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PREMIERES IMPRESSIONS SUR LE SOUDAN (MALI) ET LA MAURITANIE

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 40-47)

A Tomborokoto m'attend le courrier qui m'annonce, entre autres, que mon pick-up Ford est réparé et qu'il est arrivé en gare de Tambacounda. Grande nouvelle, je vais enfin pouvoir, après trois longs mois, sortir de mon isolement. Mais Tambacounda est à 200 kilomètres et il me faut profiter d'une voiture ou d'un camion problèmatique. Il y a

heureusement un T 45 Citroën qui appartient au chef de canton de Bandafassi, à l'ouest de Kédougou, et qui, de temps en temps fait du transport et s'arrête à Tomborokoto pour prendre des passagers. J'attends donc patiemment cette occasion et finalement je vois, le troisième jour, arriver cet engin littéralement couvert de monde, il en déborde de partout ! Alléché par la promesse d'un bon bougna, le chauffeur me fait une place, dans la cabine, et nous voilà partis, brinqueballant, vers la grande ville. Le voyage dure une dizaine d'heures, et il faut beaucoup de philosophie pour voyager dans ces conditions.

Je fais une arrivée remarquée à l'hôtel des wagons-lits, couvert de poussière, hirsute, barbu, maigre comme un clou car j'ai perdu une dizaine de kilos. Mon ami Blanchet, le gérant de l'hôtel, me voit arriver avec des yeux ronds et sa femme s'effraie devant toutes mes plaies, les craws-craws, que j'ai aux jambes. Quoique pour un Européen moyen le confort de l'hôtel laisse à désirer, pour moi, c'est le paradis : enfin une douche, des repas avec des légumes frais, pain, vin glacé etc...

Je passe une petite semaine à me retremper dans une ambiance européenne, tout en renouvelant mon ravitaillement et aussi ma garde-robe qui est dans un état lamentable. Je dois aussi me pourvoir en argent liquide, ces fameux billets de 100 francs, dont l'origine a

tellement intrigué mes porteurs.

J'ai récupéré mon pick-up Ford avec joie et, avec beaucoup de soin, et bien sûr une plus grande expérience, je choisis un chauffeur plus tranquille et calme que l'ancien : Yoro N'Diaye, un Ouolof.

Yoro se fait engager avec son aide-chauffeur, qui est en quelque sorte son domestique, car le chauffeur, comme le cuisinier, est un spécialiste et il ne peut être question qu'il s'abaisse à des travaux subalternes comme changer une roue ou siphonner de l'essence du barriquot (fût de 200 litres) dans le réservoir d'une voiture. L'aide-chauffeur est aussi une compagnie en brousse et il est indispensable pour pousser la voiture ou enlever une cale quand elle démarre mal ou qu'elle n'a plus de freins.

Nous rentrons à Kédougou par Niokolo-Koba et j'apprécie la conduite prudente de Yoro. Nous nous arrêtons à Mako, un peu en retrait de la piste qui, comme toute

agglomération africaine, est signalée par les inévitables vautours, les charognards, qui se chargent de la voierie. Mes amis Malinkés, Ousman Keita en particulier, me demandent les nouvelles, et je leur apporte des noix de kola dont je sais qu'ils sont particulièrement friands. A Tomborokoto, j'effectue mon déménagement vers Kédougou où je m'installe dans le même campement qu'en décembre. A la poste, je trouve un colis de mes parents qui ne m'oublient pas : sucreries et boîtes de fruits.

Cette fois, puisque j'ai la voiture, je vais rejoindre Kossanto qui est un chef-lieu de canton situé dans l'angle nord-est du secteur à étudier. Accompagné d'une équipe restreinte, Joseph, Yoro et l'aide-chauffeur, je prends tout d'abord une piste vers l'est qui me fait

traverser la Gambie, sur une chaussée submersible, à Samékouta. C'est un grand village avec de grands fromagers, à l'ombre desquels les moussos, torses nus, pilent le mil. On les voit aussi, près de la chaussée, laver le linge en le frottant et le battant sur les pierres. Le fleuve a sérieusement baissé et de nombreux bancs de sable apparaissent : nous sommes en plein étiage.

Nous nous dirigeons vers le nord par un chemin à peine tracé car il n'y passe guère de véhicules. Soudain j'aperçois deux énormes phacochères, à la crinière rousse, qui ne semblent pas effrayer par mon pick-up. Il est vrai que le bruit du moteur a la particularité de fasciner en quelque sorte les animaux sauvages qui, si le moteur s'arrête, se sauvent, aussi, pour tirer, il n'est pas recommander de fermer le contact. Avec ma 10,75 je vise sans doute trop bas car aucun phacochère ne bouge après le coup de fusil. Intrigué, j'avance et je constate que, bien malgré moi, j'ai tué un marcassin qui était à leurs pieds. Les parents ne veulent pas quitter leur petit mais, comme la voiture se rapproche, ils se décident à s'en aller.

Ce marcassin inattendu fera mes délices au campement de Kossanto mais seul Joseph et quelques animistes participent aux agapes, puisque le cochon est interdit aux musulmans. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on peut encore chasser actuellement quelques

phacochères dans la brousse sénégalaise tandis que la biche, hors des réserves de chasse, a pratiquement disparu.

A Kossanto, on me loge en contrebas du village qui coiffe une colline, dans une

paillote assez spacieuse, réservée aux étrangers de passage. Le chef malinké, Moussa Cissoko, m'accueille avec son secrétaire interprète. Moussa est un grand échalas, peut-être 1m90, et son secrétaire, un petit bonhomme bossu, tout dévoué à son maître. Quand

personne ne peut nous voir,il me fait comprendre que son maître, qui est pourtant un grand "marabout" suivant l'expression populaire, désirerait boire du vin. Je lui en donne une bouteille dans le secret de la paillote et, à ma grande surprise, il l'avale cul sec. Par la suite, mes rapports avec le chef Moussa seront de plus en plus amicaux et je ne manquerai pas, à chacune de mes visites, de lui apporter quelques bouteilles de son "médicament".

Quelques années plus tard, en 1963 ou 1964, en compagnie d'un géologue de l'O.R.S.T.O.M. (Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer), Jean-Marie Wackerman, je rendis visite à mon vieil ami : il habitait une espèce de ksar ceint d'un mur circulaire où s'appuyaient toutes les cases, sept ou huit, distribuées en cercle autour d'une cour centrale. Moussa était alors octogénaire mais, prestige oblige, il avait encore six femmes, dont certaines étaient relativement jeunes, entre 20 et 30 ans.

Pour me recevoir, il ouvrit une flasque de whisky dont un colonel lui avait fait cadeau la veille : à la demande de L. Senghor les paras français avaient, semble t’il, fait un exercice d'intimidation au Sénégal oriental pour, par leur présence, calmer certains éléments qui avaient tendance à agiter les populations. Au cours de la conversation, je me rendis compte que c'était la première fois que Moussa buvait du whisky, cependant il n'avait pas hésité à me faire partager ce flacon. Je fus fort sensible à ce geste qui concrétisait une quinzaine d'années d'excellents rapports.

Moussa aimait beaucoup la France car il était suffisamment âgé pour se rappeler l'époque où les Foulas Foutas (Peulhs de Haute Guinée) descendaient de leurs montagnes pour razzier les Malinkés et emmener femmes et enfants en esclavage. Seule, l'emprise totale de la France sur le pays avait pu faire cesser ces pratiques. Naturellement, le lendemain, j'amenais à mon tour la seule bouteille de whisky que j'avais, et nous lui fîmes un sort.

A Kossanto je visite un petit gisement aurifère que je me réserve d'étudier plus à fond ultérieurement. Le rendement, au dire des habitants, semble intéressant, et j'admire un bel échantillon de cet or aux oreilles du chef sous forme de boucles d'oreilles de 16 grammes chacune.

A ma demande, le chef m'envoie des candidats porteurs que je sélectionne puis, la colonne formée, nous reprenons "les pieds, la route" suivant l'expression africaine. L'étape est longue jusqu'à Makana, le village où j'ai décidé de camper. J'y loge dans le quartier du chef, Djibeli Diallo, un Peulh ancien combattant de la campagne d'Italie, avec croix de guerre, aussi nous entendons-nous à merveille d'autant que j'ai tout de suite beaucoup de sympathie pour lui. C'est un grand coureur de brousse et, me dit-il, il fait d'une seule traite les 60 kilomètres qui le séparent de Kédougou quand les chefs de village sont mandés par le Commandant de cercle.

Dans ce village, j'ai l'occasion d'observer quelques belles Peulhs : ces femmes, debo en langue peulh, ont rarement le torse nu et sont revêtues d'un boubou. Elles ont une coiffure en forme de cimier qui les distingue des moussos malinkés dont les cheveux

tressés sont très souvent cachés par un foulard. Le cimier est une véritable oeuvre d'art : les cheveux sont ramenés sur le sommet de la tête en un chignon disposé, pour lui donner consistance, autour d'une petite sphère en bois, généralement décorée. Puis, sur ce chignon, les cheveux sont tressés autour d'un cercle rigide disposé verticalement. Ce genre de coiffure doit certainement demander plusieurs heures de travail.

J'engage Djibeli comme guide car c'est un chasseur et comme tel il connaît bien la région. Nous rejoignons Tenkoto et sa famille d'orpailleurs. Je rayonne autour de ce point d'eau pendant plusieurs jours puis, par Bousenkoba, nous rejoignons ma voiture sur la piste de Kossanto.

Toute cette région est complètement érodée, très latéritisée, mais, si les observations géologiques sont rares, le gibier est abondant et les manoeuvres en profitent largement. Dans une région peu boisée, nous "croisons" une bande d'une centaine de"golos" qui semblent très agités et mes porteurs me recommandent de ne pas tirer, ce qui n'est évidemment pas dans mes intentions. Nous passons à la queue leu leu, en silence, tandis que cette foule, perchée sur les arbres, nous invective dans son langage : on a l'impression que, au moindre geste

d'agressivité de notre part, ils vont nous bombarder avec tout ce qui leur tombera sous la main ! Un de mes amis, qui avait tiré un de ces singes roux heureusement de sa voiture, n'avait du son salut qu'à la fuite, car la foule des cynocéphales l'avait chargé.

Je suis de retour à Kédougou et, le 1 er mai, fête du travail, je m'astreins aux tâches administratives. Que pouvons-nous faire d'un dimanche ou fête nationale sinon travailler ? Mais nous savons pertinemment que ce rapport mensuel est surtout un contrôle, un peu l'horloge pointeuse du géologue : notre responsable "scientifique" recherche sans cesse la "faille", persuadé sans doute que nous folâtrons avec de folles maîtresses, dans une nature idyllique, par 45° à l'ombre.

Le 3 mai, après avoir étudié la piste entre Mako et Sibikili, je m'installe dans ce village, tout au nord-ouest de mon secteur de carte. Je prospecte au nord de la piste Sibikili - Badon puis je rejoins, avec toute ma troupe de porteurs, Anabiko, non loin de la Gambie. Pendant deux jours, je parcours la région située au nord et nord-est de ce village sans

rencontrer le plus petit pointement de roche : c'est désespérant. En tout, pendant ces sept jours de travail, je ne trouve que deux petits affleurements sur une bonne centaine de kilomètres d'itinéraire, à l'époque la plus chaude de l'année, avec tous les risques que cela

comporte.

Or tout ceci était prévisible puisqu'il s'agit d'un même plateau complètement latéritisé, mais, en faisant ce travail imbécile, je ne faisais que me plier aux décisions de nos Directeurs

mathématiciens : un calcul savant leur avait montré qu'une carte au 1/50.000 ne pouvait être dressée qu'en faisant systématiquement des mailles espacées de deux kilomètres, d'où cette petite phrase dans une lettre datée du 26 juin 1950 :

- Je ne pense pas que, sur les seuls itinéraires de la première quinzaine de mai, vous ayez l'impression de pouvoir fonder une étude détaillée.... Je vous rappelle que vos itinéraires doivent être serrés à la maille de deux kilomètres environ. Ubuesque !

Une fois de plus la démonstration est faite que la nature, essentiellement contingente, échappe aux constructions mathématiques, à l'exception de domaines homogènes limités en volume, telles certaines nappes aquifères par exemple.

Les jours suivants, je continue mes recherches plus au sud, vers la Gambie, ce qui me permet enfin quelques observations intéressantes. Le 14 mai, jour de mon anniversaire, je prends le sentier d'Anabiko - Badon pour rejoindre ma voiture sur la piste Tambacounda - Kédougou, et c'est l'apothéose : au bout de quelques kilomètres, vers 10 heures, je tombe évanoui et je ne me réveille qu'en fin d'après-midi, sur un lit du campement de Kédougou. Aucun souvenir de ce qui s'est passé entre temps ! Ma première vision est le lit métallique voisin sous lequel sont suspendues quelques dizaines de roussettes, grosses chauve-souris, qui ne s'envolent que le soir. Les premières paroles que j'entends sont celles de Joseph s'adressant au chauffeur :

- "Va prévenir le docteur ; le patron est réveillé".

J'étais donc resté évanoui toute la journée et mes porteurs m'avaient transporté sur un brancard de fortune jusqu'à la piste où m'attendait la voiture. Par la suite, je constatai que tout mon matériel avait également été transporté sans que ne manque quoi que ce soit: je vivais très près de mes manoeuvres, ce qui fait qu'ils ne m'ont pas laissé tomber.

Mon évanouissement était du à une insolation, un "coup de bambou" suivant l'expression locale, et ceci parce que je ne portais pas de lunettes de soleil : j'avais

scrupuleusement suivi les conseils du docteur Politoff qui me les avait déconseillées afin de m'habituer à la latérite ; mais celle-ci, qui avait été mon seul horizon pendant tous ces jours, avait eu raison de mes yeux. A la suite de cette aventure je m'aperçus que j'avais perdu cinq dixièmes à l'oeil droit.

Comme j'avais l'air d'aplomb, le docteur, en guise de médecine, m'invite à dîner, repas frugal terminé par une de ces grosses papayes qu'il adore. Puis il m'offre un armagnac, sans en prendre. Politoff qui avait alors plus de 60 ans, avait beaucoup bu dans sa vie. Dans l'armée du Tsar, pendant la guerre, il absorbait en moyenne une bouteille de cognac par jour, puis, recruté en Casamance comme médecin, il avait allègrement continué au même rythme, ce qui n'avait pas été sans lui poser quelques problèmes d'ordre professionnel.

En 1948, il était parti en retraite en France mais il ne pouvait plus s'habituer à la vie métropolitaine aussi avait-il demandé à revenir au Sénégal, ne serait-ce que comme infirmier. Le colonel médecin, commandant le Service de Santé, avait donné son accord sous réserve que Politoff donne sa parole de ne plus boire une goutte d'alcool et c'est ainsi qu'il avait été affecté comme médecin à Kédougou, le coin le plus reculé du Sénégal où il ne risquait pas de trouver souvent une bouteille de cognac dans la seule boutique africaine. Politoff tint parole, tant qu'il eut affaire à l'administrateur et l'administrateur adjoint; quand l'envie était trop forte, il se contentait de humer sa bouteille d'armagnac. Ce fut la dernière fois que je vis cet homme pour qui j'avais beaucoup de sympathie, car, malgré ses défauts, il était très humain et

généreux avec ses malades et la population en général.

Le lendemain je quitte définitivement Kédougou, pour cette année, car je dois travailler maintenant au Soudan français (Mali actuel) du côté est de la Falémé. L'hivernage étant précoce en Haute-Guinée, la crue de la Gambie va bientôt commencer et la chaussée submersible de Mako être emportée comme chaque année, isolant Kédougou.

Je devais tenir la suite de l'histoire de Politoff du médecin militaire de Velingara, en Casamance orientale. A peu près au moment de mon départ, un juge rejoignit Kédougou. Cet homme buvait beaucoup et avait apporté avec lui une bonne réserve d'alcool. Il invita deux fois chez lui Politoff et but sans retenue en sa présence. Si, la première fois, le docteur résista, le seconde fois il s'enivra puis, dégouté de lui-même, il but toute une bouteille d'alcool à 90° quand il rentra chez lui. Il fut atteint d'une hémiplégie mais ne pouvait être évacué car la piste était coupée à Mako et il n'y avait pas de terrain d'aviation. La seule solution fut de faire venir ce médecin de Vélingara qui, venant de Youkounkoun, traversa tout le pays bassari à pied. Quand il arriva à Kédougou, Politoff était remis de son hémiplégie mais il avait oublié totalement le français et ne parlait plus que le russe ! Il fut évacué en fin d'hivernage et réexpédié en France dans une maison de désintoxication : je ne sais pas ce qu'il devint par la suite.

En remontant sur Tambacounda, je fais un petit arrêt sur la chaussée submersible de Mako. Les eaux commencent à grossir. J'y prends un dernier bain et regarde passer, en escadrille, des petits perroquets verts et jaunes que l'on appelle des youyous. On les

confondrait avec les pigeons verts n'étaient leurs becs camus. Egalement quelques calaos au bec courbe et toute une troupe de "gendarmes", les tisserins jaunes qui sont en train de construire leurs nids suspendus aux branches d'arbres.

A Tambacounda, je renouvelle mes provisions, fais le plein de mon fût d'essence de 200 litres, puis en route vers Goudiry où je compte prendre une petite piste de brousse vers l'est et traverser la Falémé à gué. l'administrateur de Goudiry, sa femme et ses deux filles me reçoivent très cordialement. Je dîne chez eux et j'assiste au repas des fauves, trois petits lions à qui les jeunes filles donnent le biberon et dont la mère avait été empoisonnée par un

infirmier vétérinaire africain.

A la fin de la saison sèche le gibier devient plus rare en brousse par suite du manque d'eau et les lions ont la fâcheuse tendance à se rabattre sur les troupeaux. Evidemment cela ne fait pas l'affaire des éleveurs africains et la technique est alors d'empoisonner une vache qui a été tuée par les lions. Ceux-ci, en effet, ne dévorent pas la totalité de leur victime lorsqu'ils l'abattent et se réservent de manger le reste la nuit suivante. Aussi demande t’on à l'infirmier vétérinaire, appelé docteur suivant l'inflation des titres courante en Afrique, d'empoisonner l'animal par piqûres de strychnine. II en résulte une hécatombe car non seulement les lions meurent mais aussi tous les autres carnassiers attirés par les restes de

la bête, hyènes et autres chacals. Pour les charognards, les vautours, c'est assez spectaculaire, car après avoir "picoré dans le cadavre" ils s'élèvent de quelques mètres avant de retomber foudroyés. C'est ainsi qu'à Kédougou j'ai eu l'occasion d'acheter une peau de lionne

empoisonnée qui devait devenir un des ornements de mon salon parisien.

Je m'enquiers auprès de l'administrateur de l'existence éventuelle d'un passage sur la Falémé, mais à son avis, la traversée n'est pas possible. II ne me reste donc qu'à passer par Kayes, la première grande ville du Soudan sur le fleuve Sénégal, ce qui représente un détour de quelques 200 kilomètres. En 1963 et 1965, avec les géologues de l'ORSTOM, j'aurai l'occasion d'utiliser plusieurs gués dont un à hauteur de Goudiry. Encore fallait-il avoir un

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