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Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

5.2. LES RÉSULTATS

5.2.7. Le projet / Le partenaire local

La majorité des volontaires et responsables de volontaires (10/17) s’entendent pour dire que le mandat qui est proposé avant de partir et le projet qui les attend sur le terrain ne sont pas souvent, voire jamais, les mêmes.

(…) Comme dans tous bons projets internationaux. (…) Ce qu’on te dit en partant et ce qui t’attend sur le terrain, c’est blanc et noir. (Avec expérience, dans la

Au niveau du mandat pis quand tu arrives sur le terrain c’était deux réalités complètement différentes. C’est sûr que c’est toujours quelque chose que tout le monde remarque. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2002)

Il y avait un beau projet théorique mais t’arrives sur le terrain non, non rien de cela ! (Sans expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2000)

Moi je vous dirais que dans 99 % des cas, ce n’était pas ce que la personne attendait. (Responsable de volontaires, dans la quarantaine, de retour depuis 2002)

Les responsables de volontaires expliquent la situation en invoquant le fait qu’il peut s’écouler près d’un an ou deux entre le moment où la description de poste est effectuée et le moment où le volontaire est en place sur le terrain.

C’est vrai pour plusieurs raisons parce que des fois entre le moment où le poste est défini et le moment où le volontaire a été choisi et atterri vraiment là-bas, il peut s’écouler un an ! Même dans certains cas deux ans. Donc oui on essaie d’actualiser le poste mais parfois il y a des choses qui ont changé, le contexte a changé, ce n’est plus le même directeur qui est là. (Responsable de volontaires, dans la trentaine, de

retour depuis 2000)

C’est la réalité. Il y a plusieurs raisons à cela. (…) Parce que quand tu as la demande (…) c’est peut-être un an avant ou même un an et demi avant, avant que le coopérant ne vienne sur le terrain. Les personnes avec qui tu parles changent. (…)

Même si ça change, le processus de recrutement et de sélection a déjà commencé au

Canada alors il y a certaines choses on va dire « oui, oui, il va s’adapter » parce que tu n’as pas la possibilité de dire lui on l’avait sélectionné mais ça ne marche plus, on recommence ! Parce que ton financement comme organisme d’assistance technique ou de coopération il est quand même limité. Toi on ne te donne pas du financement pour recommencer à chaque fois. (Responsable de volontaires, dans la

quarantaine, de retour depuis 2002)

Près de cinq volontaires ajoutent à cela le fait que souvent les projets sont peu clairs et mal définis.

Souvent les mandats ne sont pas très clairs ou mal définis pis ça c’est la réalité, j’ai rarement vu un projet où t’arrives pis tout est en place, on commence le premier jour. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2005)

J’ai redéfini mon mandat d’ailleurs parce qu’il n’était pas tout à fait clair. (Sans

Une fois de plus, la majorité des volontaires et responsables de volontaires (13/17) considère qu’il est fréquent de rencontrer des difficultés en ce qui a trait au projet en tant que tel.

Il y a eu beaucoup de problèmes. (…) Ça va jamais comme on pense ! (rire) Même avec l’expérience de tous ceux que j’ai rencontré qui étaient sur le terrain, il n’y a pas un projet qui fonctionne comme c’est supposé, comme on pense. Toujours des délais, toujours des choses qui ne fonctionnent pas, de l’argent qui était prévu qui ne rentre pas, il y a tout le temps quelque chose qui fait en sorte que ça ne fonctionne pas comme on veut. Il faut vraiment être patient et persévérant parce que sinon c’est impossible. Pis il ne fait pas trop compter sur les agences. Ce n’est pas trop positif mon affaire ! (Rire) Ça ne va jamais comme on pense !! (Sans

expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 1994)

Moi je suis parti là-bas il n’y avait pas de budget, il n’y avait rien, il n’y avait même pas de projet ! (Sans expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2000)

Souvent le sentiment que les choses ne bougeaient pas assez vite. La plupart des volontaires qui étaient hyper motivés, qui arrivaient et qui voulaient faire des choses, qui c’était bien préparés, qui avaient lu plein de trucs … et là le partenaire, pour toutes sortes de raisons n’étaient pas … ça n’allait pas à la même vitesse, les fonds qu’ils s’attendaient d’avoir pour donner au volontaire les moyens de travailler ou de l’argent pour se déplacer à travers le pays s’il avait besoin de le faire dans le cadre de son travail, les fonds n’étaient pas là. (Responsable de

volontaires, dans la trentaine, de retour depuis 2000)

Le projet implique également une relation avec un ou plusieurs partenaires locaux sur le terrain. Peu de participants (5/16) se sont prononcés sur la relation avec les partenaires locaux mais il ressort tout de même que cette relation a son importance mais qu’elle n’est pas toujours facile à gérer.

Je reviens à la question de l’homologue, c’est une personne qui compte beaucoup. Moi je me suis bien entendu avec lui, je m’entendais bien avec sa famille et lui ne se gênait pas pour me dire « ça non, ici on ne fait pas ça ». Il m’a aidé beaucoup à décoder. (…) Dans le cas de d’autres personnes, des fois ça se passe très mal.

(Avec expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2002)

J’en ai qui ont eu des problèmes de partenaires. Est-ce qu’ils étaient trop rigides pour leurs partenaires ? Dans un certains sens peut-être qu’ils avaient un peu trop de rigidité. (Responsable de volontaires, dans la quarantaine, de retour depuis 1999) La pression était très forte de l’employeur mozambicain pour que le coopérant qui arrive, ça fait des mois qu’ils attendent, qu’il commence à travailler tout de suite.

5.2.8. L’accompagnateur

Deux volontaires ont effectué leur mission accompagnés de leur conjoint. La question leur donc été posée à savoir si la présence de leur conjoint a facilité ou non leur ajustement sur le terrain.

Mon conjoint m’a beaucoup aidé. (…) Alors, dans notre cas, ils se sont souciés de mon conjoint qui allait quitter son emploi, prendre sa retraite, « là-bas oui dans votre domaine il y a des possibilités ». Mais ils n’ont pas donné évidemment de mandat à mon conjoint qui là était en vacances là. Alors il s’est lui-même donné un mandat à un moment donné. (Sans expérience, dans la cinquantaine, de retour

depuis 2005)

De ces propos, il ressort que le conjoint peut jouer un rôle important dans l’ajustement du volontaire mais que des conditions doivent être remplies afin de favoriser la réussite de cette expérience en couple. D’ailleurs, les trois responsables de volontaires se sont prononcés là- dessus :

Quand c’était possible, on essayait une fois rendu sur place des fois de trouver un contrat pour le conjoint. Ça aussi ça facilite l’intégration ! Quand les deux peuvent travailler, s’impliquer dans quelque chose de concret. (…) J’ai vu un ou deux cas où pour le conjoint ça se passait très mal donc la volontaire a abandonné à cause de cela. Mais je pense que le fait de partir à deux oui si la relation va bien. C’est un plus parce que ça permet de se donner un support mutuel. Mais comme je le mentionnais plus tôt, je pense que c’est important que le conjoint ne soit pas juste à la remorque de mais qu’il ait vraiment envie de partir lui aussi. Et qu’idéalement il trouve son projet sur le terrain même si ce n’est pas avec la même ONG, même si c’est du bénévolat mais qu’il ait vraiment son truc à lui et pas juste vivre ce que son conjoint fait. (Responsable de volontaires, dans la

trentaine, de retour depuis 2000)

Je dirais qu’il faut que les deux soient motivés pour aller sur le terrain. Ça c’est très très important que les deux veillent le faire. Parce que s’il y en a un qui le fait pour plaire à l’autre, il y a de fortes chances que ça ne fonctionne pas très bien. Alors un, il fallait que les deux aient un emploi avant de partir. Il n’était pas question d’avoir quelqu’un pis l’autre sans emploi. Il fallait que les deux aient un emploi. Ça c’était la condition. (…) Tu ne peux jamais garantir que ça fonctionne très très bien mais le fait que les deux aient quelque chose ça s’est essentiel.

(Responsable de volontaires, dans la quarantaine, de retour depuis 2002)

Je pense que ça peut faciliter les choses parce que ça fait comme un ancrage je pense. (Responsable de volontaires, dans la quarantaine, de retour depuis 1999)

Il semble donc qu’il faut retenir de ces commentaires que l’expatriation en couple peut constituer une riche expérience à condition que des critères de succès (motivation du conjoint, projet sur le terrain pour le conjoint, etc.) soient respectés.