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Le projet politique (le plus)

Dans le document La politique culturelle des agglomérations (Page 115-119)

Ce scénario est sans doute le plus conforme à la tradition rennaise d’une in- tercommunalité de projet. Il repose sur un processus de décision plus ouvert, consis- tant en l’occurrence à définir la place des projets culturels dans le plan de dévelop-

pement global de l’agglomération. Il défi- nit ainsi un critère de succès juridique et technique, c’est-à-dire un succès consis- tant à atteindre un but connu à l’avance et dont il est entendu que le fait de l’at- teindre constitue un succès.

Cela signifie :

– que la compétence culturelle est moins définie en elle-même qu’en rapport avec un projet de développement urbain : définition de sites d’implantation par pôles, recherche de complémentarités par la thématisation des contenus, etc. ;

– que cette démarche de projet est ad- mise comme objet de discussion et règle de négociation ;

– que les réflexions de l’Audiar, de la Drac et de la commission culture sont ainsi réinscrites dans un grand débat poli- tique sur les nouvelles étapes du dévelop- pement rennais, faisant de l’intercommu- nalité culturelle l’avancée majeure de la nouvelle décennie ;

– que les dossiers d’investissement sont articulés à une réflexion plus géné- rale sur la réorganisation des services (lec- ture, enseignement musical, diffusion et création théâtrale, etc.), en lien avec tou- tes les collectivités concernées (commu- nes, département, région) et la Drac ;

– que cette démarche suppose une im- pulsion politique forte donnée par le prési- dent et son bureau.

Cette logique est admise par une majo- rité d’acteurs, mais semble renvoyée, de fait, au lendemain des élections munici- pales.

Le professionnalisme (l’ultra)

Ce scénario est le moins probable dans la mesure où il est celui qui heurte le plus les habitudes. Il repose sur un processus de décision graduel et aléatoire, et sur un principe de subsidiarité.

Il consiste à définir la compétence cul-

et de projets pour la communauté d’agglo- mération, mais à partir d’une réflexion sur des modes d’organisation, des mis- sions et des principes d’action, de façon à en déléguer largement la mise en œuvre à des professionnels. La justification de ce scénario est celle du succès éthique, c’est-à-dire un succès qui consiste à pour- suivre inconditionnellement un but dont on accepte de ne savoir qu’après-coup qu’il est le critère décisif de la réussite.

Ce scénario présente les caractéristi- ques suivantes :

– il est admis qu’un nombre croissant de professionnels, quelles qu’en soient les modalités statutaires, est destiné à inter- venir à l’échelle de l’agglomération : per- sonnels des musées et des bibliothèques, enseignants, producteurs et diffuseurs de spectacle vivant, organisateurs de festi- vals, etc. ;

– il est admis qu’un certain nombre de services ont vocation à se professionnali- ser dans les communes où ils restent l’ob- jet de bénévolat (par exemple la lecture publique) ;

– ces professionnels intéressés par le développement intercommunal de leur ac- tivité se voient reconnaître une mission fondée sur des principes et des valeurs – il semble ici qu’un large consensus existe autour des principes de démocratisation culturelle ;

– ces professionnels ont une grande autonomie dans la poursuite de leur mis- sion : redéfinition des publics, des tarifs, des titres d’accès, formation de nouveaux professionnels, mobilisation de relais, etc. ;

– une mission de développement cultu- rel joue un rôle d’impulsion fort en coor- donnant les interventions, en gérant des projets faiblement élaborés et en traitant des dossiers à la frontière du culturel et de l’économique (multiplexes, pôle image, modalités d’accès aux services, etc.).

Quelles qu’en soient les variations em- piriques, cette logique est défendue par les

professionnels et les élus qui en sont le plus proches dans leur action quotidienne. Il semble que le processus engagé ne fasse aboutir une telle logique que dans un ave- nir plus lointain que ne l’espèrent les ac- teurs concernés.

Liste des entretiens

• M. Biard, directeur de l’action cultu- relle, ville de Rennes, le 22 juin 2000. • M. Biseuil, directeur de l’ADDM 35 (Association départementale pour le dé- veloppement de la musique et de la danse en Ille-et-Vilaine), le 10 juillet 2000.

• M. Bonnin, maire de Chartres-de-Bre- tagne, le 17 juillet 2000.

• M. Cabaret, directeur de L’espace des sciences – CCSTI (centre de culture scientifique, technique et industrielle), le 26 juin 2000.

• Mme Dantec, animatrice du patri-

moine, adjointe de direction, office du tourisme – syndicat d’initiative, le 11 juil- let 2000.

• M. Delaveau, maire de Saint-Jac- ques-de-la-Lande, vice-président de Ren- nes métropole (transports), conseiller général, le 7 juillet 2000.

• MmeDourlent, conservateur en chef de

l a b i b l i o t h è q u e d é p a r t e m e n t a l e d’Ille-et-Vilaine, le 4 juillet 2000. • Mme Dufour, directrice du développe-

ment culturel, conseil général d’Ille-et-Vi- laine, le 18 juillet 2000.

• M. François, directeur général de Ren- nes métropole, le 19 juillet 2000. • M. Gabillard, premier adjoint au maire de Rennes, conseiller général, le 21 juil- let 2000.

• M. Gautier, maire de Betton, vice-pré- sident de Rennes métropole (animation et culture), le 11 juillet 2000.

• M. Guinard, directeur, M. Chrétien, co- directeur, centre culturel l’Aire libre, Saint-Jacques-de-la-Lande, le 21 juin 2000. 116

• M. Hubert, directeur du musée de Bre- tagne, le 11 juillet 2000.

• M. Jeanne, directeur de la prospective de Rennes métropole, le 6 juillet 2000. • M. Lamy, service communication, mairie de Rezé, stagiaire Enact, coauteur du rapport d’orientation sur le transfert du nouvel équipement culturel, le 24 mai 2000.

• MmeLe Bras-Sourisseau, directrice de

Musiques et danses en Bretagne, le 17 juillet 2000.

• MmeLe Lann, chargée de communica-

tion, Rennes métropole, le 13 juillet 2000. • M Lecœur, adjoint au maire de Vern-sur-Seiche, chargé de l’action cultu- relle, de la vie associative et des jeunes, le 5 juillet 2000.

• M. Le Pillouër, directeur du théâtre na- tional de Bretagne, le 5 juillet 2000. • M. Lecoq, directeur adjoint, direction régionale des affaires culturelles de Bre- tagne, le 28 juin 2000.

• M. Lemaître, chargé d’études principal, agence d’urbanisme et de développement intercommunal de l’agglomération ren- naise, le 26 juin 2000.

• M. Maignan, directeur général cul- ture-éducation-sport, ville de Rennes, le 6 juillet 2000.

• M. Maillard, directeur de l’écomusée de Rennes, le 19 juin 2000.

• M. Massiot, adjoint aux finances de la ville de Rennes, président de l’OPHLM, le 11 juillet 2000.

• M. Morel, adjoint au maire du Rheu, chargé des sports et de la culture, le 4 juillet 2000.

• MmePouillas, conservateur en chef de

la bibliothèque municipale de Rennes, le 21 juin 2000.

• M. Ribardière, chef de projet du nouvel équipement culturel, le 20 juin 2000. • M. Tourtelier, maire de La-Cha- pelle-des-Fougeretz, vice-président de Rennes métropole (projet d’aggloméra- tion), conseiller général, le 5 juillet 2000.

Emmanuel Négrier

Chercheur en science politique au CNRS, Cepel-université de Montpellier

Dans le document La politique culturelle des agglomérations (Page 115-119)

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