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Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

6.1. L’ANALYSE DES PROPOSITIONS DE RECHERCHE

6.1.3. La troisième proposition de recherche

6.1.3.2. Les divers types de soutien

6.1.3.2.2. Le soutien extraorganisationnel

Un soutien de type extra-organisationnel qui peut prendre la forme de réunions entre volontaires ou de rencontres avec des gens du pays hôte ou avec d’autres expatriés sur le terrain peut aider à l’apprentissage et au développement d’habiletés interculturelles.

Il est frappant de constater, à l’analyse des résultats, que la majorité des volontaires ont fait appel, durant leur mission, à un support externe à l’organisation. À la lumière de leurs réponses, le support externe à l’organisation est divisé en deux selon qu’il fait référence au support de la part de gens provenant de la même culture d’appartenance ou qu’il fait référence au support de gens provenant du pays d’accueil.

La majorité des volontaires ont eu recours à un support à l’extérieur de l’organisation en échangeant avec d’autres volontaires sur le terrain. Il apparaît clair qu’il est important pour les volontaires de pouvoir parler avec des personnes qui ont les mêmes points de repère qu’eux. Ils se sentent alors libres de s’exprimer, ils apprécient la facilité de communiquer et estiment important de pouvoir recevoir du réconfort. Ces échanges ont lieu entre volontaires, d’une même ou de plusieurs organisations, mais aussi entre expatriés lors de rencontres par exemple à l’ambassade. Les participants rapportent que c’est tout naturellement que des conversations s’engagent et qu’ils s’organisent alors en réseaux. Forster (2000) affirme que plus la communauté d’expatriés est grande, plus le support est grand et plus l’ajustement culturel est facilité. Deux volontaires mettent toutefois en garde contre le risque, pour les volontaires entre eux, de s’enliser dans les problèmes en se plaignant plutôt qu’en cherchant des solutions.

Il est surprenant de constater que si les volontaires éprouvent le besoin d’un support de la part de la communauté d’expatriés, ils considèrent toutefois important de ne pas vivre en ghetto.

Lorsqu’il leur est demandé de définir l’ajustement culturel, plus de la moitié des volontaires notent qu’il faut être en relation avec les gens du pays hôte et ne pas rester seulement entre Blancs. En revanche, pour plusieurs (10/13) la rencontre avec un autre Blanc permet de se défouler et de s’échapper du quotidien africain. Il est probable que cela soit typique des missions de volontariat puisque celles-ci impliquent des interactions nombreuses avec les gens du pays d’accueil.

Les volontaires sont aussi nombreux à avoir eu recours à un support externe à l’organisation en échangeant avec des gens du pays d’accueil. Comme mentionné auparavant, l’établissement de relations étroites avec des gens du pays hôte comporte de nombreux avantages pouvant guider l’expatrié dans sa compréhension des complexités culturelles du nouveau pays (Grenier, 1990). Pour les volontaires, les gens du pays constituent autant de portes d’entrée sur la culture du pays hôte. Il leur apparaît important de créer des relations avec ces gens afin d’accéder à la culture et d’approfondir celle-ci. En revanche, il ressort d’après l’expérience de deux volontaires, que ces relations peuvent être facilitées si l’hôte connaît la culture du volontaire et s’il a lui-même vécu dans une culture occidentale. Pour ces deux volontaires, une telle situation fait en sorte que l’hôte est capable de comprendre ce qu’exprime le volontaire. À défaut de rencontrer spontanément une personne du pays d’accueil qui ait déjà vécu en Occident, il peut alors être pertinent pour l’organisation de proposer des mentors qui aient ce profil.

Les rencontres entre volontaires et celles avec des gens du pays hôte sont souvent spontanées et les volontaires semblent apprécier un tel fonctionnement. Pour certains, formaliser de telles rencontres aurait comme conséquence de modifier les contacts. À titre exploratoire, l’organisation devrait non pas chercher à mettre en place de telles rencontres mais plutôt à créer un esprit d’équipe entre les volontaires. Il pourrait être pertinent également de mettre à la disposition des volontaires des gens du pays hôte avec qui ils pourraient échanger mais sans que ce soit dans un contexte formel.

Pour conclure l’analyse des trois propositions de recherche, reprenons les principaux points qui ressortent. En premier lieu, la formation pré-départ a son importance bien qu’elle ait qu’une influence minime sur l’ajustement culturel. Par contre, des moyens évidents peuvent être pris afin d’en améliorer l’influence. Les observations tirées de cette recherche concordent avec Forster (2000) qui constate que la majorité des auteurs critique la qualité des formations

interculturelles et que celles proposées par les auteurs sont toujours plus rigoureuses que celles offertes par les entreprises. Il s’avère que les ONG ne font pas exception à la règle en n’offrant pas des formations d’une grande rigueur. En second lieu, il ressort de l’analyse de ces propositions que le soutien est d’une importance considérable pour les volontaires sur le terrain. Ceux-ci ont besoin de bénéficier de plusieurs types de soutien sur le terrain, chacun ayant son utilité. Enfin, bien que le soutien de l’organisation soit nécessaire, il apparaît que les volontaires eux-mêmes sont en mesure d’initier des actions personnelles afin de faciliter leur ajustement culturel.