1. Introduction
2.1. Définitions
2.1.3. Support, document, connaissance, etc
Le support HVWO¶REMHWO¶élément matériel par lequel est transmise ou consultée O¶LQIRUPDWLRQ
(support papier, écran, etc.). Brigitte Juanals (2003) affine cette notion et distingue pour cela
le support de données qui est le support physique chargé de stocker et de restituer les données,
le canal de transmission qui est la liaison physique (câble, ligne téléphonique, etc.) ou
électromagnétique avec bande de fréquence, le support de visualisation qXLSHUPHWO¶DIILFKDJH
et la consultation des données, la technologie qui
« régule le rapport entre les données, le support etO¶XWLOLVDWHXUHQD\DQWUHFRXUVjXQHQVHPEOHGHUqJOHVSURFpGXUHVHWREMHWVQXPpULTXHV »
Le document organise les messages sur OHV GLYHUV VXSSRUWV SDJH G¶XQ WUDLWHPHQW GH WH[WH
vidéo, images, etc.) (Claude Bertrand, 2001). Le format du document est la structure
caractérisant la disposition des données VXUXQVXSSRUWG¶LQIRUPDWLRQLQGpSHQGDPPHQWGHOHXU
représentation codée (format
PDF, Word, etc.). 'DQVO¶HQWUHWLHQUHFXHLOOLSDU*HQHYLqYH9LGDO
'RPLQLTXH&RWWHDWWLUHO¶DWWHQWLRQVXUOHGDQJHU
« de qualifier les documents exclusivement par leur nature technique, surtout en prenant comme base un substrat discutable comme numérique ou électronique ». Il
considère que les supports pour de l'écrit, de l'image, sont fabriqués
« à partir des ressourcestechniques en vigueur dans une société donnée »
. Il note cependant que
« cette dimension technique a des conséquences non négligeables sur la forme d'expression des messages, mais >TX¶@ il ne faut pas se tromper de niveau d'analyse. »Il y a notamment, selon lui,
« interaction entre les possibilités techniques (et les limites), les besoins en termes de communication, et les usages sociaux. »Il note par exemple deux
caractéristiques principales du document numérique :
« la facilité de production et de duplication2.2.Les
TICEHWO¶pFROH
Nous ferons souvent référence dans ce paragraphe DXUDSSRUWpPLVSDUOD0LVVLRQG¶DXGLWGH
PRGHUQLVDWLRQ FDU HOOH IRXUQLW GHV GRQQpHV UpFHQWHV LVVXHV SRXU SDUWLH GH O¶HQTXrWH
annuelle
ETIC/2006 du Ministère
2GH O¶pGXFDWLRQ QDWLRQDOHet pour partie du rapport de la
commission européenne (2006). Il IDXW QRWHU TXH OHV TXHVWLRQQDLUHV GH O¶
ETICayant permis
G¶pWDEOLU FHV VWDWLVWLTXHV VRQW UHPSOLV GH IDoRQ GpFODUDWLYH SDU HQYLURQ XQ WLHUV GHV FKHIV
G¶pWDEOLVVHPHQWVROOLFLWpV
'DQVVRQUDSSRUWODPLVVLRQG¶DXGLWGHPRGHUQLVDWLRQQRWHODVLWXDWLRQ paradoxale de
OD )UDQFH FRQFHUQDQW O¶XVDJH GHV
TICE. En effet, malgré un équipement informatique des
établissements scolaires la plaçant légèrement mieux que la moyenne européenne (8 élèves
par ordinateur contre 8,8 en moyenne pour les 25 états membres), la France est classée
avant-GHUQLqUHSRXUO¶DFFqVjO¶RXWLOVDPDvWULVHGDQVXQFRQWH[WHSpGDJRJLTXHHWODPRWLYDWLRQGHV
HQVHLJQDQWV/HUDSSRUWQRWHFHSHQGDQWTX¶LOHVWGLIILFLOHG¶pYDOXHUODFRQWULEXWLRQGHV
TICEà
la modernisation du système éducatif FDULOQ¶\DSDVVXIILVDPPHQWG¶pWXGHVVXUO¶LPSDFWTXH
SHXYHQWDYRLUFHVWHFKQRORJLHVVXUOHPpWLHUGHO¶HQVHLJQDQWHWVXUO¶RUJDQLVDWLRQGXV\VWqPH
éducatif. Les tableaux suivants situent la France globalement par rapport à ses partenaires de
O¶
UE(Union Européenne) :
Graphique 1. 1RPEUHG¶pOqYHVSDURUGLQDWHXUHQ(XURSHWRXVQLYHDX[
2
Graphique 2. Indicateur synthétique de préparation à l'usage en Europe
2.2.1./¶pTXLSHPHQWGHVpWDEOLVVHPHQWV
/¶LQWpJUDWLRQGHVRXWLOVGDQVOHVpWDEOLVVHPHQWVVFRODLUHVSUpFRQLVpHSDUGHVORLVHWVoutenue
assez unanimement par les discours politiques, reste encore très imparfaite et même parfois
aléatoire lorsque celle-ci dépend des politiques locales.
Nombre d'élèves par poste % ayant accès à Internet Nombre d'étalissements Écoles primaires 12,6 89,4% 33 135 Collèges 7,4 99,0% 5 220
Lycées d'enseignement général et technologique 4,3 99,3% 1 551
Lycées professionnels 3,2 98,6% 1 050
Équipements des établissements scolaires
Tableau 1. EQTXrWH(7,&0LQLVWqUHGHO¶pGXFDWLRQQDWLRQDOH
Ces moyennes ne suffisent pas à traduire la réalité du terrain. Les nombreuses visites que nous
avons pu faire dans les établissements (écoles, collèges et lycées) confirment une grande
hétérogénéité concernant la qualité des équipements et de leur maintenance. Le rapport de la
PLVVLRQ G¶DXGLW PDUV UHQG FRPSWH G¶XQH VLWXDWLRQ FULWLTXH GDQV OHV pFROHV HW SDUIRLV
dans le secondaire, notamment lorsque
« le financement des équipements en matériel informatique estréalisé au moyen de subventions versées au budget global dHIRQFWLRQQHPHQWGHO¶pWDEOLVVHPHQW »
. Cependant
OH UDSSRUW SUpFLVH TXH OD TXDOLWp GHV pTXLSHPHQWV HVW G¶DXWDQW SOXV JUDQGH TXH O¶RQ PHW HQ
°XYUHGHVSODQVSOXULDQQXHOVWHQDQWFRPSWHHQWUHDXWUHVGHO¶REVROHVFHQFHGHVPDWpULHOV Ce
Q¶HVWPDOKHXUHXVHPHQWSDVWRXMRXUVOH FDV3UHQRQVSRXUH[HPSOHOH FDV G¶XQO\FpHFUppHQ
GRQW O¶KLVWRLUH UpVXPH ELHQ OHV LQFRKpUHQFHV TX¶HQWUDvQHQW SDUIRLV OHV FRQWUDLQWHV
administratives. Ce lycée ouvre trois classes de seconde en 89-90, puis trois premières en
90-91 et enILQ WURLV WHUPLQDOHV O¶DQQpH VXLYDQWH ,O SUpVHQWH VHV SUHPLHUV FDQGLGDWV DX
baccalauréat en 92. Les sections hôtelières et de techniciens supérieurs sont créées
SURJUHVVLYHPHQWHWO¶pWDEOLVVHPHQWPRQWHHQSXLVVDQFHSRXUDWWHLQGUHVRQHIIHFWLIGHFURLVLqUH,
soit mille élèves, plusieurs années après sa création. La dotation financière globale destinée à
son équipement informatique (plus de 120 ordinateurs, des imprimantes, etc.) est attribuée dès
la première année. La réglementation exige que toute la subvention soit dépensée dans la
SUHPLqUH DQQpH G¶H[HUFLFH /H FKRL[ VH SRUWH VXU OD PDUTXH 3KLOLSV TXL IRXUQLW j
O¶pWDEOLVVHPHQW XQH EDWWHULH G¶RUGLQDWHXUV de type 286 (Processeur datant de 1982) et
quelques-uns de type 386 (Processeur sorti en 1985). On peut noter que le choix de cette
HQWUHSULVHQ¶DSDVpWpWUqVMXGLFLHX[FDUFHOOH-ci va fermer sa branche informatique trois ans
plus tard, rendant presque impossible le service après-vente. Deux ans après ce lourd
investissement, les textes sont publiés et imposent dans les programmes de bureautique
O¶XWLOLVDWLRQG¶XQWUDLWHPHQWGHWH[WH
WORD 6, lequel nécessite pour fonctionner correctement
un ordinateur de type 486 (processeur datant de 1989). Ne pouvant rendre les services
attendus, la presque totalité du parc devient obsolète et se trouve boudée par la grande
majorité des enseignants qui réclament, à juste titre, un matériel adapté aux exigences des
programmes. Les services techniques de maintenance du rectorat se déclarent évidemment
incompétents pour résoudre le problème. La région refusant de son côté de renouveler aussi
YLWH VD GRWDWLRQ OH UHVSRQVDEOH LQIRUPDWLTXH EpQpYROH HQVHLJQDQW GH O¶pWDEOLVVHPHQW IDLW
DORUV pYROXHU OHV FDUWHV PqUHV G¶XQH TXDUDQWDLQH G¶RUGLQDWHXUV HQ SDVVDQW FRQWUDW DYHF XQ
assembleXU VXU OH EXGJHW GH IRQFWLRQQHPHQW GH O¶pWDEOLVVHPHQW $YHF XQ SHX GH UHFXO HW
VXUWRXWGXERQVHQVLOHWpWpSUpIpUDEOHELHQVUG¶DFKHWHUTXHOTXHVRUGLQDWHXUVODSUHPLqUH
DQQpHSXLVSURJUHVVLYHPHQWG¶HQULFKLUOHSDUFOHVDQQpHVVXLYDQWHVHQIRQFWLRQ des besoins,
en profitant à la fois des nouvelles technologies et des prix qui baissaient de façon
spectaculaire. Il faut noter cependant l¶LQFRQYpQLHQW non négligeable de ces achats différés de
constituer ainsi un parc hétérogène plus délicat et plus coûteux à maintenir. Voilà un exemple
WUqV LOOXVWUDWHXU GHV GLIILFXOWpV TXH O¶RQ SHXW SDUIRLV UHQFRQWUHU GDQV XQ pWDEOLVVHPHQW HW TXL
entraînent des perturbations très profondes dans le fonctionnement.
Pour les collèges, même si de plus en plus de départements font des efforts sensibles pour
O¶pTXLSHPHQW LQIRUPDWLTXHil reste insuffisant. Les disparités sont très grandes entre les
établissements suivant le département et la région dont ils dépendent.
Graphique 3. Nombre d'élèves par ordinateur en France (collèges)
PoXU O¶DFFqV j XQH FRQQH[LRQ ,QWHUQHW KDXW-débit, on note également les mêmes disparités
GDQV O¶
UE, la France se situant légèrement mieux que la moyenne avec un score proche de
FRQFHUQDQW O¶HQVHPEOH GHV pWDEOLVVHPHQWV VFRODLUHV EpQpILFLDQW G¶XQH FRQQH[LRn haut
débit (près de 95% pour les lycées).
Graphique 4. Pourcentage d'établissements scolaires ayant un accès internet à haut débit en Europe
Pour les lycées et les collèges, nous pouvons noter une certaine homogénéité et un accès au
haut débit généralisé. Certaines régions ont même connecté les lycées et même les collèges au
réseau
RENATERde l'enseignement supérieur et de la recherche.
Pour les écoles, la question est très sensible et les efforts consentis très inégaux. Nous avons
rencontré tous les cas de figure. Donnons quelques exemples.
/HFDVG¶XQHJUDQGHYLOOH TXLGpFLGHGHGRWHUWRXWHVVHVpFROHVG¶XQHVDOOHLQIRUPDWLTXHGH
GL[SRVWHVDLQVLTXHG¶XQRUGLQDWHXUDXIRQGGHFKDTXHFODVVHGH
CM2avec un renouvellement
du parc tous les cinq ans. Cependant, malJUpFHWWHSROLWLTXHYRORQWDULVWHOHWDX[G¶RUGLQDWHXUV
KRUV G¶XVDJH UHVWH pOHYp (Q HIIHW OD PDLQWHQDQFH HW OD JHVWLRQ GX SDUF LQIRUPDWLTXH VRQW
confiées à un service de techniciens compétents de la communauté urbaine dont dépend cette
ville. Les procéduUHVVRQWWUqVULJLGHVHWREOLJHQWSDUH[HPSOHOHVGLUHFWHXUVG¶pFROHjIDLUH
DSSHODXVHUYLFHGHPDLQWHQDQFHSRXUO¶LQVWDOODWLRQG¶DSSOLFDWLRQVRXSRXUUpVRXGUHGHVSHWLWV
SUREOqPHVGHUpVHDX/HVGpODLVG¶LQGLVSRQLELOLWpGXPDWpULHOSHXYHQWrWUHORQJVce qui freine
VHQVLEOHPHQW O¶DUGHXU GHV GLUHFWHXUV HW GHV HQVHLJQDQWV SRXU GpYHORSSHU GHV DFWLYLWpV
TICEdans leur établissement. Nous voyons sur cet exemple que cette municipalité mène une
SROLWLTXH LQWpUHVVDQWH HQ WHUPHV GH GRWDWLRQ GH PDWpULHO PDLV TX¶Hlle ne donne pas
suffisamment de moyens pour la maintenance.
/H FDV G¶XQH SHWLWH FRPPXQH UXUDOH qui ne donne pas suffisamment de moyens pour
O¶pTXLSHPHQW LQIRUPDWLTXH RX OHV FRQQH[LRQV ,QWHUQHW GH VRQ pFROH /H GLUHFWHXU PRELOLVH
alors la bonne volonté des SDUHQWV G¶pOqYHV SRXU UpFXSpUHU GHV RUGLQDWHXUV /H SDUF DLQVL
constitué est souvent hétérogène et malheureusement vieillissant, ce qui complique
évidemment la tâche de maintenance.
1RXVYR\RQVTXHVLOHQRPEUHG¶pOqYHVSDURUGLQDWHXUSHXWrWUHXQLQGLFDteur, il ne traduit que
très imparfaitement la situation réelle.
Graphique 5. Nombre d'élèves par ordinateur en France (écoles)
,O HVW LQWpUHVVDQW GH VDYRLU TX¶LO H[LVWH GH JUDQGHV GLVSDULWpV HQWUH OHV UpJLRQV ,O Q¶HVW
cependant SDVTXHVWLRQGDQVFHWWHpWXGHG¶HVVayer de les expliquer.
/HVGpSDUWHPHQWVG¶Outre-mer et la métropole parisienne, par exemple, sont presque toujours en queue de peloton alors
que G¶DXWUHVDFDGpPLHVVHVLWXHQWSOXW{WHQWrWHFRPPHFHOOHGH3RLWLHUVSDUH[HPSOH2QQRWH
parfois également de JUDQGHVGLIIpUHQFHVVHORQOHVFROOHFWLYLWpV/¶DFDGpPLHG¶$L[-Marseille,
qui est en tête pour les lycées et collèges (région et départements), se trouve mal placée pour
OHVpFROHVPXQLFLSDOLWpV&HODPpULWHUDLWG¶rWUHpWXGLpSOXVHQGpWDLO
Pour conclure sur ce sujet, nous pouvons dire, comme le relève le rapport du Ministère (2006)
GDQVOHTXHOHVWSURSRVpXQSODQG¶DFWLRQV :
« Malgré les efforts déjà soulignés des collectivités «, laGLIILFXOWp GDFFqV DX[ PDWpULHOV UHVWH XQ IDFWHXU OLPLWDQW « &HWWH difficulté d'accès est accentuée par l'indisponibilité temporaire des matériels (machines et réseaux) quand ceux-ci ne bénéficient pas d'une assistance
,O IDXW pJDOHPHQW UHPDUTXHU TX¶DXFXQH GHV QHXI PHVXUHV SURSRVpHV GDQV FH UDSSRUW QH
FRQFHUQHO¶DPpOLRUDWLRQjODIRLVGHVéquipements et de leur maintenance.
2.2.2./¶XWLOLVDWLRQGHV
TICE/DPLVVLRQG¶DXGLWGHPRGHUQLVDWLRQdonne une photographie des usages pédagogiques
jO¶DLGH
« des rares chiffres disponibles ».
Graphique 6. Pourcentage des enseignants ayant utilisé un ordinateur dans les 12 derniers mois en Europe
66% des enseignants français déclarent avoir utilisé un ordinateur en classe lors des 12
derniers mois. La moyenne européenne (25 états membres) est de 74% et certains pays
comparables (Royaume-Uni, Danemark, Suède, Autriche et Finlande) sont à plus de 90%.
Les rédacteurs du rapport se posent les questions suivantes :
« Comment faire pour quH O¶eFROHprenne en compte ces missions nouvelles sans perdre son axe fondateur, instruire ? Comment faire pour que
O¶eFROHLQWqJUHOHVUpVHDX[QXPpULTXHVVDQVTXHOHVUpVHDX[QXPpULTXHVQHGpVLQWqJUHQWO¶eFROH"ª
.
/D )UDQFH FRPPH QRXV O¶DYRQV GpMj GLW est positionnée en avant-dernière place en ce qui
concerne les usages et la motivation des enseignants pour les
TICE. Il est intéressant de donner
le point de vue de la sous-direction aux
TICEdu Ministère et de voir de quelle façon elle
présente les actions menées. On peut noter un discours globalement positif, ce qui semble à
notre sens en décalage avec la réalité du terrain décrite précédemment. Cela explique sans
doute en partie pourquoi une fraction non négligeable des enseignants se montre plutôt
méfLDQWHSDUUDSSRUWjFHGLVFRXUVRIILFLHOFRPPHOHPRQWUHO¶HQTXrWHTXHQRXVDYRQVPHQpH
dans le cadre du projet
AUPEREL.
Benoît Sillard responsable GH OD GpOpJDWLRQ DX[ XVDJHV GH O¶Internet du Ministère de
l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche (
MENESR) précise dans
O¶introduction de son UDSSRUWG¶DFWLYLWp(0LQLVWqUHGHO¶pGXFDWLRQque
« O¶HIIRUWGHO¶eWDWapWpGpWHUPLQDQWHQIDYHXUGHO¶pGXFDWLRQHWGHO¶pTXLSHPHQWGHV)rançais ».
Il décrit alors les nombreuses
actions engagées par le Ministère pour essayer de dynamiser les usages, sur lesquelles nous
ferons quelques commentaires.
¾
« /D ORL G¶RULHQWDWLRQ VXU O¶eFROH D PLV la maîtrise dHV WHFKQLTXHV XVXHOOHV GH O¶LQIRUPDWLRQ HW GH ODcommunication DXF°XUGHVPLVVLRQVGHO¶eGXFDWLRQQDWLRQDOe. » 3
. Il est vrai que l¶LQIRUPDWLTXH, le
multimédia et Internet occupent une place importante dans le socle commun de
connaissances et de compétences défini récemment (2006) par le Ministère de
l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche (
MENESR). Le
0LQLVWqUHDODQFpHQXQDSSHOjSURMHWVV¶DSSX\DQWVXUOHV
TIC, en complément de
O¶pFROHoffrant O¶DSSXL HW OHV UHVVRXUFHV GRQW OHV HQIDQWV RQW EHVRLQ SRXU UpXVVLU OHXU
VFRODULWp HW TX¶LOV QH WURXYHQW SDV WRujours dans leur environnement familial et
social. Les projets pilotes concernent prioritairement les élèves en difficulté scolaire
pour des raisons diverses : maîtrise insuffisante de la langue, absence de méthode de
travail, lacunes disciplinaires. Nous attendons les résultats de ces projets.
¾
« À la suite du plan MIPE "MIcro-Portable Étudiant", lancé en septembre 2004, en deux ans et demi près de 25 % des étudiants se sont équipés et 100 % des universités et grandes écoles offrent gratuitementO¶DFFqVjInternet en WiFi depuis leurs campus. /¶RSpUDWLRQHVWHQFRUHHQFRXUVHQ »
. Bien que
FHWWHPHVXUHFRQFHUQHO¶HQVHLJQHPHQWVXSpULHXULOHVWLQWpUHVVDQWG¶DQDO\VHUle décalage
HQWUHO¶DIILFKDJHofficiel des résultats : 100 %, etc. et la réalité du terrain. Cela permet
G¶H[SOLTXHU HQ SDUWLH OD PpILDQFH GX FRUSV HQVHLJQDQW FRQFHUQDQW OH GLVFRXUV de son
Ministère et de ses tutelles. Le site « baromètre » du Ministère
4nous apprend que
O¶opération
MIPEMRXLWG¶XQHH[FHOOHQWHQRWRULpWp75% des étudiants de 18 ans et plus en
ont déjà entendu parler. Parmi ceux-ci, près de 15% ont été influencés directement ou
indirectement par la campagne, organisée dans le cadre du plan
MIPE, SRXUO¶DFKDWG¶XQ
ordinateur portable. Cependant, iOQ¶H[LVWHSDV HQFRUHG¶pWXGHTXLSHUPHWWHG¶pYDOXHUVL
3
7RXWHVOHVFLWDWLRQVTXLVXLYHQWVRQWH[WUDLWHVGXUDSSRUWG¶DFWLYLWp(0LQLVWqUHGHO¶pGXFDtion, 2006 : pages 2-8) 4
les publics défavorisés, qui étaient la cible affichée de O¶opération
MIPE, en ont bien été
les premiers bénéficiaires. Nous trouvons dans certains journaux spécialisés et sur les
forums fréquentés par les étudiants des réserves sérieuses sur la réussite de cet objectif.
(QHIIHWVLO¶RSpUDWLRQDpWpLQFRQWHVWDEOHPHQWLQFLWDWLYHSRXUGHQRPEUHX[pWXGLDQWVLO
semble que les procédures contraignantes, notamment bancaires pour obtenir les prêts,
interdisent aux bénéficiaires potentiellement visés par l'opérDWLRQ G¶HQ SURILWHU /es
étudiants doivent justifier de revenus stables et de cautions, mais doivent aussi fournir
une multiplicité de documents auprès des établissements bancaires. Il serait en outre
intéressanWG¶pWXGLHUOHVSUDWLTXHVTX¶D HQJHQGUpHVO¶DFTXLVLWLRQG¶XQRUGLQDWHXUHWG¶XQH
connexion Internet. De leur côté, les non-internautes invoquent dans les enquêtes
comme raison à leur réticence : « cela coûte trop cher ». Ne faut-il pas entendre ici :
« &¶HVWWURSFKHUSRXUO¶XVDJHTXHM¶HQDL » puisque la raison invoquée en premier est :
« &HOD QH PH VHUW j ULHQ MH Q¶HQ DL SDV O¶XVDJH » ? Ne serait-il pas plus efficace pour
réduire la fracture QXPpULTXHGHVRXWHQLUHWG¶DFFRPSDJQHUOHVXVDJHVRIIUDQWGXVHQVHW
de la valeur ajoutée à ce public défavorisé ?
¾
« 'pMjDXMRXUG¶KXLWRXVOHVpWXGLDQWVHWHQVHLJQDQWVDXURQWG¶LFLj leur compte personnelVXU,QWHUQHWOHXUSHUPHWWDQWG¶DFFpGHUjOHXUGRVVLHUjOHXUVFRXUVHWGHWUDYDLOOHUHQOLJQH(QFRQFHUWDWLRQ
avec les collectivités territoriales, le mouvement est aussi lancé dans les collèges et lycées qui
FRPPHQFHQW j V¶pTXLSHU G¶HQYLronnement numérique de travail. »
De nombreuses
expérimentations sont en cours pour PHWWUHHQ°XYUHles
ENT(Espaces Numériques de
Travail). Nous trouvons, notamment sur le site du Ministère, des comptes rendus
G¶XVDJHV DYpUpV TXL H[SORLWHQW WUqV FRUUHFWHPHQW FHV HVSDFHV Nous pouvons en
particulier citer le rapport GHO¶,QVSHFWLRQ*pQpUDOH(
IGEN, 2002) dans lequel sont listés
des exemples G¶XVDJHVGHVUpVHDX[ jO¶pFROHSULPDLUHDXFROOqJHHWDXO\FpH couvrant
une typologie assez large que les auteurs présentent de façon très positive. Cependant ils
pondèrent cet enthousiasme
« par des remarques plus interrogatives et quelques mises en garde ». Il
UHVVRUW GH O¶DQDO\VH TX¶LOV IRQW, quelques idées générales sur lesquelles nous aurons
O¶RFFDVLRQGHUHYHQLUabondamment : (Extraits suivants,
IGEN, 2002 : pages 28-34)
un contexte plus riche et plus stimulant pour apprendre (visualisation collective,
ressources en ligne, travail coopératif, production multimédia) ;
l¶DFTXLVLWLRQ G¶DXWUHV VDYRLUV HW G¶DXWUHV PpWKRGHV (de nouveaux contenus, de
nouvelles démarches) ;
l¶XWLOLVDWLRQ GH O¶RUGLQDWHXU et des réseaux peu employés pour différentier le travail
des élèves.
« /¶XWLOLVDWLRQ GH O¶RUGLQDWHXU HQ WUDYDLO DXWRQRPH RX HQ DXWR-pYDOXDWLRQ O¶XWLOLVDWLRQ GHV UpVHDX[SRXUOD PLVHHQFRPPXQGXWUDYDLOUpDOLVpSDUTXHOTXHVpOqYHVHWSRXUO¶XWLOLVDWLRQGHORJLFLHOVdidactiques avec guidage par le poste du maître restent des cas trop rares, alors que la généralisation
GHYUDLWV¶LPSRVHU »
Il y a dans cette citation une injonction à la généralisation de pratiques
très liées à la médiation. Nous verrons dans les études de cas et les interviews que G¶XQH
manière générale, O¶pWD\DJH SpGDJRJLTXH SDU OHV
TICEpose parfois des problèmes qui
justifient aux yeux des enseignants OHXUUpWLFHQFHjOHVPHWWUHHQ°XYUH ;
une interrogation sur ODSODFHGHO¶pFULW:
« On rencontre tout à la fois des formes plus soignées d¶pFULWXUH DYHF XQ VRXFL GH SHUIHFWLRQ VRXWHQX SDU OHV IDFLOLWpV GH UppFULWXUH GH PLVH HQ IRUPH GH SUpVHQWDWLRQHWG¶LOOXVWUDWLRQHWODSHUVSHFWLYHGHPLVHHQOLJQHSRXUDWWHLQGUHXQODUJHSXEOLFPDLVDXVVLune forme extrêmement relâchée, celle du "chat", des messages courts du courrier électronique ou du téléphone portable »
. '¶DXWUHSDUWO¶XWLOLVDWLRQDLVpHGX©FRSLHUFROOHUªFRQGXLWSDUIRLVOHV
élèves à des productions écrites où la part de la réflexion est faible. ,O\DDXMRXUG¶KXL
WUqVSHXG¶pWXdes consacrées à cette pYROXWLRQGHO¶pFULWtrès liée au passage de la culture
livresque à la culture numérique ;
une interrogation sur la lecture :
« 2QSHXWGRXWHUTXHO¶H[HUFLFH de la lecture longue, en continu soit favorisé par le morcellement du texte en pages écran, et TXH O¶RUGLQDWHXU DLW HQ TXRL TXH FH VRLWvocation à remplacer dans ce domaine le livre à O¶pFROH « /HV FRQVpTXHQFHV GHV UHFKHUFKHV IDLWHV FRQFHUQDQWODOHFWXUHG¶K\SHUWH[WHVHWOHVPRGDOLWpVVHORQOHVTXHOOHVFHWWHOHFWXUHSHXWrWUe enseignée sont
HQFRUH SHX GLIIXVpHV GDQV OH V\VWqPH pGXFDWLI HW HQ SDUWLFXOLHU GDQV OHV pFROHV PDOJUp O¶LPSRUWDQFH HW O¶XUJHQFH GH OD TXHVWLRQ ».
1RXV Q¶DYRQV SDV UpIOpFKL j FHWWH problématique dans notre
étude ;
les productions par les enseignants de documents pédagogiques, accessibles sur le
WEB
, sont de plus en plus nombreuses. Les conséquences en sont encore mal connues.
Nous reviendrons sur le fait que les enseignants sembleraient privilégier les sites de
proximité (académiques, personnels) aux sites institutionnels nationaux (Educnet,
Eduscol, etc) ;
O¶DQDO\VH GHV DSSRUWV DX[ DSSUHQWLVVDJHV est insuffisante et ne permet pas à
O¶HQVHLJQDQWGHVHSRVLWLRQQHU
« 2QFRQYLHQWTXHO¶RQDSSUHQGTXHOTXHFKRVHDYHFO¶RUGLQDWHXUHWles réseaux, mais on peXWGLIILFLOHPHQWGLUHTXRLHWHQFRUHSOXVUDUHPHQWO¶pYDOXHU »
IO\DSHXRXSDVGHVWDWLVWLTXHVJpQpUDOHVVXUOHQRPEUHG¶XVDJHUVdes
ENT(enseignants,
élèves, familles, etc.) et sur les raisons déclarées des enseignants pour justifier la
Genevois analysent les usages pédagogiques du cartable électronique de l¶,VqUH et notent
O¶XQDQLPLWp GHV HQVHLJQDQWV SRXU PHWWUH HQ DYDQW OHV GLIIicultés liées essentiellement
aux problèmes techniques ORXUGHXU GH O¶RXWLO HW PDQTXH G¶DVVLVWDQFH WHFKQLTXH
PDQTXHGHIRUPDWLRQHWG¶DFFRPSDJQHPHQWGLIILFXOWpVjPDvWULVHUOHVRXWLOVFRPSOH[HV
PDQTXHGHWHPSVSHXG¶HQVHLJQDQWVHQJDJpVEn outre, en faisant un parallèle avec les
travaux de Gérard Puimatto (2006), ils notent que
« O¶LQWpJUDWLRQG¶XQ(17OHFDVGXFDUWDEOHpOHFWURQLTXH URPSW O¶XQLWp GH WHPSV GH OLHX HW G¶HVSDFH SURIHVVHXU FODVVH GLVFLSOLQH K GH FRXUV« GH OD © forme scolaire ». Et la logique de réseau, HQWUDQW HQ GLYHUJHQFH DYHF O¶RUJDQLVDWLRQ VFRODLUH LPSOLTXH XQ pODUJLVVHPHQW HW XQH UHGpILQLWLRQ GH OD FRPPXQDXWp pGXFDWLYH DLQVL TX¶XQ FKDQJHPHQW GH SDUDGLJPH G¶HQVHLJQHPHQW HW G¶DSSUHQWLVVDJH »
Dans leur FRQFOXVLRQ TX¶LOV
qualifient de provisoire, Françoise Poyet et Sylvain Genevois notent un
« débutG¶DSSURSULDWLRQ »
SDU OHV HQVHLJQDQWV PDLV GHV PRGHV G¶DSSUHQWLVVDJH UHODWLYHPHQW
traditionnels. Ils pensent que
« OHVYUDLVHQMHX[G¶XQHSODWHIRUPHG¶HQVHLJQHPHQWFROODERUDWLYHHWjdistance sont peu perçus, ou seulement de manière indirecte voire confuse et que cela Q¶Dpas encore
SHUPLV GH FRQVWUXLUH GHV XVDJHV UDLVRQQpV HW UpJXOpV DX VHLQ GH O¶HVSDFH pGXFDWLI GHV pWDEOLVVHPHQWV
concernés nécessitant des ajustements conceptuels»