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3. Analyse des termes

3.1. Traduction par correspondance

3.1.1. Correspondance partielle

Cette correspondance vise le recours aux termes de la tradition grammaticale arabe.

Nous l’appelons partielle pour indiquer précisément que les traductions sont des termes qui existent déjà dans la langue arabe et qui dénomment par conséquent des concepts propre à cette langue. Dans ce sens, il s’agit pour nous de rendre compte de la spécificité de cette procédure traductive et plus essentiellement de l’interprétabilité de ces termes en fonction de ce qu’ils désignent réellement dans le texte. Nous focalisons notre attention sur le sens précis que suscite un terme déjà existant dans la langue d’arrivé, alors qu’il décrit, en principe, un concept de la langue de départ.

Correspondance partielle explicitée

Cette correspondance indique les cas à travers lesquels le traducteur recourt à des termes de la tradition grammaticale arabe suivie d’explicitation. Celle-ci consiste à montrer que le concept dénommé ne renvoie pas à un fait linguistique de la langue d’arrivée, mais il

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s’agit plutôt d’un fait décrivant la langue de départ. Le traducteur, conscient de l’ambigüité que la traduction est susceptible de provoquer, recourt généralement à des techniques d’explicitation précisant le sens exact qu’il donne à ses termes traduits. C’est le cas de l’équivalent du terme dérivation suffixale dans le paragraphe suivant : cet exemple est repris de l’ouvrage « Pour une logique du sens » et sa traduction en arabe.

Dérivation (38)

Quelqu’un qui compose de la musique est un compositeur, il pratique la composition musicale ; quelqu’un qui compose avec quelqu’un n’est pas un compositeur.

Le fruitier est celui qui vend des fruits ; mais celui qui recueille les fruits de son travail n’a rien à voir avec un fruitier ; en somme selon le sens où un vocable est pris, il se prête ou non à telle ou telle dérivation suffixale. P 40

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Tableau n° 2

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Le terme dérivation suffixale traduit en arabe dans le texte par le terme قاقتشا iʃtiqaːq (Litt. Dérivation) est un exemple du recours à un terme de la tradition grammaticale arabe suivi d’une explicitation qui précise le sens exact par lequel le lecteur arabophone doit appréhender le terme traduit. Ceci dit, le terme dérivation suffixale est rendu en arabe par deux procédures complémentaires :

1. le terme قاقتشلاا, (Litt. Dérivation) indiquant en tradition grammaticale arabe tout un mécanisme de dérivation de mots114 ;

2. Une note de bas de page en guise d’explicitation pour préciser qu’il s’agit dans le texte de départ de la dérivation qui consiste à ajouter un suffixe aux mots en question ( dérivation suffixale) pour former d’autres de la même racine.

Cette explicitation précise aux lecteurs arabophones que le terme قاقتشا dans le contexte ne renvoie pas au mécanisme de la dérivation en langue arabe, mais il décrit plus précisément le mécanisme de la dérivation suffixale de la langue française.

La procédure traductive décrite plus haut permet de faire la déduction suivante en ce qui concerne la traduction du terme dérivation suffixale en arabe :

1. Du point de vue terminologique, le concept de « dérivation suffixale » est dénommé en arabe قاقتشا (Litt. dérivation)

2. Du point de vue traduction, le terme « dérivation suffixale » est traduit par قاقتشا + une note de bas de page indiquant que le terme en question a le sens de dérivation qui se fait par ajout de suffixes.

Cette démarche traductive s’inscrit dans le cadre de ce que nous appelons correspondance partielle explicitée. En effet, elle indique avec plus de précision le sens auquel renvoie le terme dans la langue de départ, mais elle reste liée au contexte (du point de vue traduction). Dans le terme dérivation suffixale, c’est uniquement une partie du concept qui est dénommée, alors que l’idée de suffixation est introduite dans la note de bas de page, ce qui

114 Cf. Chapitre III.

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pourrait poser une contrainte du point de vue terminologique. En traduisant par exemple le terme en question par 115قاحللإاب قاقتشلاا aliʃtiqaːq bililẖaːq (Litt. dérivation par jointure, suffixation), on spécifie la nature de la dérivation telle qu’elle est contenue dans le terme de la langue française. L’explicitation s’avère nécessaire dans le recours aux termes de la tradition grammaticale arabe. Le lecteur arabophone peut ignorer le concept de dérivation suffixale dans la langue française.

Cette dérivation qui est supposée être claire pour un francophone116 à la simple lecture de « compose/compositeur » dans les deux exemples indiqués ne l’est forcément pas pour un lecteur arabophone à qui il est nécessaire de préciser que la dérivation suffixale est réalisée au niveau de l’ajout d’un suffixe à un mot radical en soulignant par exemple « eur » dans

« compositeur » et « ier » dans « fruitier ». Ce cas de figure présente un exemple de traduction, par le recours à la tradition grammaticale arabe, à travers lequel le sens du terme traduit est tributaire du sens véhiculé par les exemples décrivant le concept de la dérivation suffixale.

Le concept de la dérivation suffixale qui est propre au système linguistique du français impose au traducteur de présenter les exemples illustrant le fait en langue française.

La traduction en arabe des exemples ne sert pas à décrire le fait en question, mais elle permet juste aux lecteurs arabophones de comprendre les sens des énoncés. Dans l’exemple quelqu’un qui compose de la musique est un compositeur, l’utilité de l’exemple est de rendre compte de la dérivation suffixale de l’unité compositeur obtenue à partir de composer et qui dépend du sens attribué au vocable composer.

En arabe l’exemple, traduit par نيحلتلا سرامييأ ، نحلﻣ وھف ىقيسوملا عنصينﻣ man jas̱naʕ almuːѕiːqaː fahuωa mulahẖinaj jumaːгiѕ attalẖiːn (Litt. Celui qui produit de la musique est un compositeur, c'est-à-dire il pratique la composition musicale) ne décrit pas le système de dérivation suffixale du français mais donne juste le sens véhiculé par l’exemple. Par conséquent, le traducteur a besoin de déterminer, d’abord, «le vouloir dire» de l’auteur

115 Notre traduction

116 L’appréhension du sens terminologique par un francophone dépend des connaîssances encyclopédiques de ce dernier.

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de la langue source par l’exemple illustratif et de procéder ensuite à la traduction de l’information que doit saisir le lecteur arabophone à travers cet exemple. Celle-ci véhicule nécessairement le même contenu sémantique de l’information source.

Cette procédure permettra aux lecteurs arabophones de comprendre le principe de dérivation suffixale de la langue française et de comprendre le fait linguistique décrit qui ne peut être décrit tel quel par un exemple dans la langue d’arrivée : il s’agit de décrire un système d’une langue par les termes d’un système d’une autre langue.

Ainsi, nous envisageons l’explicitation dans le cadre de la traduction des termes métalinguistiques vers l’arabe comme procédure adoptée par le traducteur pour rendre compte d’une perte d’information que la traduction ne couvre pas. Par conséquent, le recours à des techniques d’explicitation est un choix que les traducteurs adoptent pour optimiser le degré d’informativité des traductions proposées. Notre point de vue montre que la traduction doit contenir un maximum d’information qu’elle exprime à travers le terme proposé et l’explicitation ne fait qu’éclairer, le sens adéquat de la traduction, mais ne constitue pas une partie de celle-ci comme dans le cas précédent.

Correspondance partielle non explicitée

Nous avons qualifié cette correspondance de partiel non explicite par opposition à la correspondance à travers laquelle le traducteur recourt à la technique d’explicitation. C'est-à-dire recourir à un terme de la tradition grammaticale arabe pour traduire un terme décrivant un fait linguistique de la langue française. Nous reprenons un exemple que nous avons analysé dans le chapitre analyse lexicographique des termes métalinguistiques (termes repris à la tradition grammaticale arabe). L’objectif visé est de rendre compte de l’interprétabilité du terme en question dans le texte ainsi que son adéquation avec les faits linguistiques décrits : l’adéquation consiste à vérifier le lien qui existe entre le premier sens des termes (tradition grammaticale arabe) et celui qu’ils véhiculent dans le cadre de la traduction. Il s’agit du couple de terme apodose/ protase traduit en arabe par طرشلا / طرشلا باوج aʃʃaгṯ / ʒaωaːb aʃʃaгṯ (Litt. condition/ réponse de la condition).

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Tableau n° 3

Les concepts désignés, dans le texte source, par les deux termes apodose et protase concernent la phrase hypothétique. Dans le cas de la langue française, cette phrase est appréhendée à travers deux relations prédicatives interdépendantes. Ainsi, le principe étant de respecter la concordance des temps afin de rendre compte des degrés de l’hypothétique exprimés par l’adverbe « si ». En reprenant la phrase indiquée dans le paragraphe du texte de départ, on peut dire que dans la phrase s’il est marié, il divorcera, la subordonnée en si, qui pose la condition, constitue la protase, alors que la principale, qui énonce la conséquence de cette condition est l’apodose.

Pour traduire les deux termes, le traducteur a recouru à la tradition grammaticale arabe. Les deux termes protase/apodose sont traduit respectivement par طرشلا باوج / طرشلا aʃʃaгṯ / ʒaωaːb aʃʃaгṯ. Ces deux termes désignent deux concepts propres à la langue arabe : nous avons طرشلا (Litt. Condition) à travers lequel on pose la condition et qui correspond donc à protase en français et طرشلا باوج (Litt. Réponse de la condition) désigne la conséquence de cette condition, ce qui est l’équivalent en français de apodose.

Par conséquent, les deux termes طرشلا باوج /طرشلا décrivent aussi, en arabe, la phrase hypothétique que les grammairiens considèrent comme « phrase double117 » pour une raison

117 La « phrase double » est formée d’une proposition dite protase exprimant l’éventuel ou « l’hypothétique » (en arabe ʃaгṯ), et une autre proposition dite apodose (en arabe ʒaωaːb aʃaгṯ ), contenant la « réponse » à la protase. » (R.Blachère et M.Gaudefroy-Demombynes 2004 : 450).

Apodose / Protase /

Supposons que marie tombe follement amoureuse de Pierre qu’elle vient seulement de rencontrer. Elle ne sait rien de lui ou presque, mais une chose est sûre:

désormais elle ne saurait plus vivre sans lui. « S’il est marié, se dit –elle, il divorcera. »……

Linguistiquement, L’énoncé de marie a ceci d’intéressant que L’apodose de sa phrase hypothétique présuppose la protase:

divorcer présuppose être marié …….. P 54 – 55

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de réciprocité dans la subordination, c'est-à-dire une concordance des aspects. En arabe, pour exprimer une phrase hypothétique, on doit respecter le principe de correspondance entre les aspects des verbes des deux relations prédicatives. Outre cette condition, cette phrase peut être introduite par une des trois particules soit ول ،اذإ ،نإ qui ont toutes le sens de « si » avec des nuances différentes118. Afin de décrire le fonctionnement de cette phrase, on emprunte les exemples donnés par Kouloughli (1994) à savoir :

1. ةجارد كل رتشن حجنتنإ: si tu réussis, nous t’achèterons un vélo ; 2. هيلع يل ملسف هتيأراذإ : si tu le vois, salue- le de ma part ;

3. لغتشأ تيقب امل بيصانيلا يف تحبر ول : si je gagnais à la loterie, je ne travaillerais plus.

L’énoncé Numéro 1 introduit l’hypothétique par la particule نإ in (si) en conjuguant les deux verbes de la subordonnée حجنت نإ in tanʒaẖ (Si tu réussis) et de la principale رتشن

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ةجارد naʃtaгi laka daгaːʒa (nous t’achèterons un vélo) à l’inaccompli apocopé (en arabe موزجملا عراضملا ). Précisons que نإ in (si) accepte, également, des emplois avec les deux verbes à l’accompli comme dans l’exemple : 119ناك ﷲ ءاش نإ in ʃaːʔa alahu kaːna (Si Dieu veut, cela est). En revanche, les énoncés 2 et 3, introduits par les deux particules اذإ ʔiðaː et ول laω, n’admettent que des constructions avec l’accompli aussi bien pour le verbe de la subordonnée que pour celui de la principale.

En fonction de ce qui a été dit, on comprend que l’équivalence supposée entre les termes des deux langues n’est en réalité que sur le plan formel, c'est-à-dire que les termes décrivent dans chacune des deux langues une phrase hypothétique mais moyennant des outils différents. « Le principe [en Arabe de la phrase hypothétique] est exactement l’inverse de celui des langues latines, où les degrés de l’éventuel ou de l’hypothétique s’expriment par le jeu subtil de la concordance des temps, l’adverbe demeurant le même dans tous les cas (« si »). L’arabe emploie au contraire des particules différentes, et une « concordance » des aspects » réduite à sa plus simple expression. » (Gérard Lecomte, 1976, p 123).

118 نإ in traduit l’hypothétiqueen exprimant le possible. اذإ ʔiðaː exprime la circonstancielle du temps. ول laω

exprime l’impossible et l’irréalisable.

119Gérard Lecomte, 1976, p 123

197

Cependant, le choix de cette démarche traductive laisse entendre pour un lecteur arabophone que les concepts طرشلا باوج /طرشلا aʃaгṯ / ʒaωaːb aʃaгṯ décrivent le même processus de la « phrase double » dans la langue arabe que dans la langue française à travers les deux concepts apodose/protase. Cette idée fait référence à l’équivalence totale entre les termes dans les deux langues en contact. On constate que le traducteur ne recourt pas à l’explicitation comme dans le cas précédent et suppose par son choix que les concepts décrits en langue française correspondent à ceux de la langue arabe.

Néanmoins, la traduction littérale de l’exemple قلطيس اًجوزتﻣ ناك نإ (litt. S’il est marié, il divorcera) montre que l’intention des traducteurs est de décrire par les termes باوج طرشلا / طرشلا aʃaгṯ / ʒaωaːb aʃaгṯ la phrase hypothétique telle qu’elle se présente dans la langue française et non pas « la phrase double » à laquelle renvoie les deux termes en langue arabe. Soulignons que l’énoncé en arabe est représenté par la subordonnée en نإ (Litt. Si) dans اًجوزتﻣ ناك نإ (Litt. S’il est marié) qui pose la condition, ainsi que la principale قلطيس (Litt. Il divorcera) qui exprime la réponse de la condition.

Si le lecteur arabophone est en mesure de comprendre à travers l’exemple traduit qu’il s’agit bien d’une « phrase double » introduite par la particule نإ in (Litt. Si), néanmoins, il faut souligner que le mécanisme de cette phrase hypothétique répond plutôt à la règle de la langue française

De ce point de vue, la correspondance, entre les termes des deux langues en contact, n’est pas totale car les mécanismes dans les deux langues n’est pas identique et ne répondent pas aux mêmes règles. Il s’agit dans ces deux langues d’un même fait linguistique qui fonctionne dans l’une et dans l’autre langue de manière différente.

Le fait linguistique décrit, en langue française, justifie donc le recours du traducteur à des termes de la tradition grammaticale arabe puisque le concept de la phrase hypothétique existe aussi bien dans la langue de départ que dans la langue cible. Par conséquent, le degré d’informativité de la traduction, en rapport avec le choix du traducteur, équivaut à celui auquel renvoient les termes de la langue source. Néanmoins, le recours du traducteur à l’explicitation peut paraître nécessaire pour préciser au lecteur arabophone qu’on décrit le fonctionnement de la langue de départ et non pas celui de la langue cible.

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Correspondance partielle actualisée dans le discours

Un terme de la langue de départ peut avoir deux traductions dont les deux termes sont repris de la tradition grammaticale arabe. C’est par conséquent ce que nous appelons une correspondance actualisée dans le discours. Les exemples que nous présentons montrent clairement que la traduction est peut être modifiée en fonction des exemples. Ce cas est représenté par le terme adverbe.

Prenons les deux cas de traduction suivants du terme adverbe repris de l’ouvrage

« pour une logique du sens » et sa traduction :

Tableau n° 4

Adverbe

- Il a effroyablement menti !: ce qui est

«effroyable » c’est son mensonge. L’adverbe modifie un des constituants de la phrase. P 115

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Tableau n° 5

Adverbe

La notion de contre factualité- et conséquemment d’image d’univers où les mondes contrefactuels prennent place- affecte un grand nombre de phénomènes linguistique. – cas de l’adverbe même:

même Pierre est venu. Cette phrase, qui affirme la venue de Pierre et présuppose celle d’autres personnes, donne en même temps à penser que cette venue était la moins probable de toutes. Il y avait donc tout lieu de penser que Pierre ne viendrait pas. P 48 - 49

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199

Dans le premier cas, l’adverbe est traduit en arabe par le terme 120فرح ẖaгf (Litt.

consonne). Ce dernier peut désigner en arabe connecteur utilisé plutôt au pluriel,«

connecteurs » pour traduire ce que les grammairiens arabes appellent طبرلا فورح ẖuгuːf aгabṯ (Litt. consonnes de liaison). Ainsi, la traduction du terme adverbe par فرح ẖaгf (Litt.

consonne) est liée à la traduction de l’exemple qui décrit le concept. Ceci dit, en traduisant l’exemple même Pierre est venu par مدق ديز ىٌتح ẖatta zajdu qadima, l’adverbe même correspond en arabe à ىٌتح et ce dernier est considéré dans la grammaire arabe comme فرح ẖaгf ou طبر فرح ẖaгf гabṯ, soit un connecteur. Par conséquent, cette correspondance est tributaire du contexte et plus précisément de l’exemple donné.

Dans le deuxième cas, l’adverbe est traduit par فرظ ḏaгf (Litt. Circonstance) qui désigne en arabe un nom mentionné dans un énoncé pour rendre compte du lieu de l’action et du temps de l’action.Le cas de l’adverbe montre que si la traduction de ce terme dans le texte est liée à la traduction des exemples illustratifs, le traducteur est contraint de donner à chaque type d’adverbes, selon leurs classements sémantiques (adverbe de lieu, adverbe de manière, adverbe de quantité…), des correspondants en langue arabe différents puisque la traduction des exemples en arabe ne peut donner les mêmes cas de figures permettant l’illustration et la description des faits linguistiques en langue française.

On peut constater, par ailleurs, dans un autre cas de traduction du terme adverbe, une démarche de correspondance partielle actualisée, non pas à travers le terme traduit mais à travers une note de bas de page. C’est une manière de souligner les contraintes liées à la traduction du concept et de sous entendre que la traduction des différents exemples dans le cas de l’adverbe ont donné lieu en arabe à des correspondants variés pour un même terme : cet exemple est repris de l’ouvrage « Comprendre la linguistique » et sa traduction.

120« Le concept opérationnel de base dans la théorie phonétique arabe ẖaгf, qui est polysémique. Il désigne en effet le son articulé, la lettre de l’alphabet, la variante d’un phonème, le parler spécifique à une communauté, glissant ainsi du particulier au général, il finit par désigner le dialecte ou même la langue. Cette acception vieillie ne se rencontre plus que dans des expressions figées telle que : فرحأ ةعبسب نآرقلا لزن » (S. Mejri, Ed ? 2007, P 20).

Soulignons que la traduction littérale de la phrase en arabe est : est descendu le coran en sept aẖгuf, ce dernier mot signifie dialectes, ou langues.

200

Tableau n° 6

Le terme adverbe dans ce cas est traduit par فيدر гadiːf. Ce terme est composé d’un élément de nomination (гadiːf.), et il est repris à la langue générale. Son sens littéral monter en croupe derrière qqn peut expliquer la relation entre la structuration sémantique de l’unité en arabe et le sens du terme adverbe puisque monter en croupe derrière quelqu’un sous entend être à ses cotés, lui servir d’accompagnateur. Le sens prédictible de la structure morphologique فيدر гadiːf pointe vers le trait conceptuel accompagnement puisque l’adverbe accompagne le verbe, l’adjectif ou un autre adverbe.

Adverbe - Préposition

Qui oserait encore penser que les objets linguistiques s’imposent d’emblée par une réalité incontestables? Qu’on ne croie pas que l’exemple soit pris à dessein. Aucune catégorie ne se définit sans reste: essayez de dire ce qu’est un adverbe ou une préposition (voter contre, préposition ou adverbe?), un sujet ou un attribut (Pierre est le président / le président, c’est Pierre…..), une apposition, un complément circonstanciel, une locution…Autant de notions, autant de problèmes définitoires, parfois redoutables. La notion de mot a donné lieu, à elle seule, à des milliers d’études….) P 23

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