d’inventer des signes afin de véhiculer la communication de ses idées. C’est ici que d’Alembert se distancie des postulats de Condillac. Avancer que « le fruit des réflexions que les hommes ont faites sur la génération de leurs idées » est l’invention des signes, revient à renverser les démarches de l’Essai sur l’origine des connaissances. L’homme élabore en lui l’idée d’une expression sonore, tandis que Condillac affirmait que l’expression sonore éveillait des facultés intellectuelles et ouvrait au monde des idées. Dans les Réflexions sur

la musique en général et sur la musique française en particulier qui paraît anonymement

en 175482, d’Alembert définit un langage originel dont les signes avaient la forme des

sons qui éveillaient telle idée ou tel sentiment. La valeur sémantique des expressions sonores résulte de conventions ; chacun de ces sons n’ayant rien en lui qui le rendit signe d’une idée plutôt que de telle autre. L’idée de mesure entraîne ce langage sonore vers une nouvelle direction parallèle à celle de la langue. D’Alembert insiste sur cette connivence entre expression musicale et expression verbale parce qu’elle conduit à une organisation des signes :

« J’imagine que la peinture (musicale) du lever du soleil paraîtrait nulle à un peuple dont la langue n’admettrait pas ces façons de parler.83 »

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63 L’Histoire générale, critique et philologique de la musique (Paris, 1767) de Charles Henri de

Blainville peut, sur la question des origines de la musique, être considérée comme un sous-produit de l’Encyclopédie. L’auteur n’a, semble-t-il, pas perçu les intentions des Encyclopédistes et a tâché d’intégrer leurs avis dans un schéma traditionnel, sans arrière-pensée idéologique ou même religieuse. Le concours de plusieurs causes et l’effet du hasard sont à la base de l’imitation et de la « production artificielle » des sons contenus dans la nature. Plus loin, reprenant la supposition émise par Condillac, il va élargir l’ensemble des facteurs responsables de l’origine de la musique :

« Ne supposons même sur la terre aucun des hommes qui l’habitent, n’y laissons que leurs enfans, sans instructions & sans connoissances. Je soutiens que, tant par nécessité que par hasard & par usage, ils viendront à bout d’inventer, avec le temps, toutes les choses nécessaires, soit pour la vie, soit pour les plaisirs.84 »

64 Ayant défini les facteurs, Blainville en donne trois exemples : l’imitation de « l’haleine

des vents, & le souffle de certains animaux », l’amusement recherché par les oisifs et les idées suscitées par le choc des corps. Le point le plus particulier du chapitre sur les origines dans cet ouvrage se situe dans la liaison de l’invention d’instruments de musique à ces facteurs. Ainsi, par exemple, le premier donne l’idée des flûtes tandis que le troisième suscite l’invention de percussions.

65 L’homme, précise Blainville, parvint à un niveau de connaissance assez élevé, ainsi que

l’enseigne la Bible. Cependant, le Déluge allait tout détruire. L’Égypte devint le foyer de la renaissance. Le musicien n’y imite pas seulement les sentiments champêtres qu’il éprouvait jadis, il suit la poésie de sorte que la musique « prit ton convenable, soit aux Hymnes, soit aux Cantiques ; genre de Musique qui fut la même sans doute parmi les Hébreux »85. Blainville ajoute encore une phrase qui montre son incompréhension totale des théories originelles les plus neuves :

« C’est donc véritablement aux temps des Egyptiens qu’on peut placer la première époque de la Musique, puisque c’est à Mercure à qui on attribue l’invention de la lyre, ainsi que du premier Tétracorde.86 »

66 Les relations de causalité, assez incompréhensibles, la recherche d’une conciliation

vaille que vaille entre une théorie imitative et le récit biblique illustrent l’état des réflexions sur les origines de la musique dans la plupart des ouvrages théoriques sur la