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Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

5.2. LES RÉSULTATS

5.2.1. La formation pré-départ

5.2.1.3. Les participants

L’ensemble des formations pré-départ regroupent plusieurs volontaires en partance pour divers pays et, dans bien des cas, pour divers continents. Il semble que les avis soient partagés en ce qui a trait aux bénéfices à retirer de cette caractéristique de la formation pré-départ. Un volontaire ne semble pas convaincu de l’apport positif :

Il y en a qui partaient pour le Viêt-Nam, Guinée, Burkina, Maroc et pour moi c’était vraiment comme différent. (Avec expérience, dans la quarantaine, de retour

depuis 2004)

À l’opposé, un autre volontaire semble avoir apprécié l’hétérogénéité du groupe apprenant :

Ce qui était bien aussi dans cette formation c’est qu’il y avait des gens de (l’ONG c.) mais il y avait aussi des gens qui venaient de d’autres organismes et il y en avait qui partaient sur l’Amérique du Sud, il y en a qui partaient sur l’Afrique. Je pense qu’il y en avait même une qui partait en Asie. Il y avait vraiment des gens de tous les âges aussi donc c’était des groupes mixtes, il y en avait qui partaient en couple, d’autres partaient seuls. (Sans expérience, dans la cinquantaine, de retour depuis

2005)

Un seul volontaire a bénéficié d’une formation pré-départ individuelle compte tenu qu’il était déjà à l’emploi de son ONG au Canada et qu’il avait déjà lui-même formé des volontaires en partance; c’est donc un cas particulier.

Aussi, il s’avère que les participants qui assistent à la formation proviennent de domaines professionnels variés et ont, par le fait même, des missions toutes aussi variées à accomplir sur le terrain.

Avec (l’ONG b.) donc c’était des départs pour des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine. Des mandats en agronomie, engineering, ressources humaines et tout tout tout. Alors c’était hétérogène. (Sans expérience, dans la cinquantaine, de

retour depuis 2005)

De plus, les participants sont composés de volontaires qui en sont à leur première expérience et de volontaires ayant déjà une ou des expériences de volontariat. La formation pré-départ est, dans la grande majorité des cas, obligatoire pour tous les volontaires. Le volontaire, avec plusieurs années d’expérience, qui s’est prononcé sur la pertinence de refaire la formation pré- départ avant chaque nouvelle mission semble apprécier le contenu spécifique au pays de la mission mais note toutefois la redondance de certains thèmes plus généraux qui sont abordés :

Maintenant, on est toujours content avant de partir d’entendre parler du pays où on s’en va je pense peu importe que tu ais voyagé. Chaque nouveaux pays à des nouvelles réalités pis pour ça c’était apprécié. (…) Il y a certaines parties que tu trouves moins pertinentes pour toi pis c’est normal, t’en prends pis t’en laisses. Je dirais que la troisième fois que j’ai fait la formation, il y a certaines sections que j’aurais fait autres choses. Il y a ben des préparatifs à faire pis bon ok je sais que je vais rencontrer des gens qui ont une autre perception que moi dans la vie, on peux- tu … Cela devient redondant rapidement. C’est comme un peu classique aussi ce qu’on nous présente. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2005)

Un volontaire, sans expérience, a l’impression qu’effectivement la formation pré-départ n’est pas d’une grande importance pour des gens qui ont de l’expérience sur le terrain puisqu’elle aborde un contenu non spécifique au pays de la mission.

Ils lui refont faire la semaine de formation, s’il n’y a pas plus de contenu que celle qu’on avait c’est complètement inutile qu’elle elle aille faire une semaine de formation, elle a déjà fait deux ans là-bas ! (…) Donc c’est une perte de temps quant à moi s’il n’y a pas vraiment du contenu spécifique sur le pays … ils vont l’obliger à aller. (Sans expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2000)

Il semble que pour cinq volontaires, le fait que d’anciens volontaires participent à la formation, comme invités ou comme participants pour une nouvelle mission, constitue un apport important et très intéressant :

Mais je me rappelle que la partie la plus intéressante c’était les anciens coopérants qui étaient revenus, qui étaient allés au BF, moi j’avais trouvé que c’était intéressant parce, je vais être très honnête avec toi, les gens de bureau qui sont à Montréal qui n’ont jamais été en coopération, qui nous sélectionnent, des fois j’ai un peu de difficulté. Je ne veux pas être prétentieux mais je trouve cela un peu très très loin de la réalité pas parce qu’ils sont méchants. Quand on les avait dans les formations, j’avais toujours un peu « ouais, tu n’y a pas été ». Ce que j’avais aimé c’est les témoignages de coopérants qu’ils ont fait venir et on pouvait poser des questions, ça j’aimais cela beaucoup. Ça c’était intéressant j’ai trouvé. Ils avaient une vision vraiment de « qu’est-ce qui va t’arriver ». Ça c’était intéressant parce c’était pour moi du concret. (Avec expérience, dans la quarantaine, de retour depuis

2004)

Regarde, la semaine de formation je l’avais trouvée intéressante parce que t’avais du monde qui était déjà parti pis que là on pouvait parler avec ce monde là pis qui nous expliquait pis qui nous disait « non, regarde y faut y aller de même ». Ça (soutenu), ç’avait été intéressant ! C’était plus l’expérience des autres qui étaient déjà partis qui avait été intéressante. (Sans expérience, dans la trentaine, de retour

depuis 2000)

Enfin, peu de volontaires ont informé la chercheuse sur l’ONG de provenance des participants à la formation. Un volontaire a remarqué que les participants provenaient tous de la même ONG

tandis qu’un autre a remarqué, pour sa part, que les participants provenaient de diverses ONG. Ce dernier a également fait remarquer la pertinence d’associer plusieurs volontaires d’ONG différentes au sein d’une même formation afin de permettre une certaine ouverture sur ce que font les autres ONG.

La mixité des groupes, des gens qui partaient pour différentes ONG faisait que tu n’étais pas juste teinté par ton ONG et ce qu’elle pense, il y avait une ouverture aussi. Ça c’est vraiment intéressant et je pense que les ONG auraient avantage à pas juste faire maison mais être capable aussi d’offrir cette vision plus large aux coopérants qui partent. (Sans expérience, dans la quarantaine, de retour depuis

2005)

5.2.1.4. Le contenu

En ce qui concerne le contenu abordé lors de cette formation, l’ensemble des volontaires affirment avoir reçu un contenu d’ordre général, c'est-à-dire un contenu pouvant être transposé à de nombreuses situations interculturelles. Ce constat est en concordance avec le type de participants qui se retrouvent dans les formations pré-départ; personnes provenant d’horizons divers, en partance pour divers endroits dans le monde et affectés à diverses missions. Ce contenu comprend bien souvent les thèmes de la santé et du choc culturel.

C’était une formation générale qui était donnée à tout le monde. Ce n’était pas une formation qui était spécifiquement adaptée pour l’Afrique. (…) C’était une formation générale où on nous informait, on nous donnait les précautions à prendre, les précautions sanitaires, les précautions pour la santé, les accidents, enfin comment se comporter, comment éviter de se retrouver dans des situations difficiles. (Sans expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 1994)

On traitait d’adaptation interculturelle, de choc culturel, de courbe de … comment ils appellent ça … où tu as une évolution dans ton cycle d’adaptation. On avait des modules, si je me souviens bien sur les droits humains, l’égalité entre les sexes, la santé, les comportements, l’éthique. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour

depuis 2005)

Seuls trois volontaires affirment avoir bénéficié d’un contenu plus spécifique portant alors sur la culture du continent ou du pays d’accueil.

Il y avait des rencontres avec des conférenciers qui parlaient de l’Afrique, de la culture africaine, du mode de vie. (Sans expérience, dans la quarantaine, de retour

La formation que j’ai suivi, j’ai eu un peu de formation sur le Burkina, oui ça c’est vrai. Alors plus par rapport au BF, à la culture. (Avec expérience, dans la trentaine,

de retour depuis 2000)

Enfin, moins de la moitié des volontaires rencontrés ont profité d’une formation axée sur leur projet en tant que tel ou sur l’ONG et ses philosophies ou façons de travailler.

On a eu aussi des formations avec notre organisation ici, notre ONG canadienne qui eux parlaient plus du projet. (Sans expérience, dans la vingtaine, de retour

depuis 2004)

[La formation que j’ai suivi, j’ai eu un peu de formation sur le Burkina, oui ça c’est vrai. Alors plus par rapport au BF, à la culture et] aussi par rapport au rôle que j’aurais à jouer en tant qu’agent de liaison donc tous les aspects plus administratifs, organisationnels. (Responsable de volontaires, dans la trentaine, de retour depuis

2000)

Il fallait comprendre, [l’ONG b.] a des politiques, c’est vrai, ses grandes philosophies, ses paradigmes, ses politiques, ses objectifs. Il fallait bien comprendre aussi que tout le long des deux ans de coopération on allait travailler avec la gestion par objectifs où le GAR (gestion axée sur les résultats). (Sans expérience,

dans la cinquantaine, de retour depuis 2005)