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Progression du premier stade du travail RECOMMANDATION 7

FEMMES AYANT DÉJÀ ACCOUCHÉ

3.2.3 Progression du premier stade du travail RECOMMANDATION 7

En cas de début de travail spontané, le seuil de vitesse de dilatation cervicale de 1 cm/heure au cours de la phase active du premier stade du travail (représenté par la ligne d’alerte du partogramme) n’est pas suffisamment précis pour identifier les femmes présentant des risques de dystocie n’est donc pas recommandé à cette fin. (Non recommandée)

Remarques

Le niveau de preuve est insuffisant pour appuyer l’utilisation de la ligne d’alerte comme critère de classification permettant de détecter les femmes présentant un risque de résultats défavorables de l’accouchement.

Le Groupe d’élaboration des directives a reconnu qu’en milieu hospitalier, l’utilisation de la ligne d’alerte et les tentatives visant à maintenir la progression de la dilatation cervicale à 1 cm/heure conduisent à des interventions non nécessaires résultant de la perception selon laquelle la progression du travail serait pathologiquement lente.

S’il a convenu de ne pas recommander le seuil de 1 cm/heure et la ligne d’alerte pour l’évaluation de la progression satisfaisante de la dilatation cervicale, le groupe a estimé que l’élaboration et la sélection d’un outil approprié de suivi de la progression du travail (et notamment des courbes de dilatation cervicale) devaient constituer une priorité de recherche.

Il convient d’évaluer attentivement l’état des femmes chez lesquelles une progression lente du travail est suspectée afin d’écarter les complications pouvant survenir (telles qu’une disproportion céphalopelvienne) et de déterminer si leurs besoins physiques, psychologiques et émotionnels au cours du travail sont satisfaits.

Les valeurs prédéfinies concernant la dilatation du colne sont qu’un élément du partogramme actuel de l’OMS. Les professionnels de santé devraient continuer à reporter la dilatation cervicale en fonction du temps sur le graphique ainsi que les autres paramètres sur le partogramme (dont le rythme cardiaque fœtal, la bosse séro-sanguine, le moulage, l’état du liquide amniotique, la descente du fœtus, et la température, la tension artérielle et la diurèse de la mère) en vue de surveiller le bien-être de la mère et de son bébé et d’identifier les risques de résultats défavorables de l’accouchement. Dans les établissements de soins où des interventions telles que l’accélération du travail et la césarienne ne peuvent pas être pratiquées et où l’orientation vers des établissements de niveau de soins supérieurs est difficile, il convient de continuer à utiliser la ligne d’alerte pour le triage des femmes susceptibles d’avoir besoin de soins supplémentaires. Dans ce cas, il convient de commencer à reporter les données à partir d’une dilatation cervicale de 5 cm, qui correspond au début de la phase active du premier stade du travail chez la plupart des femmes.

Cette recommandation se substitue à la recommandation relative au partogramme de la phase active dont la ligne d’action est décalée de quatre heures, figurant dans les Recommandations de l’OMS relatives à l’accélération du travail (46).

Synthèse des données factuelles et considérations

a. Précision diagnostique de l’utilisation du seuil de vitesse de dilatation cervicale de 1 cm/

heure (Tableau EB 3.13)

Les éléments factuels relatifs à la précision diagnostique de l’utilisation du seuil de 1 cm/

heure pour diagnostiquer le risque de résultats défavorables de l’accouchement proviennent d’une revue documentaire systématique qui comprenait

onze études d’observation incluant plus de 17 000 femmes réalisées en Afrique du Sud, au Brésil, en Équateur en Inde, en Indonésie, en Iran, en Malaisie, au Mali, au Nigéria, en Ouganda, au Sénégal et en Thaïlande (74). Toutes les études ont été conduites dans des établissements des niveaux de soins secondaires ou tertiaires.

Les normes de référence pour les résultats défavorables de l’accouchement étaient définies différemment dans ces études : score d’Apgar

Recommandations de l’oms suR les soins intRapaRtum pouR une exRience positive de l’accouchement

inférieur à 7 à 1 minute, score d’Apgar inférieur à 7 à 5 minutes, asphyxie à la naissance et résultats défavorables composites incluant mortinaissance intrapartum et réanimation néonatale,

mortinaissance intrapartum et score d’Apgar inférieur ou égal à 7 à 1 minute, mortinaissance intrapartum et score d’Apgar inférieur à 7 à 5 minutes, mortinaissance intrapatrum et asphyxie à la naissance, et résultats défavorables sévères de l’accouchement (ces derniers étant définis par la survenue de l’un des éléments suivants : mortinaissance, décès néonatal précoce, administration néonatale d’anticonvulsivants, réanimation cardiopulmonaire néonatale, score d’Apgar inférieur à 6 à 5 minutes, décès maternel ou défaillance viscérale maternelle associée à une dystocie, ou rupture utérine). Les femmes présentant des facteurs de risque n’étaient pas spécifiquement exclues de ces études. Aucune méta-analyse des résultats n’a pu être effectuée et le niveau de preuve a été jugé faible en raison des incohérences entre les études quant aux définitions des résultats de l’accouchement, à la prévalence initiale et aux résultats.

Résultats relatifs à la précision diagnostique : les résultats des études individuelles concernant la précision diagnostique sont présentés dans le Tableau 3.13. Ils suggèrent que la sensibilité du seuil de 1 cm/heure (ligne d’alerte) est comprise entre 28,8 % et 100,0 % et que la spécificité varie de 22,8 % à 93,1 % selon la norme de référence appliquée. Les résultats de l’étude la plus grande (n = 8489 femmes) ayant enregistré un taux de résultats défavorables de l’accouchement de 2,3 % ainsi qu’une sensibilité et une spécificité de 56,7 % (IC 95% : 49,7–63,5 %) et 51,1 % (IC 95% : 50,1–52,2 %), respectivement, ont été utilisés pour illustrer les effets des résultats de la stratégie diagnostique à différents niveaux de prévalence des résultats défavorables de l’accouchement dans le Tableau 3.14.

Le Tableau 3.14 montre que l’utilisation du seuil de vitesse de dilatation de 1 cm/heure pourrait permettre d’identifier correctement 6 femmes ayant un résultat défavorable de l’accouchement sur 10 (vrais positifs) lorsque la prévalence des résultats défavorables au sein de la population est de 1 % (10 pour 1000 accouchements), ou 28 femmes ayant un résultat défavorable de l’accouchement sur 50 lorsque leur prévalence est de 5 % (50 pour 1000 femmes) (faible niveau de preuve). Le tableau montre également qu’en utilisant cette stratégie, 4 femmes ayant un résultat défavorable de l’accouchement sur 10 pourraient ne pas être identifiées (faux négatifs) lorsque la prévalence des

résultats défavorables au sein de la population est de 1 %, ou 22 femmes sur 50 lorsque leur prévalence est de 5 % (faible niveau de preuve).

En outre, cette stratégie pourrait identifier de façon erronée 484 femmes sur 990 femmes sans résultat défavorable de l’accouchement comme étant à risque alors qu’elles n’en présentent pas (faux positifs) lorsque la prévalence des résultats défavorables au sein de la population est de 1 % ou 465 femmes sur 950 femmes sans résultat défavorable lorsque leur prévalence est de 5 % (faible niveau de preuve). En raison de cette classification erronée, une forte proportion de femmes ne présentant pas de véritable risque de résultats défavorables de l’accouchement pourrait se voir proposer des interventions inappropriées, non nécessaires et potentiellement nocives pendant le travail.

Eléments de preuve concernant la précision diagnostique : le niveau de preuve concernant la précision diagnostique est faible dans l’ensemble, car les données sont issues d’études d’observation et les résultats relatifs à la précision diagnostique ne sont pas cohérents entre les études incluses, en partie à cause de l’hétérogénéité des définitions des résultats défavorables de l’accouchement utilisées dans les différentes études.

Eléments de preuve concernant les effets de la stratégie diagnostique : il n’existe aucun élément de preuve issu d’une revue documentaire sur les bénéfices ou les risques directs associés à l’utilisation de la stratégie diagnostique. Celle-ci en elle-même ne comporte pas de risque d’effet nocif direct chez la femme en travail, car elle consiste à comparer les relevés de dilatation cervicale de la femme à une ligne d’alerte prédéfinie sur le partogramme. Cependant, le comité est parti du principe que la nécessité de réaliser cette

comparaison pourrait requérir des examens pelviens supplémentaires, qui sont incommodants pour les femmes et les exposent à un risque supplémentaire d’infection péripartum.

Eléments de preuve sur les effets de la prise en charge : il n’existe aucun élément de preuve direct issu d’une revue documentaire sur les effets de la prise en charge associée à l’utilisation de la ligne de 1 cm/heure pour identifier les femmes présentant un risque de résultats défavorables de l’accouchement pendant le travail.

Des éléments de preuve indirects ont été

dérivées d’une revue documentaire Cochrane sur l’utilisation de l’amniotomie et de l’administration d’ocytocine afin d’accélérer le travail comparée aux soins de routine pour la prise en charge du

3. Données factuelles et recommanDations

Tableau 3.13 Précision diagnostique de l’utilisation du seuil de 1 cm/heure (ligne d’alerte) pour diagnostiquer le risque de résultats défavorables de l’accouchement pour les 11 études incluses rence du pays (année de publication) [résultats défavorables de l’accouchement tels que finis dans l’étude]

état de la ligne d’alerte sultat défavorable de l’accouchementpourcentage de franchissement de la ligne d’alerte prévalence des résultats favorables de l’accou- chement

Sensibili (ic95%)Spécifici (ic95%) rapport de vraisem- blance positif (ic95%) rapport de vraisem- blance néga- tif (ic95%)

odds ratio diagnostique (ic95%)Statistique J (ic95%) présentabsent gal (1992)(78) [Mortinaissances intrapartum et animation néonatale à la naissance]

Franchie1962 8,4 %6,8 %28,8 % (19,3–40,6)93,1 % (91,3–94,6)4,18 (2,67–6,56)0,76 (0,66 0,89)5,47 (3,03– 9,89)21,9 % (10,9–33,0)Non franchie47839 Indosie, Malaisie et Thaïlande (1994) (79) [Mortinaissances intrapartum et score d’Apgar7 à 1 minute]

Franchie65585 16,6 %3,8 %44,2 % (36,4–52,3)84,4 % (83,2–85,6)2,84 (2,34–3,46)0,66 (0,57–0,76)4,30 (3,07–6,03)28,7 % (20,5–36,8)Non franchie823175 Afrique du Sud 2006 (80) [Mortinaissances intrapartum et score d’Apgar <7 à 5 minutes]

Franchie30433 75,9 %8,0% 61,2 % (47,3–73,6)22,8 % (19,5–26,5)0,79 (63,2–99,6)1,70 (1,16–2,49)0,47 (0,25–0,86)-16,0 % (-30,0 à 1,9)Non franchie19128 Équateur 2008(81) [Score d’Apgar <7 à 5 minutes]

Franchie3289 58,4 %0,6 %100,0 % (43,9–100,0)41,9 % (37,6–46,2)1,72 (1,60–1,85)S/OS/O41,9 % (37,6–46,2)Non franchie0208 Nigéria (2008)(82) [Mortinaissances intrapartum et asphyxie à la naissance]

Franchie27186 46,0 %11,2 %51,9 % (38,7–64,9)54,7 % (49,9–59,5)1,15 (0,87–1,52)0,88 (0,65–1,18)1,31 (0,73–2,33)6,7 % (-7,7–21,1)Non franchie25225 Brésil (2009)(83) [Score d’Apgar <7 à 5 minutes]

Franchie441107 36,0 %90,4 %32,0 % (29,64–34,56)26,7 % (20,2–34,42)0,44 (0,39–0,50)2,54 (1,94–3,34)0,17 (0,12–0,25)-41,2 % (-48,8 à 33,6)Non franchie93539 Mali(84) [Score d’Apgar <7 à 1 minute]Franchie298 42,9 % 1,3 %66,7 % (20,8–93,9)57,4% (50,9–63,6)1,56 (0,69–3,53)0,58 (0,12–2,89)2,69 (0,24–30,13)24,1 % (-29,7–77,8)Non franchie1132 Inde (2014)(85) [Score d’Apgar <7 à 5 minutes]Franchie4353 19,2 %17,2 %50,0 % (39,7–60,3)87,2 % (83,6–90,0)3,91 (2,81–5,42)0,57 (0,46 0,71)6,81 (4,08–11,36)37,2 % (26,2–48,%)Non franchie43361

Recommandations de l’oms suR les soins intRapaRtum pouR une exRience positive de l’accouchement rence du pays (année de publication) [résultats défavorables de l’accouchement tels que finis dans l’étude]

état de la ligne d’alerte sultat défavorable de l’accouchementpourcentage de franchissement de la ligne d’alerte prévalence des résultats favorables de l’accou- chement

Sensibili (ic95%)Spécifici (ic95%) rapport de vraisem- blance positif (ic95%) rapport de vraisem- blance néga- tif (ic95%)

odds ratio diagnostique (ic95%)Statistique J (ic95%) présentabsent Iran (2006)(86) [Score d’Apgar <7 à 1 minute]Franchie1030 29,4 %9,6 %76,9 % (49,7–91,8)75,6 % (67,3–82,4)3,15 (2,05–4,85)0,31 (0,11–0,83)10,33 (2,67–40,0)52,5 % (28,4–76,7)Non franchie393 Inde (2016)(87) [Asphyxie à la naissance]

Franchie7106 56,5 %4,5 %77,8 % (45,3–93,7)44,5 % (37,6–51,6)1,4 (0,97–2,03)0,5 (0,15–1,71)2,8 (0,57–13,86)22,3 % (-5,8 %–50,3 %)Non franchie285 Nigéria et Ouganda (2018)(88) [Mortinaissances intrapartum et score d’Apgar <7 à 5 minutes ou réanimation onatale pendant l’hospitalisation]

Franchie1524011 49,0 %3,0 %59,8 % (53,7–65,7)51,3 % (50,2–52,4)1,23 (1,11–1,36)0,78 (0,67–0,91)1,57 (1,22–2,02)11,1 % (5,0–17,3)Non franchie1024224 Nigéria et Ouganda (2018)(88) [Résultats favorables sévères de l’accouchement]a

Franchie1104053 49,0 %2,3 %56,7 % (49,76–3,5)51,1 % (50,1–52,2)1,16 (1,02–1,32)0,85 (0,72–100)1,37 (1,03–1,83)7,8 % (0,80–14,9 %)Non franchie844242 aLes résultats défavorables sévères de l’accouchement étaient définis par la survenue de l’un des éments suivants : mortinaissance, décès néonatal pcoce, administration néonatale d’anticonvulsivants, animation cardiopulmonaire néonatale, score d’Apgar inférieur à 6 à 5 minutes, décès maternel ou défaillance visrale assoce à une dystocie, ou rupture urine. Source : Bonet et al., 2018 (74).

3. Données factuelles et recommanDations

travail prolongé (3 essais, 280 femmes) (75).

Cette revue documentaire a mis en évidence un niveau de preuve très faible montrant que si la rupture des membranes et l’ocytocine pourraient réduire les taux de césarienne, il n’existe aucune donnée montrant qu’elles diminuent les résultats défavorables de l’accouchement.

Eléments de preuve sur les résultats du test et la prise en charge ultérieure : il n’existe aucun élément de preuve direct issu d’une revue documentaire sur le lien entre les résultats de la stratégie diagnostique et les décisions ultérieures en matière de prise en charge : à savoir, si les femmes recevant un résultat donné (franchissement ou non de la ligne d’alerte) seraient prises en charge conformément à ce résultat et le niveau de certitude à l’égard de ce lien.

Hormis en conditions d’essai, l’application d’un protocole de prise en charge spécifique en temps voulu si la femme dépasse ou non le seuil de 1 cm/

heure pendant le travail reste sous-optimale. Les éléments factuels issus d’études qualitatives et transversales suggèrent que le partogramme est mal appliqué dans de nombreux établissements et que, même lorsqu’il est utilisé correctement, les prestataires de soins de santé rencontrent des difficultés pour mettre en œuvre les mesures

Tableau 3.14 Résultats illustratifs de la stratégie diagnostique à différents taux de prévalence des résultats défavorables de l’accouchement d’après la précision diagnostique de l’étude la plus importante

Sensibilité : 56,7 % (IC 95% 49,7–63,5 %) Spécificité : 51,1 % (IC 95% 50,1–52,2 %)

résultat du test

(franchissement de la ligne d’alerte)

nombre de résultats pour 1000 femmes testées en fonction de la prévalence des résultats défavorables de l’accouchement (ic 95%)

prévalence des résultats défavorables de l’accouchement de 1 %

prévalence des résultats défavorables de l’accouchement de 2,5 %

prévalence des résultats défavorables de l’accouchement de 5 % Vrais positifs

(femmes correctement identifiées comme ayant un résultat

défavorable de l’accouchement)

6 sur 10 (5–6) 14 sur 25 (12–16) 28 sur 50 (25–32)

Faux négatifs

(femmes erronément identifiées comme n’ayant pas de résultat défavorable de l’accouchement)

4 sur 10 (4–5) 11 sur 25 (9–13) 22 sur 50 (18–25)

Vrais négatifs

(femmes correctement identifiées comme n’ayant pas de résultat défavorable de l’accouchement)

506 sur 990

(496–517) 498 sur 975

(488–509) 485 sur 950

(476–496) Faux positifs

(femmes erronément identifiées comme ayant un résultat défavorable de l’accouchement)

484 sur 990

(473–494) 477 sur 975

(466–487) 465 sur 950

(454–474) Source : Souza et al., 2018 (88).

nécessaires en raison du manque de ressources (76, 77).

Valeurs

Les résultats d’une revue documentaire d’études qualitatives visant à déterminer les éléments les plus importants aux yeux des femmes dans les soins intrapartum (23) indiquent que la plupart des femmes désirent un accouchement normal avec un résultat positif pour la mère et le bébé, et qu’elles n’apprécient pas les interventions médicales non nécessaires, telles que les examens vaginaux supplémentaires pouvant être requis pour la stratégie diagnostique (niveau de preuve élevé).

La plupart des femmes, et en particulier celles qui accouchent pour la première fois, appréhendent le travail et l’accouchement (niveau de preuve élevé) ainsi que certaines interventions médicales en particulier, telles que la césarienne (niveau de confiance élevé concernant les éléments factuels).

Ressources

Aucun élément factuel direct issu d’une revue documentaire n’a pu être identifié concernant l’utilisation des ressources ou le rapport coût–

efficacité de l’application du seuil de 1 cm/heure.

Recommandations de l’oms suR les soins intRapaRtum pouR une exRience positive de l’accouchement

Considérations supplémentaires

L’utilisation du seuil de 1 cm/heure pourrait avoir d’importantes implications en termes de coûts (et ne pas offrir de bon rapport coût–efficacité) en raison de la forte proportion de femmes erronément identifiées comme présentant un risque de

résultats défavorables de l’accouchement (taux de faux positifs élevé), susceptibles dans ce cas de recevoir un suivi accru et des interventions visant à accélérer le travail et l’accouchement (en particulier l’administration d’ocytocine et la césarienne) et, partant, de présenter les complications iatrogènes associées.

Une revue documentaire des coûts de l’accouchement montre que, dans les

établissements des pays à revenu élevé, le coût des césariennes était compris entre 3909 € et 7354 € comparativement à celui des accouchements par voie basse, compris entre 1274 € et 5343 € (89).

Les données tirées d’une étude conduite dans un pays à faible revenu, qui a été incluse dans la revue documentaire, indiquent que le coût hospitalier d’une césarienne (162 US$) était quatre fois plus élevé que celui d’un accouchement par voie basse (40 US$) et que le coût pour les patientes était trois fois plus élevé pour les femmes accouchant par césarienne (204 US$) que pour celles accouchant par voie basse (79 US$) (90).

L’augmentation de la charge de travail liée à l’orientation des femmes des établissements de niveaux de soins inférieurs vers des établissements de niveau de soins supérieurs, consécutive au taux élevé de faux positifs, nécessiterait la mobilisation de ressources de soins de santé conséquentes à la fois dans les établissements sources et dans les établissements de référence.

Équité

Aucun élément factuel issu d’une revue documentaire relatif à l’effet de la stratégie diagnostique sur l’équité n’a été identifié.

Considérations supplémentaires

L’indication la plus fréquente de l’accélération du travail par l’administration d’ocytocine et de la césarienne est « l’absence de progression du travail » (71). Cependant, l’accélération du travail et la césarienne, lorsqu’elles ne sont pas nécessaires, sont des interventions fortement inéquitables car les femmes défavorisées sont peu susceptibles d’en bénéficier rapidement.

Acceptabilité

Dans une revue documentaire d’études qualitatives qui examinait les avis des professionnels de santé

sur les soins intrapartum et incluait une sous-analyse des documents étudiant les attitudes des personnels à l’égard des partogrammes (26), ces études, principalement réalisées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ont mis en évidence que les professionnels de santé s’accordaient généralement à dire qu’ils constituent une méthode utile pour suivre la progression du travail (en particulier en tant qu’indicateur pour orienter la patiente vers un niveau de soins supérieur), mais l’acceptation de ce bénéfice ne se traduisait pas nécessairement par leur utilisation dans la pratique.

Considérations supplémentaires

Les résultats susmentionnés concordent avec ceux d’une revue documentaire sur les obstacles à l’utilisation du partogramme et les mesures incitant à l’utiliser menée auprès des personnels dans des pays à revenu faible et intermédiaire (77) et avec ceux d’une revue documentaire plus récente et réaliste sur l’utilisation du partogramme dans différents contextes (76).

Faisabilité

Dans une revue documentaire d’éléments de preuve qualitatifs examinant les avis et les expériences des professionnels assurant des soins intrapartum (26), une formation inadéquate, une confusion quant à la personne en charge de reporter les données sur le partogramme et des contraintes en termes de ressources (coûts initiaux et continus) ont été identifiées comme problématiques potentielles quant à la faisabilité dans les contextes de faibles ressources, d’après les résultats de la sous-analyse des attitudes des personnels à l’égard du partogramme. Les personnels avaient le sentiment d’être insuffisamment formés et ne se sentaient pas prêts à utiliser le partogramme en toute confiance. Ils le trouvaient difficile à utiliser, et la pression liée à la charge de travail les conduisait souvent à le renseigner rétrospectivement et/ou non systématiquement, en particulier lorsque les femmes étaient déjà en travail avancé à leur arrivée dans le service. Dans certains cas, les personnels se sentaient obligés de compléter le partogramme par crainte d’un litige potentiel.

Considérations supplémentaires

Dans une revue documentaire réaliste de l’utilisation du partogramme, les résultats ont mis en évidence une faible disponibilité, des effectifs insuffisants, l’absence de politique d’utilisation claire, des connaissances limitées et une formation inadéquate comme autant d’obstacles potentiels à l’utilisation du partogramme, notamment dans les contextes de faibles ressources (76).

3. Données factuelles et recommanDations

Tableau 3.15 Résumé des conclusions : précision diagnostique de l’utilisation du seuil de dilatation cervicale de 1 cm/heure

Niveau de preuve concernant

Niveau de preuve sur les effets de la prise en charge

Aucune Niveau de preuve

concernant le résultat de la stratégie diagnostique/

prise en charge

Aucune concer-nant les effets

Aucune

Incertitude ou variabilité probablement

importantes

Incertitude ou variabilité pas la stratégie

diagnostique

Ne favorise probablement pas la stratégie

diagnostique Niveau de preuve

concernant pas la stratégie

diagnostique

Ne favorise probablement pas la stratégie

diagnostique

Recommandations de l’oms suR les soins intRapaRtum pouR une exRience positive de l’accouchement

RECOMMANDATION  8

Une vitesse de dilatation de 1 cm/heure au minimum au cours de la phase active est peu réaliste et trop rapide pour certaines femmes et n’est donc pas recommandée pour identifier la progression normale du travail. La seule dilatation du col de l’utérus à une vitesse inférieure à 1 cm/heure ne devrait pas être une indication de routine pour une intervention obstétricale. (Non recommandée) RECOMMANDATION  9

Le travail peut ne pas s’accélérer naturellement avant qu’un seuil de dilatation du col de l’utérus de 5 cm ne soit atteint. Par conséquent, l’utilisation d’interventions médicales pour accélérer le travail et l’accouchement (comme l’administration d’ocytocine ou la césarienne) avant ce seuil n’est pas recommandée lorsque l’état de la mère et celui du fœtus sont rassurants. (Non recommandée) Remarques

Ces recommandations visent à prévenir les résultats maternels et périnatals défavorables iatrogènes en limitant les interventions médicales non nécessaires, et à permettre aux mères de mieux vivre leur accouchement.

Les éléments factuels montrent d’importantes variations dans la distribution des courbes de dilatation cervicale relevées chez les femmes ne présentant pas de facteurs de risques de complications. De nombreuses femmes enregistrent une vitesse de progression du travail inférieure à 1 cm/heure pendant la plus grande partie de leur travail mais parviennent néanmoins à accoucher par voie basse et à avoir des résultats normaux tant pour elles que pour leur bébé.

Bien que les présentes recommandations fournissent aux professionnels de santé des valeurs de référence au regard desquelles évaluer les femmes en travail, cela n’implique pas que, s’il est pris en charge conformément à ces recommandations, le travail ne puisse pas donner lieu à des résultats défavorables. D’autres variables connues et inconnues peuvent contribuer à de tels résultats.

Avant d’envisager toute intervention médicale, il convient d’évaluer attentivement l’état des femmes chez lesquelles une progression lente du travail est suspectée afin d’écarter les complications pouvant survenir (telles qu’une disproportion céphalopelvienne) et de déterminer si leurs besoins physiques, psychologiques et émotionnels au cours du travail sont satisfaits.

Synthèse des données factuelles et considérations

b. Courbes de dilatation cervicale chez les femmes ayant des résultats périnatals normaux Tableau EB 3.2.3)

Des éléments de preuve ont été tirés d’une revue documentaire systématique incluant sept études d’observation réalisées aux États-Unis (3 études), en Chine, au Japon, au Nigéria et en Ouganda (1 étude dans chaque pays), toutes publiées entre 2002 et 2017 (53). Les études ont compilé des données relatives à 99 971 femmes « à faible risque » au total, chez qui le travail s’était déclenché spontanément et qui ont passé le premier stade du travail et accouché sans résultat périnatal défavorable. Elles ont été conduites dans des établissements des niveaux de soins secondaires ou tertiaires. Les populations incluses étaient généralement de la nationalité du pays où les études ont été réalisées, celles menées

Des éléments de preuve ont été tirés d’une revue documentaire systématique incluant sept études d’observation réalisées aux États-Unis (3 études), en Chine, au Japon, au Nigéria et en Ouganda (1 étude dans chaque pays), toutes publiées entre 2002 et 2017 (53). Les études ont compilé des données relatives à 99 971 femmes « à faible risque » au total, chez qui le travail s’était déclenché spontanément et qui ont passé le premier stade du travail et accouché sans résultat périnatal défavorable. Elles ont été conduites dans des établissements des niveaux de soins secondaires ou tertiaires. Les populations incluses étaient généralement de la nationalité du pays où les études ont été réalisées, celles menées

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