la^ crainte de mettre trop de publicité. Trouve-moi des expédients, et malgré la position des affaires publiquesqui ajoutent encore à
mon
embarras,je ne m'occuperaique
de tonbonheur
etdu
mien.Je t'embrasse,
mon
aimable enfant, en attendantle plaisirde teremettre
moi-même
la présente. Tran-quilliseton espritpourrecouvrerta santé.1.Ce mol est raturé.
2. Ce motestraturé.
(jraMirc di- Rihiinll. d'apics Lalitic, i8o5
BERNARDIN
25.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE \A
la Citoyennefélicité didot a ParisIlm'auraitétépossible d'allervoirce soir
ma
Féli-cité, maisnon
le théâtre de la rue Feydeau. Ce seradonc
partieremise.A demain
au soiren revenantdu
Gros-Caillou.Jeprie
ma
Félicitéderemettreàsonpapa
lespapiers ci-joints,en lepriantdeme
faire faireréponsedemain
au soir^
ainsi que par rapportaux mémoires du
menuisier etdu
serrurier d'Essonnes, qu'ilvoudra
bien laisserentre lesmains
dema
Félicité,que
j'em-brasse detoutmon
cœur.Milleamitiés à toute lafamille.
26.
—
DEBERNARDIN DE SAINT-PIERRE^ A
la Citoyennefélicitédidot chès le Citoyen didot lejeuneimprimeur
quay
des Augustins.A
Paris.Je m'empresse,
amie
très aimée, de vousmander
1. Sans indication de lieu, nide date; mais probablement demars1"93;
—
pas signée;—
porte uneadresse;—
pas obli-térée;—
publiéedanslaRevuedesDeiu:Mondesaveclen°16.—
Celle lettre ale n" 47 dans lacollection Gélis-Didot.
2. Onlit: inutile, en margedece passage.
3. DeChantilly;
—
datée: ce 2deton moisau leverdel'au-no AMOUR
DE PHILOSOPHE.mon
arrivéeà Chantilly, avecun
petitjournal demon voyage
'.Nous
partîmes hier de Paris, à neuf heuresdu
matin,du
Petit-S'-Martin, rue S'-Martin.Nous
avions louéune
voiturepour
42-..., dans laquellenous nous embarquâmes au nombre
de six, trois^per-rore (c'était le mois d'avril) (1"93);
—
pas signée quoiqu'en(lise AiméMartin;
—
porte uneadresse;—
oblitérée;—
entiè-rement publiée par Aimé Martin qui l'aplacée, ainsi que la lettresuivante(n° 27),aprèsune missive datéedu31août1792:nousavons ditque, suivantun ordre chronologique quinous paraissait plus juste, il fallait reproduire, avant ces deux
lettres,des épitres qui, selon nous, leur étaient antérieures.
—
Cettelettreportelen°5danslaCorrespondanceimprimée etdansla collectionGélis-Didot.
1. Près de deux ans après qu'il eut quitté la France
(17 juillet 1789) et abandonné son château de Chantilly, le
princede Condé,le11 juin 1791, fut,àdéfautdesesoumettre, déclaré par l'Assemblée nationale : rebelle et déchu de ses droits àlacouronne;sesbiensdevaientêtreséquestrés.Durant
lemois d'août 1792, desbandes de pillards pénétrèrent dans
lechâteau de Chantillyets'emparèrent de maintsobjets; aussi le ministre de Tintérieur, désireux de ne plus voir de sem-blables faits se renouveler, nomma-t-il une commission qui devait faire l'inventaire detousles chefs-d'œuvre et de tous lesobjets rares qui se trouvaientdans lechâteau etqui pou-vaient êtreapportésà Paris. C'est ainsique l'on transportaau Jardin des Plantes beaucoupdepièces d'histoire naturellequi étaientà Chantilly.Bernardin deSaint-Pierre quifaisaitpartie de la commissionse rendit à Chantilly, en avril 179.'î, avec Moreauet Puthod, delacommission desmonuments,le natu-raliste Valentiennes, le botaniste La Mark et un
nommé
Gaillard; il y resta jusqu'au 13 mai et durant sa mission écrivitsouvent àFélicité.
2. Martin imprime 42 francs, alors qu'il n'y a qu'un signe douteuxd'abréviationaprès 42.
3. Bernardinavaitd'abordécrit :quatre.
ET FELICITE DIDOT. 411 sonnes
du
jardin ',un marchand
d'histoirenatu-relle ^, et deux commissaires de la
commission
desmonuments
'.On
attela à notre voituredeux che-vaux
très maigres, etmon
domestique étantmonté
sur le siège, le cocher d'uncoup
de fouetdonna
le signaldu
départ.A
ce signalun
de nos coursiers, soitde peur soitde faiblesse,tomba
toutdesonlong, sans qu'ilfût possible au cocher de le faire relever:cependanttous lesvoisins qui habitentla vaste cour
du
Petit-S'-Martin s'étant réunis, à force de coups, de cordes, de prièreset de jurements, vinrent à bout de le remettre sur ses jambes, lorsquelaplupart de nos voyageurs étaientdescendus et voulaient obliger notre voiturier de leur fournirun
autre cheval, ce qui était impossible, car il n'avaitque ces deux-là.Nous nous
*attendions qu'ilsnous
laisseraient au milieu de lacampagne, mais une
fois en traind'aller, ilsnous
ontamenés
toutd'unetraiteàEcoueu
à 4 lieues de Paris.Je ne saurais vous peindre labeauté des
champs
couverts de
pommiers
fleuris, de prairies émaillées etd'une verdure naissante, ilme
suffit de vous dire que lacampagne
revêtuecomme vous
de son prin-temps, étaitaimablecomme
vous.1. Du Jardin des Plantes. Ces trois personnes étaient La
-Mark, Valcntiennes etBernardin.
2.C'était Gaillard.
3. Moreauet Puthod.
4.Lemot: nous, oublié, a été écritau-dessus de laligne.
112
AMOUR
DE PHILOSOPHE.Pendant
qu'onnous
préparait notre dîneràEcouen,nous
avons été visiter le Château dont le CitoyenMoreau
*nous
faisaitadmirer, endétail, l'architecture et la menuiserie.Pour
moi, j'étais plus sensible à lamosaïque
de sa cour ^ dont les petits pavés en com-partiments noirs et gris étaient tous^ bordés delisières de
mousses
et de saxifrages en fleurs. Ces * traces de solitudeau milieud'ungrand
château dont plusieurs colonnes ontétérenversées,me
rappelaient la vanité des grandeurs humaines, et surtout celled'Anne
deMontmorency,
qui a fait graver partout des anges qui s'agenouillent devant son épée de connétable ou qui l'embrassent, avecces devises :ad
pianos, aux cieux—
ou Dieu et^mon grand
se7'vice,consonance orgueilleuse de celle desrois dontilétait connétable® : Dieuet
mon
épée.Après avoir philosophé sur lahauteur
où
est assis le château d'Ecouen, exposé àun
vent très froid,nous sommes
redescendus au village où, aprèsun mauvais
dîner fort cher,nous
avons continué notre routepour
Chantillyau
milieu des ondées de pluie qui se sont succédé toute l'après-midi.Nous nous
1. Aimé Martin imprime: le CitoyenM....
2. Après : cour, il y adans le texteunmot rayé, illisible.
3. Le mot: tous, oublié, a été ajoutéau-dessusde laligne.
4. Le mot: ces est écritau-dessus du mot: que, rayé.
5. Martin aimprimé: est.
C. Lesmots: dont ilétaitconnétable, oubliés,ontétéécrits au-dessus dela ligne.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE ET