• Aucun résultat trouvé

PREMIERES EXPLORATIONS GEOLOGIQUES DANS LE CERCLE DE HAUTE - GAMBIE

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 27-33)

Pour mes premiers levers géologiques, je parcours les environs de Mako avec des équipes très restreintes et fais plusieurs incursions dans les petits massifs basaltiques voisins, qui culminent à 400 mètres, en prenant comme limite sud la Gambie. Le fleuve est encore tumultueux avec une série de petits rapides limitant quelques plans d'eau plus profonds, et, sur ses bords, je fais la rencontre de mes deux premiers caïmans qui, lézardant sur les rochers, au soleil, à ma vue se précipitent à l'eau. Quant au troisième, notre rencontre se passe au moment où je suis en train de me baigner en amont de la chaussée submersible ; j'aime beaucoup cet endroit car le paysage est beau avec les massifs de Mako au nord et de Bafoundé au sud. Heureusement je suis accompagné par un Noir que prudemment j'ai laissé en faction sur la berge. Bien m'en a pris car soudain par de grands gestes il m'appelle désespérément en me désignant un point derrière moi : me retournant j'aperçois alors les yeux d'un caïman qui, à une dizaine de mètres, se rapproche doucement. Je n'attends pas mon reste, rejoins à toute allure le bord et tire un coup de fusil sur l'animal mais, avec du plomb 4, il ne risque pas grand mal.

Au dire des Africains le caïman s'appuie sur sa queue pour happer sa proie, qu'il noie ensuite en l'emmenant dans son trou pour la manger plus tard. C'est ainsi que les gués et les eaux peu profondes sont très dangereux, aussi, à partir de ce jour, à Mako, je ne me baignerai qu'en eau profonde suivi par un Noir dans sa pirogue.

Les alentours de Mako étudiés, il me faut étendre mes investigations et partir plusieurs jours : ce sera mon lot pendant deux ans et ces expéditions dureront de dix à vingt jours, à pied. Pour le moment, sans voiture, et donc pratiquement sans communication, j'organise ma propre poste en envoyant tous les 15 jours un porteur chercher le courrier à Kédougou distant de 50 kilomètres.

Il me faut maintenant organiser une équipe de porteurs, une quinzaine, et je choisis comme chef d'équipe Ousman Keita, le frère du chef de village. Se transportent, non à dos d'homme mais sur la tête, le lit avec la moustiquaire et le matelas, la table et un fauteuil pliant, le matériel de cuisine avec le ravitaillement sous la direction de Joseph, la lampe tempête, une lessiveuse, le seau avec le filtre Esser (bougié en brique poreuse qui filtre l'eau).

Parmi les porteurs, trois ne me quittent jamais. l'un porte l'eau filtrée, indispensable si l'on veut éviter la dysenterie amibienne, dans plusieurs bouteilles entourées de sac, avec pour mission de les plonger dans l'eau chaque fois qu'il en rencontre afin de provoquer un

refroidissement par évaporation : j'obtiens ainsi une température d'environ 15°, quand il fait entre 30°et 45°à l'ombre suivant la saison. Le second pousse, à l'aide de sa fourche, une roue de vélo sur laquelle est adapté un compteur kilométrique qui, en me donnant les distances parcourues, me permet d'établir une carte précise à l'aide de la boussole. Le troisième porte en bandoulière ma sacoche avec cartes et papiers divers, crayons et la 10,75, pour le gros gibier.

Personnellement, j'ai l'appareil photo et la boussole en bandoulière, le marteau à la main : ce marteau me sert à obtenir des morceaux de roches que j'examine pour en déterminer la nature et que je conserve parfois à titre d'échantillons afin de les soumettre plus tard, au laboratoire de Dakar, à différents examens en particulier pétrographiques et chimiques.

II m'arrive aussi, sur des filons de quartz, de faire des prélèvements assez importants qui seront, à mon retour à Mako, pilés puis lavés à la batée afin d'en extraire l'or, ce qui me donnera une première idée de l'intérêt du filon. Au fur et à mesure de ma tournée, les sacs d'échantillons s'accumulent, ce qui constitue une charge supplémentaire pour mes porteurs.

Un garde cercle, gendarme supplétif coiffé d'une chéchia rouge, m'est affecté par l'administration de Kédougou pour assurer ma sécurité. Il est donc toujours avec moi et me

suit avec mon calibre 12 pour le petit gibier. II me faut en effet penser à nourrir toute ma caravane car mes porteurs n'emmènent aucun ravitaillement ; ils comptent, avec leur insouciance naturelle, sur leurs frères de race, au prochain village, et, surtout, ils me font confiance. Je m'arrange pour les satisfaire car je leur demande de gros efforts et ils ont besoin d'une nourriture riche, ce qui leur fait généralement défaut : comme je l'ai dit, la viande est très rare et le gibier est bien venu pour tout le monde, le village y compris ; c'est alors jour de bombance et je suis d'autant mieux accueilli.

Le programme de cette campagne est d'établir au 1/50.000, soit avec des mailles théoriques de deux kilomètres, une carte géologique avec prospection minière, l'or en particulier, de la région située au nord et à l'est de la boucle de la Gambie. Mon premier objectif est un petit village situé au nord est de Mako, Badon, à partir duquel je rayonnerai dans toutes les directions. A mon arrivée dans ce hameau, les femmes et les enfants ont peur de moi, car, de l'avis des notables, il n'y est pas venu d'Européens depuis 15 ans. Il me faut les apprivoiser avec les quelques mots de malinké que je possède et le contact se fait plus

confiant.

Le chef de village m'affecte une très bonne case après m'avoir offert les cadeaux traditionnels : l'hospitalité africaine n'est pas un vain mot et l'on me donne un poulet et quelques oeufs. En fin d'après-midi, les jeunes filles curieuses viennent me "donner le bonjour" et, le soir, j'ai droit au tam-tam d'honneur au cours duquel, les femmes surtout, jeunes et moins jeunes, s'en donnent à coeur joie, en dansant sous la lune de manière frénétique, au centre du cercle de spectateurs, qui battent, en rythme, des mains.

En fait, le tam-tam a lieu une à deux fois par semaine et se prolonge très tard. C'est assez lancinant, il est impossible de trouver le sommeil, et pourtant le lendemain je me lève très tôt, avant le soleil, car il me faut profiter au maximum des heures fraîches. Au petit jour je prends le thé, sans pain, et pour cause ! Joseph essaie bien de me faire des petits pains en creusant un four dans une termitière cathédrale haute de deux à trois mètres et en employant du vin de palme fermenté pour faire lever la pâte mais c'est un fiasco : les petits pains sont particulièrement durs et il est préférable de s'en passer d'autant que (est-ce le foie ?) le matin je ne peux rien absorber de solide, aussi je pars le ventre vide.

Comme le camp de base est Badon, je rayonne autour de ce village avec une équipe restreinte, quatre ou cinq hommes et le garde cercle. Marcher sur ce plateau granitique, en suivant un axe dans les hautes herbes, est assez épuisant, et je ne dépasse guère 15 à 20 kilomètres par jour. A 10 heures du matin, après avoir absorbé un bon litre d'eau depuis le départ, je peux fumer ma première cigarette sans avoir ce qu'on appelle "le margouillat" du nom du petit lézard local qui se chauffe au soleil. pourquoi ce nom ? Il s'agit d'une envie de vomir irrépressible quand l'estomac se refuse à accepter quoi que ce soit.

Mes porteurs se rendent compte, quand j'ai la cigarette au bec, que le moral est meilleur et, petit à petit, s'instaure un rite entre nous : ils savent que je n'ai rien mangé et me proposent une petite pause pendant laquelle ils vont enfumer une ruche sauvage dans un arbre et, tous les matins désormais, ils m'apportent le miel dans un vieux chapeau appartenant à l'un d'eux. Comment est-il arrivé à Mako ? mystère ! Après avoir soigneusement enlevé les abeilles endormies, je déguste le miel dans les alvéoles de cire que je recrache ensuite.

La course à travers la savane, en gravissant quelques collines, se termine vers 15 heures, au maximum de la chaleur. Au début, il m'arrive de rentrer plus tard car je me suis égaré et, pour éviter cette mésaventure, je prends l'habitude de me faire accompagner d'un guide, si possible le chasseur du village qui s'arrange évidemment pour me faire tirer des pintades que l'on voit en groupe. Il m'arrive d'en tuer quatre ou cinq d'un coup de fusil et mes porteurs acceptent joyeusement ce supplément de bagages.

Quand je rentre dans ma case, enfin à l'ombre, je suis épuisé, noirci de la tête aux pieds par les grandes pailles incendiées qu'il a fallu traverser ; la première chose que fait Joseph est

de remplir, au puits, la lessiveuse et je me lave avec délice. Ces herbes hautes parfois de deux mètres, quoique brûlées, restent très coupantes et me blessent au coup de pied et aux jambes. Les plaies, malgré le mercurochrome, se creusent et donnent des ulcères tropicaux, "les craws-craws", qu'ont connu certains anciens d'Indochine. Vingt ans plus tard, j'en porterai encore les traces noirâtres.

Evidemment je suis habillé très légèrement, short, chemisette, casque, les jambes et les pieds nus dans des sandalettes en nylon qui ont l'avantage de laisser le pied transpirer et permettent de passer partout, y compris dans les marigots. Par cette chaleur je ne puis supporter pantalon et chaussures montantes qui me préserveraient et je préfère m'en passer malgré les crams-crams, petites graines hérissées de piquants qui s'accrochent aux jambes et pénètrent dans les sandalettes.

C'est ensuite l'heure du repas, vers 16 heures, et Joseph me sert le plus souvent du poulet ou de la pintade, cuit à la casserole entre deux pierres, avec beaucoup trop d'huile, accompagné d'une boîte de conserve ou de riz. Comme boisson de l'eau dont je fais une énorme consommation. J'ai besoin de me réhydrater car, pendant ma course, j'ai du me contenter des deux litres d'eau que j'ai emmenés.

Après le repas, je classe mes notes, dresse ma carte, puis parcours le village et discute avec les habitants. Comme ceux-ci ne parlent pas le français, il me faut toujours passer par le truchement d'un de mes porteurs, ancien tirailleur. Les Malinkés se demandent ce que fait cet Européen qui parcourt la brousse et casse des cailloux. Finalement ils me baptisent

"Kabakourou" et je me rendrai compte quelques années plus tard que c'est un compliment car cela ne veut pas dire "le chef des cailloux" comme je le pensais tout d'abord mais "le caillou fort".

Au crépuscule, mon repas se réduit généralement à un grand bol de lait puis je me couche dehors sous la moustiquaire. Avec un peu de chance j'arrive à m'endormir malgré les bruits du village, car les Africains, qui sont écrasés par le soleil la journée, vivent surtout le soir. Vers 2 heures du matin, je me réveille, sans doute à cause de la fraîcheur et du calme absolu, et me promène en admirant le ciel étoilé, c'est le moment divin. Les couchers de soleil sont aussi merveilleux, avec des variations de tons splendides, de l'ocre rouge au bleu nuit en passant par le vert tendre.

Un jour, en fin d'après midi, j'assiste à l'enterrement d'un des habitants, transporté sur une espèce de civière jusqu'au cimetière. Il est enterré sans cercueil, à la mode musulmane, roulé dans une étoffe blanche. Une plaque de roche marque la tombe quand elle est

rebouchée. J'admire cette simplicité biblique devant la mort.

Pendant ce séjour à Badon, quelques porteurs sont envoyés vers l'est pour me préparer une case, au lieu-dit Tambakokoso, dans un désert de granite et de latérite, absolument

inhabité. Enfin, le jour de mon départ, c'est à mon tour de faire, pour mes adieux, quelques cadeaux en argent, cigarettes et surtout cartouches toujours très ppréciées.

A mon retour à Mako on me tend un mot du Sénateur du Sénégal, Charles Cros, en tournée aux "confins" de sa circonscription, ce qui est la preuve, de sa part, d'une belle conscience professionnelle ;

Mako, le 30/1/50 Monsieur l'Ingénieur,

"Avec l'autorisation de votre gardien je me suis permis de prendre un moment de repos dans votre maison.

Remerciements et sentiments les meilleurs."

Je suis très honoré de cette visite mais regrette rétrospectivement que ma "maison" n'ait été qu'une modeste case.

Je m'occupe d'un problème financier important, le renouvellement de ma caisse

d'avance, que je ne peux obtenir qu'en justifiant mes dépenses qui sont contrôlées de très près, quoique de Saint Louis. Je ne peux ainsi rien acheter sans facture en 3 exemplaires, mais il est vrai qu'en l'absence de magasin je n'ai guère de problème à ce sujet.

Il me faut aussi fournir des états de salaire en 3 exemplaires, signés par le salarié ou à défaut par 2 témoins. Malgré que je sois pratiquement coupé de tout contact avec la

civilisation, je suis astreint à toutes les obligations administratives et c'est ainsi que je dois porter sur chaque état de dépense cette fameuse formule sacramentelle sans laquelle point de salut : "certifiée la fourniture faite et la prise en charge". Cette phrase a une importance que je ne soupçonne pas car, l'ayant oubliée, je verrai le renouvellement de ma caisse d'avance retardé de plusieurs mois. Evidemment le crétin de scribouillard fonctionnaire, qui, à Saint Louis, expédie les affaires en attendant l'heure de son pastis glacé, ne fait rien pour me

faciliter la vie et se retranche derrière la règle-parapluie. Cependant, il ne me vient pas à l'idée de me croiser les bras et je continue à travailler en payant les porteurs de ma poche, ceci jusqu'en juin ! Je gage que l'actuelle génération de géologues confrontée au même problème aurait réagi avec beaucoup plus de virulence. Aurait-elle d'ailleurs accepté de travailler dans ces conditions ?

Pendant ce séjour à Mako, je fais davantage connaissance avec le village. Je constate que les champs sont à plusieurs kilomètres et qu'ils entourent quelques cases : c'est le village de culture qui n'est habité qu'au moment des travaux, à l'hivernage. Les Noirs gardent leurs récoltes dans de petites cases rondes, très hautes, surélevées sur des pieux de manière à être à l'abri des rats : les greniers à mil.

Les jeunes filles viennent souvent me voir, et j'ai un faible pour Nieralee, la jeune demi-soeur du chef, la plus jolie. Je vais jusqu'à proposer au vieux Keita une dot pour sa soeur mais c'est un ancien tirailleur qui a accompagné en brousse des officiers de l'Institut

Géographique National et il refuse :

- "Je ne peux te la donner car les gens comme toi ne restent jamais très longtemps au même endroit".

Evidemment il n'avait pas tort.

Mi-février, je repars pour une grande tournée vers l'est et compte passer quelques jours à Tambakokoso, dans ma résidence secondaire du désert de Badon, aménagée par mes

porteurs. Je confie, comme la fois précédente, ma case à Bakary Seck qui est chargé de

récupérer le courrier. Cette fois je ne suis pas accompagné de mon garde cercle, en permission à Kédougou, ni d'Ousman Keita qui, ayant gagné un peu d'argent, préfère rester chez lui auprès de ses femmes. A l'exception de deux ou trois fidèles, c'est le cas de tous mes porteurs qui me quittent généralement au bout de un ou deux mois.

A quelques kilomètres de Mako nous traversons un bas-fond où se trouvent des raphias : c'est une petite oasis très ombragée et très agréable comme première halte, d'autant qu'on me signale le long de ces palmiers quelques calebasses oblongues qui recueillent la sève, le "bangui".Nous nous en régalons avant de poursuivre notre chemin dans la savane sèche et brûlante. Je reviendrai une autre fois dans ce petit coin agréable avec l'intention de profiter à nouveau de cette aubaine mais le propriétaire, sans doute prévenu de mon départ de Mako, m'attend de pied ferme avec son fusil de traite pour défendre son bien. Il s'agit de l'homme le plus riche du village, le plus nanti de femmes et j'ai l'impression que mes porteurs, qui ne peuvent pas "l'encaisser", se sont servis de moi pour déguster gratis son bangui. Pris en flagrant délit, il ne me reste qu'à m'excuser par un bon bougna qui indemnise largement le bonhomme.

Le but de cette étape est Simpampou, tout petit village, où je fais connaissance du vieux chasseur de l'endroit qui m'offre de l'hydromel en échange de quelques cartouches. II

m'accompagne dans la prospection des environs avec son inséparable fusil couvert de cauris. Ma 10,75 l'intrigue et je lui en fais la démonstration : d'un coup de fusil je casse une branche grosse comme le poignet, ce qui l'impressionne beaucoup.

A Tambakokoso j'admire ma case qui se dresse sur un reg latéritique : c'est un logis rectangulaire fait en crintings (nattes obtenues à partir d'écorce de bambou entrelacée) de sept mètres de long sur quatre de large, couvert de paille avec, s'il vous plait, une cloison intérieure isolant un coin cuisine. Ousman Keita a pris soin d'installer cette case à proximité d'un

marigot où l'on trouve encore quelques trous d'eau mais suffisamment loin pour éviter les moustiques.

Le soir je fais une belle crise de paludisme, 40° de fièvre, mais je ne peux trouver le repos car une partie de mes manoeuvres, les Peuhls qui sont musulmans, fait grand bruit près de ma case, autour du feu. Malgré plusieurs interventions de Joseph, ils ne se calment pas. Ce soir, ils sont particulièrement déchainés et finalement je sors de ma case et bouscule le feu.

- Fichez le camp et laissez moi dormir 1

Pendant ce temps les animistes se livrent, à quelques centaines de mètres, à une

cérémonie mystérieuse, sans doute le sacrifice d'un poulet. En fait, les Noirs, dans cette région inconnue, combattent leur isolement et leur appréhension comme ils le peuvent, par le bruit ou une offrande aux dieux.

Le lendemain matin, je demande à Joseph, en l'absence d'Ousman, de me réunir cinq hommes avec roue de vélo, fusils, marteaux etc... mais l'algarade de la veille n'est pas oubliée.

- Patron, ils ne veulent plus travailler, ils veulent rentrer à Mako et que tu les payes maintenant.

C'est la grève en quelque sorte.

- Ecoute Joseph, débrouilles-toi. Je les veux près dans cinq minutes et de toutes manières je n'ai pas assez d'argent pour les payer.

Et pour prouver ce que je dis, je montre à Joseph la somme que je possède. J'ai résolu en effet le problème de coffre-fort de manière particulière ; sachant que j'allais être isolé pendant assez longtemps, je me suis muni, à mon dernier passage à Tambacounda, d'une quantité considérable de petites coupures de 100 francs, ce qui correspond au salaire quotidien d'un manoeuvre, car, faute d'argent dans les villages qui vivent en autarcie, le billet de 1.000

Dans le document KABAKOUROU, Michel DEFOSSEZ (Page 27-33)