société qui a été enjouée et instructive.
Pour moi
j'étais assez silencieux, pensant
non aux
châteaux, maisaux
chaumières, et désirant bientôt habiter lamienne
avec celle qui par sa douceur, sa gaîté, ses grâces, sonbon
esprit et la foi qu'ellem'a
promise doit êtrelecharme
dema
vie.Cependant
j'ai observé qu'il n'y avait point encore detemps
perdu pourla saison, car les arbres sontbeaucoup moins
avancés dans lescampagnes
qu'aux enviro....* de Paris. Lesormes
de la route n'ont presque pas de feuilles, etquand nous
avonsété dans la triste plaine deChan-tilly,
nous
avons trouvé son-bois de chênescomme
au milieu de l'hiver, si ce n'est
que
quelques bou-leauxmontraientçà et làleur verdure naissante.Nous sommes
arrivés sur les huit heures àChan-tilly
^ où un
garde national estvenu
d'abordnous demander
nos passeports, mais sachant quinous
étions ils'estempressé denous mener
chezlesdéputés de la Convention quinous
* attendaient avec impa-tience^Nous sommes
logés chez le citoyen de laitreau
1. Une tache d'encre, semblant avoir été faiteà une autre époque, cachela fin du mot: enviro....
2.Le mol: sonest raturé.
3. Les mots: h Chantilly,oubliés,ontétéajoutésau-dessus de la ligne.
4.Le mot: nous estraturé.
0. Après : impatience^ il y alemot:et, rayé.
8
114
AMOUR
DE PHILOSOPHE.cigne près de Véjlise
M
C'est là où je vous prie de m'adresser deslettresécrites avecvotreâme
pourme dédommager
de l'eunui de votre absence.J'ignore le
temps
quenous
allons passer ici.On vend
tousles effetsdu
château etnous
allons inven-torier ceuxdu
cabinet d'histoire naturelle. L'oiseau de S' Pierrem'a
réveillé à quatre heures et demiedu
matin, par ses chants aigus, mais^ j'espère que l'oiseaude Félicitém'en dédommagera
ce soir dans leparc par ses sons
harmonieux;
quoi qu'il en soit, lecoq n'est pas
moins
que le rossignolun symbole
de l'amour conjugal, puissema
poule être sensible àmes
chants, oiseaudu matin
je ne changerai pasmon
sort pourceluidu
printemps.Mille amitiés à vos respectables parents,
mon
aimable enfantjet'embrasse^detout
mon
cœur.*Ce2 de ton' mois aulever del'aurore.
1. Les mots : de lailre au cigneprès de Véglise\ sont sou-lignésdansla lettre.
2. Aimé Martin aimprimé: et.
3.AiméMartin imprime:je vous embrasse.
4. Martin imprime: Chantilly, ce mol n'est pas dans le texte.
o. Martin imprime: votre.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE ET FÉLICITÉ DIDOT.
Ho
27.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE'.A
la Citoyenne félicitédidotclii'S le Citoyen didot lejeune imprimeur
quay
des auguslinsA
Paris.Voici,
ma
tendre amie, la troisième lettre que jevous adresse depuis
mon
arrivée à Cliantilly-, sans quej'en aieencore reçuune
seule devous.La
saison dure', l'absence et les affairesme
rendentun
peu mélancoliqueetj'attendais de vous la plus douce demes
consolations. Jeme
suis quelquefoisimaginé*
que vous viendriez
me
surprendre agréablement par votre arrivée soudaine. Pureillusion,jen'ai pas reçu seulement'de vous lemoindre
petitbillet: jene vous en fais pas de reproches, sivous avez attendu à rece-voir d'abordune
lettrede moi, il n'y a pas detemps
perdu® pour la réponse. J'espèremême
en recevoir1.DeChantilly;
—
du4avril1793;—
passignée;—
porteune adresse;—
oblitérée;—
publiée en grande partie par Aimé Martin(mêmeremarque que pourlalettren" 20).—
Cette lettre porte le n'Gdansla Correspondcmceî'wprràéeetdansla collec-tion Gélis-Dldot.2. II nousmanquedonc uneletltreenvoyée entrele 2 et le 4avril.
3.Le mot: rfure,oublié, aété ajouté au-dessus delaligne.
4. Lemot: imaginéestraturé.
fj. Martinimprime: seulement reçu.
C. Martin imprime: à perdre.
116
AMOUR
DE PHILOSOPHE.une
ce soir, maiscomme
la poste n'arrive qu'à dix heuresj'ai encoreun
peuà souffrir'.Tout
est ici dansune
tranquillité parfaite, ce qui provient de lasolitudedu
lieu.On
n'y verraitjecroispersonne dans les rues si la vente des meubles
du
château n'y attirait pas quelquesmarchands.
Je ne sais si lemême
silence règne dans les bois qui avoi-sinentle château, carnous
ensommes
trop loinpour
en entendreles rossignols.Nous
en jouironsun
jour dans notrehermitage dont leséjour pourdeux cœurs
qui s'aimentestmillefoispréférable à celui des châ-teaux. Chantilly-jadisleséjour desplaisirsbruyantsetdela magnificence est dans
un
état qui fait pitié, je^ vais etviensdans
sessomptueux
appartements, dont les bronzes, les porcelaines, les tableaux, les dorures, les riches tentures, gisent*par terre, sur les parquets, pour être successivementtransportésdans
la salle d'encanetlivrés
aux
avides fripiers.Je sens deplus en pluspar votre absence
combien
vousêtes nécessaire àmon
bonheur. Pouvez-vous en direautant delamienne?
et si vous en êtes touchée à quivous
enplaindrez-vous sice n'est à moi. Mais nïnsistons pas, je suis toujours disposé à croireque
l'objetque j'aimeaplus de raison
que moi
[etvous
l.En marge(lecepassageil y a,écritau crayon,lemol:Z/o«.2. Le mol: Chantillijest raturé.
3. Après le mot : je, il y a dans le texte plusieurs mots rayés,illisibles.
4.Lemot: gisentest raturé.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE ET