s'effectue. Il annonce à la Convention nationale que dans deuxoutroisjoursles prussiens avec lesquelsil a euaffaire seront réduits auxabois,attendu qu'ilsmanquent de vivres :
lessuccèsde nosarméesassurerontlatranquillitédu Royaume.
« Le temps
me
presse et je n'ai que celui de vousréitérer les assurances demon
sincère attachement et dema
recon-naissance.• DeS.\iîrr-PiERRB.
AParis, co 25septembre 1792,l'an4dela libertë,l" del'égalité
" Chargez Mlle Félicité de votre réponse; j'embrasse
l'ai-mablesecrétaire.
« Le col qui n'estpas marqué est à moi, à ce que m'adit Madelon;je l'ailaissé dansla chambre. •
i. Sansdate, maisdeParis, etprobablementd'août 1792;
—
o8
AMOUR
DE PHILOSOPHE.ne doute pas quece ne soit toujours demême'....]
Mais c'est dont
maman vous
rendra bienmieux compte
que moi, étant obligée de garderlacbambre;
un
très grosrhume,
quime donne
de la fièvre etm'ôte
absolument
l'appétit,m'y
oblige; je vous suis infiniment obligée de votre attention : cettechar-mante
roseestd'ungrand
prix pour moi;jevoudrais aussi avoir quelque chose à vous offrir, ce serait degrand
cœur; mais vous conservez depuis troplong-temps mon
estime et c'est dans ce sentiment que je suis-, Monsieur, votre trèshumble
servante.F^
DiDOT.2.
—
DE FÉLICITÉ DIDOT".A
MonsieurMonsieur
De
St Pierre Monsieur,Enfin
maman
paraît décidée, etnous
partirons, je pense, ce soir. J'en suis trèssatisfaite par rapport à elle,dans
l'espérance qu'éloignéedu
tumulte et n'ap-porte une adresse,—
pas oblitérée,—
signée,—
inédite en grande partie.—
Cette lettre se trouve àlaBibliothèque du Havre (dossier 201, p. 17 et 19).1. Le passage entrecrochets a été citéparM.Maury.
2. Après: suis,il y a un mot rayé; c'était: M'.
3. De Paris, le 18 aoùtl7'J2;
—
porte une adresse,—
pas oblitérée;—
signée;—
inédite.—
Cette lettre se trouve à la Bibliothèquedu Havre (dossier 157 :128. B.59.—
129.B. 60).BERNARDIN DE SAINT-PIERRE
pren.... ' les nouvelles que lorsqu'elles seront bien confirmées, d'ailleurs le
moins
possible, ellepourra trouver plusde tranquillité, cequi certainement faci-literaaussilamienne
;mais,d'unautrecôté,un grand
pointluimanquera
:ceseravous,Monsieur; carsoyez bienpersuadéque malgré toute la peine qu'elle adû vous
causerhier,tant parles petitestracasseries aux-quelles vous avezrépondu
avec tantde modération etde douceurque par la manière repoussante dont elle recevait les consolationsque vouscherchiezàlui don-ner, elle n'ena pas
moins
le plusgrand
attachement pourvous,et je doutequ'il y aitaumonde
quelqu'un en qui elle ait plus de confiance. Jugez d'après cela quels*pourrontêtre sesmotifs de consolation, lorsque, emportée par sa sensibilité, elle se mettra dansl'état où vous l'avez
vue
tant de fois puisquevous-même
aA'ez tantde peine à la calmer....Jene vous parle que d'elle, mais moi, que devien-drai-je,
moi
qui sansmaman
ne voisaucun
motif pour aller à lacampagne,
car ce quime
fait le plus frémir dans ces malheureuses afTaires n'est point ledangerqueje puis courir, mais bien plus la division de
ma
famille, le bouleversement des affaires, peut êtrela pertedemes
frères,mes
parents,mes
amis, de toutceque
j'ai de plus cher et enfin toutes leshor-1. La fin du mot : appren...., se perd au bord du feuillet de la lettre.
2. Après: quels,le mot: seront, aétérayé.
60
AMOUR
DE PHILOSOPHE.reurs qui
accompagnent
laGuerreCivile; voilà cequi m'accable, etceque jen'éloigneraipas dema
pensée, en m'éloignantmoi-même;
et vous! qui après Dieu faites toutema
consolation, s'il faut aussivous
quitterquedeviendrai-je, etquelle espèce debonheur
puis-je espérer à Essonnes? Je sais que les raisons sont peu valables auprès de celles qui peuventvous
obliger de rester à Paris; mais vous êtes bon, sen-sible, vous m'avez souvent témoigné de l'amitié,au
nom
de cette amitié, à laquelle j'ose croire, venez adoucir nos peines par votre présence et vos sages réflexions, et soyez bien persuadé que, malgré tout événement, s'il est encore quelques joursheureux pour
Félicité, ce sont ceux qu'ellepassera avec vous, à lacampagne; comme,
avant notre départ,vous nous
aviez fait espérer quelque possibilité dans la grâceque
je vousdemande,
je suis, dans cette espé-rance,celle quisaitbeaucoup mieux
aimer que de le faire sentir.F"
DiDOT.Ce18 août 1792 K
3.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE'.Vous me
priez demon
plaisir,mon
aimableFélicité.Je désire la
campagne
et d'y être avec vous.Mes
i. C'était un samedi.
2. Écrite de Paris
—
sans date, mais probablement duBERNARDIN
devoirs
me
retiennent à Paris encore pour plusieurs jours; ensuite, si les circonstancesme
lepermettent, jesatisferaimon
inclination en vousallant voir.Ne
vouslaissezpointeffrayerparlavue del'avenir.«
Quand
leshommes,
ditEpictète, sontaucomble du
bonheur, ils n'imaginent pas qu'ils en puissent des-cendre; etquand
ils vont dans l'abîmedu
malheur,ils ne voient pas
comment
ils en pourront sortir.Cependant
l'un et l'autre arrive, et les dieux l'ontordonné
ainsi, afinqueleshommes
sachentqu'il ya des dieux. »Que
ces motifs tout-puissants deconsolation vous serventà rassurer votremère
etvous-même;
et soyez sûre quele cielrécompensera tôtou
tardvotre vertu.La
lettre que vous venez de m'écrire est pleine de raison et de sensibilité. Fortifiez l'une et l'autre parla lecturedes
bons
livres. Jem'estimeraiheureux
d'y contribuer personnellement.Dans
destemps
plus tranquilles, j'auraischerchéàfairedevous mon
élève;dans
cestemps
orageux, je désire fairedevous mon
amie.Bannissez
donc
de vos lettres l'expressionfroide de monsieur\
Suppléez-la par toutes cellesque vous
20 ou21 août1792;
—
la première, croyons-nous,envoyée par Bernardinà Félicité;—
impriméeparAiméMartinaveclen°3,aveclen"1dansnotrepublicationdelaRevue desDeuj:Mondes.
—
Au bas de cette lettre Félicité Didot a écrit : • Reçu le 22 août 1792. Jour heureux pour Félicité. »—
Le texte que nous publions est conforme à l'imprimé d'Aimé Martin, lemanuscrit ne nous étant pasparvenu.
1. Ce mot estsoulignédans letexte.
62
AMOUR
DE PHILOSOPHE.trouverez dans votre
cœur
fait pour aimer et pour être aimé.Quoique
des correspondances en tout genre m'obligentd'abrégermes
réponses, lavôtreme
servira de consolation. Plus elle sera étendue, plus ellemintéressera.
Mon
âme,fatiguée dela corruption des sociétés, se reposera sur la vôtre, douce, pure, solitaire, aimante,comme un
voyageur surun gazon
frais.
Les affaires publiques m'obligent d'abréger le plaisir que je prends à
vous
écrire. J'entends par affaires publiques celles qui regardentmon
se vice, car je ne sais point de nouvelles. J'appris hier,au
jardin*, où je vous cherchais, que vous étiez partie pour Essonne.Mandez-moi
le plus tôt que vous pourrez ce que vous pensez dansvotresolitude. Avez-vous des livres?Oh!
que la nature estun
grand etsublime livre!Occupez-vous dans vos
promenades du
soin deme
chercherune
chaumière aumilieu desbois, dans unelande; toutme
serabon
: cest là quemon cœur
resserré s'épanouira. Adieu,mon
aimable Féli-cité, votreami
vous embrasse. Je verraice soirvotremaman.
1. Probablementau Jardin des Plantes.
4.
—
DE FÉLICITÉ DIDOT*.A
Monsieur Monsieurde Saint Pierre AuteurdesÉtudes de laNatureRue
de la Reine BlancheA
Paris.^Quelle obligation ne vous ai-je point, ô le plus indulgent des
hommes,
de ne point avoir dédaigné répondre àma
lettre et de m'encourager avec tant de bonté à continuer. Il est impossible de vous peindrele plaisir que
m'a
causé la vôtre dans lestemps où nous sommes.
J'ai déjàbien versé des larmes de tris-tesse, et vousm'en
faites répandre de joie,] ce sera désormaisune
demes
grandesconsolations, en lisant votre lettre jeme
trouveraimoins
à plaindre et au contraire fort heureuse....Je suis pourtant ici
beaucoup
plus tranquille qu'à Paris : lacampagne
est bien faitepour
inspirer lecalme; la seule chose qui
me
fâcheest de n'y point voirmaman
-, car je suis persuadée qu'elle esttou-1.Dllssonnos,le2laoûl1792;
—
signée;—
porteuneadresse;—
oblitérée;—
nefigurepasdanslaCorrespondanceimprimée;
portele n°2danslapublication dela lîpvuedes DeuxMondes;
avant nous, M. Maury en avait cité deux courts fragments, rais entre crochets;
—
en haut de la lettre, écrits à l'encre, sans doute par Aimé Martin, ces mots: • lettre qui prouve qu'ilne l'a pas séduite. » C'ittc lettrea le n"33dansla collec-tion Gélis-Didot.2. Les mots: voir
maman
ont étéoubliéset écrits au-dessus de la ligne.64
AMOUR
DE PHILOSOPHE.jours aussi
prompte
à s'affliger. Je désirais aussi y posséderune
autre personne ^ également chère àmon
cœur; mais j'attendraidu temps
cette aimablesociété....
Je n'ai point d'autre livre présentement qu'un abrégé del'histoire
moderne
par l'abbé de Condillac;je n'ai
pu
encore en lirebeaucoup
ayant eu plusdemonde
queje n'aurais désiré, mais le peu que j'ai lu m'intéresse:envoyant detouttemps
des révolutions, les unesfortes,les autres moindres,jeprendsdu
cou-rage pourattendrelafin dela nôtre....Ne
pensez-vousdonc
plus à votre petite île-enme
chargeant de
vous
chercherune
chaumière, puisque vous êtes décidé à y mettre le prix; j'espère bienque nous
aurons lebonheur
de vous y voir; pourmoi
c'est l'endroit
que
jevous
souhaitele plus étant fort agréableet leplus voisin de cheznous....Vous
voyezqueje netarde pas à profiter de la per-mission quevous me
donnez, etque
je ne suis pasnon
plus très laconique; d'ailleurs c'estune
chose quime
paraîtimpossibleenvous
écrivant, [jedistoujoursmoins
queje ne voudrais dire etma plume
estbienmauvaise
interprète demes
sentiments]; adieu,mon
ami; puisque vous voulezl'expression de
mon
cœur, voilà lenom
qu'il vous avait choisi, et envous
le 1. Après:personne^ il y a, dans letexte, un motrayé, illi-sible.2. Après: île,il ya,clansletexte,deux moisrayés,illisibles.
donnant, ilen connaissait, jevous jure, toutleprix;
vous
finissez par m'embrasser,moi
je voudrais le faire.FÉLICITÉ.
le 24 août1792.
5.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE '.J'aspire,
mon
aimable enfant, après l'instant heu-reux où vousserezma compagne. Tout
plaisirqui ne secombine
pas avec cetteidée ou qui ladevance est imparfait etdénaturé-.Jesuis triste, et c'est à l'égardde
moi-même.
Je ne seraicontentquequand
jeferai votrebonheur; je nepeux
l'entreprendre que dansune
vie conjugale; jedemande
à Dieud'enaccélérerlemoment". Ma
tendreamie,jamaisjen'ai
aimé
et*estimépersonnecomme'
vous. [Vous serez
mon amie
le jour,ma femme
la nuitetma
maîtresseen tout temps".:Vous
aveztout1. Pans indication de date, ni de lieu, mais probablement d'août 1792;
—
pas signée;—
sans adresse;—
pasoblitérée;—
impriméeparAirnéMartin(saufun passage misentre crochets) en téléde sa publication; il nous a semblé, avons-nous dit, qu'il étaitpréf>:rable de changercet ordre, etde mettre celte lettre à celle place-ci. Celtelettreportele n"1 dans la Corres-pondance imprimée,et dans la collection Gélis-Didot.
2. Aimé Martinasupprimé :et dénaturé.
3. En marge de ce passage on lit le mol: don, écrit au crayon.
4. AiméMartin imprime: ni.
5. Lemol: comme, est raturé.
6. AiméMartin asupprimé cette phrase.
5
66
AMOUR
DE PHILOSOPHE.ce qu'il faut pour
mon
bonheur,il ne vousmanque
rien d'essentiel
pour
êtrema compagne.
Sivous
^ avezbesoin de quelqueinstruction accessoire, j'aurai le plaisir devous
la donner. Ilvous
convient, par exemple, d'avoirquelques notionsdu
globe quenous
habitons, afin de jouir d'une multitude d'ouvrages intéressants, dont la lecture fatigue, faute d'en com-prendreune
douzaine de mots.Oh!
que ne puis-je bientôtvous voirmère
defamille, dans l'asileque
jeme
suis choisi! Voilà l'étude digne de vous. Etrebonne
àvosvoisins,attentiveetindulgentepour
vos* domestiques, prévoyantepour
les besoins de votre maison,mère
tendre pour vos enfants, etma com-pagne
aimante et aimée en touttemps
^, telle est la carrière que vous devez parcourir. Puissé-je bientôt, tendre et aimable amie,vous y
introduire, afin de* renouveler lamienne.Je vous embrasse de tout
mon
cœur.6.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE^Vous vous
exprimez,ma
chère amie, avecbeaucoup
de délicatesse, lorsqu'en parlantde vos devoirs,vous
1. Lesmots: sivous sontraturés.
2.Les mots :pourvos sont raturés.
3. Après: temps, ilya dans le texte un mot rayé,illisible.
4.Aimé Martin imprime : cVy.
5. Sansindication do lieu, ni de date, mais probablement d'août 1792;
—
passignée;—
sans adresse;—
pasoblitérée;—
me
dites que.votre secret vous est inviolable parce qu'ilestlemien.Nos âmes
se touchent;un
jour elles seconfondront ensemble.J'aivraimentbesoin de secretavant etaprès notre union. Je ne conçois de séjour
heureux
que celui dela
campagne;
ilfautdonc
avanttouten préparerun.Voici quel est
mon
plan.Comme
je le formepour
votrebonheur
etle mien,je lesoumets
entièrementà vos lumières.Je déclarerai à
M«
votremère
le désir que j'ai de m'unir à vous. Je luidemanderai
son agrément. Je ferailamême démarche
auprès de'Sl\ votre père. Je les engagerai l'un et l'autre au secretpour
plusieurs raisons; à cause dela disproportion de votre âge au mien; à cause dema
place incertaine, et qui m'obli-geraitàune
représentation tropdispendieusesij'étais marié. Je ne leurdemanderai
que lamême
dot qu'ils vous avaientdestinée, demanière que ^P. votre père s'obligera de faire l'acquisition de la petite île, de la fairebâtirsuivantle plan simple etcommode que
je lui donnerai ',pour
lasomme
de dix mille livres, à laquelleilajoutera le restantde votredot,montant
à 30 millelivres (je pense), etme
livrera l'île bâtie, etentièremenl publiée parAiméMartin, pas à celle place. Cette lettre a le n" 2 dans la Correspondance imprimée et dans la collectionGélis-Diilt.
1. Après: donnerai, il y a dans le texte plusieurs mots rayés, illisibles.
68
AMOUR
DE PHILOSOPHE.cette
somme ou une
de ses *maisons
de Paris " de pareille valeur, aumoment
où il signera' notre contrat de mariage.Avant
que lamaison
soit bâtie et habitable * ils'écoulera trois
mois
: c'est vers cetemps
que vos parents se retireront à Essonnes.Vous
y serez avec eux, j'irai vous°y épouser. J'auraiune
maison,une
île,
une femme,
sans que personne en sache rien à Paris. Je vous installerai dansmon
île, avecune
vache, des poulesetMadelon
qui s'entend àmerveille à les élever.Vous
y aurez des livres, des fleurs^
le voisinage devos parents. J'iraivousy
voir, certes, le plus souvent que je pourrai.Pendant
ce temps-là,mon
état incertain se consolidera à Paris; s'il est détruit, jevous ramènerai au bout dedeux ou
trois moisde mariage, dansmon
hermitagedela rue de laReine Blanche, où notre union nefera point debruit.
Si
mon
état estpermanent ^
je vous garderai quel-quesjours auprès de moi, dans l'Intendance, où vous aurezune chambre
à côté de la mienne.Vous
n'y sereztenueàaucune
représentation, à causedu
peu1. Les mots: desesontétéoubliés et ajoutés au-dessus de la ligne.
2. Les mots: de Paris sontdifficiles àlire.
3.Lemot: signeraest raturé.
4. Le mot: habitable est raturé.
5. Le mot: vous est raturé.
6. Aprèsle mot : fleurs,Aimé Martin imprime lemot : et quin'estpas sur le manuscrit.
7.Le mot:permanent est raturé.
RERNARDIN DE SAINT-PIERRE
deséjour
que
vousy
ferez. Je ne vous y ferai appa-raître que pour qu'on sache seulement quevous
êtesma femme.
Ensuite,nous
irons et viendronsnous
voir alternativement, à peu prèscomme l'homme
et lafemme
des petits baromètres de Suisse, vous vien-drez à Paris dans l'hiver etmoi
j'irai à Essonnesdans
l'été.Voilà,
ma
chère amie, quel est leplan devieque
je faispour
vous et pour moi. Ajoutez-y ou retranchez-encequevous
voudrez,mon
principal objet estvotre bonheur.7.
—
DEFÉLICITÉ DIDOT'.D'Essonnes.
Le
27 août.Permettez-moi,
mon
ami, de profiter de l'occasion que je trouve pour vous écrire; si j'abuse de votre complaisance, neme
lisezque
lorsque vous n'aurez rien demieux
à faire, maislaissez-moi jouirdu
bon-heurquej'éprouveenvousécrivant-,communiquant mes
plaisirs etmes
peines....Malgrétous les sujetsde tristesse qu'offre la révo-lution,et les mauvaises nouvelles que
nous apprend
le peu de
monde
quenous
voyons, jeme
trouve ici 1.D'Essonnes;—
le27août()792);—signée;—
sans adresse;—
pasoblitérée;—
inédite.—
Cettelettresetrouveàla Biblio-thèque du Havre(dossier 157: 130. B.6!.—
131. B. 62j.2. Le mot: écrivantest raturé.
70
AMOUR
DE PHILOSOPHE.millefois plus tranquille qu'à Paris. Je ne sais quel
doux
sentiments'estemparé
de moi;ô!* maisjesuis réellement icidans une
situation digne d'envie; la solitude a toujours produit surmoi
ceteffet.Recueillie enmoi-même,
jeme
consolemieux que
tout autrene pourrait faire; là, j'ai toujours trouvé de grandes jouissances, plus tranquille; jepenseàmes
amis, et,occupée decequ'onaime,
on
est loin d'êtreàplaindre.Le malheur
est que je suis toujours tirée de cette doucerêveriepar des personnes qui m'alarment. Lesuns
prétendent que lecamp
formé *aux
Champs-Elysées doit êtreun
sujet de crainte plutôt que de tranquillité; ils disentqu'on emploie cemoyen pour
réunir lesmauvais
sujets, diviser encore davantagela Garde Nationale, et par là
augmenter
leur force, afind'exécuterpluslibrementleursmauvais
desseins;d'autres
nous
assurent que souspeu nous
aurons l'ennemi en France.Une
lettreque nous
avonsreçue de Neuillyme donne
plus d'inquiétudes surcesujet;il
nous mande
quela désertion ^de M"".La
Fayetteet de son état-major, le laissant sans officier *, il se trouve dans lecasd'êtresaccagé'au premiermoment
parlesennemis,quine sontqu'à
une
demi-lieue d'eux.1. Lesmots: moi;ôlsontdifficilesà lire.
2. Lesmots: le campfoi'mésonl difficilesàlire.
3. La fin du mot: désertion est raturée.
4. Lesmots: sansofficiersontdifficilesàlire.
5. Le mol: saccagéestdifficile à lire.