détails qui
échappent
lorsqu'on regarde lapein-i. Toute la famille Didot jeune est représentée sur ce tableau: Pierre-FrançoisDidot,le père,et sasecondefemme, néeAnneTravers,avecses deuxfillesSophieet Ft-licité, et ses quatre fils : Pierre-Henri Didot, Neuilly Didot, Léger Didot, Saint-MarcDidot. Il y alàaussiun filsdu premier litdu père: Nicolas-Firmin Didot.
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AMOUR
DE PHILOSOPHE.ture.
La
chemise, ornéed'une dentelle, estouvertelargement
sur lagorge
; lecou
est rond, gras et court; lementon
petit, assez volontaire,avec une
fossette; les lèvres sont épaisses, et si celle d'en
haut
n'avançaitun peu
sur la lèvre inférieureon
dirait
que
labouche, mignonne,
est faitepour
le baiser.Le
nez est petit, assez large, et lesnarinessemblent humer
l'air; l'œil est rond, vif, point timidedu
tout,nullement
innocent, plutôt hardi etprovocant;
le front estbombé;
lescheveux,
ceints d'unruban
quiforme bandeau,
sontgroupés au sommet
de la tête etretombent, en
nattes, sur lecou;
la figure ronde,poupine
et joufflueest celled'une campagnarde
grassouillette etsensuelle.Quant
àl'idéeque
jeme
suisfaitedu
caractère deFélicitéDidot en parcourant
les lettres qu'elle a écrites, elle est tout l'opposé de la conception qu'en aeue M. Maury,
et je fus trèsétonné de
lire le portrait
—
quine me
paraîtpoint exact—
011 la
jeune
fillenous
estmontrée
timide, tendre et suave, craintive etsongeuse avec son
regard caressant. Telle, peut-être, fut-elle aprèsson
mariage,quelque temps avant que
latubercu-lose
ne
l'emportât; mais,jeune
fille, elle dut être très gaie, très matérielle, légèreetinconséquente, sentimentalenéanmoins
etprofondément
roma-nesque, capable d'aimeravec
passionetdedonner, en
cachette, des baisers éperdus,ayant
des senssuffisamment
éveilléspour
accepter les caresses d'unamant,
sinonpour
lesprovoquer
; peut-être,mais
j'en doute, aurait-onpu
la séduire, etjene
croispas— quoiqu'on
l'aitprétendu — que
Ber-nardin de Saint-Pierre ait étéjusque-là.Félicité
Didot
avait vingt-ans lorsque Ber-nardin, qui en avait cinquante-six, l'épousa ledimanche
27octol)re1793
'.Un échange
continu de1. Nous avons connaissance de cette date,parune lettre de Bernardin au citoyenDidot-Autran.Elle estdatéedu2ooctobre, qui était un vendredi, et il y est écrit que le mariage aura lieu : dimancheprochain, il a doncété célébré le brumaire an II. Voici du reste l'acte de mariage de iiernardin et de Félicité, extrait du registre des actes de l'état civil de la
commune
d'Essonnes.Ilestàremarquer que cet acte renferme uneerreur, relative à l'âge de Uernardin de Sainl-lMern!; l'acte de naissance de celui-ci y estmentionné
comme
étantdaté du20janvier 1737:cela est exact, mais alorsBernardin, le 27octobre 1793, était
14
AMOUR
DE PHILOSOHPE.lettres avait
eu
lieu entreeux longtemps avant
âgé de 56ans et 9mois, et non de ob ans 9mois,
comme
le ditl'actede mariage quevoici :<Aujourd'hui;sixième jourdudeuxième mois deladeuxième année républicaine une et indivisible, heure de midi, par-devant moi. Claude Villmer, officier public de la
commune
d'Essonnes, pour rédiger les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, sont comparus dans la maison
commune
pourcontractermariage, d'unepart, Jacques Bernardin Henry de Saint-Pierre, âgé de cinquante-cinqans neuf mois,homme
de lettres etcultivateur, domicilié dans la municipalité d'Essonnes,district de Corbeil, départe-mentde Seine-et-Oise; entre Félicité Didot, âgéedevingt ans sept mois,fillemineure dePierreFrançoisDidot, propriétaire de lapapeterie, établià Essonnes, et de Marie Anne Travers, tous deuxprésents, lesquels futurs conjoints étaient accompa-gnésde Jean Honoré Larivière,âgé de trente ans, serrurier à EssonneS;et de Jacques Meunier,charpentier,âgé de soixante-deux ans, demeurant en cette commune, amis du futur. Et Pierre FranroisDidot etMarieAnneTravers, père et mèrede la future, présents, domiciliés audit Essonnes; moi, Claude Villmer,officierpublic,après avoirfaitlectureen présence des ])artieset desdits témoins de l'acte de naissance de Jacques Bernardin Henry de Saint-Pierre, en datte duvingt janvier mil septcenttrente-sept,paroisse deNotre-Dame du Havre de Grâce, département de Seine-Inférieure, fils de Nicolas de Saint-Pierre, directeurde lamessagerie dela villedu Havre, et de Catherine Godebout, du légitimemariage des cy-dessus dénommés; de l'acte de naissance deFélicité Didot, en datte du huitmars mil sept cent soixante-treize, paroisse de Saint-André-des-Arts à Paris,fille dePierre FrançoisDidot, proprié-taire de la papeterie, établi à Essonnes; et de Marie Anne Travers, ses père et mère cy-dessusdénommés; de l'acte de publication depromessedemariageentreles futurs conjoints, dressé par moi, Claude Villmer. le vingt octobre etaffiché lemême
jourà laporte de lacommune
d'Essonnes; aprèsaussi que JacquesBernardin HenrydeSaint-Pierre et FélicitéDidol ont déclaré àhautevoixse prendre mutuellement pourépoux.«J'ai prononcé, au
nom
de la Loi. que Jacques Bernardin Henry de Saint-Pierreet FélicitéDidot sont unis en mariage,BERNARDIN
DE SAINT-PIERRE ET FELICITE DIDOT.l'époque de cemariage*,