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Sc de la nature et Sc.humaines Sc d e l’artificiel

Section 4. Les outils de collecte et d’analyse de données

3. Techniques de codage et utilisation du logiciel Nvivo

3.1. Les étapes de codage thématique

L’analyse thématique d’un matériau textuel consiste à lire un corpus et à le découper fragment par fragment en le codant avec des unités de sens homogènes construites puis à enrichir la liste de codes tout au long du processus (Miles et al., 2013).

Nous avons réalisé, d’une part, un codage descriptif de premier niveau des entretiens, et d’autre part, des représentations, puis nous avons fait des allers-retours pour avoir un codage descriptif homogène, pour ensuite réaliser un codage thématique, reprenant en partie les concepts présentés dans le chapitre 1 et 2 et nous permettant de mettre en exergue des matériaux supplétifs (Miles et al., 2013).

Le code descriptif de premier niveau a commencé avec une liste provenant du cadre conceptuel, des questions de recherche, des propositions théoriques ainsi que des objectifs du premier terrain, pour un total d’une soixantaine de codes (Miles et al., 2013)18. Tout au long du codage, notre liste a évolué, en fonction des inférences conceptuelles ainsi que des matériaux ne pouvant être codés avec les codes descriptifs initiaux jusqu’à saturation des codes pour atteindre plus de 120 codes descriptifs. En fin de codage, nous avons fait des regroupements et un nettoyage des codes pour atteindre 102 codes. Nous avons défini une hiérarchisation des codes entre eux en désignant des codes parents, catégorie intégratrice de codes dits « enfants ». Les codes enfants sont des corpus à la signification plus fine. Nous avons défini chaque code, enfant et parent, soit avec la définition théorique, soit avec une définition basique ne reprenant pas un concept déjà présent dans notre revue de littérature (Miles et al., 2013). La codification est un processus de va-et-vient entre le corpus et les concepts théoriques pouvant être résumé ainsi : « le codage de certains éléments de

discours incite le chercheur à faire une première tentative d’organisation des données (à se les représenter d’une certaine façon qui peut être un premier schéma) et ensuite à retourner aux données mêmes pour en apprécier la pertinence, c’est-à-dire pour voir comment cette représentation se confirme, se modifie ou se contredit. Lors de son retour aux données, le chercheur reprend sa codification et le processus itératif se poursuit jusqu’à ce qu’une organisation plausible et cohérente, assurant l’intelligibilité du discours, permette de conclure à la saturation des diverses significations codifiées » (Descagné, 2004 in Mukamurera et al., 2006).

Les corpus codés avec des codes descriptifs sans référence théorique sont très précieux car ils contiennent du savoir qui ne correspond pas à la base théorique définie au départ. Miles et Huberman les nomment ‘matériaux supplétifs’. Ils nécessitent d’être étudiés afin que le chercheur

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les rattache à des concepts théoriques non encore évoqués ou bâtisse de nouvelles propositions théoriques. Ce dernier processus intellectuel est appelé ‘faire une inférence conceptuelle’ et donc appartient à la démarche abductive.

Ensuite, nous avons réalisé un deuxième niveau de codage, dit thématique. Les codes thématiques sont comparables à des méta-codes qui permettent de définir des récurrences de compréhension du phénomène. L’avantage de la codification thématique, c’est qu’elle réduit les unités analytiques, fait émerger de l’analyse et construit un modèle définitif. Les codes thématiques sont de quatre natures possibles : thèmes théoriques, explications, groupes de codes ayant des relations cause-conséquence entre eux, éléments conceptuels nouveaux issus de matériaux supplétifs. Les thèmes sont des abstractions permettant de repérer des mécanismes générateurs et d’étudier le réel profond.

3.2. Logiciel Nvivo 10

Pour améliorer la validité du codage nous avons utilisé un logiciel CAQDAS (Computer Aided

Qualitative Data Analysis System). Ce type de logiciel laisse le codage au soin du chercheur mais

l’assiste dans la gestion du codage par la création de codes (appelés nœuds) repérables par couleur. A chaque nœud (code), le chercheur associe une définition et il a la possibilité de hiérarchiser les nœuds les uns par rapport aux autres (code parent et code enfant) et/ou de définir des relations causales entre deux noeuds. Chaque matériau a des caractéristiques descriptives (attributs) qui lui sont associées.

Notre codage a été réalisé avec le logiciel nVivo : «les programmes informatiques d’analyse

qualitative des données … facilitent la gestion progressive du travail d’analyse, notamment en ce qui concerne la codification et la manipulation d’un large corpus de données, le codage simultané à différents niveaux d’analyse, le classement des données, la mise en lien des thèmes ou catégories, et même, dans certains cas certains programmes comme nVivo et HyperResearch, ils assistent le chercheur dans sa démarche de construction et de vérification de la théorie qui émerge de l’organisation des données » (Mukamurera et al., 2006). Les segments du discours ont été repérés,

puis regroupés et catégorisés en vue de créer du sens et en les discutant au regard des éléments déjà identifiés dans la littérature. L’avantage de nVivo est qu’il permet de découper des segments de textes mais aussi des segments d’images, de sons ou de vidéos. Nous pouvons donc réaliser un codage unique des entretiens des professionnels mais aussi des représentations graphiques collectées.

Figure 24. Etapes de recueil et d’analyse thématique de notre recherche

Temps 1: collecte des 10 premières interviews, des