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Facteurs organisationnels

D’AJUSTEMENT CULTUREL :

5.2. LES RÉSULTATS

5.2.2. Le suivi sur le terrain

5.2.3.7. L’influence de l’expérience préalable

La grande majorité des participants à l’étude (10/13) pense que l’expérience sur le terrain constitue la meilleure formation. Même les volontaires sans expérience de volontariat considèrent important d’avoir déjà vécu un choc culturel, aussi minime soit-il, donnant ainsi une certaine vision de ce que peut-être une expérience à long terme à l’étranger.

Mais je pense qu’il y a des choses qu’on doit vivre pour les comprendre. On a beau se faire dire des choses par le meilleur formateur ou la meilleure formatrice mais je pense que quelqu’un qui n’est jamais allé sur le terrain, il y a des choses qu’on ne peut pas saisir. (Responsable de volontaires, dans la trentaine, de retour depuis

2000)

Il faut le vivre ! Parce que même si on fait des simulations, des cas pis des cas pis des cas, des 8-9 heures de temps, ce n’est pas suffisant. Il faut le vivre et si on n’a

jamais voyagé avant, si on n’est jamais allé dans d’autres cultures et je ne dis pas

dans un Resort Holiday In en République, ce n’est pas ça voyager. On ne le comprendra pas. (Sans expérience, dans la cinquantaine, de retour depuis 2005)

Aussi, la majorité des volontaires avec expérience considère que leur expérience antérieure a facilité leur ajustement et qu’en réalité cette expérience les a formés davantage que n’a pu le faire la formation pré-départ.

C’est sûr que ça fait partie de la formation interculturelle de ce voyage, la formation c’est des cours mais l’expérience sur le terrain. J’étais arrivé déjà pas mal fonctionnelle. (…) Mais ma formation c’est vraiment le CFCI et sur le terrain. C’est à force d’être sur le terrain. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour

depuis 2002)

Pour moi ma vrai expérience c’était la Bolivie, c’était l’Amérique du Sud. C’est tout là en fait que j’ai été formé et que je savais exactement ce qui m’attendait en Afrique au niveau émotionnel, tout ce qui est comportement, psychologie. (Avec expérience,

dans la trentaine, de retour depuis 2005)

Un responsable de volontaires met en garde contre la tendance à vouloir faire des comparaisons entre l’expérience préalable et l’expérience actuelle, ce qui peut occasionner des déceptions ou même des difficultés.

Pour l’avoir vu non pas avec des Canadiens mais avec d’autres nationalités, d’autres coopérants de d’autres nationalités, c’est que tu fais des comparaisons. Ça peut être bon mais ça peut aussi être un handicap si ta tendance, si tes références sont toujours cet autre pays où tu as travaillé. (Responsable de volontaires, dans la

quarantaine, de retour depuis 2002)

Enfin, deux volontaires avec de l’expérience comme voyageurs affirment tout de même que l’expérience préalable a ses limites et qu’elle ne peut préparer à tout; il reste donc une part d’inconnu.

C’est bien beau que je sois déjà allée mais de vouloir améliorer un procédé, le contrôle de la qualité, tu ne sais pas ce que ces gens ont déjà vécu avant comme expérience, il y a tout le background aussi. (Sans expérience, dans la vingtaine, a

suivi la formation en 2004 mais n’est pas partie)

Il me semble qu’il y avait quand même (malgré une expérience de tourisme en

Afrique) encore un peu d’inquiétude et d’inconnu mais c’était quand même un

stress positif, si je me souviens bien. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour

depuis 2005)

5.2.4. La motivation

Plus de la moitié des volontaires, tous types confondus, affirme avoir été depuis longtemps attirée par l’interculturel, par les contacts avec des gens d’autres cultures. Pour plusieurs d’entre eux, c’est de l’influence familiale qu’est venu cet intérêt pour l’interculturel.

C’était plus une question d’influence familiale parce que dans ma famille il y a beaucoup de monde qui ont travaillé à l’étranger. (…) Ça toujours été une attirance pour l’étranger. (Avec expérience, dans la trentaine, de retour depuis 2002)

Dans ma famille j’ai plusieurs personnes dont mes tantes qui ont travaillées en Afrique. Donc l’Afrique a toujours été présente chez nous à travers ce qui était ramené, à travers des conversations, à travers les visites aussi. (Sans expérience,

dans la quarantaine, de retour depuis 2005)

Depuis que je suis jeune en fait, à cause de mes parents. On a reçu des Maliens, des femmes de l’Inde. Donc c’est là déjà que j’avais vécu un peu les différences culturelles, discuter avec eux autres c’était super intéressant. Déjà ça aiguisé mon intérêt par rapport aux relations interculturelles. (Sans expérience, dans la

Cette influence familiale peut avoir donné le goût et motivé ces volontaires à faire de même mais peut possiblement aussi avoir influencé le sentiment d’être prêt de ces volontaires puisque ceux- ci avaient au préalable une idée de l’expérience qu’ils pourraient vivre.

La lecture des résultats montre que les volontaires sans expérience sont davantage à la recherche d’une expérience culturelle que ne le sont les volontaires avec expérience.

De voir d’autres pays, le voyage aussi était vraiment un facteur bien important. (…) Le dépaysement, rencontrer du nouveau monde, nouvelle culture, c’était pas mal la raison pour laquelle je voulais participer à un projet. (Sans expérience, dans la

vingtaine, de retour depuis 2004)

Pour une minorité des participants, leur motivation s’inscrit dans un mouvement de solidarité et un désir d’aider :

Tu fais cela pour l’expérience mais aussi ça s’inscrit dans une espèce de mouvement d’aide, de développement. (Avec expérience, dans la vingtaine, de retour depuis

2004)

Moi personnellement c’était pour les aider. (Avec expérience, dans la quarantaine,

de retour depuis 2004)

Pour une autre minorité (5/13), cette motivation s’inscrit plutôt dans la recherche d’une expérience professionnelle.

Je voulais une expérience de travail à l’étranger. Donc en ayant une expérience à l’international c’est toujours bien aussi de pouvoir le mettre sur ton curriculum vitae. (Sans expérience, dans la vingtaine, de retour depuis 2004)

J’allais là pour une expérience professionnelle. (Sans expérience, dans la

trentaine, de retour depuis 2000)

Et pour d’autres encore (4/13), c’est le défi et l’aventure qui les a attirés.

C’est une aventure, on peut le dire que c’est une aventure, tu as beau être jeune, moi j’étais un peu plus vieux mais ça ne change rien la folie est là ou l’idéal.

(Avec expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 2004)

Je me souviens de m’être dit ça va être dur mais ce n’est pas grave je voulais y aller pareil. J’avais besoin de ce défi là aussi. (Avec expérience, dans la trentaine,

de retour depuis 2001)

Pour deux des volontaires rencontrés, c’est la concrétisation d’un rêve, celui de découvrir l’Afrique.

Pis aussi je m’intéressais beaucoup à l’Afrique, c’était un des rêves de ma vie d’aller travailler en Afrique. (Sans expérience, dans la quarantaine, de retour

depuis 1994)

Pour la moitié des volontaires, leur mission de volontariat s’est inscrite dans un contexte qui se prêtait bien à ce genre d’expérience et qui tombait à point.

C’était une belle occasion de partir pour aller faire de la coopération, de l’aventure. Moi c’était une question que mes filles étaient grandes et c’était le temps de partir et j’avais la santé pour, la formation pour et j’avais le désir. (Avec

expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 2004)

Je me suis dit c’est maintenant ou jamais donc j’y vais. On verra ce qui va se passer après. Je suis partie sans regard en arrière en fait. Les gens trouvaient que j’étais un peu folle de partir comme cela mais en même temps j’arrivais à un moment de ma vie où je n’avais pas de conjoint, je n’avais rien qui me retenait en tant que tel.

(Sans expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 2005)

Cela a été des concours de circonstances. Ma conjointe est décédée. Je vivais une vie tout à fait autre, très rangée, je m’enlignais sur la voie de garage si on veut. J’avais un très bon emploi, très stable etc. Donc j’ai tout laissé tomber et je suis allé m’engager comme volontaire avec [l’ONG c] et je suis parti pour l’Afrique à ce moment là. (Sans expérience, dans la quarantaine, de retour depuis 1994)

Dans le cas d’un volontaire qui n’est jamais parti, le contexte a également pris une grande importance en l’empêchant de partir :

Mais je ne suis jamais parti parce qu’il a fallu que j’arrête le projet, ils m’avaient engagé et tout, j’ai fait la formation pré-départ puis il a fallu que j’arrête à cause de ma job, ils ne pouvaient pas me dédommager pour l’appartement pis moi je voulais garder ma job pareil. C’était trop de concessions en fait, je ne voulais pas prendre le risque. (Sans expérience, dans la vingtaine, a suivi la formation en 2004 mais

n’est pas partie)