• Aucun résultat trouvé

Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

4.3. LES PARTICIPANTS

Les participants désignés pour cette recherche oeuvrent au sein d’ONG québécoises de développement. Le choix de ces ONG est basé sur le site Internet de l’Association Québécoise des Organismes de Coopération Internationale (AQOCI). Ce site répertorie les 53 ONG québécoises qui font partie de cette association. De ces 53 associations, 27 font appel à des volontaires pour des missions à l’étranger. Les ONG qui portent leurs actions principalement sur des projets de développement ont été privilégiées au détriment de celles qui font de l’humanitaire ou de l’environnement leur cheval de bataille. Ce choix est motivé par le fait que ce type d’ONG envoie davantage de volontaires.

Afin de limiter l’influence que pourrait avoir la distance culturelle sur les résultats attendus, seules les ONG qui ont des activités sur le continent africain ont été approchées. Dans le cas de ce travail de recherche, ce sont plus précisément les volontaires envoyés en Afrique noire francophone qui ont été privilégiés. Ce choix est motivé par le fait que de nombreuses ONG québécoises de développement envoient des volontaires dans cette région du monde et que ce continent est représenté par une grande distance culturelle et nécessite donc un important ajustement culturel. Bien qu’il puisse exister des différences entre les pays d’Afrique noire francophone, il est difficile d’arrêter l’échantillon sur un seul pays en raison du risque de ne pas avoir assez de volontaires à contacter.

En plus de l’observation des critères établis précédemment, les ONG envoyant le plus grand nombre de volontaires et ayant la plus grande expérience dans le domaine ont été retenues :

v CECI (Centre canadien d’étude et de coopération internationale) (aujourd’hui sous le nouveau programme conjoint – avec l’EUMC - des volontaires UNITERRA) ; v OXFAM (section Québec) ;

v SUCO (Solidarité-Union-Coopération); v CUSO (section Québec).

Ces ONG sont répertoriées en Annexe 1 de ce travail avec de l’information sur leur historique et leur mission.

Pour des raisons pratiques et financières, les volontaires qui ont participé à cette recherche sont de retour au Canada. Idéalement, ces volontaires sont de retour au pays depuis au moins trois mois, afin de leur laisser le temps d’absorber leur retour et de bénéficier d’un temps de réflexion. De même, ces volontaires doivent être de retour au pays depuis au maximum trois ans, afin de permettre un retour sur des souvenirs pas trop lointains. L’observation de ces facteurs doit permettre une meilleure fidélité et une meilleure validité des données issues du groupe de participants à l’étude.

Les volontaires approchés ont effectué des missions variant entre un et deux ans puisque, comme le souligne Hannigan (1990), un séjour d’une durée de trois mois constitue un laps de temps trop court puisque l’ajustement culturel débute alors seulement. Le volontaire est alors dans la phase de lune de miel durant laquelle il perçoit tout comme étant nouveau, beau et intéressant (Raynaud, 1998). De plus, les volontaires qui s’expatrient pour une période de six mois sont pour leur part des jeunes stagiaires faisant une première expérience de l’interculturel; il s’avère donc que cette population peut différer de façon assez importante des volontaires qui sont engagés pour une période d’un ou deux ans, d’où la mise à l’écart de ce type de volontaires. Les volontaires qui partent pour un ou deux ans sont engagés non seulement pour leur envie de participer au développement mais surtout, et de plus en plus, pour leurs compétences et expérience technique ou managériale.

À la suite d’une première approche avec les ONG, il semblait que la majorité des volontaires participant à des projets de développement était des femmes. Cela est intéressant dans le sens où la majorité des études sur l’expatriation ayant comme échantillon des cadres, les participants à ces études sont généralement des hommes. Dans la plupart des enquêtes sur l’expatriation, les femmes constituent un pourcentage minoritaire des répondants (Cerdin et Peretti, 2000). Bien que l’intérêt de la présente recherche ne soit pas l’influence du sexe sur l’ajustement culturel ou sur tout autre facteur influençant l’expatriation, la discussion pourra éventuellement faire ressortir cette particularité de notre échantillon en offrant un éclairage autre sur les résultats ou fournir des pistes de recherche. À la lecture de l’échantillon, il ressort que les trois quarts des participants sont effectivement des femmes. Il est important de signaler que ce sont les participants eux-mêmes qui ont approché la chercheuse et non l’inverse. La question peut donc être posée de savoir si ce pourcentage plus élevé est dû au fait qu’elles sont plus enclines à parler

de leur expérience ou qu’elles sont plus nombreuses dans le domaine. Il est difficile de répondre à cette question puisqu’il n’existe pas de base de données au sein des ONG.

Pour ce travail de recherche, le nombre de participants a été déterminé par le critère de saturation. Ce critère signifie que l’ajout de nouvelles données ou de nouvelles unités d’observations ne contribue pas à augmenter la compréhension de l’objet d’étude (Thiétart, 2003). L’auteure Morse (1995), cité par Charmaz (2005), définit la saturation comme étant une adéquation entre les données, opérationnalisée par une collecte de données qui s’arrête lorsqu’aucune nouvelle information n’est obtenue. Il n’est donc avancé aucun chiffre précis quant à l’échantillon; la grandeur de celui-ci étant déterminée au fur et à mesure de l’avancement de la recherche, selon la saturation des données. Par contre, il peut être avancé un seuil minimal se situant entre 15 et 30 entretiens. Soulignons que la « saturation théorique vise à accroître la validité interne de l’instrument de mesure » (Thiétart, 2003, p. 217).

L’approche des participants a été principalement effectuée par l’entremise de leur ONG respective. La chercheuse a d’abord établi un premier contact avec chacune des ONG par l’entremise d’Internet : ce contact prenait la forme d’un courriel dans lequel le projet était brièvement expliqué de même que la nature de la collaboration qui leur était demandée. Lorsque cela s’est avéré nécessaire, c'est-à-dire lorsque des ONG n’ont pas répondu au message qui leur avait été envoyé, des contacts téléphoniques ont été réalisés. L’ensemble des ONG contactées ont répondu que la liste des volontaires est confidentielle et pour contrer cet accès limité aux volontaires, un message Internet a été rédigé que chacune des ONG à transmis à ses volontaires. Ce message expliquait brièvement le thème de la recherche et invitait les volontaires de retour à y participer; il soulignait de plus le caractère confidentiel et consenti de la participation. Par la suite, les individus intéressés à participer au projet de mémoire ont pris contact avec la chercheuse. Dans la grande majorité des cas, les contacts précédents l’entrevue ont été réalisés par courriel. Ensuite, un rendez-vous a été fixé entre la chercheuse et le participant. Dans la majorité des cas, les entrevues ont été effectuées dans les locaux de l’Université du Québec à Montréal.