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OBJECTIFS, STRATÉGIES ET MÉTHODES

3.2. Des notices descriptives normalisées

La seconde étape méthodologique est la définition d’un modèle de notice normalisée afin d’enregistrer, le plus exhaustivement possible, les données disponibles pour chaque agglomération potentielle. Le chapitre 1 a mis en évidence les différentes initiatives qui avaient déjà été menées, et qui ont constitué le point de départ de la réflexion. À partir des exemples mis en œuvre par J.-L. Massy en Lorraine (Massy 1997 : 10), par M.-E. Bellet, C. Cribellier, A. Ferdière, S. Krausz en région Centre (Bellet et al. 1999 : 217-218), J.-L. Fiches en Languedoc-Roussillon (Fiches 2002), une notice a été établie au début de la thèse. Celle-ci a également été confrontée à la grille d’analyse du CNAU – Centre National d’Archéologie Urbaine86 (Fig. 21) ainsi qu’au modèle mis en œuvre dans le cadre du PCR dirigé par M. Monteil87.

L’en-tête de la notice (Fig. 22) reprend la (ou les) commune(s) concernée(s) par l’emprise de l’agglomération, un rappel du département et de la cité. Le corps de la notice comprend 11 parties principales. La première section centralise les données administratives de l’agglomération potentielle à travers des informations de localisation (Lambert 93), de dénomination antique et médiévale, le code INSEE de la commune et le numéro d’enregistrement dans le volume correspondant de la Carte archéologique de la Gaule.

La deuxième partie permet de présenter le contexte « géographique » de l’agglomération à travers la localisation de la commune au sein de son espace géographique proche (communes proches les plus connues), mais aussi par rapport aux agglomérations potentielles les plus proches. Cette sous-partie intègre également une rapide description de la topographie de l’emprise de l’agglomération ou de la commune où se localiserait l’agglomération lorsque l’assise n’est pas connue. Les principaux sommets environnants sont aussi mentionnés afin d’offrir une vision la plus précise possible du contexte topographique. Les principales formations géologiques dans l’emprise de l’agglomération ou à proximité sont recensées à partir des notices de la carte géologique au 1/50 000 du BRGM88. Si des

86 http://www.culturecommunication.gouv.fr/Disciplines-et-secteurs/Archeologie/Archeologie-de-la-ville.

87 Je tiens à remercier particulièrement Martial Monteil pour m’avoir communiqué un exemple de notice réalisée dans le cadre du PCR qu’il dirige.

143 ressources minéralogiques ou métallifères particulières sont connues, elles sont également mentionnées. La situation par rapport au réseau hydrographique proche (cours d’eau, confluence) est ensuite précisée quelque soit le rang hydrologique de la rivière. Enfin, si des données paléoenvironnementales sont connues, un résumé des résultats peut être développé pour offrir une image de l’environnement de l’agglomération antique.

La troisième section permet d’exposer un rapide historique des recherches, soit sur l’agglomération, soit sur la commune. Cet historique ne tend pas à l’exhaustivité mais tente de présenter les moments forts dans l’étude de l’agglomération potentielle. L’historique est accompagné d’une carte de l’ensemble des sites antiques connus sur l’espace de la commune ou proche de l’agglomération. Cette cartographie présente à la fois les entités archéologiques enregistrées dans la base Patriarche avec un symbole unique et le numéro de l’entité mais également les sites absents de la base et recensés dans la bibliographie avec un second symbole unique. Le fond de carte choisi est celui de la BDORTHO® de l’IGN ou l’image satellite du site Bing© afin d’offrir au lecteur une vision de l’état actuel du couvert végétal et des éventuelles difficultés d’un retour sur le terrain. Les limites communales et l’hydrographie ont été rajoutées afin de faire ressortir visuellement ces repères.

La section des sources permet de recenser, lorsqu’elles existent, les mentions de l’agglomération dans les textes antiques ou médiévaux, les inscriptions découvertes et d’éventuelles études toponymiques.

Une synthèse chronologique est présente dans une cinquième section, soit à travers l’ensemble des découvertes, soit à travers la proposition d’un phasage suite à une opération archéologique. L’ensemble de la chronologie de l’agglomération est proposé avec, pour les périodes précédentes et ultérieures, une précision sur la forme de l’occupation. Le renseignement n’est pas systématique lorsque les éléments sont insuffisants ou avec une chronologie trop large.

La présentation de l’ensemble des données de topographie urbaine s’effectue dans la sixième partie. Elle débute par une évaluation de l’étendue de l’agglomération à partir, soit des suggestions bibliographiques, soit de la cartographie interprétative. Une confrontation entre les deux propositions peut également être menée lorsque l’écart semble significatif. Les réseaux de communications sont ensuite abordés à travers les axes terrestres et fluviaux. Les aménagements liés aux voies fluviales sont aussi présentés (gué, pont, port, aménagement de berges). L’organisation de l’agglomération est exposée, lorsqu’elle peut être perçue, de manière thématique. L’ensemble des aspects attendus a été envisagé afin de pouvoir traiter toutes les composantes et formes possibles de l’agglomération, qu’elles présentent un

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urbanisme développé ou non. L’habitat a été traité en dehors de l’organisation urbanistique de l’agglomération afin de considérer les habitations comme lieu de vie et de rendre compte des différentes formes connues.

La section sept est dédiée aux activités productives et non productives. Elle permet de mettre en évidence l’ensemble des activités quotidiennes existant au sein de l’agglomération. À l’usage, la sous-partie 7.3. paraît peu judicieuse puisqu’elle ne fait que reprendre, sous l’aspect de l’« activité », des structures déjà décrites précédemment. Ceci explique qu’en dehors de quelques cas, cette partie n’a été que peu renseignée. Différentes figures ou cartographies peuvent être proposées en illustrations complémentaires.

L’objectif de la huitième partie est de replacer l’agglomération dans son territoire. Le terroir, faute de travaux spécifiques et d’une connaissance suffisante des activités de production agricole, n’a pu être abordé et ce paragraphe n’a pas été renseigné. Celui de l’habitat rural, systématiquement rempli lorsque des données le permettaient, vise à offrir une vision de l’occupation du territoire voisin. Si aucune distance n’a été définie afin de s’adapter aux données disponibles, la présentation n’a pas été exhaustive et le choix des sites décrits s’est concentré sur les cas les mieux documentés ou les plus marquants puisque toutes les découvertes sont listées dans le tableau proposé en annexe de la notice.

À la lumière de l’ensemble des informations exposées dans le corps de la notice, une courte synthèse permet de justifier le choix du classement par niveaux de fiabilité entre « site rejeté », « agglomération hypothétique » et « agglomération avérée » (voir infra). Les éléments les plus importants sont recensés afin d’appuyer le choix. La liste des codes des descripteurs qui s’appliquent au site étudié est proposée après le paragraphe de texte. Cette liste est suivie d’une cartographie interprétative de l’agglomération. Celle-ci est représentée sur le fond cadastral actuel afin de modéliser, lorsque cela est possible, la morphologie de l’agglomération et – ou lorsque cela n’est pas possible – de représenter avec des figurés spécifiques l’ensemble des composants de l’agglomération. Contrairement au choix de l’atlas du Languedoc-Roussillon ou du PCR dirigé par M. Monteil, l’échelle de représentation n’a pas été fixée en amont mais s’est adaptée à la superficie de chaque agglomération.

Les dernières sections recensent la bibliographie propre à l’agglomération qui a pu être consultée, les différents types de documents disponibles (clichés de l’IGN, relevés, photographies diverses) et opérations qui ont eu lieu au sein de l’agglomération. Pour les prospections terrestres, soit le nom du responsable apparaît, soit dans le cadre de mes propres prospections, les numéros d’UP (unité de prospection). Pour les prospections aériennes, la démarche est identique. Pour l’archéologie préventive, il s’agit de préciser si ce type

145 d’opération a été mené au sein de l’agglomération. Enfin, si des informations particulières sur la conservation des vestiges paraissent pertinentes, elles sont reportées avant la présentation d’un tableau synthétique de l’ensemble des sites archéologiques connus pour l’Antiquité, présents ou non dans la base Patriarche. En complément des numéros d’enregistrement et de la mention du lieu-dit, j’ai choisi de reprendre les termes liés à l’interprétation et la chronologie tels qu’ils apparaissent dans la bibliographie ou dans les notices de la base Patriarche afin de ne pas surajouter une interprétation personnelle à celle déjà proposée.

À l’usage, cette notice est apparue fonctionnelle et tous les éléments présents dans la bibliographie ont pu y trouver leur place. Peut-être, avec le recul, pourrait-on regretter qu’aucun espace particulier n’ait été prévu pour d’éventuels éléments mobiliers exceptionnels. Cependant, si leur mention est jugée utile, elle est précisée avec la description de la structure au sein de laquelle l’objet a été mis au jour. L’ensemble du mobilier découvert au sein de l’agglomération n’a pas été inventorié de manière détaillée pour ne pas allonger indéfiniment la longueur des notices, mais surtout parce qu’il était impossible de constituer et d’exploiter ce type d’inventaire dans le temps imparti, la bibliographie étant également insuffisante pour ce type de travail. Son apport aurait d’ailleurs été limité pour la compréhension de l’ensemble de l’agglomération. La mention des catégories de mobilier a cependant été prise en compte dans l’examen des différentes interprétations lors de la rédaction des notices.

3.3. Définir des descripteurs archéologiques pour homogénéiser la