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4. ANALYSE

4.2 Les usages des produits de santé naturels

4.2.4 Prévenir des problèmes de santé

En fait, l’objectif de soigner sa santé vise aussi d’une certaine façon à prévenir la manifestation d’un problème de santé ou d’une maladie.

Manger du fast food, trop de viandes, pas assez de fruits, pas assez de légumes. Et je ressens les douleurs sur mon corps. J’ai des problèmes d’articulations […], migraines et maux de tête assez fréquents aussi. […] Je me rends bien compte que quand je mange mieux, ou quand des fois, je tente de compléter, « Ah tiens! », surprise, les douleurs s’estompent. (Oscar, 32 ans)

Toutefois, au lieu de viser à traiter en aval un problème dont la personne est affectée, il s’agit surtout d’empêcher en amont qu’un symptôme, un mal ou une maladie puisse se manifester en lui enlevant la possibilité même d’apparaître. Il s’agit en fait de maintenir le bon fonctionnement du système immunitaire à long terme contre les imprévus potentiels d’un affaiblissement de la santé en lui fournissant des armes de défense supplémentaires pour qu’il soit paré contre des infections de pathogènes, ou encore pour prévenir contre des dysfonctionnements biophysiologiques du corps.

Moi, j’utilise beaucoup ça comme des médicaments, si tu veux […], mais c’est plutôt sur du long terme pour anticiper des maladies plus tard […]. Je pense qu’on peut prévenir les maladies et éviter de prendre des médicaments. Donc ça, pour moi, je considère que ça, ces rituels-là, sont comme des médicaments, parce que je les prends tout au long de l’avenir en fait. (Thomas, 29 ans)

Et de façon surprenante, l’objectif de maintenir un bon système immunitaire est aussi associé avec le maintien de la bonne humeur générale, surtout pendant les saisons propices aux déprimes saisonnières et aux rhumes comme en hiver. Il semble que pour les participants, un affaiblissement du système immunitaire affaiblit aussi l’état de l’humeur générale.

Ben, c’est sûr les trucs comme l’échinacée pour les rhumes, du miel, des produits naturels, des tisanes quelconques. Aussi, tsé, le cuivre, or, argent là. […] Des huiles essentielles ou comme moi, vitamine D et oméga-3 là […]. [Ma femme les prend] pour son système immunitaire, pour se sentir moins fatiguée, des trucs comme ça, genre tsé. (Claude, 26 ans)

Ma mère, elle en consomme pas mal des suppléments […]. Par exemple, l’hiver, quand c’est renfermé, quand on passe beaucoup de temps à l’intérieur, pour

booster son énergie pis garder sa bonne humeur, pis garder sa bonne santé et

tout, elle va prendre toutes sortes de suppléments là. (Véronique, 26 ans)

Le recours aux PSN sert également à empêcher la manifestation de problèmes ou de ses symptômes spécifiques et à prévenir l’apparition de maladies potentielles.

C’est Enzymedica Digest Gold. C’est des enzymes qui aident à la dégradation et l’absorption des nutriments. […] C’est pour aider à digérer, parce que sinon, ça me fait vraiment mal au ventre. (Émilie, 24 ans)

C’était ma mère qui me les a [donnés, les oméga-3] […]. Elle m’disait q’c’était bien. Chaque jour, chaque matin, il fallait q’j’en prenne […]. J’vais éviter une maladie tout ça. (Nadir, 26 ans)

Santé Canada (2011) avait constaté que les Québécois confondaient les PSN avec les produits biologiques. En effet, beaucoup des participants assimilent les PSN aux aliments biologiques en se fondant sur la croyance qu’ils sont « naturels », sans ajouts d’éléments chimiques tels que les pesticides ou les produits de conservation. Pour ces personnes, les produits chimiques sont nocifs pour le corps et peuvent être des sources de maladies. L’alimentation biologique est associée aux PSN en partie par le fait qu’il s’agit aussi d’une stratégie de prévention contre l’apparition de maladies potentielles.

Des processed foods, de la nourriture industrielle, tout ce qui est sous vide, des grandes chaînes, des Craft et tout […], j’ai une grosse crainte de ces genres de produits-là, parce que ces aliments viennent des terres extrêmement polluées, des produits chimiques de plus en plus chimiques […]. Tous ces produits-là en fait, on rajoute des conservateurs […]. Je pense que en fait, les produits de consommation de masse peuvent être une source de maladie […], parce que ce

sont des produits […] qui peuvent être nocifs aussi, en fait. […] Je ne sais pas comment mon corps va réagir aussi à ces aliments […]. [Des produits] locaux et bios, si possible idéalement, et donc au moins je sais qu’est-ce que je mets là [dans mon assiette]. […] Pour moi, je considère que ces produits-là peuvent être une source de maladie sur du long terme. […] Pour moi, mon alimentation a toujours été mon médicament. (Thomas, 29 ans)

[Manger des aliments biologiques est associé à] des effets optimisés pour la santé […]. Tu vis dans un milieu ben relativement pollué, ou que les légumes et les fruits qu’tu manges, ben bon c’est couvert de pesticides, des choses de chimiques dont t’as pas nécessairement envie d’avoir de plus dans le corps. […] Tu lis un article et tu te rends compte qu’une quantité infime de certaines choses peut être vraiment nocive. […]. Si j’étais quelqu’un qui avait une santé optimale, qui avait jamais eu de problème, pas de grosse masse à l’utérus ou des choses comme ça, p’t’êt’ que j’serais plus insouciante […]. Mais actuellement, j’ai pas envie d’l’être. J’me dis j’aime mieux mettre les choses dans le bon côté. Pis c’est toujours dans un peu espoir de rétablissement, d’avoir un état de santé d’équilibre. (Adélie, 24 ans)

Concernant l’utilisation de PSN en prévention des problèmes de santé, les usagers utilisent aussi ces produits comme des armes de défense à des périodes spécifiques de l’année. Par exemple, quand vient la saison propice aux rhumes, à des grippes ou aux dépressions saisonnières, ils entament une consomme des PSN spécifiques pour se prémunir contre les problèmes de santé hivernaux.

Ma mère, elle en consomme pas mal des suppléments […]. Par exemple l’hiver, quand c’est renfermé, quand on passe beaucoup de temps à l’intérieur, pour

booster son énergie pis garder sa bonne humeur, pis garder sa bonne santé et

tout, elle va prendre toutes sortes de suppléments là. (Véronique, 26 ans) Ben, ça s’appelle […] Oligosol. […] Et ça, c’est du cuivre-argent en p’tite quantité […]. En fait, tu renforces ton terrain immunitaire. Donc, tu en prends dans la saison, pis t’es pas malade. Et alors, j’ai pas été malade. […] Les oligoéléments, c’est en prévention. […] Tous les ans à la même date […], j’ai tendance à avoir des genres des baisses de motivation […]. J’ai aussi pris de la vitamine D […], un shot de trois mois […] pour des raisons autant du fait de l’humeur, mais aussi en prévention parce que l’hiver, je me balade pas à poil pour prendre du soleil et synthétiser ma vitamine D, quoi. (Georges, 26 ans)

Pendant la période des fêtes de Noël et du Nouvel An, les participants préparent leurs intestins pour affronter les repas des fêtes afin de ne pas souffrir d’indigestion ou pour aider le corps à se remettre après des consommations abondantes d’alcool et de nourritures festives.

Je fais vraiment en ce moment [après la période des fêtes de Noël et du Nouvel An] plus des cures de Bio-K […]. C’est, selon moi, ce qui est le plus efficace [que le Pantoloc]. […] Hier, j’étais justement dans l’allée des produits de santé naturels au Pharmaprix ici [au centre-ville de Montréal]. C’était bondé de gens. Les gens étaient là. Là, c’est après Noël, donc les gens ont des bonnes résolutions. Ils ont trop mangé, puis ils y ont des trucs. Mais je me suis vraiment arrêtée, je me suis [dit] « Wow, il y a plein de monde ici maintenant », puis c’était normal que les gens vont dire « Ah, j’vas prendre du zinc ». Avec l’accès à l’information qui est vraiment là, puis l’intégration d’Internet dans nos vies, on fait de la recherche, on s’informe beaucoup […]. On s’improvise spécialiste de sa propre santé. (Diane, 34 ans)