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SOURCES ANTIQUES ET DONNÉES ARCHEOLOGIQUES : APPORT POUR LA CARACTÉRISATION DES AGGLOMÉRATIONS

4.2.2. Les prospections aériennes

 ANNEXES IV :FICHES DE PROSPECTION AÉRIENNE.

L’étude des agglomérations antiques sur un vaste territoire ne peut se satisfaire uniquement de données ponctuelles (diagnostics, fouilles) et nécessite la mise en œuvre de méthodes extensives comme les prospections terrestres qui viennent d’être présentées. D’autres méthodes peuvent également être exploitées comme la prospection aérienne. Si celle-ci est bien développée depuis plus de 30 ans dans la vallée de l’Allier et ses abords directs148, certains espaces de la zone d’étude ont été beaucoup moins couverts, comme le nord-ouest du Cantal (Ydes) ou la Haute-Loire (Saint-Jean-d’Aubrigoux). Des choix ont dû être opérés en raison de la superficie de la zone étudiée. Les recherches se sont concentrées sur l’Auvergne et le Limousin (Fig. 67). Cette dernière région n’a pas fait l’objet de prospections aériennes de grande envergure même si plusieurs prospecteurs bénévoles utilisent cette technique sur leurs communes de prédilection. Cependant, tous les espaces n’offrent pas la possibilité de mettre en œuvre ce type de prospection (zones fortement urbanisées, forêts), ce qui a obligé à une sélection. Quatre agglomérations ont fait l’objet de missions en Auvergne et six en Limousin entre 2010 et 2011 (Fig. 68 et 69), soit un total de 1 067 clichés. Les résultats sont restés mitigés, soit en raison d’un couvert végétal peu propice (prairie), soit en raison de la faiblesse du nombre d’anomalies observées. Si l’apport global est limité, les résultats montrent que la méthode peut fonctionner aussi en zone de prairie.

4.2.2.1. Blond

Un seul cliché a été sélectionné pour l’agglomération de Blond (Aérien 44). L’étude attentive des différentes photographies permet d’entrevoir un hypothétique fanum de plan carré situé au sud du bois de la Tourette. Signalons au passage que l’observation de clichés

181 satellites par C. Soyer149 lui a permis d’entrevoir dans cette même parcelle différentes anomalies linéaires lui laissant penser à la présence de bâtiments. Ces images, malheureusement trop floues, n’ont pu être réellement exploitées.

4.2.2.2. Charbonnier-les-Mines / Beaulieu

Lors de la campagne de 2010, la voie antique, ainsi que le sanctuaire de l’agglomération de Charbonnier-les-Mines ont pu être photographiés. Au niveau du sanctuaire, un double fossé semble délimiter une voie qui contourne le lieu de culte (Aérien 5, 6). Sur certains clichés (Aérien 7, 15, 19), on perçoit très bien la continuité de l’occupation en direction du nord le long de la voie, aux abords de l’actuelle carrière. Un second axe interne semble se dessiner à l’est de la voie principale (Aérien 18). Ces observations ont été complétées, en 2011, par la découverte d’une structure semi-circulaire à l’est de la voie (Aérien 26, 27, 29), tandis que la densité d’occupation au cœur de l’agglomération a été confirmée (Aérien 28). La structure semi-circulaire interroge. B. Dousteyssier, qui l’a également observée, l’a interprétée comme une fontaine monumentale lors d’une communication au colloque Les petites villes et la route de l’Antiquité à l’époque moderne, tenu à Clermont en mars 2014.

4.2.2.3. Gouzon

En 2010, deux anomalies linéaires sous la forme de deux fossés parallèles ont été observées et photographiées aux Taillis et aux Bouchers (Aérien 36 et 37). Ces deux anomalies pourraient correspondre à une ancienne voie, peut-être antique, ce qui confirmerait le tracé de la voie traditionnellement proposé sur le territoire de cette commune. La même année, une anomalie circulaire (Aérien 38) a été interprétée comme un enclos ou un tumulus arasé. En 2011, plusieurs anomalies linéaires perpendiculaires ont été observées aux Garennes. L’interprétation reste encore en suspens mais il est fort probable qu’il ne s’agisse pas d’une occupation antique (Aérien 50). Aux Bouchers, l’anomalie observée en 2010 a pu être retrouvée et suivie sur plusieurs centaines de mètres (Aérien 51, 52, 53, 54). Même si la chronologie ne peut être assurée, l’interprétation comme ancien chemin laisse peu de doute. D’autres observations ont eu lieu sur cette commune, mais rien ne permet de confirmer ou d’infirmer la présence d’une agglomération antique. Seule l’hypothèse du passage d’une voie ancienne semble être validée.

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4.2.2.4. La Souterraine

Les missions réalisées à La Souterraine ont livré de légères anomalies difficilement interprétables. En 2010, un fossé rectiligne ponctué de fosses de part et d’autre a été photographié à La Ribière (Aérien 43). En 2011, au niveau de la parcelle d’une des nécropoles, quelques petites anomalies apparaissent (Aérien 66). Dans la parcelle au sud du bois, à l’est de l’UP 70, de petites anomalies quadrangulaires sont certainement dues aux travaux agricoles (Aérien 67). La prospection aérienne dans cette zone de prairie est très délicate. Le choix de la saison est primordial pour éviter une végétation trop dense, moins propice que lorsque l’herbe est moins fournie comme en 2010.

4.2.2.5. Ladapeyre / Clugnat

Aucune anomalie ne semble en rapport avec une éventuelle occupation antique à l’emplacement de l’agglomération de Ladapeyre. La photographie la plus lisible (Aérien 41) ne correspond finalement qu’à un état ancien du parcellaire (confirmation écrite par G. Gouyet) et seul un tracé de voie sur la commune voisine de Clugnat pourrait être rattaché à l’Antiquité (Aérien 42). Les clichés réalisés en 2011 (Aérien 56, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65) livrent des anomalies qui correspondent majoritairement à un ancien parcellaire encore en place lors des couvertures aériennes réalisées par l’IGN entre les années 1950 et 1968150. Deux anomalies (Aérien 57 et 58) pourraient laisser espérer la présence de bâtiments dans la parcelle AM 140 qui jouxte au nord-est l’une des parcelles prospectée en géophysique en 2012 (AM 139). Le bâtiment observable avait été interprété comme un possible fanum dans le rapport de 2011 (Baret 2011).

4.2.2.6. Le Broc

Lors de la première mission de 2010, seul le fanum était apparu, sans que l’on puisse percevoir le péribole (Aérien 9). Lors de la seconde mission, en 2011, la partie nord-est du péribole a pu être observée. Celui-ci présente une petite pièce carrée dans l’angle nord-est et un porche d’entrée au centre du mur est (Aérien 20). Cette deuxième mission fut effectivement plus productive puisqu’un nombre d’anomalies plus important que celles déjà connues (Mitton 2006) a pu être observé au sud du sanctuaire, confirmant par la même occasion de la présence d’une petite agglomération dans la plaine de Blanède (Aérien 35).

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4.2.2.7. Les Martres-de-Veyre

Seuls les deux axes routiers déjà connus sont apparus lors des missions de 2010 (Aérien 1, 2, 21, 22, 23). De petites anomalies linéaires semblent cependant se dessiner aux abords de la voie la plus à l’ouest. En 2011, ces anomalies ont pu être ré-observées (Aérien 31). Elles pourraient, pour partie, correspondre à des ruelles perpendiculaires à la voie principale. Ces observations confirmeraient la présence d’une occupation ordonnée au sud du quartier artisanal fouillé par A.-M. Romeuf.

4.2.2.8. Pontarion

Un seul cliché a été retenu pour cette commune puisqu’aucune anomalie n’a été décelée lors du survol. Il s’agit d’une vue de la nécropole à incinération en cours de défrichement, certainement en vue du réaménagement touristique de cet espace (Aérien 71).

4.2.2.9. Saint-Jean-d’Aubrigoux

Aucun cliché n’a été exploité puisqu’aucune anomalie n’a été détectée sur le territoire de la commune.

4.2.2.10. Saint-Priest

Si plusieurs anomalies ont été observées en 2011 sur les territoires du Montmoreau, du Ganon, de Fontamille et de Méanas (Aérien 45, 46, 47, 48, 49), il paraît bien difficile de rattacher ces dernières à une quelconque occupation antique. La nature anthropique et ancienne de ces observations reste en effet difficile à établir.

4.2.2.11. Ydes

Deux séries d’anomalies ont fait l’objet d’enregistrements (Aérien 12 et 13). Pour la première, dans une parcelle de la Gare de Saigne, on observe un enclos quadrangulaire avec une petite structure dans le coin inférieur gauche. La seconde, dans une parcelle proche d’Ydes-Bourg, correspond très certainement à un ancien parcellaire.

Quel bilan peut-on tirer de ces campagnes de prospections aériennes ? Tout d’abord, il est indispensable de procéder à des prospections régulières et soutenues lorsque l’on étudie les agglomérations antiques. En effet, en fonction des conditions climatiques, l’état d’avancement des cultures varie d’une année sur l’autre et seuls de fréquents vols entre avril et octobre, chaque année, assurent la possibilité d’observer des anomalies qui ne sont visibles que

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brièvement. Il est ensuite nécessaire de confronter les données obtenues avec l’ensemble des autres méthodes de recherches extensives, mais aussi avec d’anciennes photographies et de recouper l’ensemble de la documentation ainsi obtenue.