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Support, document, connaissance, etc

1. Introduction

2.1. Définitions

2.1.3. Support, document, connaissance, etc

Le support HVWO¶REMHWO¶élément matériel par lequel est transmise ou consultée O¶LQIRUPDWLRQ

(support papier, écran, etc.). Brigitte Juanals (2003) affine cette notion et distingue pour cela

le support de données qui est le support physique chargé de stocker et de restituer les données,

le canal de transmission qui est la liaison physique (câble, ligne téléphonique, etc.) ou

électromagnétique avec bande de fréquence, le support de visualisation qXLSHUPHWO¶DIILFKDJH

et la consultation des données, la technologie qui

« régule le rapport entre les données, le support et

O¶XWLOLVDWHXUHQD\DQWUHFRXUVjXQHQVHPEOHGHUqJOHVSURFpGXUHVHWREMHWVQXPpULTXHV »

Le document organise les messages sur OHV GLYHUV VXSSRUWV SDJH G¶XQ WUDLWHPHQW GH WH[WH

vidéo, images, etc.) (Claude Bertrand, 2001). Le format du document est la structure

caractérisant la disposition des données VXUXQVXSSRUWG¶LQIRUPDWLRQLQGpSHQGDPPHQWGHOHXU

représentation codée (format

PDF

, Word, etc.). 'DQVO¶HQWUHWLHQUHFXHLOOLSDU*HQHYLqYH9LGDO

'RPLQLTXH&RWWHDWWLUHO¶DWWHQWLRQVXUOHGDQJHU

« de qualifier les documents exclusivement par leur nature technique, surtout en prenant comme base un substrat discutable comme numérique ou électronique »

. Il

considère que les supports pour de l'écrit, de l'image, sont fabriqués

« à partir des ressources

techniques en vigueur dans une société donnée »

. Il note cependant que

« cette dimension technique a des conséquences non négligeables sur la forme d'expression des messages, mais >TX¶@ il ne faut pas se tromper de niveau d'analyse. »

Il y a notamment, selon lui,

« interaction entre les possibilités techniques (et les limites), les besoins en termes de communication, et les usages sociaux. »

Il note par exemple deux

caractéristiques principales du document numérique :

« la facilité de production et de duplication

2.2.Les

TICE

HWO¶pFROH

Nous ferons souvent référence dans ce paragraphe DXUDSSRUWpPLVSDUOD0LVVLRQG¶DXGLWGH

PRGHUQLVDWLRQ FDU HOOH IRXUQLW GHV GRQQpHV UpFHQWHV LVVXHV SRXU SDUWLH GH O¶HQTXrWH

annuelle

ETIC

/2006 du Ministère

2

GH O¶pGXFDWLRQ QDWLRQDOHet pour partie du rapport de la

commission européenne (2006). Il IDXW QRWHU TXH OHV TXHVWLRQQDLUHV GH O¶

ETIC

ayant permis

G¶pWDEOLU FHV VWDWLVWLTXHV VRQW UHPSOLV GH IDoRQ GpFODUDWLYH SDU HQYLURQ XQ WLHUV GHV FKHIV

G¶pWDEOLVVHPHQWVROOLFLWpV

'DQVVRQUDSSRUWODPLVVLRQG¶DXGLWGHPRGHUQLVDWLRQQRWHODVLWXDWLRQ paradoxale de

OD )UDQFH FRQFHUQDQW O¶XVDJH GHV

TICE

. En effet, malgré un équipement informatique des

établissements scolaires la plaçant légèrement mieux que la moyenne européenne (8 élèves

par ordinateur contre 8,8 en moyenne pour les 25 états membres), la France est classée

avant-GHUQLqUHSRXUO¶DFFqVjO¶RXWLOVDPDvWULVHGDQVXQFRQWH[WHSpGDJRJLTXHHWODPRWLYDWLRQGHV

HQVHLJQDQWV/HUDSSRUWQRWHFHSHQGDQWTX¶LOHVWGLIILFLOHG¶pYDOXHUODFRQWULEXWLRQGHV

TICE

à

la modernisation du système éducatif FDULOQ¶\DSDVVXIILVDPPHQWG¶pWXGHVVXUO¶LPSDFWTXH

SHXYHQWDYRLUFHVWHFKQRORJLHVVXUOHPpWLHUGHO¶HQVHLJQDQWHWVXUO¶RUJDQLVDWLRQGXV\VWqPH

éducatif. Les tableaux suivants situent la France globalement par rapport à ses partenaires de

UE

(Union Européenne) :

Graphique 1. 1RPEUHG¶pOqYHVSDURUGLQDWHXUHQ(XURSHWRXVQLYHDX[

2

Graphique 2. Indicateur synthétique de préparation à l'usage en Europe

2.2.1./¶pTXLSHPHQWGHVpWDEOLVVHPHQWV

/¶LQWpJUDWLRQGHVRXWLOVGDQVOHVpWDEOLVVHPHQWVVFRODLUHVSUpFRQLVpHSDUGHVORLVHWVoutenue

assez unanimement par les discours politiques, reste encore très imparfaite et même parfois

aléatoire lorsque celle-ci dépend des politiques locales.

Nombre d'élèves par poste % ayant accès à Internet Nombre d'étalissements Écoles primaires 12,6 89,4% 33 135 Collèges 7,4 99,0% 5 220

Lycées d'enseignement général et technologique 4,3 99,3% 1 551

Lycées professionnels 3,2 98,6% 1 050

Équipements des établissements scolaires

Tableau 1. EQTXrWH(7,&0LQLVWqUHGHO¶pGXFDWLRQQDWLRQDOH

Ces moyennes ne suffisent pas à traduire la réalité du terrain. Les nombreuses visites que nous

avons pu faire dans les établissements (écoles, collèges et lycées) confirment une grande

hétérogénéité concernant la qualité des équipements et de leur maintenance. Le rapport de la

PLVVLRQ G¶DXGLW PDUV UHQG FRPSWH G¶XQH VLWXDWLRQ FULWLTXH GDQV OHV pFROHV HW SDUIRLV

dans le secondaire, notamment lorsque

« le financement des équipements en matériel informatique est

réalisé au moyen de subventions versées au budget global dHIRQFWLRQQHPHQWGHO¶pWDEOLVVHPHQW »

. Cependant

OH UDSSRUW SUpFLVH TXH OD TXDOLWp GHV pTXLSHPHQWV HVW G¶DXWDQW SOXV JUDQGH TXH O¶RQ PHW HQ

°XYUHGHVSODQVSOXULDQQXHOVWHQDQWFRPSWHHQWUHDXWUHVGHO¶REVROHVFHQFHGHVPDWpULHOV Ce

Q¶HVWPDOKHXUHXVHPHQWSDVWRXMRXUVOH FDV3UHQRQVSRXUH[HPSOHOH FDV G¶XQO\FpHFUppHQ

GRQW O¶KLVWRLUH UpVXPH ELHQ OHV LQFRKpUHQFHV TX¶HQWUDvQHQW SDUIRLV OHV FRQWUDLQWHV

administratives. Ce lycée ouvre trois classes de seconde en 89-90, puis trois premières en

90-91 et enILQ WURLV WHUPLQDOHV O¶DQQpH VXLYDQWH ,O SUpVHQWH VHV SUHPLHUV FDQGLGDWV DX

baccalauréat en 92. Les sections hôtelières et de techniciens supérieurs sont créées

SURJUHVVLYHPHQWHWO¶pWDEOLVVHPHQWPRQWHHQSXLVVDQFHSRXUDWWHLQGUHVRQHIIHFWLIGHFURLVLqUH,

soit mille élèves, plusieurs années après sa création. La dotation financière globale destinée à

son équipement informatique (plus de 120 ordinateurs, des imprimantes, etc.) est attribuée dès

la première année. La réglementation exige que toute la subvention soit dépensée dans la

SUHPLqUH DQQpH G¶H[HUFLFH /H FKRL[ VH SRUWH VXU OD PDUTXH 3KLOLSV TXL IRXUQLW j

O¶pWDEOLVVHPHQW XQH EDWWHULH G¶RUGLQDWHXUV de type 286 (Processeur datant de 1982) et

quelques-uns de type 386 (Processeur sorti en 1985). On peut noter que le choix de cette

HQWUHSULVHQ¶DSDVpWpWUqVMXGLFLHX[FDUFHOOH-ci va fermer sa branche informatique trois ans

plus tard, rendant presque impossible le service après-vente. Deux ans après ce lourd

investissement, les textes sont publiés et imposent dans les programmes de bureautique

O¶XWLOLVDWLRQG¶XQWUDLWHPHQWGHWH[WH

WORD 6

, lequel nécessite pour fonctionner correctement

un ordinateur de type 486 (processeur datant de 1989). Ne pouvant rendre les services

attendus, la presque totalité du parc devient obsolète et se trouve boudée par la grande

majorité des enseignants qui réclament, à juste titre, un matériel adapté aux exigences des

programmes. Les services techniques de maintenance du rectorat se déclarent évidemment

incompétents pour résoudre le problème. La région refusant de son côté de renouveler aussi

YLWH VD GRWDWLRQ OH UHVSRQVDEOH LQIRUPDWLTXH EpQpYROH HQVHLJQDQW GH O¶pWDEOLVVHPHQW IDLW

DORUV pYROXHU OHV FDUWHV PqUHV G¶XQH TXDUDQWDLQH G¶RUGLQDWHXUV HQ SDVVDQW FRQWUDW DYHF XQ

assembleXU VXU OH EXGJHW GH IRQFWLRQQHPHQW GH O¶pWDEOLVVHPHQW $YHF XQ SHX GH UHFXO HW

VXUWRXWGXERQVHQVLOH€WpWpSUpIpUDEOHELHQV€UG¶DFKHWHUTXHOTXHVRUGLQDWHXUVODSUHPLqUH

DQQpHSXLVSURJUHVVLYHPHQWG¶HQULFKLUOHSDUFOHVDQQpHVVXLYDQWHVHQIRQFWLRQ des besoins,

en profitant à la fois des nouvelles technologies et des prix qui baissaient de façon

spectaculaire. Il faut noter cependant l¶LQFRQYpQLHQW non négligeable de ces achats différés de

constituer ainsi un parc hétérogène plus délicat et plus coûteux à maintenir. Voilà un exemple

WUqV LOOXVWUDWHXU GHV GLIILFXOWpV TXH O¶RQ SHXW SDUIRLV UHQFRQWUHU GDQV XQ pWDEOLVVHPHQW HW TXL

entraînent des perturbations très profondes dans le fonctionnement.

Pour les collèges, même si de plus en plus de départements font des efforts sensibles pour

O¶pTXLSHPHQW LQIRUPDWLTXHil reste insuffisant. Les disparités sont très grandes entre les

établissements suivant le département et la région dont ils dépendent.

Graphique 3. Nombre d'élèves par ordinateur en France (collèges)

PoXU O¶DFFqV j XQH FRQQH[LRQ ,QWHUQHW KDXW-débit, on note également les mêmes disparités

GDQV O¶

UE

, la France se situant légèrement mieux que la moyenne avec un score proche de

FRQFHUQDQW O¶HQVHPEOH GHV pWDEOLVVHPHQWV VFRODLUHV EpQpILFLDQW G¶XQH FRQQH[LRn haut

débit (près de 95% pour les lycées).

Graphique 4. Pourcentage d'établissements scolaires ayant un accès internet à haut débit en Europe

Pour les lycées et les collèges, nous pouvons noter une certaine homogénéité et un accès au

haut débit généralisé. Certaines régions ont même connecté les lycées et même les collèges au

réseau

RENATER

de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Pour les écoles, la question est très sensible et les efforts consentis très inégaux. Nous avons

rencontré tous les cas de figure. Donnons quelques exemples.

/HFDVG¶XQHJUDQGHYLOOH TXLGpFLGHGHGRWHUWRXWHVVHVpFROHVG¶XQHVDOOHLQIRUPDWLTXHGH

GL[SRVWHVDLQVLTXHG¶XQRUGLQDWHXUDXIRQGGHFKDTXHFODVVHGH

CM2

avec un renouvellement

du parc tous les cinq ans. Cependant, malJUpFHWWHSROLWLTXHYRORQWDULVWHOHWDX[G¶RUGLQDWHXUV

KRUV G¶XVDJH UHVWH pOHYp (Q HIIHW OD PDLQWHQDQFH HW OD JHVWLRQ GX SDUF LQIRUPDWLTXH VRQW

confiées à un service de techniciens compétents de la communauté urbaine dont dépend cette

ville. Les procéduUHVVRQWWUqVULJLGHVHWREOLJHQWSDUH[HPSOHOHVGLUHFWHXUVG¶pFROHjIDLUH

DSSHODXVHUYLFHGHPDLQWHQDQFHSRXUO¶LQVWDOODWLRQG¶DSSOLFDWLRQVRXSRXUUpVRXGUHGHVSHWLWV

SUREOqPHVGHUpVHDX/HVGpODLVG¶LQGLVSRQLELOLWpGXPDWpULHOSHXYHQWrWUHORQJVce qui freine

VHQVLEOHPHQW O¶DUGHXU GHV GLUHFWHXUV HW GHV HQVHLJQDQWV SRXU GpYHORSSHU GHV DFWLYLWpV

TICE

dans leur établissement. Nous voyons sur cet exemple que cette municipalité mène une

SROLWLTXH LQWpUHVVDQWH HQ WHUPHV GH GRWDWLRQ GH PDWpULHO PDLV TX¶Hlle ne donne pas

suffisamment de moyens pour la maintenance.

/H FDV G¶XQH SHWLWH FRPPXQH UXUDOH qui ne donne pas suffisamment de moyens pour

O¶pTXLSHPHQW LQIRUPDWLTXH RX OHV FRQQH[LRQV ,QWHUQHW GH VRQ pFROH /H GLUHFWHXU PRELOLVH

alors la bonne volonté des SDUHQWV G¶pOqYHV SRXU UpFXSpUHU GHV RUGLQDWHXUV /H SDUF DLQVL

constitué est souvent hétérogène et malheureusement vieillissant, ce qui complique

évidemment la tâche de maintenance.

1RXVYR\RQVTXHVLOHQRPEUHG¶pOqYHVSDURUGLQDWHXUSHXWrWUHXQLQGLFDteur, il ne traduit que

très imparfaitement la situation réelle.

Graphique 5. Nombre d'élèves par ordinateur en France (écoles)

,O HVW LQWpUHVVDQW GH VDYRLU TX¶LO H[LVWH GH JUDQGHV GLVSDULWpV HQWUH OHV UpJLRQV ,O Q¶HVW

cependant SDVTXHVWLRQGDQVFHWWHpWXGHG¶HVVayer de les expliquer.

/HVGpSDUWHPHQWVG¶Outre-mer et la métropole parisienne, par exemple, sont presque toujours en queue de peloton alors

que G¶DXWUHVDFDGpPLHVVHVLWXHQWSOXW{WHQWrWHFRPPHFHOOHGH3RLWLHUVSDUH[HPSOH2QQRWH

parfois également de JUDQGHVGLIIpUHQFHVVHORQOHVFROOHFWLYLWpV/¶DFDGpPLHG¶$L[-Marseille,

qui est en tête pour les lycées et collèges (région et départements), se trouve mal placée pour

OHVpFROHVPXQLFLSDOLWpV&HODPpULWHUDLWG¶rWUHpWXGLpSOXVHQGpWDLO

Pour conclure sur ce sujet, nous pouvons dire, comme le relève le rapport du Ministère (2006)

GDQVOHTXHOHVWSURSRVpXQSODQG¶DFWLRQV :

« Malgré les efforts déjà soulignés des collectivités «, la

GLIILFXOWp GDFFqV DX[ PDWpULHOV UHVWH XQ IDFWHXU OLPLWDQW « &HWWH difficulté d'accès est accentuée par l'indisponibilité temporaire des matériels (machines et réseaux) quand ceux-ci ne bénéficient pas d'une assistance

,O IDXW pJDOHPHQW UHPDUTXHU TX¶DXFXQH GHV QHXI PHVXUHV SURSRVpHV GDQV FH UDSSRUW QH

FRQFHUQHO¶DPpOLRUDWLRQjODIRLVGHVéquipements et de leur maintenance.

2.2.2./¶XWLOLVDWLRQGHV

TICE

/DPLVVLRQG¶DXGLWGHPRGHUQLVDWLRQdonne une photographie des usages pédagogiques

jO¶DLGH

« des rares chiffres disponibles »

.

Graphique 6. Pourcentage des enseignants ayant utilisé un ordinateur dans les 12 derniers mois en Europe

66% des enseignants français déclarent avoir utilisé un ordinateur en classe lors des 12

derniers mois. La moyenne européenne (25 états membres) est de 74% et certains pays

comparables (Royaume-Uni, Danemark, Suède, Autriche et Finlande) sont à plus de 90%.

Les rédacteurs du rapport se posent les questions suivantes :

« Comment faire pour quH O¶eFROH

prenne en compte ces missions nouvelles sans perdre son axe fondateur, instruire ? Comment faire pour que

O¶eFROHLQWqJUHOHVUpVHDX[QXPpULTXHVVDQVTXHOHVUpVHDX[QXPpULTXHVQHGpVLQWqJUHQWO¶eFROH"ª

.

/D )UDQFH FRPPH QRXV O¶DYRQV GpMj GLW est positionnée en avant-dernière place en ce qui

concerne les usages et la motivation des enseignants pour les

TICE

. Il est intéressant de donner

le point de vue de la sous-direction aux

TICE

du Ministère et de voir de quelle façon elle

présente les actions menées. On peut noter un discours globalement positif, ce qui semble à

notre sens en décalage avec la réalité du terrain décrite précédemment. Cela explique sans

doute en partie pourquoi une fraction non négligeable des enseignants se montre plutôt

méfLDQWHSDUUDSSRUWjFHGLVFRXUVRIILFLHOFRPPHOHPRQWUHO¶HQTXrWHTXHQRXVDYRQVPHQpH

dans le cadre du projet

AUPEREL

.

Benoît Sillard responsable GH OD GpOpJDWLRQ DX[ XVDJHV GH O¶Internet du Ministère de

l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche (

MENESR

) précise dans

O¶introduction de son UDSSRUWG¶DFWLYLWp(0LQLVWqUHGHO¶pGXFDWLRQque

« O¶HIIRUWGHO¶eWDWa

pWpGpWHUPLQDQWHQIDYHXUGHO¶pGXFDWLRQHWGHO¶pTXLSHPHQWGHV)rançais ».

Il décrit alors les nombreuses

actions engagées par le Ministère pour essayer de dynamiser les usages, sur lesquelles nous

ferons quelques commentaires.

¾

« /D ORL G¶RULHQWDWLRQ VXU O¶eFROH D PLV la maîtrise dHV WHFKQLTXHV XVXHOOHV GH O¶LQIRUPDWLRQ HW GH OD

communication DXF°XUGHVPLVVLRQVGHO¶eGXFDWLRQQDWLRQDOe. » 3

. Il est vrai que l¶LQIRUPDWLTXH, le

multimédia et Internet occupent une place importante dans le socle commun de

connaissances et de compétences défini récemment (2006) par le Ministère de

l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche (

MENESR

). Le

0LQLVWqUHDODQFpHQXQDSSHOjSURMHWVV¶DSSX\DQWVXUOHV

TIC

, en complément de

O¶pFROHoffrant O¶DSSXL HW OHV UHVVRXUFHV GRQW OHV HQIDQWV RQW EHVRLQ SRXU UpXVVLU OHXU

VFRODULWp HW TX¶LOV QH WURXYHQW SDV WRujours dans leur environnement familial et

social. Les projets pilotes concernent prioritairement les élèves en difficulté scolaire

pour des raisons diverses : maîtrise insuffisante de la langue, absence de méthode de

travail, lacunes disciplinaires. Nous attendons les résultats de ces projets.

¾

« À la suite du plan MIPE "MIcro-Portable Étudiant", lancé en septembre 2004, en deux ans et demi près de 25 % des étudiants se sont équipés et 100 % des universités et grandes écoles offrent gratuitement

O¶DFFqVjInternet en WiFi depuis leurs campus. /¶RSpUDWLRQHVWHQFRUHHQFRXUVHQ »

. Bien que

FHWWHPHVXUHFRQFHUQHO¶HQVHLJQHPHQWVXSpULHXULOHVWLQWpUHVVDQWG¶DQDO\VHUle décalage

HQWUHO¶DIILFKDJHofficiel des résultats : 100 %, etc. et la réalité du terrain. Cela permet

G¶H[SOLTXHU HQ SDUWLH OD PpILDQFH GX FRUSV HQVHLJQDQW FRQFHUQDQW OH GLVFRXUV de son

Ministère et de ses tutelles. Le site « baromètre » du Ministère

4

nous apprend que

O¶opération

MIPE

MRXLWG¶XQHH[FHOOHQWHQRWRULpWp75% des étudiants de 18 ans et plus en

ont déjà entendu parler. Parmi ceux-ci, près de 15% ont été influencés directement ou

indirectement par la campagne, organisée dans le cadre du plan

MIPE

, SRXUO¶DFKDWG¶XQ

ordinateur portable. Cependant, iOQ¶H[LVWHSDV HQFRUHG¶pWXGHTXLSHUPHWWHG¶pYDOXHUVL

3

7RXWHVOHVFLWDWLRQVTXLVXLYHQWVRQWH[WUDLWHVGXUDSSRUWG¶DFWLYLWp(0LQLVWqUHGHO¶pGXFDtion, 2006 : pages 2-8) 4

les publics défavorisés, qui étaient la cible affichée de O¶opération

MIPE

, en ont bien été

les premiers bénéficiaires. Nous trouvons dans certains journaux spécialisés et sur les

forums fréquentés par les étudiants des réserves sérieuses sur la réussite de cet objectif.

(QHIIHWVLO¶RSpUDWLRQDpWpLQFRQWHVWDEOHPHQWLQFLWDWLYHSRXUGHQRPEUHX[pWXGLDQWVLO

semble que les procédures contraignantes, notamment bancaires pour obtenir les prêts,

interdisent aux bénéficiaires potentiellement visés par l'opérDWLRQ G¶HQ SURILWHU /es

étudiants doivent justifier de revenus stables et de cautions, mais doivent aussi fournir

une multiplicité de documents auprès des établissements bancaires. Il serait en outre

intéressanWG¶pWXGLHUOHVSUDWLTXHVTX¶D HQJHQGUpHVO¶DFTXLVLWLRQG¶XQRUGLQDWHXUHWG¶XQH

connexion Internet. De leur côté, les non-internautes invoquent dans les enquêtes

comme raison à leur réticence : « cela coûte trop cher ». Ne faut-il pas entendre ici :

« &¶HVWWURSFKHUSRXUO¶XVDJHTXHM¶HQDL » puisque la raison invoquée en premier est :

« &HOD QH PH VHUW j ULHQ MH Q¶HQ DL SDV O¶XVDJH » ? Ne serait-il pas plus efficace pour

réduire la fracture QXPpULTXHGHVRXWHQLUHWG¶DFFRPSDJQHUOHVXVDJHVRIIUDQWGXVHQVHW

de la valeur ajoutée à ce public défavorisé ?

¾

« 'pMjDXMRXUG¶KXLWRXVOHVpWXGLDQWVHWHQVHLJQDQWVDXURQWG¶LFLj leur compte personnel

VXU,QWHUQHWOHXUSHUPHWWDQWG¶DFFpGHUjOHXUGRVVLHUjOHXUVFRXUVHWGHWUDYDLOOHUHQOLJQH(QFRQFHUWDWLRQ

avec les collectivités territoriales, le mouvement est aussi lancé dans les collèges et lycées qui

FRPPHQFHQW j V¶pTXLSHU G¶HQYLronnement numérique de travail. »

De nombreuses

expérimentations sont en cours pour PHWWUHHQ°XYUHles

ENT

(Espaces Numériques de

Travail). Nous trouvons, notamment sur le site du Ministère, des comptes rendus

G¶XVDJHV DYpUpV TXL H[SORLWHQW WUqV FRUUHFWHPHQW FHV HVSDFHV Nous pouvons en

particulier citer le rapport GHO¶,QVSHFWLRQ*pQpUDOH(

IGEN

, 2002) dans lequel sont listés

des exemples G¶XVDJHVGHVUpVHDX[ jO¶pFROHSULPDLUHDXFROOqJHHWDXO\FpH couvrant

une typologie assez large que les auteurs présentent de façon très positive. Cependant ils

pondèrent cet enthousiasme

« par des remarques plus interrogatives et quelques mises en garde »

. Il

UHVVRUW GH O¶DQDO\VH TX¶LOV IRQW, quelques idées générales sur lesquelles nous aurons

O¶RFFDVLRQGHUHYHQLUabondamment : (Extraits suivants,

IGEN

, 2002 : pages 28-34)

un contexte plus riche et plus stimulant pour apprendre (visualisation collective,

ressources en ligne, travail coopératif, production multimédia) ;

l¶DFTXLVLWLRQ G¶DXWUHV VDYRLUV HW G¶DXWUHV PpWKRGHV (de nouveaux contenus, de

nouvelles démarches) ;

l¶XWLOLVDWLRQ GH O¶RUGLQDWHXU et des réseaux peu employés pour différentier le travail

des élèves.

« /¶XWLOLVDWLRQ GH O¶RUGLQDWHXU HQ WUDYDLO DXWRQRPH RX HQ DXWR-pYDOXDWLRQ O¶XWLOLVDWLRQ GHV UpVHDX[SRXUOD PLVHHQFRPPXQGXWUDYDLOUpDOLVpSDUTXHOTXHVpOqYHVHWSRXUO¶XWLOLVDWLRQGHORJLFLHOV

didactiques avec guidage par le poste du maître restent des cas trop rares, alors que la généralisation

GHYUDLWV¶LPSRVHU »

Il y a dans cette citation une injonction à la généralisation de pratiques

très liées à la médiation. Nous verrons dans les études de cas et les interviews que G¶XQH

manière générale, O¶pWD\DJH SpGDJRJLTXH SDU OHV

TICE

pose parfois des problèmes qui

justifient aux yeux des enseignants OHXUUpWLFHQFHjOHVPHWWUHHQ°XYUH ;

une interrogation sur ODSODFHGHO¶pFULW:

« On rencontre tout à la fois des formes plus soignées d¶pFULWXUH DYHF XQ VRXFL GH SHUIHFWLRQ VRXWHQX SDU OHV IDFLOLWpV GH UppFULWXUH GH PLVH HQ IRUPH GH SUpVHQWDWLRQHWG¶LOOXVWUDWLRQHWODSHUVSHFWLYHGHPLVHHQOLJQHSRXUDWWHLQGUHXQODUJHSXEOLFPDLVDXVVL

une forme extrêmement relâchée, celle du "chat", des messages courts du courrier électronique ou du téléphone portable »

. '¶DXWUHSDUWO¶XWLOLVDWLRQDLVpHGX©FRSLHUFROOHUªFRQGXLWSDUIRLVOHV

élèves à des productions écrites où la part de la réflexion est faible. ,O\DDXMRXUG¶KXL

WUqVSHXG¶pWXdes consacrées à cette pYROXWLRQGHO¶pFULWtrès liée au passage de la culture

livresque à la culture numérique ;

une interrogation sur la lecture :

« 2QSHXWGRXWHUTXHO¶H[HUFLFH de la lecture longue, en continu soit favorisé par le morcellement du texte en pages écran, et TXH O¶RUGLQDWHXU DLW HQ TXRL TXH FH VRLW

vocation à remplacer dans ce domaine le livre à O¶pFROH « /HV FRQVpTXHQFHV GHV UHFKHUFKHV IDLWHV FRQFHUQDQWODOHFWXUHG¶K\SHUWH[WHVHWOHVPRGDOLWpVVHORQOHVTXHOOHVFHWWHOHFWXUHSHXWrWUe enseignée sont

HQFRUH SHX GLIIXVpHV GDQV OH V\VWqPH pGXFDWLI HW HQ SDUWLFXOLHU GDQV OHV pFROHV PDOJUp O¶LPSRUWDQFH HW O¶XUJHQFH GH OD TXHVWLRQ ».

1RXV Q¶DYRQV SDV UpIOpFKL j FHWWH problématique dans notre

étude ;

les productions par les enseignants de documents pédagogiques, accessibles sur le

WEB

, sont de plus en plus nombreuses. Les conséquences en sont encore mal connues.

Nous reviendrons sur le fait que les enseignants sembleraient privilégier les sites de

proximité (académiques, personnels) aux sites institutionnels nationaux (Educnet,

Eduscol, etc) ;

O¶DQDO\VH GHV DSSRUWV DX[ DSSUHQWLVVDJHV est insuffisante et ne permet pas à

O¶HQVHLJQDQWGHVHSRVLWLRQQHU

« 2QFRQYLHQWTXHO¶RQDSSUHQGTXHOTXHFKRVHDYHFO¶RUGLQDWHXUHW

les réseaux, mais on peXWGLIILFLOHPHQWGLUHTXRLHWHQFRUHSOXVUDUHPHQWO¶pYDOXHU »

IO\DSHXRXSDVGHVWDWLVWLTXHVJpQpUDOHVVXUOHQRPEUHG¶XVDJHUVdes

ENT

(enseignants,

élèves, familles, etc.) et sur les raisons déclarées des enseignants pour justifier la

Genevois analysent les usages pédagogiques du cartable électronique de l¶,VqUH et notent

O¶XQDQLPLWp GHV HQVHLJQDQWV SRXU PHWWUH HQ DYDQW OHV GLIIicultés liées essentiellement

aux problèmes techniques ORXUGHXU GH O¶RXWLO HW PDQTXH G¶DVVLVWDQFH WHFKQLTXH

PDQTXHGHIRUPDWLRQHWG¶DFFRPSDJQHPHQWGLIILFXOWpVjPDvWULVHUOHVRXWLOVFRPSOH[HV

PDQTXHGHWHPSVSHXG¶HQVHLJQDQWVHQJDJpVEn outre, en faisant un parallèle avec les

travaux de Gérard Puimatto (2006), ils notent que

« O¶LQWpJUDWLRQG¶XQ(17OHFDVGXFDUWDEOH

pOHFWURQLTXH URPSW O¶XQLWp GH WHPSV GH OLHX HW G¶HVSDFH SURIHVVHXU FODVVH GLVFLSOLQH K GH FRXUV« GH OD © forme scolaire ». Et la logique de réseau, HQWUDQW HQ GLYHUJHQFH DYHF O¶RUJDQLVDWLRQ VFRODLUH LPSOLTXH XQ pODUJLVVHPHQW HW XQH UHGpILQLWLRQ GH OD FRPPXQDXWp pGXFDWLYH DLQVL TX¶XQ FKDQJHPHQW GH SDUDGLJPH G¶HQVHLJQHPHQW HW G¶DSSUHQWLVVDJH »

Dans leur FRQFOXVLRQ TX¶LOV

qualifient de provisoire, Françoise Poyet et Sylvain Genevois notent un

« début

G¶DSSURSULDWLRQ »

SDU OHV HQVHLJQDQWV PDLV GHV PRGHV G¶DSSUHQWLVVDJH UHODWLYHPHQW

traditionnels. Ils pensent que

« OHVYUDLVHQMHX[G¶XQHSODWHIRUPHG¶HQVHLJQHPHQWFROODERUDWLYHHWj

distance sont peu perçus, ou seulement de manière indirecte voire confuse et que cela Q¶Dpas encore

SHUPLV GH FRQVWUXLUH GHV XVDJHV UDLVRQQpV HW UpJXOpV DX VHLQ GH O¶HVSDFH pGXFDWLI GHV pWDEOLVVHPHQWV

concernés nécessitant des ajustements conceptuels»

.

Ghislaine Chabert, Thibaut Caron et Laurence Gagnière (2005), à propos du cartable

électronique de Savoie se posent la question de savoir si les

TICE

sont utilisées

uniquement comme supports de documents en ligne ou sont vecteurs de relations

innovantes entre enseignants et apprenants. /¶HQYLURQQHPHQW QXPpULTXH GH WUDYDLO HVW

DXMRXUG¶KXL XQ REMHW GH FRPPXQLFDWLRQ SRXU OD PDMRULWp GHV DFWHXUV HW MRXH XQ U{OH

PRWHXUGDQVO¶DSSURSULDWLRQGHVWHFKQRORJLHVGDQVOHGRPDLQHpGXFDWLI

¾

« La politique de soutien aux contenus numériques a permis ces dernières années, de lancer de remarquables ressources réalisées en partenariat étroit avec les acteurs SXEOLFVHWSULYpVGHO¶pGLWLRQ. Ces ressources peuvent être incluses sur des clés USB et mises à disposition des enseignants. »

&¶HVWOHFDV

notamment pour les nouveaX[HQVHLJQDQWVVRUWDQWG¶

IUFM

.Nous attendons les premières

pWXGHVFRQFHUQDQWODPLVHHQ°XYUHGDQVXQFDGUHSpGDJRJLTXHGHFHVUHVVRXUFHVSDUOHV

HQVHLJQDQWV 1RXV SHQVRQV G¶RUHV HW GpMj TXH OHV SURFpGXUHV PLVHV HQ SODFH SRXU OHXr

FUpDWLRQQRWDPPHQWORUVTX¶LOV¶DJLWG¶pGLWHXUVSULYpVQ¶LQWqJUHQWSDVVXIILVDPPHQWOHV

enseignants. Dans le cadre du projet

CELEBRATE

, nous avons pu comparer la politique

TXLHVWPHQpHGDQVFHGRPDLQHHQ)UDQFHDYHFFHOOHVG¶DXWUHVSD\VHXURSpHQV

¾

« Les usages pédagogiques pertinents ont été recensés, mutualisés et sont de plus en plus connus des enseignants »

. Certes, il est vrai que les sites du Ministère et des tutelles (Rectorat,

Inspection académique,

CRDP

, etc.) proposent, dans la plupart des matières, de

QRPEUHX[ GRFXPHQWV SpGDJRJLTXHV &HSHQGDQW FHV VLWHV QH WRXFKHQW HQFRUH TX¶XQH

IDLEOH SDUWLH GHV HQVHLJQDQWV /D IUpTXHQWDWLRQ G¶(GXFQHW

5

SDU H[HPSOH ELHQ TX¶HQ

SURJUHVVLRQHQXQDQQ¶HVWpas encore à la hauteur des attentes (aux alentours

de 500 000 visites par mois). /H0LQLVWqUHV¶HQHVWpPXSXLVTX¶LOODQFHXQHpWXGHSRXU

HQFRPSUHQGUHOHVUDLVRQVHWWURXYHUOHVVROXWLRQVSRXUDPHQHUGDYDQWDJHG¶HQVHLJQDQWV

à consulter. Il est en effet difficile de trouver des statistiques sur le sujet, tout

VSpFLDOHPHQW ORUVTX¶LO V¶DJLW GHV XVDJHV TXH OHV HQVHLJQDQWV IRQW GH FHV VLWHV /D

DEP

'LUHFWLRQGHO¶Évaluation et de la Prospective) a effectué une enquête en 2002 dans les