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AFFECTATION A GAO, LA PORTE DU DESERT

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 76-83)

J'embarque le 20 août 1952 à Bordeaux. La traversée avec escales au Maroc et aux Canaries est particulièrement tranquille, avec une mer d'huile d'un bleu violet très

méditerranéen. On ne s'ennuie pas à bord car on est sollicité par une foule de distractions: bridge, belote, ping-pong et surtout tir au pigeon d'argile que je pratique assidûment. Le lanceur est installé face à la mer et le tir est assez facile, car il n'y a guère de houle ou de roulis. Il y a encore un genre de P.M.U., où l'on parie sur des chevaux qu'un meneur de jeu fait avancer à coups de dé sur une piste, dans le salon. Les soirées sont diverses et variées, animées par le Commissaire de bord, et nous assistons au baptême des néophytes qui traversent pour la première fois le Tropique du Cancer.

A mon arrivée à Dakar, j'apprends que l'on m'a affecté à Gao afin de faire la carte géologique d'une grande partie de la boucle du Niger. Mon départ est reporté à la fin de l'hivernage mais, en attendant, il me faut établir les minutes des cartes géologiques de

Kédougou que je viens de terminer. C'est un travail assez fastidieux d'autant que la chaleur est lourde et humide. II fait 95% d'humidité et le moindre mouvement provoque une transpiration abondante : on est perpétuellement luisant de sueur. Le cartographe, qui m'aide à dresser mes cartes, vit avec une bourbouille permanente sur son gros ventre qu'il promène nu dans la salle de dessin car il ne peut supporter une chemise fermée.

La pluie a perdu son caractère de tornade ; elle tombe maintenant de manière monotone pendant de longues heures, noyant tout le paysage.

Tout à fait par hasard on m'attribue un logement extraordinaire au sixième étage du building des Allumettes, premier grand immeuble de 15 étages à être construit à Dakar, place Protêt, que l'on appelle maintenant place de l'Indépendance. Dommage que ma femme ne puisse profiter de cet appartement merveilleux qui comprend salle à manger, grand salon, belle chambre à coucher avec une splendide salle de bains, tout cela éclairé de grandes verrières d'où la vue est sensationnelle sur Fann et l'île aux Serpents d'un côté, l'île de Gorée de l'autre, et d'où l'on domine tout Dakar avec ses maisons aux murs blancs et aux toits rouges.

Notre colonie géologique est très soudée - notre vie est tellement particulière - et nous sommes d'autant plus touchés par la mort d'un de nos collègues les plus sympathiques, Louis Delaire, qui m'avait accueilli à l'aéroport de Yoff et était venu me voir à Kédougou : un cancer inexorable l'emporte à 30 ans.

Je suis en popote chez Dominique Soulé de Lafont, qui est maintenant marié, et dont la femme succède à la mienne pour assurer la subsistance de cinq hommes. Nous occupons nos loisirs à la pêche au lancer et à la chasse aux crabes dans les rochers volcaniques avec un long bâton armé d'un gros clou qui perce leurs carapaces.

Nous décidons également une longue balade vers Joal à quelques 100 kilomètres de Dakar, où nous pensons déguster des huîtres de palétuviers, et nous partons toute une bande avec deux voitures dont une tout-terrain. En effet, si le goudron va maintenant jusqu'à M'Bour, nous ne pouvons continuer au-delà sur la piste défoncée et fangeuse qu'avec un Dodge 4x4, l'engin destiné à Marcel Arnould, mon condisciple de l'Ecole des Mines. C'est une bonne occasion pour tester ce véhicule qui, comme par hasard, tombe en panne à 12

kilomètres de M'Bour. Heureusement un bon samaritain passe au bout de quelques heures et nous remorque jusqu'à la route goudronnée : il nous console de notre échec en nous apprenant que les huîtres de Joal ne sont mangeables qu'à partir de novembre ! Les véhicules que l'on nous affecte pour faire toute une campagne tout terrain sont souvent recrus de fatigue et de brousse. J'en ferai moi-même la triste expérience, car on m'attribue une jeep qui ne m'inspire aucune confiance et sur laquelle je fais toute réserve.

Mon installation à Gao m'inquiète un peu, avec un bébé qui aura quatre mois en

arrivant en Afrique, mais heureusement je peux profiter des conseils et de l'expérience de mon collègue Henri Radier qui y est installé depuis un an avec sa femme et trois petits enfants. Il est venu en célibataire à Dakar rédiger son rapport annuel, mais sa femme, restée sur place, se charge de nous trouver un toit.

Nous disposerons d'un mobilier sommaire qui se limite aux chaises, tables et lits sans literie. Aussi me faut-il acheter un réfrigérateur à pétrole (il n'y a peut-être pas d'électricité) des matelas et moustiquaires. Aussi curieux que cela paraisse il est préférable de faire ses achats en Afrique car, compte tenu de la douane, l'importation directe de France revient nettement plus chère. Je prévois aussi une pharmacie importante et une quantité

impressionnante de boîtes de lait, farine et blédine pour la petite Pascale. Je dois également régler beaucoup de questions administratives et surtout obtenir l'autorisation du Haut Commissaire de l'A.O.F. de faire venir ma femme directement à Gao.

Bref, après pas mal d'achats et de démarches, j'embarque, début octobre, sur une plate-forme du train de Bamako, jeep et remorque chargée de matériel divers, car j'ai également récupéré toutes les caisses contenant mes affaires personnelles du dernier séjour et que j'ai entreposées dans les soutes à bagages de la Direction des Mines.

Boubacar, mon aide chauffeur, que j'emmène avec moi, gardera le tout et nourrira ma chienne Fanny et un de ses chiots. Fanny, notre chienne de Bamako, a été prise en pension par un ménage ami qui avait également un beau bâtard mâle et il en est résulté huit chiots : j'en ai gardé un pour ne pas sevrer ma chienne brutalement.

En compagnie de Georges Ducos, mon ami des Eaux et Forêts, de sa deuxième femme et de son petit bébé, je rejoins Tambacounda où j'ai encore un peu de matériel et où je pense récupérer mon chauffeur Yoro. Mais celui-ci a trouvé un emploi durable et je n'insiste pas pour le débaucher. Madame Ducos est une femme charmante qui n'a plus que quelques mois à vivre : elle n'a pu se faire vacciner contre la fièvre jaune car elle est diabétique et une

épidémie l'emportera ainsi que deux autres européens qui seront dans la même situation. A Bamako, je me suis installé au centre de la ville, à l'hôtel Majestic : c'est une construction basse, à un étage, distribuée autour d'un patio agrémenté de verdure où l'on peut manger le soir car, après la chaleur lourde et humide de la journée, on apprécie beaucoup la fraîcheur toute relative de la nuit. L'ameublement y est sommaire mais je ne fais attention qu'aux deux choses indispensables dans ce pays, en l'absence de climatiseur, la douchière et la moustiquaire.

Au Service des Mines, je récupère le Power Wagon Dodge avec cabine de mon prédécesseur dans la boucle du Niger, qui avait quitté l'administration pour s'occuper en A.E.F. d'une exploitation aurifère dirigée par son beau-père. Ce jeune marié avec un petit bébé aura un destin tragique. Comme nous tous il avait fait l'acquisition d'un réfrigérateur à pétrole et c'est alors qu'intervint le destin dérisoire en la personne d'un manoeuvre stupide qui remplit d'essence la touque à pétrole ; notre collègue, qui n'avait pas encore appris à se méfier, remplit donc d'essence le réservoir de son réfrigérateur provoquant ainsi une explosion qui lui fut fatale. Dans ce pays, il est impératif de tout contrôler car le Noir de la brousse, qui est très loin de notre civilisation moderne, n'a aucune idée de ses dangers mortels.

Comme tout véhicule ayant fait une campagne tout terrain, ce Power Wagon a besoin d'être vérifié minutieusement et c'est mon premier souci. J'engage comme chauffeur,

Mamadou Traoré, grand bambara, costaud, moustachu qui m'est chaudement recommandé. Mon collègue Paul Masclanis me rejoint à Bamako car nous devons partir ensemble sur Niamey, distant de 1.500 kilomètres. Paul fait la carte géologique de la région de Dori, au nord de la Haute-Volta, et se trouve être, au sud, mon voisin immédiat, si l'on peut dire! Il nous faut attendre quelques jours que les ponts sur la piste inter coloniale, endommagée par l'hivernage, soient complètement réparés ; aussi décidons-nous de nous installer sur la route de Kati, au Lido, qui nous offre de petits bungalows nichés dans la nature, autour de sa piscine, et son petit lac de barrage. Nous en profitons pour nous initier au ski nautique.

Fin octobre, nous avons enfin le feu vert, mais, au moment du départ, une dernière inspection nous fait découvrir un réservoir d'essence dessoudé et une fuite à une batterie: ultimes réparations et le lendemain nous prenons la piste latéritique vers l'est avec un premier arrêt à Bougouni. J'ai cinq jours pour atteindre Niamey car je dois rejoindre ma femme et ma fille qui y arrivent de France par avion le 5 novembre. Il n'y a pas de temps à perdre compte tenu de nos voitures qui ne nous inspirent qu'une confiance limitée. Aussi ne lanternons nous pas en route et le lendemain soir notre convoi de quatre voitures atteint Bobo Dioulasso.

L'hôtel de Bobo est, comme celui de Bamako, typiquement colonial : construction basse et confort limité à l'essentiel. Un domaine est cependant plus recherché, celui de la restauration : boissons diverses et variées, cuisine simple mais soignée. Il ne faut pas oublier que nous sommes "en France" et que la table y est prépondérante. En pays anglo-saxon c'est souvent l'inverse car nos amis britanniques préfèrent une belle salle de bains à un bon repas. J'en ai fait l'expérience en 1960 à Jos, au Nigéria, dans un bel hôtel très agréable avec des salons magnifiques où j'eus une chambre très confortable mais un repas détestable : j'avais lu sur une carte rédigée en français, s'il vous plait, qu'il y avait des tournedos et, après

plusieurs jours de cuisine anglaise d'une monotonie désespérante je me pourléchais les babines quand on m'apporta... de la viande bouillie comme toutes les autres viandes d'ailleurs ! je n'ai pas du tout apprécié cette "escroquerie" mais je présume qu'un anglais trouvait cet hôtel parfait.

A l'hôtel de Bobo Dioulasso, je fais la connaissance d'un grand chimpanzé avec qui je partage bananes arrosées de coca cola qu'il boit à la bouteille, petit repas que nous terminons tous les deux par une cigarette. Cet hôtel, quelques années plus tôt, fut le théâtre d'une tragédie : un groupe de fanatiques mossis, les Amalistes, vraisemblablement drogués et dans un état second, armés de lances, massacra la plupart des Européens qui dînaient sur la terrasse. Un des rares survivants dut son salut à sa forte myopie : pendant que les gens s'entretuaient, il était à quatre pattes en train de chercher ses lunettes !

Je visite le quartier africain de Bobo, de style très soudanien avec ses cases en banco, armé de branches qui ressortent des murs, avec de petites ouvertures et des toits en terrasse. les ruelles sont très étroites et anarchiques et tout cet ensemble ras de terre est dominé par la grande mosquée. Celle-ci a également une architecture typique et présente deux grandes pyramides à chaque extrémité, la nef étant consolidée par de petites pyramides servant en quelque sorte d'arcs-boutants : toutes les pyramides présentent la caractéristique d'avoir des arêtes courbes.

Le lendemain, nouvelle course sur la tôle ondulée à travers la savane sèche, rouge de latérite et nous arrivons dans la capitale de la Haute-Volta, Ouagadougou, où règne, sous l'autorité française, le Moro Naba, empereur des Mossis.

Je revins plusieurs fois à Ouagadougou dans les années 55-57 y voir mon frère qui avait la responsabilité du Service de l'Hydraulique, puis j'y passais une dernière fois en 1964. Au cours de ce voyage, j'y rencontrai P. Decraene, journaliste du journal "Le Monde", dont j'ai toujours apprécié les articles clairvoyants et souvent courageux. En sept ans la ville s'était tellement transformée avec ses grandes avenues, ses bâtiments modernes, que j'eus du mal à m'y retrouver. Comme à Dakar, l'injection du FIDES, fond de développement français pour les pays africains, avait été forte pendant les années précédant l'Indépendance, puis avait été relayée par les fonds du Ministère de la Coopération.

Nous poursuivons notre voyage jusqu'à Fada N'Gourma où Paul doit me quitter ; il me reste deux jours pour faire quelques 300 kilomètres et mes deux voitures se comportent correctement. Dans cette ville, chef lieu de cercle, existe une petite colonie d'Européens et un hôtel tenu par un couple très sympathique ; sa clientèle, en dehors des quelques résidents célibataires, est surtout formée de transporteurs européens très nombreux car, si la Haute Volta peut être ravitaillée par chemin de fer depuis Abidjan, il n'en est pas de même du territoire du Niger, cul de sac de l'A.O.F., dont le ravitaillement ne peut se faire que par la route.

En 1964, au cours d'un périple en Haute Volta, je revins à Fada N'Gourma qui me sembla être tombée en léthargie : il n'y avait plus d'hôtel, plus d'Européens, à l'exception de deux Pères Blancs qui nous donnèrent l'hospitalité et j'en concluais que la capitale se développait au détriment du pays. J'observais également que le clergé catholique, qui s'africanise de plus en plus, semblait avoir une forte influence et que l'implantation du

catholicisme était importante si j'en jugeais par le nombre des églises et autres cathédrales que je voyais.

C'est avec beaucoup d'impatience et sans incident que je parcours les derniers

kilomètres vers Niamey, la capitale du Niger : un dernier obstacle cependant, la traversée du fleuve en bac après une longue attente derrière les camions.

La famille est donc à nouveau réunie et j'admire ma petite Pascale qui a bien changé. Maeva doit reprendre l'avion le lendemain pour Gao car il n'est pas question de l'emmener par la route, avec le bébé non encore acclimaté, sur cette piste longue de 500 kilomètres, dont l'état laisse à désirer.

Niamey est une ville horizontale qui s'étend sur des kilomètres, où les maisons sont très disséminées, et la voiture est absolument indispensable. L'hôtel est complet mais, quand on apprend que j'ai un bébé de quatre mois, la solidarité joue et on me libère une chambre. La nuit sera longue : il n'y a pas d'électricité - le groupe électrogène s'arrête à 22 heures - ce qui n'est pas pratique pour les biberons. Pascale soufre de la chaleur et pleurniche sans arrêt ; elle est importunée par les moustiques qui s'en donnent à coeur joie car les moustiquaires sont en triste état. C'est ainsi que le premier soir de son arrivée en Afrique Noire elle attrapera, malgré la quinine, un paludisme qu'elle traînera pendant quelques années.

La piste n'a pas volé sa réputation et plus on monte vers le nord plus elle devient mauvaise. Nous longeons le Niger sur la rive gauche et nous y apercevons assez souvent de grandes pirogues, parfois avec une voile, qui transportent passagers, bagages, animaux divers : poules, moutons, chèvres et même vaches, de véritables arches de Noé !

La végétation se raréfie et la savane sèche, avec encore quelques grands arbres majestueux, fait place au Sahel de plus en plus sec, aux épineux de plus en plus rares et rabougris : il est vrai que nous montons vers Gao, la porte du désert.

Maeva y a trouvé, grâce à mon collègue Henri Radier, un accueil très sympathique et familial. Sa femme et sa soeur se sont "mises en quatre" pour lui rendre agréable ce premier contact : elles lui ont donné l'hospitalité dans une petite maison en banco, avec une petite cour

ombragée. Malheureusement ce genre de case, vaste quoique sans étage, bien adaptée au climat, relativement fraîche, se trouve exceptionnellement ; à défaut, Madame Radier m'a loué près du quartier militaire, en dehors de la ville, une grande maison au milieu d'un terrain ceint de barbelés.

Entourée d'un péristyle à arches, la maison très haute comprend deux pièces communicantes, salon et salle à manger, une chambre à coucher pour nous trois, une plus petite qui nous sert de magasin et une douchière : les dimensions de toutes ces pièces sont imposantes. Les toits en terrasse sont à deux niveaux, ce qui donne des plafonds très hauts, six mètres pour les pièces de réception.

La terrasse la plus haute a été surélevée car elle supporte "le château d'eau" c'est à dire deux fûts d'eau de 200 litres qui alimentent la villa : ils sont remplis par le personnel africain qui grimpe un escalier extérieur avec de grandes touques sur la tête. Cuisine et W.C. à la turque sont, comme toujours en brousse, dans de petites constructions séparées.

Les ouvertures de cette grande bâtisse sont petites afin de conserver une certaine fraîcheur. Peu de meubles comme prévu : un lit bas pour nous, un lit à hauts barreaux pour Pascale, une armoire, une table, des chaises et des fauteuils en bois, le strict minimum.

Cette maison appartient au Mer-Niger, organisme gouvernemental créé par Pétain, dont l'objectif était la liaison Alger-Gao, en principe par chemin de fer. Rapidement cette prétention est abandonnée et sa principale raison d'être est maintenant l'entretien de la piste Colomb Béchar-Gao qui, sur 2.000 kilomètres, traverse le Sahara.

La concession du Mer-Niger est très vaste, sans doute plusieurs centaines d'hectares, et les villas s'y trouvent disséminées, distantes les unes des autres d'une centaine de mètres. La proximité du Niger m'enchante, le fleuve est large, splendide, il regorge de poissons et je me régale à l'avance des bonnes parties de pêche en perspective. Mais, dès le premier soir, nous déchantons car la proximité du fleuve a une contre partie nettement moins appréciable : moustiques et autres bestioles arrivent par myriades, autour du lampadaire, car, contre toute attente, nous avons l'électricité. C'est absolument infernal et je dispose sous celui-ci un grand bassin d'eau que je retrouve le lendemain rempli d'insectes.

Pas question de rester en short le soir et nous nous faisons confectionner des sarrouels, genre de pantalons légers, bouffants, noirs ou kakis pour la brousse, décorés sur le côté, à la mode du pays, d'arabesques formées de cordonnets blancs appliqués.

Naturellement pas de climatiseur et le ventilateur à pales, fixé au plafond, n'est guère efficace étant donné sa lenteur et la hauteur des pièces. Mais enfin, tout nouveau tout beau! et nous nous ingénions à rendre habitable, à défaut de confortable, cette grande baraque.

A tout seigneur tout honneur, ma première visite est pour l'Administrateur en chef qui dirige le Cercle, vaste comme une bonne moitié de la France. La cinquantaine, le

Commandant a fait presque toute sa carrière dans cette région mi-saharienne, mi-sahélienne. Nous nous verrons peu, mais, après l'invitation à dîner d'usage, il mettra à ma disposition un guide, Souleiman, qui, quoique non goumier, en porte l'uniforme c'est à dire les cartouchières. En principe l'Administrateur me doit un goumier mais il préfère me donner cet homme de confiance dont il n'aura pas la charge financière : il n'y a pas de petites économies ! Il se

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