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Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

4.4. LES DIFFICULTÉS MÉTHODOLOGIQUES

Il avait été décidé en début de recherche de procéder à une classification des participants en deux groupes distincts, soit ceux qui se sont expatriés pour une période d’un an et ceux qui sont partis pour une période de deux ans. Par la suite, ces deux groupes devaient être scindés en 2 sous- groupes selon que les volontaires avaient complété ou non leur contrat. Ces regroupements semblaient utiles puisqu’ils permettaient de faire la distinction entre deux périodes d’expatriation différentes et d’isoler les participants en fonction de l’indicateur de succès qu’est le contrat terminé. De plus, ces regroupements rendaient possible une comparaison entre les groupes. Toutefois, en raison de difficultés méthodologiques dont il est question ci-après, il a été impossible d’effectuer ces regroupements.

Une première difficulté tient au fait qu’il est difficile de trouver des volontaires revenus prématurément. Des relances ont été effectuées auprès des ONG afin de trouver des participants présentant cette caractéristique. Aussi, les volontaires rencontrés lors des entrevues ont également été mis à profit pour en trouver d’autres qui sont revenus avant terme. Des hypothèses peuvent dès lors être avancées quant à cette difficulté d’avoir accès à des volontaires de retour avant la fin de leur contrat.

D’abord, il semble que dans le milieu du volontariat, le maintien des contacts entre volontaires revenus de leur mission ne soit pas chose courante. Chacun des volontaires rencontrés connaissait quelqu’un qui était revenu prématurément mais aucun n’avait encore de contact avec lui. Même les contacts avec les volontaires revenus à terme ne sont pas chose courante. Comme tous les volontaires ne partent pas en mission et ne reviennent pas au pays en même temps, les contacts entre volontaires sont difficiles à maintenir. Lorsque les volontaires reviennent au pays, les contacts sont plus ou moins coupés avec les volontaires mais aussi avec leur ONG d’origine. À ce propos, plusieurs des volontaires qui ont été rencontré soulignent la nécessité de bénéficier d’une session de débriefing au retour et leur besoin de reconnaissance de la part de l’ONG; ce qui est rarement fait. Une ONG a même fait savoir à la chercheuse qu’elle ne possédait pas de base de données des volontaires de retour.

Une autre raison qui peut expliquer la difficulté de trouver des volontaires de retour avant terme est l’idée qu’un retour avant terme est vécu comme un échec. Il semble en effet que ces

volontaires ne soient pas nécessairement prêts à échanger sur ce qu’ils peuvent percevoir comme un échec. D’ailleurs, la chercheuse a été témoin de cette appréhension à vouloir parler de cet échec. Un volontaire qui lui a été référé comme étant revenu pour des raisons de difficulté avec le partenaire local n’a pas voulu participer en prétextant qu’il était revenu pour des raisons de santé.

La difficulté de trouver des volontaires, tous statuts confondus, peut également être liée au fait que la chercheuse n’est pas affiliée à une des ONG. Cette recherche n’est pas une commande d’une ONG. Peut-être aurait-il été plus facile si cela avait été le cas ? Mentionnons notamment que l’accès aux listes de volontaires et la collaboration de ces ONG n’a pas toujours été facile à obtenir. À l’opposé, cette indépendance face aux ONG a joué un rôle positif puisque les volontaires se sentaient libres de s’exprimer sur le sujet sans crainte de pouvoir être reconnue par une ONG; encore que le caractère confidentiel ait été respecté et annoncé aux participants. Bien que ceux-ci aient été satisfaits d’apprendre l’autonomie de la chercheuse, plusieurs ont exprimé le souhait que les résultats de cette recherche puissent être présentés aux ONG.

La confidentialité des listes de volontaires a ajouté à la difficulté méthodologique de cette recherche. Compte tenu de cet état de fait, il a été impossible de contacter directement les volontaires. Aussi, malgré des demandes répétées auprès des représentants des ONG, il est probable qu’un bassin sûrement assez grand de volontaires ait été inaccessible faute d’intérêt de la part des ONG. D’ailleurs, une seule ONG a manifesté clairement son intérêt pour les résultats de cette recherche.

Compte tenu de la difficulté d’approcher les volontaires pour cette étude et du nombre de personnes ayant effectivement répondu à l’invitation, il a été plutôt difficile de respecter les critères d’inclusion de l’échantillon. Il est important de noter que malgré tout, la saturation théorique est atteinte et les seize entrevues effectuées ont permis la compréhension du sujet d’étude. Le critère d’inclusion de l’échantillon le plus respecté est celui de la région d’affectation. Comme souligné plus haut, l’ensemble des participants relatent l’expérience de volontariat qu’ils ont vécu dans un pays de l’Afrique noire francophone, sauf un volontaire qui relate son expérience dans un pays de l’Afrique noire lusophone. Bien que ce volontaire diffère de par sa région d’affectation, il semblait toutefois important de le rencontrer compte tenu de sa longue expérience dans le domaine du volontariat, surtout comme chargé des volontaires. Dans

certains cas, lorsque les volontaires avaient plusieurs expériences de volontariat, celles-ci étaient souvent naturellement relatées et comparées par les volontaires eux-mêmes. Ces comparaisons par les volontaires eux-mêmes ont ajouté à l’analyse de leur expérience et poussé plus loin leur réflexion.

L’ensemble des volontaires proviennent des quatre ONG sélectionnées dans le cadre de cette étude sauf un volontaire qui provient d’une autre ONG mais compte tenu de son accès facile, il a été rencontré. Il faut souligner que ce volontaire diffère également en ce qui a trait à la durée de son séjour – 4 mois. Ces particularités pourront être mises de l’avant lors de la discussion des résultats s’il y a lieu.

Il est intéressant de mentionner que trois des participants rencontrés peuvent apporter un éclairage différent sur le thème de recherche compte tenu de leur expérience en tant qu’agent de liaison, chargé de volontaires ou délégué national. L’occupation d’un ces postes signifie que ces participants ont vu et ont pu observer de nombreux volontaires sur le terrain apportant par le fait même un point de vue de plus à, dans certains cas, leur propre expérience de volontaire. Bien que ces trois personnes n’aient pas tout à fait le même profil que les autres, ils semblent être d’une grande importance pour cette étude. La rencontre de ces trois responsables de volontaires permet de remédier quelque peu à l’absence d’entretien avec des volontaires de retour avant terme. L’ajout de questions au guide d’entrevue, spécifiques à l’expérience des volontaires de retour avant terme, offre la possibilité pour la chercheuse d’améliorer sa compréhension de l’objet d’étude. D’ailleurs, il faut rappeler que cette étude est exploratoire et que l’utilisation de divers profils de volontaires peut apporter un éclairage plus large sur la problématique. Enfin, il est à noter que ces trois participants ont approché la chercheuse par l’entremise de contacts les ayant informé du sujet d’étude. En plus de cet éclairage particulier sur le sujet d’étude, la chercheuse a elle-même approché un professionnel du développement international afin de bénéficier d’un regard professionnel et d’un regard qui soit quelque peu détaché du milieu du volontariat. Cette vision exclusive de la coopération est surtout utilisée afin de clarifier ou de préciser certains points de la discussion.

À la suite des rencontres avec les volontaires et responsables de volontaires, il est apparu à la chercheuse que la rencontre avec un professionnel œuvrant dans le développement international pourrait apporter un éclairage particulier au sujet d’étude et surtout à son contexte. Une rencontre

a donc été initiée entre la chercheuse et un agent du Congrès du Travail du Canada (CTC) qui s’occupe de l’Afrique. Cette rencontre a surtout permis de comprendre le contexte au sein duquel les ONG travaillent et les particularités qui y sont associées, contexte qui influence indirectement le travail des volontaires.

Il faut ajouter que les participants qui ont contacté la chercheuse étaient animés d’un grand intérêt non seulement pour le volontariat mais aussi pour cette étude. Il semble clair à la chercheuse que ces participants ont pris un réel plaisir à échanger sur ce qu’ils ont vécu et que, pour une grande majorité d’entre eux, il est nécessaire de se questionner sur le volontariat et tout ce qu’il implique.

4.5. L’ÉTHIQUE

L’éthique est consciencieusement respectée par divers moyens. Un formulaire de consentement a été présenté à chacun des volontaires afin qu’il puisse donner son accord et comprendre ce qu’impliquait sa participation à ce projet de recherche. En aucun moment les volontaires sont identifiés ni même les organisations d’envoi, cela afin de préserver leur anonymat. Les enregistrements sont conservés en lieu sûr et identifiés à l’aide de numéros. Ces enregistrements seront détruits dès que le mémoire aura été déposé et accepté. Les volontaires peuvent se retirer de ce projet de recherche à tout moment selon leur désir. Les résultats de cette recherche sont accessibles à toutes les ONG et à tous les participants qui en feront la demande.