lerestede la bellesaison. Je ferai
mon
possiblepour
vous yallervoird^sque
les barrières seront ouvertes.II paraît
que
votremaman
a de nouvelles vuespour
leterrainde
M. Hangard;
maisil n'estpoint àvendre pour le présent.Si le ciel
m'a
réservé encore quelques joursheu-d. Du 31août 1TJ2;— sans indication de lieu, mais proba-blementdeParis;
—
pas signée;—
porte une adresse;—
obli-térée;—
publiée par AiméMartin, mais pas entièrement.—
Cette lettre a le n"4dans la Correspondance impriméeetdans
lacollection Gélis-Didot.
2. AiméiMartin n'apasimprimé ce passage.
3. Après àle motya été rayé.
4.Les mots :à Essonnea, oubliés,ontété écritsau-dessus de laliane.
1
74
AMOUR
DE PHILOSOPHE.reux, je sens que je ne
peux
en jouir qu'à la cam-pagne. Il m'est impossible deme
li\Ter ici àaucun
-travaux littéraires.
Mon âme
nerésisteaux maux
qui l'environnent qu'en seresserrant.Comment
pourrait-elles'étendreaux
objetsde lanaturedanslestroubles de la société, elle n'a de forces que pour elle-même etpour
quelques amis dont elle tâche d'adoucir le-peines.Parlons
un peu
de vos plaisirs. Je penseque vous
pourriezaugmenter
ceux devotre solitudeparl'étude de la botanique. Les plantes présentent desimages
agréables; ellesoffrentune
multitude de modèles de?formeslesplus vivantes.
Vous y
trouverez despatron.-pour
la broderieque vous
aimez. C'estune
biblio-thècfue * remplie de pensées profondes, ingénieuses, gaies; ily en apour
tous les esprits -; la nature les a^étendues souslespas del'homme
etdans
lesarbres des forêts qui s'élèvent sur sa têtepour
élever par degrés sonâme
jusqu'auciel.L'amant,lephilosophe, l'enfant, trouventày
fairedes^couronnes,des médi-tationset desbouquets.Je voudrais être à portée de
vous
endonner
lespremières leçons, et
vous
couronnercomme une nayade
avec quelques jolies fleurs de joncs. Maisjei. Après: bibliothèque, les mots que laontété rayés.
2. Après: esprits, ilya, dansle texte, unmot rayéillisible.
3. Le mot : aestdifficile à lire.
4.Après: des, le mol bouquetsa été rayé.
ET FELICITE DIDOT. 75 ne sais si votre
maman même
retournera aujour-d'hui' à Essonnes. Jecompte
dîneraujourd'hui chezelle, et la charger de
ma
lettre. Sielle ne part point, je la remettraià la poste. Adieu,ma
chère Félicité, je suis surchargé d'écritures, et je neme
sens hâté de vous écrire ces lignesque pour vous
tirer d'inquié-tude. Jevous
embrasse de toutmon
cœur,ce 31 août1792-.
9.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE'.Il ne faut point veiller la nuit,
mon
amie. Lesveilles échaufïent le teint.
Vous
m'écrivez àune
heuredu
matin, dites-vous* : quoique votre lettre1.Aimé Martin aomis le mot: aujourd'hui.
2. C'était un vendredi.
3. Sans indication de lieu ni de date, mais probablement de Paris etde septembre ou octobre 1792;
—
pas signée;—
sans adresse;
—
pasoblitérée;—
imprimée dansla Revue des Deux Mondes avec le n° 3; avant nous M. Maury en avait publiéunpassage.—
Bernardindansceltelettre tutoie Félicité pourla premièrefois;dans les lettrespostérieuresil lui dira:vous,au début, et: tu, àla lin.
—
Aimé Martin a fait suivre lalettre que nousavons publiée sousle n°8, de deux épîtres, écrites de Chantilly, par Bernardin, et datées d'avril 1793;nousnelesreproduisons pasàla
même
place,ayantà publier, avant elles, un grand nombre delettres, antérieures à cette date,inconnuesd'AiméMartin,etestimant,enoutre,quemême
parmi les missivesimprimées, il y en a qui sontaussi anté-rieuresaumoisd'avril 1793.—
Cette lettreportele n" 38danslacollection Gélis-Didot.
4. Lesmots : diles-vous, ont été oubliéset écritsau-dessus de laligne.
76
AMOUR
DE PHILOSOPHE.soit courte et
charmante
, je ne saurais vous approuver. Je préfère votrebonheur
au mien. C'est par ce sentimentque
je prends des arrangementspour
l'assurer.Avant
de pondre, l'oiseau fait son nid.[Vous ne connaissez pas le
monde,
vous ignorez les peines qui vousy
environneraient si vous étiez obligée d'y représenter dansun
état au-dessus de votrefortuneetde la mienne.Jeneparlepasdecellesque
l'envie vous y susciterait. Croyez-moi, il n'yadebonheur que
dansla solitude etaux champs,
loindu
trouble et de la corruption des villes. Par exemple tout lemonde
y trouve tout simple qu'unhomme
âgé ait
une
jeune maîtresse, et toutlemonde
le blâ-merait s'il épousaitune
jeunefemme.
Qu'importe, direz-vous, pourlebonheur
' l'opinion publique? elle fait toutdans
les affaires et les étatsoù on
est en représentation.On
ne lui échappeque
dans la soli-tude. Je trouverais assez d'exemples de mariages disproportionnés en âge dans deshommes
très célèbres de l'antiquité.] Socrate plus vieux quemoi
épousaune
jeunefemme
qui luidonna
des enfants qui étaienten bas âge lorsqu'ilmourut
àsoixante-dix ans; il eutmême deux femmes
à la fois, suivant la loi de son pays, mais il paraît qu'il n'eut pas lieu d'en être content.Sénèque
déjà bien âgé épousa1. Les mois : pourle bonheur,oubliés, ont été ajoutés au-dessus delaligne.
Pauline, fortjeune,et quilui fut' siattachée- qu'elle voulutmouriraveclui,lorsqu'il sefitouvrirlesveines par ordre de Néron. Elle avait déjàperdu
une
partie desonsang
lorsqueNéron donna
ordrequ'on bandât ses plaies.Sénèque
ne vécut heureux avec Pauline etne luiinspira
un
sifortattachement qu'en vivant avecelle, loin de
Rome,
à lacampagne;
c'est cequ'on peut voirdansseslettres à Lucilius.Au
reste, je m'occupe plus de notrebonheur
futur quetu ne penses. Sij'avais à lacampagne un
asileà moi, la chose serait bientôt faite.Ton
billetest char-mant, maisun peu
court.Je crois que tu ferais des vers, si tu voulais; ta prose estlégèreetremplie des plusdouces images. Adieu,mon
enfant;tesleçons de moralemême me
^ plaisent: sijedeviens fou tume
rendras sage. Je t'embrasse de tout
mon
cœur,mon
estime
pour
toi estégale àmon amour.
10.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE'.Ne
parlons plus,ma
sensibleamie, de cequi vous a fait de la peine. Tenez-vous pour assuréeque
per-1. Les mots:quilui fui,ontété omis etécrits au-dessus de laligne.
2.Après : attachée, figurent ces mots dans le texte:à son mari; ils ontété rayés.
3. Me,a été omis etajouté en marge.
4. DeParis;
—
sans date, mais deseptembre ouoctobre179278
AMOUR
DE PHILOSOPHE.sonne ne vous honoreet ne
vous
aime plusque
moi.Je m'occupe de votre bonheur.
Vous
aimez la cam-pagne, mais ne vous y ennuierez-vous point,quand vous y
serez seule, surtoutdans les premierstemps?
quelles seront vos occupations? faites-moi part de vosprojets.Je
veux
voircomment
je lesferai* cadrer avec les miens. Parlez-moi avecune
entière con-fiance : vous avez raison, la dissimulation estun
vice, surtout à l'égard des personnes
que
l'on aime.Celle que vous vous reprochezà l'égard de .... prouve l'amour que vous avez
pour
vos devoirs; mais c'estmoi
qui en suis la cause; je nevous y
exposeraiplus^ Revenons
àvos projets champêtres.Ne
pour-riez-vous pas yjoindre l'étude de la botanique?vous avez de lamémoire
etvous
ne sauriezmieux
lameubler qu'en la remplissant de fleurs et d'images agréables; vous êtes à portée d'étudier le système de
Linnœus,
en arrangeant une des botaniques colo-riées qui sont chez vous. C'estune
douce occupation pour l'hiver, etvous vous
rendrez utile à votremaman;
jepeux
vous prêter les éléments de cette étude, par Jean-Jacques^
(rien ne prouve qu'elle soil postérieure à la lellrc n° 9);
—
pas signée;
—
sans adresse;—
pasoblitérée;—
imprimée dans\a.Revue desDelu:Mondes avecle n"4; avant nousMM.Maury
et Meaume avaient publié chacun un passage decette lettre,
—
Cette lettre a le n°30 dans lacollection Gélis-Didot.\.Ferais, étéoublié et ajouté au-dessusde la ligne.
2. Enmargedecesphrases ilya, écritau crayon : non.
3.Bernardin veut parlerde Jean-Jacques Rousseau. Celui-ci
Un
autre soin qui pourraitvous occuperest celui de réformervotre orthographe. [Vos fautes ne sont pasnombreuses,
mais elleschoquent
d'autant plus que votre style estfacile etpleindedélicatesseet de sentimentquand
l'amour vousinspire.]'Par exemple vous écrivezvous
m'obligerai,au
lieu dem'obligerés;veillés donc éloigné
pour
éloigner-. [Ce sont depetites taches, et vous n'en devez point montrer. Votre esprit est susceptibledetoutgenred'instruction,vous
devezdonc
soignerun
peu vosexpressions.La
parole est l'habit de la pensée; lamauvaise
orthographe"est par rapport à elle ce qu'une déchirure est à
un
habit. Excepté
un
peu d'attentionsurce point, quela lecture vous donnera, ne suivezpour modèle
de votre style que la nature : soyezcomme
elle, simple etsans fard, ne forcez rien,ne cherchez point vos idées dans votre esprit,
mais
dans votrecœur;
pourbien s'exprimer il faut bien sentir. Voilà,mon
enfant, les était l'auteur d'une Botanique, de Lettres élémentaires surla botaniqne, du Botaniste sans maître, ou Manière d'apprendre seulla botaniqueau moyen del'instruction(ouvrage commencé parJ.-J. Rousseau etcontinué parM. deClairville). Les prin-cipaux écrits de Rousseau sur labotanique avaient été com-posésde 17G9 à 1770.1. Passage publié par M. Maury.
2. Tous ces mots sont soulignés dans le texte. On remar-quera que Bernardin, dans ses corrections, fait des fautes d'orthographe;nous lesavons maintenues.
3. Après orthof/raphe, il y adans le texteun mot rayé, illi-sible.Bernardin, professeur de français, écritdu reste: ortho-graphe sans h après le t,petites avec deux t, sans parlerdes autres fautes!
80
AMOUR
DE PHILOSOPHE.conseils
que
tedonne
ton sincère ami. Sois douce, c'est par la douceur que tu triompheras toujours.Puissé-je trouver en toi ce que j'ai clierché si long-temps. Sois
ma
colombe.] *Je t'embrasse de toutmon cœur
en teserrant dansmes
bras,comme
ton amant.Puisque tu te dis
ma
meilleureamie
et quetu ne penses être heureuse sansmon
amitié, embrassemoi donc
de toute ton âme. Puissé-je êtreun
jour ta félicité,comme
tu es la mienne.11.
—
DE FÉLICITÉ DID0T^D'Essonnes, le30 7'"'de
même.
II m'est impossible,
mon
aimable ami, de laisser partir, seule,une
lettre si réservée, etpar conséquentsi éloignée des sentiments que vous
me
faites éprou-ver; j'ai déjà eu millefois l'idée devous écrire,mais
jen'ai
pu
l'effectuer,étantdans la sociétéd'unechère amie, que je ne puis quitter quelques instants, sans endonner
la raison. Aussi ai-je saisi avecempresse-ment
l'occasion qui se présentait en répondantàla lettre demaman.
Sij'ai passé les plus heureux
moments
dema
vie1. Ce passagea étéreproduit par E. Meaume.
2. D'Essonnes;
—
le 30septembre 1792;—
signée;—
sans adresse;—
pasoblitérée;—
imprimée danslaRevuedesDeux Mondesavec le n° 5; avant nous M. Maury en avait publié deux courtspassages.—
Cette lettrea len" 34dans la collec-tion Gélis-Didol.dans votre société,
mon
ami, je puis vous assurer qu'ils ont servi àme
faire sentir plusvivement
les peines de l'absence; etsans la véritableamie
quiest auprès de moi, j'aurais bien des fois détestéles jours passés ici depuis votre départ (malgrémon
goût décidé pour la campagne). Les endroits,même
embellis par l'idée
que vous
vousy
plaisiez,me
paraissent tristes et sauvages, ne vous y trouvant plus; cette prairie si riante
que vous
avez souvent contemplée avec plaisir, loinde ceque
j'aime, m'ins-pire le sentiment contraire; les rochesmêmes, dont
le souvenir
vous
paraît agréable, ontperdupour moi
leur plus
grand ornement;
[peut-êtreme
blâmerez-vous de devenir insensibleaux
beautés de lanature, mais je ne sauraism'en
vouloir de nesentir etdene
vivre que par vous, (quoi qu'il en puisse résulter);cependant, en passant par laprairie qui conduit
aux
roches,jeme
rappelaiavecplaisirde lagaîtéque vous
témoignâtes en cet endroit, m'estimant heureuse si j'aipu
y contribuerenquelquechose.]Quelquefois,
mon
ami, jeme
reprochecomme éga-rement
' lesmarques
d'amitiéquejevous
donnaisici, les trouvant bien opposéesaux
règlesque
je m'étais prescrites : mais bientôt, éloignant cette idéeque
je regardecomme mauvaise
opinion, pourquoi,me
dis-je,
me
faireun
crime de ceque
je prodigue sans1. Après :éyarement,les mois : quejeont étérayés.
82
AMOUR
DE PHILOSOPHE.aucun
scrupule à l'amie qui est présentement avecmoi
; la différence de sexe peut-elleen être la raison, quand, au contraire, elle paraîtrendre généralementmoins
indissolubles les liens qui unissentensemble;aussi le
nom
d'ami neme
paraîtplus assez significatif pour vous : mais c'esten vain quej'enchercheraisun
qui puisse entièrement exprimer ce que j'éprouve;
d'après cela je vous assureque je
me
trouverais fort offensée si je croyais que vous puissiez douter des sentiments que j'avance, j'ai trop aimépour
cela ce qu'on appelle sagesse et il neme
fallait pasmoins que
ce que vous m'inspirez pourme
fairepasserlesbornesprescritesànotre sexe.
Je trouve toujours
mes
lettres très éloignées de rendre la force demes
sentiments, etsouvent, [pourles rendre plus d'accord avec
mon
cœur,je voudrais en effacer ces vous' quime
paraissentincompatibles avec l'amitié quevous
m'inspirez];mais
jevoudrais,pour
cela, m'entendre renouveler l'assurance- de* l'attachement que vous m'avez témoigné, etêtre per-suadée que la chose ne vous déplaira pas; ce qu'ilvous
serafacile deme
faireconnaître à Paris, soitparécrit, soit de vive voix; adieu*,
mon bon ami
; c'est toujours avec peine quejetrace cemot;
jedésireraisi. Le mot :vous, estsouligné.
2.Félicitéavaitd'abord écrit: renouvelerles,puisa corrigé.
3. Le mot: de, oublié, a été ajoutéau-dessus delaligne.
4. Cemolest souligné dansl'autographe.
ET FÉLICITÉ DIDOT. 83 n'êtrejamaisdans cecas; ce serait
pour moi
lecomble du
bonheur; jevous
embrassede toutemon
âme,et,malgré
mes
faibles remords,voudrais,jevousjure,le faireréellement. Votreamie.FÉLIC(TÉ.
12.
—
DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE*.Vous
n'aimezpas,mon
amie. S'ilestvraiquevous
m'ayezdonné
votrecœur, pourquoi,quand
j'arrive le soir, fatiguédes affairesdu
jour, n'avez-vous pasun
petit
mot
delettres qui renferme les penséesdu
jour ou celles de la nuit?Souvent
lasociétéou
vosaffairesm'empêchent
devous parler en particulier. Peut-être n'avez-vous plus rien àme
dire. C'est vraiment là ce quejecrois.Maissivotrecœur
setait, ne pouvez-vousfaireparler votre esprit? Pourquoi par exemple ne
me
ditesvous rien de
Thompson
'. Je voudrais savoir quels sont les endroits de ce poète de la nature qui vous ontfait leplus de plaisir^ Vous
attendezpour
1.Sans indication de lieu, ni de date, mais probablement d'octobre 1792;
—
passignée;—
sans adresse;—
pasoblitérée.—
AiméMartin en a publié laplus grandepartie, etM.Mauryle reste, c'est-à-dire la troisième page du manuscrit;
—
plu-sieursphrases néanmoinsont étéomises parles deuxauteurs.—
Cette lettre porte le n°7 dans la Correspondanceimprimée et dans lacollection Gélis-Didot.2. En marge de cepassage il y a, écritau crayon, le mot : bon.
3. C'est de Jacques Thompson, le poète anglais, auteur des Saisons, qu'il estici question.
84
AMOUR
DE PHILOSOPHE.m'écrirequeje
vous
écrivemoi-même,
quoique vous sachiez bien que jeme
trouve dansun
tourbillon d'affaires quim'en
ôtele loisir;quand
jevous écris,vous laissez de trop longs intervalles entre vos réponses. Avez-vous besoin de chercher ce que
vous
avez àme
dire, etvotrecœur
nedoit-ilpasêtre inta-rissable, si vous aimez?Je voudrais bien aussi que vous prissiez
du
goûtpour
lacampagne
en toute saison.Vous
ne voyez pasles orages qui s'élèvent sur notrehorizon etqui rem-pliront longtemps la capitale de troubles. S'il
y
a quelquerepos à espérerce n'estqu'auxchamps. Pour
moi, je l'avoue, je ne peux,même
dans destemps
calmes,me
* promettre debonheur
ailleurs. C'est làque
je désire,fatigué des agitations de la vie, mettre enordre quantitéde matériaux,et^ nem'occuperque
decequela nature a de plus doux, enme
reposantau
sein d'unecompagne
chérie. C'estlàoù, sil'auteur delanaturebénitnotreunion,jeveux
éleverlesfruits de nos amours. Dites-moi, Félicité, ne comptez-vous pas les élevervous-même?
C'est le premier de vos devoirs de mère, et ce doit être le plusdoux
de vos plaisirs. Sivous
ne concentrez pas, dès^ à présent, toutes vos vues dans lebonheur
domestique, quel seralevôtre,quand
cetteflamme
légèreetvolageque
1. Après: 7ne,il y a dansletexte un motrayé, illisible.
'2. Le mot : et,oublié, a été ajouté enmarge.
3.Aimé Martin aimprimé :jusqu'à, aulieu de :dèsà.
/U^M^ U^^u^ 6_
iwt/cu<<i^fugitif
Uj^{uAcu\u^ i-t^iA. cSj
te
U>x*A\\^JriM\^tMjtZlU*^A FÉLICITÉ DIDOT (''•''--- page de la
lettre „o.i. c.//,-,,,..
<^« .)/. Pierre Gélis-n;^ni\
DE SAINT-PIERRE ET FELICITE DIDOT. 83 VOUS appelez de l'amour sera évaporée, et que les infirmitésdel'âgeviendrontassaillirvotre vieux*ami.
Vous
ne pourrez supporteraux champs
ni^sonhiver, ni celuide l'année.^[Voyez cependant*, dans les
campagnes,
la jeune aurore couronner de roses,chaque jour%
le vieux Thiton®, et le tendre chèvrefeuille enlacer le chêne antique ^ malgré les frimas; mais c'est dans votre proprecœur que
vous devez chercher les motifs de votre affection qui doiventvous
rendretouslestemps
ettous les lieux agréables .
Adieu,
ma
Félicité; je t'embrasse de toutemon
âme, sur les yeux, sur ton
cœur que
je voudrais enflammer. Adieu,mon
enfant,donne
l'essor à ton âme, ne crains point de te livrerà celui qui estpour
toi plus qu'un ami, plus
qu'un
père, plus qu'une mère.Donne-moi
desnoms
qui expriment ce que tu sens "; nefeins rien, nedissimulerien, songeque
tu1.Lemot : vieux, oublié, a été écrit au-dessus de la ligne.
2. Après : ni, on lit les mots : celui de la, qui ont été rayés.
3. Ce passage, mis entre crochets, n'a pas été publié par Aimé Martin; mais il Taétépar M. Maury.
3. Ce passage, mis entre crochets, n'a pas été publié par Aimé Martin; mais il Taétépar M. Maury.