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CHAPITRE III :

5. Conclusion

Nous avons abordé dans ce chapitre les points pertinents qui marquent les deux métalangues, aussi bien celle du français que celle de l’arabe. L’objectif est de décrire la situation terminologique dans les deux langues. Au niveau du système linguistique du français, la variation terminologique est un aspect qu’il faut prendre en considération car elle constitue une caractéristique importante. La particularité de la terminologie métalinguistique du français réside, notamment, dans la variation au niveau du sens des termes.

Dans le cadre de l’arabe, nous avons mis l’accent sur la tradition grammaticale car celle-ci garde, jusqu’à aujourd’hui, une place incontestable. Dans une description du système linguistique arabe, les linguistes se contentent de rendre compte de la tradition grammaticale arabe. En procédant ainsi, nous visons, d’une part, rendre compte de ce point pertinent qui constitue la langue arabe.

D’autre part, notre objectif est de montrer que la partie considérable de la métalangue de l’arabe demeure celle léguée par cette tradition car des études linguistiques récentes sur cette langue sont minimes en comparaison avec le français. La terminologie linguistique actuelle est celle obtenue par traduction à partir du français ou de l’anglais. Par conséquent, les traductions proposées, c'est-à-dire les équivalents des termes, ne décrivent pas le système linguistique de l’arabe mais les systèmes de l’une des deux langues de départ.Dans le chapitre suivant consacré à la traduction spécialisée, nous aborderons cette activité en rendant compte des spécificités de la terminologie linguistique arabe actuelle. Nous nous situons, entre le

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processus de dénomination terminologique et l’opération traduisante, c'est-à-dire le passage d’une langue A vers une langue B dans le cadre de la traduction scientifique.

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relative à la traduction des phénomènes linguistiques. Cet ordre de présentation des difficultés de la traduction ne représente en aucun cas une démarche de traduction établie pour ce type de textes. Les difficultés liées à la troisième phase ne sont pas négligeables, notamment celles relatives à la traduction des exemples sur lesquels se base la description linguistique.

Cette question relative à la traduction des exemples est soulevée pour ne pas perdre de vue que le texte linguistique porte sur la description d’une langue particulière37 dont le fonctionnement est distinct des autres langues. S’agit-il de traduire le fonctionnement de la langue sur lequel porte le texte linguistique de départ et dans ce cas la traduction des exemples n’est pas nécessaire, ou du moins doit-elle être faite d’une manière partielle ? Ou s’agit-il de chercher une similarité dans la langue cible visant à prendre en ligne de compte le destinataire et dans ce cas, la traduction des exemples dans la langue cible est nécessaire afin de valider cette similarité.

Cette question s’avère importante si on se demande quels sont les objectifs de la traduction des textes linguistiques. De nos jours, l’objectif est délimité à l’avance, c’est une manière de sélectionner les outils adéquats pour la traduction dont certains facteurs sont pris en considération en plus des éléments linguistiques.

Il est dit que «le sens global des énoncés [dans la langue de spécialité], donc des textes, résulte souvent du sens des unités terminologiques dans les énoncés, tout en rentrant dans un processus de construction du sens tout au long de l’énonciation. » (Madelena Contente 2005 : 454). Dans cette optique, la traduction spécialisée ne se limite pas à la traduction des termes. Néanmoins, cette dernière constitue une partie importante dans l’opération traduisante des textes spécialisés. Il est à souligner que la traduction des termes est réputée contraindre le traducteur lors de son travail, notamment en ce qui concerne le déficit terminologique lors du processus de dénomination des concepts nouveaux.

Nous employons les deux concepts dénomination et traduction spécialisée sans perdre de vue la distinction entre les finalités des deux réalités qu’ils recouvrent. Le traducteur n’est pas forcémment un terminologue. Le processus de dénomination est, en principe, du ressort du terminologue. Les ouvrages terminographiques sont conçus, notamment, pour des finalités de traduction, c'est-à-dire pour satisfaire les besoins de la

37 Dans ce sens, l’accent est mis notamment sur les traits distinctifs de la langue française par rapport à la langue arabe. Par conséquent, nous ne sommes pas dans la linguistique générale qui rend compte des traits communs entre les langues.

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traduction spécialisée. Dans des cas de défaillance terminologique, le traducteur est appelé à accomplir sa tâche et celle du terminologue. N’étant pas de formation terminologue, le traducteur peut ignorer les critères de l’activité dénominative, comme la motivation, l’adéquation et l’économie linguistique.

En focalisant sur le sens des termes sources, comme le cas de la théorie interprétative du sens, la traduction ne se pose pas la problématique de l’économie linguistique38. L’activité traduisante est pratiquée, de nos jours, dans des conditions particulières. Le paramètre temps joue un rôle pertinent. Celui-ci n’est pas souvent en faveur du traducteur. Ce dernier est, dans la plupart des cas, contraint à combler, lui-même, les défaillances terminologique, c'est-à-dire dénommer les concepts, ou traduire les termes présents dans le texte ou les textes qu’il est censé traduire.

La traduction des termes métalinguistiques du français vers l’arabe a donné lieu à une situation de dispersion terminologique à travers laquelle un terme en français peut avoir plus d’un équivalent en langue arabe. Ainsi, le lecteur des textes traduits peut être pris par un sentiment d’« insécurité »39, devant une situation de variation terminologique engendrée par la création de termes individuels dont la conséquence est de rendre la compréhension de ces textes compliquée. Par conséquent, la « compétence » du traducteur est de pouvoir contourner les problèmes d’ambiguité par le recours à certaines techniques d’explicitation.

En fait, la traduction spécialisée inclut dans ses priorités la traduction du texte spécialisé dans sa totalité de la même manière qu’elle le fait avec les termes contenus dans le texte. Ceci dit, la traduction d’un texte spécialisé ne vise pas en priorité la traduction des termes, mais considère que le texte est un tout et que ses termes ne constituent qu’une partie des contraintes à affronter.

Par ailleurs, nous empruntons à la théorie interprétative du sens40 le terme

« équivalence », dans sa distinction entre correspondance/équivalence, pour vérifier le type d’équivalence dans les procédés de traduction des termes métalinguistiques. Précisons que la notion d’équivalence, également utilisée dans le métalangage de la traductologie, a donné lieu à différentes théories compte tenu de sa complexité. Dans cette optique, nous rendrons

38 Cf. Traduction du terme synapsie dans ce chapitre.

39Cette notion d’insécurité est empruntée à F Gaudin (1994) qui dans le cadre d’une enquête effectuée pour évaluer l’impact des arrêtés terminologiques rend compte de l’insécurité linguistique et l’insécurité cognitive.

Nous reprenons ce terme pour caractériser la situation du déficit terminologique, par conséquent, nous n’utilisons pas la notion dans le même sens.

40Dans le cadre de l’ESIT (Ecole Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs, Université de Paris III, Sorbonne Nouvelle.

La distinction faite entre la traduction et la traductologie est celle qui sépare la pratique de la théorie. De nos jours, à l’époque de la globalisation et des échanges, de nombreux ouvrages, dans le monde entier, sont traduit attestant d’une nécessité permanente de transmettre le savoir dans tous les domaines. Cette activité de traduction suscite continuellement des réflexions, qui ne cessent de prendre de l’ampleur, sur les objectifs de la traduction, les différentes démarches des traducteurs et la distinction entre les domaines de traduction. Nous ne pouvons pas aborder de façon exhaustive toutes les théories de la traduction mais nous tenterons de donner brièvement quelques définitions sur la traduction en tant que pratique et sur la traductologie comme ensemble des travaux relatifs à des réflexions sur ce domaine.

La définition de la traduction est directement liée à la polysémie de ce terme, reflétée dans les typologies que certains ont proposées pour rendre compte de la diversité de cette activité.

Dans ce sens, Jakobson (1963) en distingue trois types :

1. La traduction intralinguale : il s’agit de procéder à une reformulation, plutôt à l’interprétation de signes linguistiques moyennant d’autres signes de la même langue.

2. La traduction interlinguale : celle-ci renvoie à la traduction d’une langue à une autre, par conséquent, à l’interprétation et l’expression des signes linguistiques d’une langue moyennant ceux d’une autre langue.

3. La traduction intersémiotique : elle s’occupe de l’interprétation des signes linguistiques au moyen de systèmes de signes non linguistiques.

Il s’agit pour nous de la traduction interlinguale que nous dénommons désormais traduction tout court. La notion de traduction est toujours associée à celle de traductologie.

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Cette dernière regroupe toutes les activités théoriques qui se rapportent à la pratique de la traduction.

“La traducción más que un saber es un saber hacer; en este sentido, siguiendo la distinción de Anderson (1983) entre conocimiento declarativo (saber qué) y conocimiento procedimental u operativo (saber cómo), tendremos que calificar el saber traducir como un conocimiento esencialmente de tipo operativo y que, como todo conocimiento operativo, se adquiere fundamentalmente por la práctica” (Amparo Hurtado Albir 2004: 25).

La traduction, plus qu’un savoir, est un savoir faire, dans ce sens, et sur la base de la distinction faite par Anderson (1983) entre la connaissance déclarative (savoir quoi) et la connaissance opérationnelle (savoir comment). Savoir traduire doit être considéré, en tant que connaissance, essentiellement de type opérationnel. De ce fait, comme toute connaissance opérationnelle, ce savoir est fondamentalement acquis par la pratique41.

Par ailleurs, les études théoriques de la traduction interlinguale relèvent de la traductologie. “La traductologia es la disciplina que estudia la traducción; se trata pues, de un saber sobre la practica traductora. La traductologia es una disciplina científica…” (Amparo Hurtado Albir 2004: 25).

La traductologie est la discipline qui étudie la traduction. Il s’agit, par conséquent, d’un savoir sur la pratique de la traduction. La traductologie est une discipline scientifique…42

Dans le souci d’apporter des précisions concernant les discours existants sur la traduction, Jean René Ladmiral (2000) distingue quatre types de traductologie qu’il a établi en classant les travaux selon leur nature:

1.1.Traductologie prescriptive ou normative :

Les travaux portés sur cette traductologie sont d’inspiration littéraire ou philosophique comme les travaux réalisés par Walter « la tâche du traducteur » en 1923 ou ceux d’Henri Meschonnic (à partir de 1973, l’essentiel des travaux de cet auteur porte sur la traduction).

L’auteur inclut dans ce type les manuels de traduction les plus traditionnels. « Ces travaux ressortissent d’une réflexion sur le langage qu’on pourra dire idéologique ou philosophique,

41 Notre traduction

42Notre traduction

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en un sens très large, dans la mesure ou elle illustre les diverses figures d’une idéologie spontanée concernant le langage » (Ladmiral 2000).

1.2. Traductologie descriptive :

Celle-ci se fixe un objectif didactique en s’inscrivant dans la linguistique appliquée selon une approche contrastive. C’est dans cette catégorie que l’auteur classe aussi bien les travaux de la stylistique comparée de J-P Vinay et Darbelnet (1968) et ceux de M. Ballard (1987) que les travaux qui se rapportent sur la théorie de la traduction proprement dite comme ceux de Georges Mounin ( 1963) et de J.C. Catford ( 1967). Cette traductologie considère la traduction comme produit, comme résultat ou comme effet.

1.3. Traductologie inductive ou scientifique :

Celle-ci s’appuie sur la psychologie cognitive en se fixant comme objet les activités mentales du traducteur. Ce n’est plus l’étude de traduction comme produit qui est l’objectif mais il s’agit de remonter à la source en étudiant la traduction au moment de sa réalisation.

Cette traductologie est tout à fait à ses débuts, elle ne dispose pas, pour l’instant, de théorie cohérente et expérimentale validée.

1.4. Traductologie productive :

L’auteur propose de classer l’ensemble des travaux qui se réalisent actuellement sur la traduction dans la catégorie de la « traductologie d’aujourd’hui » par rapport à celle de demain qui est la traductologie inductive. « La traductologie productive s’attache à prendre conscience de ce qui se passe dans la tête de ce traducteur que nous somme chacun de nous. Il y a là une approche qu’on pourra définir en termes de phénoménologie et dont la méthode est l’introspection. » (Jean Réné Ladmiral 2000)

Cette typologie de la traductologie est désignée par certains pour marquer l’autonomie de la discipline par rapport à la linguistique dans les années 60-70. Néanmoins, le recours aux méthodes plus ou moins traditionnelles des disciplines linguistiques n’est pas dénué d’intérêt (Marianne Lederer 2008). C’est sur le comparatisme que reposent ces méthodes dont la conception de la traduction est fondée donc sur l’étude des structures linguistiques, à titre d’exemple: stylistique comparée du Français et de l’Anglais de Vinay et Darbelnet (1968) et les travaux de Michel Ballard (1987). Pour cette tendance que Lederer (2008) qualifie d’« intellectuelle », la traduction, basée toujours sur des faits observables, est considérée

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comme étant un outil plutôt qu’un but, par conséquent les textes sont intéressants du point de vue des objets linguistiques.

En parallèle, le courant « scientifique » ou « empirique » introduit, en plus de l’observation, l’élément de l’expérimentation. Cette dernière se sert des outils qu’elle emprunte aux sciences de la nature, ce qui explique son caractère scientifique.

Ainsi, « l’explosion relativement récente43 de ces études est due à l’évolution technologique de ce dernier demi-siècle, qui a donné naissance aux sciences cognitives et met entre les mains des chercheurs des logiciels sophistiqués, ainsi que les outils les plus modernes qui permettent l’exploration détaillée du cerveau. » (Marianne Lederer 2008 : 133).

Par ailleurs, si on aborde le côté observation de cette recherche empirique, le comparatisme réapparait de nouveau sous une autre forme que lui confère l’utilisation decorpus informatisés. Dans ce sens, ces corpus ouvrent une porte sur des recherches inépuisables. Qu’il s’agisse de mettre en correspondance un texte original et plusieurs traductions ou bien des traductions et des textes non traduits du même domaine, les possibilités d’observations qui sont mises à disposition grâce à ces corpus sont bien supérieures à ce qui pourrait se faire sans le recours à l’informatique. On voit que le comparatisme qui s’est basé sur des méthodes traditionnelles linguistiques ou littéraires, peut faire encore preuve de validité par l’exploitation de corpus dont l’utilisation est plus efficace grâce à l’outil informatique.

Cette méthode basée sur le comparatisme44, valable pour tous types de traduction, a donné lieu à une série de travaux (Laviosa 2002 ; Lohan 2004).

43Soulignons que déjà en 1965, une expérience, basée sur des statistiques, visant les détails de traduction de mots, de phrases, de paragraphe, a été menée par le psychologue Pierre Oléron. La recherche expérimentale est depuis entreprise par les traductologues en Interprétation, sachant que du coté de la traduction écrite, le travail expérimental a été entamé avec l’étude des protocoles de deverbalisation (Think Aloud Protocols ou TAPs)

44Nous voulons dire par comparatisme, la méthode contrastive sur laquelle se base l’alignement des textes: “Un corpus multilingue de textes comparables est un corpus multilingue comprenant, dans chaque langue, des textes comparables au niveau quantitatif et typologique. Un corpus parallèle est un corpus multilingue comprenant des textes avec leurs traductions. Un corpus aligné est un corpus parallèle pour lequel on a identifié des relations d'équivalence traductionnelle entre les segments qui le composent. Ces segments peuvent concerner différents grains : paragraphe, phrase, syntagme ou mot. En général, il est possible d'effectuer automatiquement un alignement au niveau des phrases, avec des résultats de bonne qualité. Ces corpus sont utiles aux traducteurs et aux terminologues, afin d'alimenter des mémoires de traduction. Ils sont également intéressant pour les llinguistes ou aux lexicographes travaillant dans une perspective contrastive. Enfin, ils peuvent alimenter des systèmes de traitement automatique, tels que le système de traduction basée sur l'exemple, ou de traduction basée sur des statistiques ».

http://w3.ugrenoble3.fr/kraif/index.php?option=com_content&task=view&id=19&Itemid=35

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Dans la traduction spécialisée, elle permet, entre autre, de constater le fonctionnement de l’appareil terminologique dans les deux langues simultanément en servant de base à des constations théoriques.

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si les deux types de textes partagent des caractéristiques comme la précision, le concret, la logique et l’univocité, il n’en demeure pas moins que le texte scientifique « possède une dimension rhétorique et argumentative qui reste étrangère au discours technique. » (Mathilde Julie Livia Fontanet 2005 : 310).

Du point de vue traductif, il est clair que ces caractéristiques textuelles, qui donnent aux deux types de discours leurs statuts, sont exigées dans les textes traduits pour que la fonction de ces textes soit assimilable à celle de l’original, et pour que les objectifs visés par celui-ci soient identiques à ceux de la traduction.

Dans ce processus de traduction, nous abordons, essentiellement, la problématique de la traduction des termes utilisés dans les textes techniques et scientifiques. La première contrainte qui heurte le traducteur dans sa mission est le repérage des termes dans les textes.

Bien que cet acte puisse paraitre facile et abordable, mais il n’en demeure pas moins que : « le profane peut prendre pour un terme ce qu’un spécialiste considère comme un mot de la langue générale et, inversement, prendre un terme pour un mot ordinaire. » (Sager 2000 : 47).

Ensuite se pose les contraintes de la traduction de cette terminologie, aussi bien pour le terminologue dans le cadre d’une terminologie dénominative bilingue ou multilingue dont l’objectif est la conception de dictionnaires terminologiques et de bases de données accessibles en ligne, que pour le traducteur qui est face à son texte, tenu de trouver des équivalents à des termes quelle que soit la situation de déficit terminologique susceptible de compliquer sa mission. La terminologie multilingue s’inscrit dans le cadre de la terminographie traductive comme production de ressources terminologiques. (Daniel Gouadec 2004.)

Ces deux situations distinctes sont également liées par l’apport que peut apporter l’une à l’autre : « l’union libre entre terminologie et traduction est toujours opportuniste.

Chacune fait appel à l’autre quand il s’agit de valoriser son propre aspect scientifique. » (Daniel Gouadec 2004 : 25).

La traduction, du moins, attend énormément de la terminologie en espérant une situation idéale dans laquelle l’ensemble des termes d’une discipline, science ou technique est répertorié dans des ouvrages de référence bilingues, trilingues ou multilingues permettant ainsi au traducteur le recours à ces termes dans tous les cas. Dans cette perspéctive, le traducteur vise la facilité à travers laquelle il peut résoudre le problème de la traduction des termes qui est une partie essentielle dans l’activité traduisante. « La terminologie fait partie

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intégrante du produit généré ou créé au terme de la prestation du traducteur…Sa disponibilité et sa fiabilité sont la condition sine qua non de l’exécution même de la prestation et, au second degré, de son exécution correcte. » (Gouadec 2005 : 16).

Ces deux approches de la traduction ont été envisagées : la « traduction systémique » qui consiste pour un terminologue à trouver un équivalent d’un terme en langue-source dans la langue cible ainsi que la « traduction textuelle » pratiquée par un traducteur (ou probablement par un traducteur-terminologue) dont l’objectif est de traduire un terme en contexte. (Petit 2003 : 221).

Notons que le traducteur est en mesure de recourir aussi bien à la « traduction systémique » que le terminologue met à sa disposition dans une situation idéale comme nous l’avons mentionné précédemment, mais aussi à la « traduction textuelle » dans des cas ou il est contraint d’agir face à une situation de déficit terminologique.

Aussi, le traducteur, ayant toujours présent la notion de « fidélité45 », et cherchant la précision et l’univocité peut opter pour une traduction textuelle non pas pour une raison de déficit, cette fois ci, mais parce que la terminologie existante est insatisfaisante et manque de rigueur.

La problématique de la fidélité en traduction a suscité beaucoup de débats chez les chercheurs. (Jeanne Dancette 1992 ; Hurtado Albir 1990 ; Jacqueline Henry 1995) « La querelle au sujet de la fidélité en traduction a sans doute culminé à la fin du XVII e siècle, avec la parution de la fameuse « belle infidèle » de Houdar de La Motte (1714) (transposition de l’Iliade d’Homère) qui s’opposait à la version française antérieure de cette même œuvre par Mme Dacier (1669). En effet, pour Mme Dacier, le texte original était un texte « vénéré », qu’il fallait respecter à tout prix en étant fidèle et humble, sans ajouter le moindre

« ornement », alors que pour Houdar de La Motte, on pouvait « embellir » Homère afin de donner aux lecteurs « un poème français qui se put lire. » (Hurtado Albir 1990).

45« La fidélité repose sur un échange, une relation, un questionnement perpétuel qui oscille entre deux pôles, soi et l’autre…Or depuis que la traduction existe, alors que la fidélité est presque universellement donnée comme le but recherché, ce questionnement n’a abouti à aucune définition claire de ce qu’est la fidélité du traducteur ou d’une traduction, bien au contraire. » (Jacqueline Henry, 1995, p 367). Soulignons que progressivement cette notion de fidélité a cédé sa place à la notion d’équivalence que nous aborderons dans les pages qui suivent.