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CHAPITRE IV :

2. Présentation du corpus

2.1. Présentation des ouvrages sources

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Notre exemple tente principalement de mettre le doigt sur la spécificité des termes en linguistiques et des contraintes posées notamment lorsqu’il s’agit d’un transfert vers une autre langue. Le travail du terminologue-traducteur ou du traducteur doit tenir compte de l’ensemble de ces éléments pour appréhender les termes avec la précision que doit revêtir nécessairement la traduction proposée. Cette démarche contribue d’une manière efficace non seulement à la définition des termes mais elle est en mesure de révéler et de soulever certaines confusions susceptibles d’être engendrées par l’omission de ces aspects fondamentaux.

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2.1.1Lexique des notions linguistiques de F.Neveu (2005)77

C’est un lexique composé de 200 notions fondamentales. Il s’agit de termes métalinguistiques sélectionnés par F.Neveu dans un manuel intitulé Lexique des notions linguistiques. C’est un dictionnaire regroupant des termes, suivis de leurs définitions, qui représentent le noyau minimal de la terminologie des sciences du langage. Par conséquent, à travers sa conception, l’auteur vise non seulement à regrouper les termes de base en sciences du langage mais aussi à faciliter la découverte du domaine de la linguistique. (Neveu 2005)

Soulignons que l’objectif de l’auteur est de mettre à la portée de ceux qui s’initient à la linguistique un ouvrage qui sera d’une aide non négligeable et qui rend les termes plus accessibles par rapport à la difficulté que leurs sens peuvent poser lors de l’appréhension des textes spécialisés en linguistique.

Cette tâche considérable reflète l’utilité de cet ouvrage non seulement par le nombre d’information qu’il transmet mais aussi par la structure de l’ouvrage lui-même visant la facilité de l’utilisation. On peut noter qu’à travers les définitions des termes, l’auteur fait des renvois à certains articles du lexique dans le but d’expliciter la notion en question ou d’approfondir le domaine. Par ailleurs, une notion peut être définie dans une autre entrée et cette démarche est appliquée pour des couples de termes comme par exemple dans le cas du terme Position dont la définition est renvoyée à l’article Place/ position.

2.1.2. Les Termes clés de l’analyse du discours, de Dominique Maingueneau (1996)

Cet ouvrage est composé d’un nombre de 87 termes. Comme le titre l’indique, l’auteur propose la définition de certains termes qui constituent un noyau spécifique du vocabulaire de l’analyse du discours. Par conséquent, ce dictionnaire comme le précédent est plus particulièrement destinés aux étudiants appelés à lire et à analyser des textes dans la littérature spécialisée. L’auteur justifie son choix des termes par la fréquence de leurs utilisations par les spécialistes. « L’analyse du discours étant une discipline carrefour, on y

77Cet ouvrage, qui appartient à la collection des 128, est notre corpus de base. Par conséquent, notre analyse contrastive part de cet échantillon de termes que nous complétons par la suite avec d’autres termes. Précisons que cet ouvrage n’est pas traduit.

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rencontre une grande part du vocabulaire utilisé dans les sciences humaines. Comme il ne pouvait être question de le répertorier dans un espace aussi réduit, nous avons privilégié les termes qui sont fréquemment employés par les analystes du discours mais négligés par les disciplines voisines (linguistique, sémiotique, rhétorique, critique littéraire…) » (Maingueneau 1996: 4)

L’auteur vise dans la définition d’un terme de préciser les principales acceptions de celui-ci dans les publications francophones. Pour insister sur certains termes, il les souligne comme par exemples « les dominants et les dominés ». Certains mots mentionnés dans des articles sont précédés d’un astérisque pour montrer qu’ils font objet d’une autre entrée dans l’ouvrage. Quand un autre article est en mesure de fournir un approfondissement, il est indiqué en gras et entre crochets : par exemple [Dialogisme]. Soulignons que certains termes ne sont pas définis à leur place par rapport à un ordre alphabétique respecté, mais ils sont définis dans d’autres articles.

Cet ouvrage est traduit vers l’arabe par Mohamed Yahiaten. La première édition78 est apparue en 2005 et cette traduction s’intitule باطخلا ليلحتل حيتافملا تاحلطصملا almus̱ ṯalaẖaːt almafaːtiːẖ litaẖliːl alϰiṯ aːb (Litt. Les termes clés pour l’analyse du discours). L’ouvrage ne contient pas d’introduction du traducteur rendant compte éventuellement des contraintes rencontrées. Ce dernier reste « fidèle » à l’ouvrage source au niveau de la présentation. On souligne que le terme en français est mentionné avec l’équivalent proposé. Par ailleurs, les exemples qui accompagnent les commentaires sont parfois donnés tels quels en langue française et ne sont pas traduits.

2.1.3. Dictionnaire D’analyse Du Discours de Patrick Charaudeau, Dominique Maingueneau (2002)

C’est un ouvrage réalisé par plus de 30 personnes qui ont travaillé en collaboration pour l’élaboration de ce dictionnaire dont les termes abordent le domaine de l’analyse du discours.

Il est important du point de vue des entrées terminologiques. Ce dictionnaire est destiné à un public averti, à des spécialistes, à des professeurs, à des chercheurs et probablement à des étudiants intéressés par l’analyse du discours.

78Editions Al Ikhtilaf

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L’analyse du discours constitue une discipline carrefour. Par conséquent, l’appréhension de ses termes nécessite un traitement particulier qui contraint forcément à prendre acte des différents domaines existants dans le champ des études du discours. Les auteurs de cet ouvrage ont montré cette particularité importante de la discipline en soulignant l’existence de certains termes appartenant à tel ou tel domaine comme minimisateur, intrusion ainsi que des termes communs à plusieurs domaines dont les concepts varient d’un domaine à un autre, archive, captation, etc.… d’autres enfin, considérés comme

« transversaux » à savoir discours, énoncé, genre…

Le choix des termes, dans ce dictionnaire, n’a pas été facile à prendre car partir de l’idée de l’exhaustivité dans une discipline comme celle de l’analyse du discours, c’est « la quasi-totalité du champ des sciences humaines et sociales qu’il aurait fallu mobiliser.»

(Charaudeau, Maingueneau 2002 : 9). Par conséquent, les auteurs ont tenté de privilégier les termes qui ne sont pas aborder dans d’autres dictionnaires et de faire figurer les termes indispensables à la recherche dans cette discipline.

Cet ouvrage contient deux sous ensembles de termes. L’un englobe les termes qui sont relativement récents, apparus durant les dernières décennies dans les recherches sur le discours comme tour de parole, forme discursive, action langagière, intradiscours.

L’autre, regroupe les termes existants dans des disciplines voisines mais traités dans l’ouvrage du point de vue de l’analyse du discours soit, anaphore, reformulation, trope, argument…En ce qui concerne les définitions, on note que certains articles mettent l’accent sur le cadre théorique et d’autres privilégient la fréquence des emplois.

Soulignons que les auteurs de ce dictionnaire ont élaboré un système de renvois interne permettant aux utilisateurs de mieux circuler entre les définitions. Cette procédure se situe à deux niveaux : un astérisque est placé en fin de tel ou tel terme précisant que celui-ci fait objet d’une entrée dans le dictionnaire. Par ailleurs et afin de permettre une lecture enrichissante, quelques autres articles sont mis en gras à la fin de chaque article non pas pour éclairer l’entrée concernée mais pour mettre en évidence des articles complémentaires.

Un autre aspect important est l’emplacement de la bibliographie qui pour les auteurs est une source de difficultés notamment dans ce genre d’ouvrage. Au lieu de placer la bibliographie à la fin de chaque article, les auteurs ont opté pour la démarche qui consiste à

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insérer la bibliographie relative aux lectures conseillées dans le fil des textes « selon les conventions aujourd’hui dominantes. » (Ibid. : 11)

Cet ouvrage est traduit en arabe par Mhiri Abdelkader et Samoud Hammadi. Il est intitulé باطخلا ليلحت مجعم maʕʒam taẖlːl alϰiṯ aːb (Litt. Dictionnaire de l’analyse du discours) et il est édité en 2008 en Tunisie. Procéder à la traduction d’un tel ouvrage vers l’arabe n’est pas une tâche facile mais outre les difficultés que peut poser toute traduction, celle-ci est, selon les traducteurs, source de beaucoup de contraintes difficilement surmontables. Cette contrainte liée à la traduction est plus accentuée au niveau des termes, puisqu’il s’agit de rendre vers l’arabe un champ de connaissance qui constitue le carrefour de plusieurs domaines, ce qui sous entend un assemblage de théories et de point de vues différents. On trouve parfois qu’un seul terme ait des sens différents selon les utilisateurs comme dans le cas de contexte dont le sens peut être soit قايس [ѕijaːq] ou ماقم [maqaːm]. Les procédures de dérivation en langue arabe sont nombreuses, mais elles restent insuffisantes pour exprimer des termes formés à partir du préfixe inter. Les auteurs de cette traduction soulignent que l’analyse du discours est un champ de connaissance récent en arabe, par conséquent, le nombre de termes nouveaux proposés en arabe est important.