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Termes à équivalents multiples: relations morphologique et sémantique

CHAPITRE IV :

3. Analyse des termes du corpus : Etat des lieux

3.2 Termes à équivalents multiples: relations morphologique et sémantique

Ce sont les termes dont les équivalents sont différents d’un traducteur à un autre. Ces équivalents ont une caractéristique morphologique commune qui est la dérivation.

F.Neveu Lexique des

notions linguistiques

2005

A.Meseddi (Dictionnaire de

linguistique Français-Arabe)

1984

The Unified Dictionary Of Linguistic Terms

(English-French-Arabic) 2002

A.F.Fehri A Lexicon Of Linguistic Terms ( English-French-Arabic) 2009

Actualisation قيقحت ققحت قيقحت

Classème mus̱anaf فنصﻣ s̱infija ةيفنص

Composition فيلات

taʔliːf فلآت

taʔaːluf

Contrôle ةبقارﻣ

muгaːqaba ةباقر

гaqaːba ةبقارﻣ

muгaːqaba

Extension

ددمت دادتﻣا ʔimtidaːd

tamadud

Diachronie ةينﻣزت

tazaːmunija ةيناﻣز ةينﻣزت

tazamunija

Flexion فيرصت

tas̱ гiːf ةفرص

s̱aгfa

Implication ةﻣزلاﻣ مزلتسا مزلتسا

Occurrence دورو

ωuгuːd دراوت

taωaːгud دورو

ωuгuːd

Phonétique تايتوص

s̱aωtijaːt تايتوص

s̱aωtijaːt ةيتاوصأ ʔas̱ ωaːtija

Saturation عبشت

taʃabuʕ عابشإ

ʔiʃbaːʕ

Sémantique ةللاد

dalaːla ةيللاد

dalaːlija يللاد

dalaːliː

Séquence ةيلوتﻣ

mutaωaːlija

ةيلاوتﻣ يلاوت لاتتﻣ mutataːli ,taωaːli

mutaωaːlija

Syncope طوقس طاقسإ

Tableau N°6

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Equivalents dérivés de la même racine

Les équivalents sont formés d’un seul élément de nomination (tableau N°6). Le lien unissant les dénominations est la dérivation à partir d’une même racine avec des traits sémantiques en commun. Pour chaque terme source, les équivalents proposés sont des unités formées à partir d’une seule racine.

La majorité des équivalents proposés dans le tableau N°6 sont obtenus par traduction littérale à partir des dénominations sources. Ainsi, le recours à ce moyen de formation a donné lieu à des dénominations dérivées d’une même racine dont les nuances sémantiques varient d’un cas à un autre.

Dérivation d’une même racine avec des traits sémantique en commun

Ce sont des unités dérivées d’une même racine trilitère dont le sémantisme révèle des traits en commun. C’est le cas, par exemple, pour les deux équivalents du terme contrôle employé

« dans l’analyse syntaxique pour décrire notamment le sujet zéro de l’infinitif…On appelle ainsi contrôle, le plus souvent, la relation entre un syntagme nominal de la prédication principale et un élément, appelé PRO en grammaire générative (abréviation de pronom), « sujet » pronominal sous entendu de l’infinitif, phonétiquement vide. Soit l’énoncé Claire sait le jouer, que l’on transcrit dans cette perspective : Claire sait [PRO le jouer]. Le sujet pronominal sous-entendu de jouer exige un antécédent pour être interprété. C’est ici le sujet du verbe principal (Claire) qui constitue cet antécédent, et qui contrôle le sujet zéro de l’infinitif jouer… » (Neveu 2004: 82)

La distinction, en langue, au niveau sémantique entre ces deux équivalents proposés soit, ةبقارم muгaːqaba et ةباقر гaqaːba n’est pas claire dans la mesure où les deux unités expriment des traits en commun à savoir censure, contrôle, surveillance…

Soulignons que ةباقر гaqaːba est une unité dérivée directement de la racine trilitère ق ر (г q b) dont le verbe بقر гaqaba (Litt. Contrôler, épier; guetter; observer…). Celui-ب ci a donné lieu à un autre verbe بقار гaːqaba (Litt. Epier; contrôler; guetter; garder à vue;

avoir l’œil sur; observer…) duquel on forme le nom d’action ةبقارم muгaːqaba. Les deux équivalents proposés, dérivés d’une même racine trilitère, ont un sémantisme très proche en langue (synonymie). Néanmoins, la propriété sémantique du verbe trilitère بقر гaqaba exprime l’action tout court de contrôler, mais celle de بقار гaːqaba désigne l’aspect duratif.

Cet exemple décrit une situation particulière de la variation terminologique. C’est un cas dans lequel les deux équivalents sont obtenus par traduction littérale (calque sémantique)

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à partir de la structure morphologique du terme source. Les structures morphologiques de ةبقارم muгaːqaba et ةباقر гaqaːba rendent compte des mêmes propriètés sémantiques. A l’instar du terme source contrôle, ce qui est appelé ةبقارم muгaːqaba ou ةباقر гaqaːba c’est une relation entre un syntagme nominal et le sujet pronominal sous entendu. Le lien entre le sens prédictible des deux formes linguistiques et le sens terminologique est opaque. Ceci implique que, le sens terminologique est moins prédictible à partir des structures morphologiques : le sens contrôle dégagé par ces formes renvoie à une description métonymique de la relation entre le syntagme et le sujet, c’est pour cette raison qu’il paraît dificile faire le lien entre les formes et le sens terminologique. Néanmoins, on peut construire un lien entre le sens terminologique et la forme, ce qui veut dire que la structure sémantique est prédictible à partir du sens. En partant du sens terminologique, on peut déduire le sens prédictible contrôle. Il convient de souligner que l’aspect duratif exprimé par la structure morphologique de ةبقارم n’est pas véhiculé par le sens terminologique.

Dérivation d’une même racine avec des traits sémantiques distincts

Il s’agit des cas dans lesquels les unités sont dérivées d’une même racine, mais elles ont des traits sémantiques distincts. On peut donner l’exemple des deux traductions du terme syncope à savoir طوقس ѕuquːṯ et طاقسإ ʔiѕqaːṯ. Soulignons d’abord que « la syncope est un type métaplasme caractérisé par la suppression d’un ou plusieurs phonèmes à l’intérieur d’un mot : ex. app(e)ler, [aple], pour appeler. » (Neveu 2004 : 280)

Les deux unités طوقس et طاقسإ sont dérivées d’une même racine trilitère ط ق س (ѕ q ṯ).

Celle-ci forme par conséquent, le verbe طقس ѕaqaṯ a (Litt. S’abattre ; s’affaisser ; chuter ; tomber ; s’écrouler…). Précisons que طوقس ѕuquːṯ (Litt. Chute, écroulement ; effondrement.), est un nom d’action dérivé directement du verbe طقس ѕaqaṯ a. Par ailleurs,

طاقسإ

ʔiѕqaːṯ (Litt. Abolition; avortement; déduction; renversement (d’un gouvernement)…), est formé à partir du verbe طقسأ ʔaѕqaṯ a (Litt. Abolir ; avorter ; déduire…). Les acceptions des deux unités montrent qu’elles n’ont pas de lien sémantique direct bien qu’elles soient dérivées de la même racine trilitère. Le verbe طقس ѕaqaṯ a est l’action de tomber, par contre طقسأ ʔaѕqaṯ est le trilitère ajouté, exprimant la notion aspectuel du causatif.

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Equivalents dérives de racines différentes

Nous visons par ce point les propositions à travers lesquelles les termes sont dérivées de racines différentes mais se caractérisent, sur le plan sémantique, par une similarité significative. C’est le cas par exemple des deux traductions du terme cohérence soit, قسانت tanaːѕuq et قاستا itiѕaːq. « Au centre de la définition du texte, la cohérence est, en linguistique textuelle, inséparable de la notion de cohésion avec laquelle elle est souvent confondue. Le mot cohésion désigne…l’ensemble des moyens linguistiques qui assurent les liens intra- et interphrastiques permettant à un énoncé oral ou écrit d’apparaitre comme un texte ».

(Charaudeau, Maingueneau. 2002 : 99)

Les deux équivalents, composés d’un seul élément de nomination, sont visiblement des traductions littérales de la dénomination source. Par conséquent, l’appréhension du concept est accessible par les traits sémantiques de celle-ci. Les structures morphologiques des deux équivalents sont liées sémantiquement. La dénomination قسانت (Litt. coordination;

cohérence ; cohésion ; symétrie…) est dérivée de la racine trilitère ق س ن dont le verbe قسانت tanaːѕaqa (Litt. S’agencer ; s’organiser ; s’ordonner…), par ailleurs, celle de قاستا (Litt.

Cohérence ; cohésion ; harmonie ; uniformité…) provient d’une autre racine, soit ق س و donnant lieu au verbe قستا (Litt. S’accorder ; s’harmoniser avec…).