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PLUSIEURS RAIDS AUX CONFINS GONDO - GOURMA LE GUIDE TARGUI CUL DE JATTE

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 191-198)

Le 6 janvier 1957, je commence une longue tournée vers l'est afin d'étudier les confins du Gondo, du Gourma et du môle granitique d'Ouahigouya, ceci en compagnie de Jean Ducellier, mon collègue de Haute Volta, chargé de l'étude de ce massif. Après être passé au sondage de Yale puis visité quelques puits dont celui de Gangafani, en cours de fonçage par l'entreprise Vidal, je rejoins en deux jours Djibo, lieu de rendez-vous avec Ducellier.

Ensemble nous allons travailler dans une région ardue où les regs caillouteux latéritiques succèdent au sable, avec, en dehors des champs qui entourent de rares villages, une végétation parfois très dense, sorte de taillis serré autour de quelques grands arbres.

Ainsi, au sud de Kobou, avec le seul power wagon car nous revenons le soir au point de départ, entreprenons-nous l'exploration d'une forêt où nous glissons de clairière en clairière pour atteindre un village abandonné, Carraol Matchoup, notre objectif. Au retour, au bout de quelques heures, j'ai l'impression de tourner en rond et quand je pousse mon guide - un homme de la région - dans ses retranchements je m'aperçois qu'il a, au figuré, littéralement perdu la boussole. Le soir tombe, il est complètement paniqué et je ne puis plus rien en tirer, aussi je me dirige droit vers le nord en espérant recouper la petite piste est-ouest qui mène à Kobou. II fait maintenant nuit noire et je me guide à travers les branches sur la Polaire, bien visible car heureusement la nuit est sans lune et les étoiles bien brillantes. Rapidement les obstacles se multiplient ; en effet, à la lumière des phares, ma visibilité est limitée et je ne peux distinguer les possibilités de passage. J'ai l'impression d'avoir un mur devant moi aussi je me décide à me servir de mon engin comme d'un tank et, farouchement, je me fraye un

passage en écrasant les petits arbres. Enfin, vers 20 h 30, nous rejoignons la piste avec une voiture dans un état lamentable, la bâche arrachée, tandis que tout ce qui est à l'extérieur du véhicule, rétroviseur, essuie-glaces etc...a disparu. En six heures nous aurons parcouru 30 kilomètres, ce qui donne une idée du combat... que, de son coin de cabine, mon collègue, toujours flegmatique, suivra sans manifestation particulière. Je serai donc assez surpris quand je m'apercevrai, dans l'exemplaire de sa thèse qu'il m'enverra quelques années plus tard, que la dédicace, sur la page de garde, rappelle cet épisode qui manifestement l'avait frappé !

Nos investigations nous emmènent vers l'est à Soum, agglomération formée de

quartiers largement disséminés, à trois kilomètres d'une mare presqu'à sec mais dont la nappe phréatique, aux dires des habitants assure les besoins en eau jusqu'à l'hivernage. Les jours suivants,nous notons aussi, sur un rayon de 10 à 20 kilomètres, l'existence de plusieurs fonds marécageux dont les nappes doivent contribuer également à l'alimentation des troupeaux.

La population, qui nous accueille gentiment, est digne et propre, tout de blanc vêtue, les hommes coiffés de la traditionnelle calotte blanche de tout bon musulman. Elle constitue une tribu pieuse, "maraboutique", qui applique de manière stricte les préceptes du prophète si j'en juge par l'assiduité avec laquelle sont suivies les cinq prières quotidiennes. Manifestement l'ordre, par la religion et le travail, règne dans cette communauté qui n'a guère de contact avec ses voisins, de toutes façons assez éloignés. Elle résulte, parait-il, d'un métissage de Peulhs et de Mossis et, de ce fait, se trouve rejetée par les deux ethnies. En tous cas ce groupement

humain me fait une excellente impression et me rappelle les Diakhankés de Diakhaba, au Sénégal oriental, qui vivent ainsi tout à fait isolés: de part et d'autre il s'agit de noyaux islamiques très respectueux des préceptes de la religion, qui, au milieu de population

généralement animistes, éprouvent ainsi le besoin d'affirmer leur originalité et sans doute leur supériorité.

Les Blancs ne viennent certainement qu'exceptionnellement ici, si j'en juge par la réaction à la fois craintive et curieuse des jeunes qui m'aperçoivent. Le soir, autour d'un feu de camp, "la glace est rompue" et je discute avec des adolescents par le truchement de mon grand Peulh Diallo, quand une jeune fille, treize ans peut-être, qui m'observe depuis quelques temps, arrive à cette conclusion inattendue :

- je sais pourquoi tu es Blanc et que tu n'es pas Noir comme nous, c'est parce que tu n'as pas de peau.

Je me fais alors un malin plaisir de lui faire toucher ma peau et de lui montrer qu'en plus j'ai des poils sur la poitrine ce qui n'existe pas chez les Noirs.

Jean Ducellier se remémore alors une autre réflexion aussi amusante qu'il a entendue en Mauritanie où il débuta sa carrière. Quelques Bidanes étaient couchés à l'ombre de son power wagon et l'un d'eux soudain, désignant, sous la voiture, l'arbre de transmission qui aboutit à la boîte de transfert, de déclarer :

- Ça, c'est un mâle

Je quitte mon collègue au nord de Djibo et rentre au bercail par un autre itinéraire qui me permet de faire une nouvelle coupe géologique sur un second puits dont le fonçage est terminé. En une quinzaine de jours, j'aurai parcouru un millier de kilomètres sur pistes le plus souvent réduites à la dimension de sentiers quand ce n'est pas le tout terrain intégral. Mes voitures qui sont sur la brèche depuis début novembre ont un besoin urgent d'une bonne révision, aussi je ne passe qu'une nuit à Douentza avant de rejoindre Mopti.

J'y ai beaucoup à faire entre les démarches administratives pour récupérer ma caisse d'avance, les contacts professionnels avec mes employeurs locaux, les Services de

l'Hydraulique et des Travaux Publics, le ravitaillement divers dont cinq fûts d'essence et des bidons d'huiles variées.

Actuellement ma femme n'est pas seule car elle a en popote sa voisine et le petit Jacques, pendant que Pagès, qui est muté à Mopti par son entreprise, procède au

déménagement de tout son matériel, tout en aménageant sa nouvelle demeure. Nous les quittons à regret car les deux épouses et les enfants s'entendaient parfaitement bien et unissaient leur solitude.

Je rentre de Mopti précédant de peu un aide géologue, René Boiton, que mon responsable dakarois, Robert Pougnet, m'a fait adjoindre afin que je puisse faire face à mes multiples activités. Madame Pagès est donc remplacée par Madame Boiton, la femme de mon adjoint, que nous hébergeons pendant une huitaine avant d'obtenir provisoirement, après avoir vaincu les réticences de l'administrateur, une grande pièce au campement, avec douchière. Mais bientôt nous trouvons, dans le quartier africain, une case sinon spacieuse du moins fraîche et, après installation d'un coin sanitaire et d'une douchière, Madame Boiton, qui est enceinte, peut aménager son intérieur.

A Douentza j'ai, ces jours là, le grand plaisir de revoir Hamadoun Dicko avec qui j'ai beaucoup sympathisé l'an dernier au cours des précédentes élections. Le pays est en pleine effervescence et la campagne pour élire les conseillers territoriaux bat son plein. Hamadoun Dicko, qui connait mon attachement pour cette région, m'invite à le rejoindre au PSP et me promet de m'inscrire sur sa liste de candidats.

Personnellement je sais que les Africains m'apprécient beaucoup car l'eau est pour eux un besoin vital et...j'ai trouvé l'eau ; de surcroît, si l'existence que je mène, ainsi que les miens, est rude, je tiens à continuer ce que j'ai commencé. Par ailleurs, j'estime, dans l'état actuel des

esprits, qu'une évolution vers une certaine forme d'indépendance est inéluctable mais je ne suis prêt à militer pour un parti que s'il tient à maintenir une certaine union avec la France. Il reste aussi, et c'est sans doute le point essentiel, que je me suis pris d'amitié pour cette

population, les Dogons surtout, dont j'apprécie la ténacité, le courage, et finalement je saute le pas : un soir j'assiste, seul Blanc parmi les Noirs, à une réunion électorale animée par le frère du chef songhaï, Moussa Maïga, et par Traoré, l'alter ego de Hamadoun Dicko.

Jusqu'alors le succès du PSP était assuré, sans coup férir, dans cette circonscription de Bandiagara, grâce aux Dogons qui forment les quatre cinquièmes de la population. Mais les choses changent et j'ai senti, au cours de mes pérégrinations, une action d'envergure du RDA auprès des chefs dogons du Gondo, dont l'adhésion entraînerait tout le clan comme un seul homme. Or l'électorat de la plaine est maintenant bien plus nombreux que celui du plateau qui, si j'en crois les missionnaires de Ségué, n'a pas varié. Aussi je me permets de conseiller à mes amis Songhais et Peulhs de modifier leurs rapports avec les Dogons qui, jusqu'à

maintenant, sont loin d'être démocratiques et plutôt du style suzerain à vassal : manifestement certains commencent à secouer le joug et les résultats de

Mondoro, l'an dernier, même s'ils sont isolés, peuvent être annonciateurs d'un mouvement plus profond. Quoiqu'il en soit je m'engage résolument aux côtés de Moussa Maïga et nous décidons que je ferai campagne chez les Dogons de Mondoro qui ont pour moi beaucoup d'amitié.

Hamadoun Dicko veut absolument que je fasse la connaissance de son village natal, Diona, et j'y passe en famille un dimanche, reçu par la population avec un enthousiasme délirant : toute la journée, à l'école où nous sommes logés, nous sommes ainsi constamment assiégés par les petits Noirs qui n'ont jamais vu d'enfants blancs.

Les derniers jours de janvier, accompagné de mon adjoint qui aura ainsi une première idée de la région, je rejoins les sondeurs afin de leur désigner l'emplacement du deuxième sondage, celui de Kokolou, à 26 kilomètres à l'est de Yale. Ceci me permet d'initier René Boiton aux différents examens et mesures à faire sur un sondage et surtout sur un puits et de lui définir un programme général de travail. R. Boiton qui a son propre véhicule, un pick up Fargo avec lequel il est venu de Dakar, devra poursuivre l'examen des puits du Gondo et collecter auprès de mes informateurs, les chefs puisatiers comme Lefèbvre de Tougan, les nouveaux renseignements intéressants. Bref il doit, dans l'ouest et sud Gondo, terminer ce que j'ai commencé ce qui me laissera toute latitude pour me consacrer aux sondages et aux levers géologiques.

Cependant, dans l'immédiat, je dois me rendre à San, à quelques 500 kilomètres de Douentza, à la demande des Travaux Publics du Soudan, qui supervisent le Service de l'Hydraulique : étant donné le contrat "d'allégeance" que j'ai souscrit en prenant la maison de Douentza je ne puis guère me récuser. En l'occurrence il s'agit d'une étude hydrogéologique au village de Tominian que l'administrateur a décidé de développer économiquement car il se trouve sur la piste dite "du poisson", suivie par les transporteurs de tous calibres qui amènent du poisson séché depuis Mopti jusqu'en Haute Volta. Le Commandant de Cercle, regrettant de ne pas être lui-même sourcier ou radiesthésiste (sic), demande donc un technicien qualifié, armé de sa baguette je suppose. Comme le problème de l'alimentation en eau se pose surtout en fin de saison sèche quand la nappe phréatique baisse fortement, je préconise un puits citerne, de grand diamètre et de bonne profondeur.

A cette occasion je constate, un peu ébahi, que le chef puisatier n'est autre que Perret que j'ai connu à Koulikoro tenant une gargotte près de l'embarcadère de MESSAFRIC. Cet ancien adjudant d'aviation, reconverti dans la limonade, disons plutôt le pastis, célibataire endurci, était particulièrement facétieux mais il lui arrivait de se mettre dans des situations impossibles. Cette fois il semble que ce soit irréversible car je le trouve nanti, lui qui est petit et fin, d'une matrone libanaise, au demeurant aussi gentille que confortable, que dit-il, il a

épousé sur un défi qui lui a été lancé. On lui avait parié un gros réfrigérateur s'il l'épousait mais m'explique t’il, dépité :

- Je m'étais engagé publiquement ; de fil en aiguille je me suis laissé faire, mais finalement je me suis fait avoir car je n'ai rien obtenu en échange I

Comme par hasard il a pour homonyme deux humoristes patentés : l'écrivain qui commit "le caporal épinglé", "la bête maousse", etc... ainsi que l'auteur du "zizi", des "joyeuses colonies de vacances". Il y a une certaine prédestination dans les patronymes...

A quelque chose malheur est bon car maintenant, sous l'influence de la Libanaise, le voici casé, puisque presque fonctionnaire. Nous nous retrouverons quelques temps plus tard dans le Gondo où il travaillera pour l'administrateur de Bandiagara et c'est ainsi qu'il me fera déguster, en bon Français, des escargots du cru.

A Tominian la population est catholique aussi élève t’elle des cochons noirs comme des phacochères mais sans crinière ni défense. J'en ramène un à la grande joie des enfants qui l'appellent Sanou du nom de son pays d'origine. Ce petit animal se familiarise très vite avec nous et, comme un chien, il suivra les enfants et viendra rôder pendant les repas autour de la table en quête de quelques restes.

Mais très vite, sans désemparer, je repars sur le sondage de Kokolou. En passant à Toula je rencontre le responsable PSP du village et nous décidons d'organiser immédiatement une petite réunion électorale tout à fait impromptue. C'est mon premier discours politique mais je n'ai guère d'impact car peu de gens me comprennent, et il faut attendre la traduction de l'interprète. Cette première expérience est donc assez déroutante et tout compte fait m'apparaît médiocre.

Au sondage l'avancement est normal et nous atteignons l'eau à 72 mètres de

profondeur dans les dolomies silicifiées : curieusement la nappe phréatique est légèrement en charge puisqu'elle remonte jusqu'au niveau statique de - 60 mètres.

Chrysler, l'ancien feldwebel S.S., est également là comme représentant du Service de l'Hydraulique et nous passons à nouveau quelques jours ensemble. Or il se trouve qu'un des sondeurs, également alsacien, Schwebel, a fait aussi la campagne de Russie, mais bien malgré lui, incorporé de force. Les deux hommes ne se parlent guère quoiqu'on ne puisse dire qu'il y ait entre eux d'hostilité déclarée, mais sans doute ne veulent-ils pas étaler devant nous ce problème strictement alsacien.

Schwebel me raconte qu'il a du faire sauter ou immobiliser plusieurs tanks russes car ceux-ci avaient la réputation de s'acharner sur les fantassins, tapis dans leur trou d'homme, et de les écraser systématiquement avec leurs chenilles. Il ne restait donc qu'une solution désespérée : attaquer le char quand on se trouvait, dans l'angle mort, à quelques mètres!

Après avoir indiqué à Guéroult, le chef sondeur, l'emplacement du troisième sondage, Issey, à quelques vingt kilomètres à l'est de Kokolou, je réintègre Douentza où mon adjoint doit me rendre compte de sa première tournée dans le Gondo. Sur le chemin du retour, dans l'erg, j'aperçois une magnifique tortue, énorme car elle me semble avoir une quarantaine de centimètres de diamètre. Jusqu'à présent je n'en ai jamais rencontré, aussi, je décide de la ramener aux enfants. Mais c'est en vain qu'ils essaieront de l'apprivoiser en lui apportant de belles feuilles vertes pourtant bien rares dans ce pays. Ils seront chaque fois obligé de la dénicher dans les pièces de l'éolienne entreposée dans ma concession,

traînant derrière elle une longue corde. Aussi quand je rentrerai de tournée, j'irai jusque dans les dunes lui rendre la liberté.

Rapidement je fais mon courrier, quelques lettres urgentes et surtout des rapports succincts à mes différents "patrons" et, le 15 février, je me lance, avec mes deux voitures dans un nouveau raid qui doit me permettre d'établir la liaison entre, d'une part, Soum, que j'ai atteint en janvier, et Tin Akoff sur le Béli, extrême sud-est de ma carte. Il s'agit d'une zone inhabitée, inconnue des Noirs, car, même à Soum, je n'ai rencontré personne capable de m'y

conduire. La solution est donc de l'attaquer par le nord, en pays touareg, puis j'agirai suivant les circonstances.

Après être passé au sondage d'Irma pour une mesure piézométrique, puis visité un puits dogon en cours de fonçage, je rejoins le village de Kobou. A tout hasard je cherche un chasseur capable de me guider vers l'est mais je ne trouve personne d'autant que la précédente expédition le mois dernier, dans la forêt de Karraol Matchoup, n'a guère été une réussite. II ne me reste donc qu'à prendre un vague sentier qui vers le nord me mène à la mare de Massi, distante d'une bonne cinquantaine de kilomètres. Nous nous installons près d'un groupe de raïmas qui appartiennent au clan des Touaregs de N'Daki. Quelques hommes entourent un forgeron qui, dans un kanoun, petit fourneau en terre cuite, active la flamme pour rougir un morceau de fer, à l'aide d'un soufflet rudimentaire en peau de chèvre.

Je profite de ce petit rassemblement pour m'enquérir d'un guide mais, dans l'immédiat, malgré mes promesses alléchantes, personne ne se sent capable de me conduire vers la rivière Béli puis de revenir par Soum. Cependant je sais que le "téléphone arabe" va jouer et, en attendant une réaction à mes propositions, je passe le reste de l'après-midi sur des

affleurements qui se révèlent d'ailleurs très intéressants puisqu'ils m'apportent la clé de certains problèmes stratigraphiques.

A la tombée de la nuit, s'approche, au petit trot, un cavalier déjà âgé, perché assez bizarrement sur sa selle. Quand il arrive à ma hauteur je suis tout ébahi de constater qu'il est cul de jatte ! A la réflexion il est évident que le cheval est le seul moyen de transport pour cet infirme, car je le vois difficilement perché sur la bosse d'un chameau qu'il faut nécessairement conduire avec les pieds. Diallo me confirme alors que c'est le seul homme de la tribu qui connaisse la région que je veux parcourir.

Le lendemain nous installons notre touareg cul de jatte sur les coussins du power wagon, près de moi, et vogue la galère. Très rapidement je me rends compte que mon nouveau guidé reprend tout naturellement les sentes étroites qu'il suit à cheval et qu'il ne fait rien pour éviter les forêts d'épineux souvent très denses. C'est alors un dialogue de sourd - mon tamacheq est très limité - avant que je ne fasse intervenir Diallo qui explique longuement ce que je désire en insistant sur le fait que la dimension d'une voiture n'est pas celle d'un cheval. Mais rien n'y fait, nous continuons à nous enfoncer dans le taillis touffu. Excédé, je déclare que si notre homme continue ainsi nous allons le laisser sur le chemin. II ne s'agit bien sûr que d'une plaisanterie, très cruelle sans doute, mais Diallo, qui, en bon Peulh, n'aime guère le Targui, traduit sans sourciller. Miracle, mon guide s'évertue maintenant à rechercher un itinéraire plus praticable et moins dommageable pour mes voitures, mes pneus en particulier,

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 191-198)