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Présentation d’EDF-R&D : positionnement, mission et organisation

Détour historique : de la Direction des Études et Recherches à EDF R&D : positionnement, mission et organisation

1.1 Présentation d’EDF-R&D : positionnement, mission et organisation

Dans la continuité de l’histoire évoquée dans l’introduction de ce chapitre, la Direction EDF- R&D a un rôle de prestataire de services et d’anticipation auprès des autres directions du Groupe EDF. Elle définit aujourd’hui ses missions de la façon suivante :

« La Direction Recherche et Développement d’EDF a pour missions principales de contribuer à l’amélioration de la performance des unités opérationnelles du Groupe EDF, d’identifier et de pré- parer les relais de croissance à moyen et long termes. EDF-R&D met en œuvre une politique volontariste de partenariat en France, en Europe, notamment dans les pays où le Groupe EDF est présent, et dans le monde.

Les équipes Programmes définissent le programme d’activités de la R&D sur la base des échanges menés avec nos clients et avec la Direction des Laboratoires sur l’ensemble du programme. Les Départements sont responsables à tous les niveaux, de réaliser le programme d’activités défini avec toute la qualité attendue (contenu, délai et coûts) tout en assurant une bonne gestion d’EDF R&D (maintien du patrimoine, adaptation des outils et de ses compétences). »

Source : Présentation officielle, Juin 2010

La Direction R&D intervient ainsi auprès de l’ensemble des directions, des unités et des ser- vices du Groupe EDF et de ses filiales : des entités d’ingénierie comme le CEIDRE (Centre d’Expertise et d’Inspection dans les Domaines de la Réalisation et de l’Exploitation) aux enti- tés support comme l’UTO (l’Unité Technique Opérationnelle, en charge de la logistique d’approvisionnement, des pièces de rechange) ou la DTG (Division Technique Générale, en charge de mesures et d’observations sur les équipements), en passant par les sites de produc- tion, qu’ils soient nucléaires, thermiques ou hydrauliques, qui sont autant de clients.

EDF-R&D organise ses activités dans quatre domaines principaux : la production, le dévelop-

pement commercial, les réseaux et l’environnement, le management de l’énergie111. Son

organisation est dite matricielle dans la mesure où elle s’articule selon deux logiques : le main- tien, la gestion et la coordination des compétences dans différents domaines identifiés comme étant utiles à EDF (c’est le rôle des Départements) d’une part, et la définition d’équipes pou- vant répondre à des besoins identifiés et mener les actions de R&D décidées (c’est le rôle des Programmes), d’autre part. Elle s’appuie pour cela sur deux directions et quatre filières dites support :

111 Le plan scientifique d’EDF-R&D, diffusé en juin 2012, présente en outre les principaux objectifs que se donne la

direction R&D du Groupe ; elle vise « à fournir la base du suivi des activités, des jalons identifiés, des publications et des thèses ». Ce document présente ainsi les axes prioritaires des projets instruits et conduits par les acteurs de la R&D, selon la stratégie définie par le Groupe.

CHAPITRE 4 154

La Direction des Programmes, chargée de la maitrise d’ouvrage des portefeuilles de pro-

jets dans les quatre domaines mentionnés112.

La Direction des Laboratoires, qui assure la maîtrise d’œuvre des projets et le respect du

triptyque coût/qualité/délais. Elle est garante des compétences techniques et scientifiques à moyen et long termes.

Elle se compose de quinze départements techniques et autres entités ad hoc constituant les ressources techniques d’EDF-R&D. Chaque département est organisé en groupes d’études, qui réunissent chacun plusieurs compétences.

Le Secrétariat Général, regroupant les ressources d’appui logistique, est également rattaché à la direction des Laboratoires.

Quatre filières dites support : Gestion-Finances, Ressources Humaines, Communication,

Systèmes d’information - à noter que la filière Sécurité / Environnement est intégrée à la Di- rection des Laboratoires.

Ainsi, la direction des Laboratoires, organisée en départements, met à disposition des ingé- nieurs-chercheurs, selon les compétences, au service des Programmes. Ces derniers sont chargés d’arbitrer l’affectation des moyens (financiers et humains) aux projets, en fonction des priorités et des disponibilités, pour atteindre les objectifs qu’ils ont déterminés conjointement avec les autres entités du Groupe EDF (leurs clients).

EDF-R&D est principalement répartie sur trois sites géographiques : le site de Chatou (le plus ancien), le site de Clamart et le site des Renardières, auxquels il faut ajouter des équipes pré- sentes depuis quelques années à l’international sur quatre sites : à Karlsruhe (Allemagne), à Londres (Royaume-Uni), à Beijing (Chine) et à Cracovie (Pologne). EDF-R&D est actuelle- ment composée d’environ 2000 ingénieurs-chercheurs, ingénieurs et techniciens, auxquels il faut ajouter les agents du personnel logistique et des ressources humaines, les ingénieurs pres-

tataires, dont le nombre et la présence varient selon les besoins des projets113, les stagiaires114 et

les doctorants CIFRE (210 au total en 2011).

112

« La responsabilité première des Programmes est de définir la palette d’activités qui, à court, moyen et long termes, répond le mieux aux enjeux du Groupe EDF et optimise la valeur créée par EDF R&D. »Présentation de la R&D sur l’Intranet : <http://rd-intranet.edf.fr/data/connaitre-rd/organisation> [Consulté le 24.09.2011].

113 À titre d’exemple, on compte environ 300 ingénieurs et techniciens prestataires présents sur le site de Chatou durant

les trois années (2008-2011) du projet SDIN, consacré à la refonte global du système d’information d’EDF.

ANALYSES ET RESULTATS 155

Figure 14 : Les chiffres clés d’EDF-R&D (2012)

Source : Présentation de la R&D, support .ppt destiné aux agents d’EDF-R&D © EDF R&D –

Mars 2012

Les départements d’EDF-R&D réalisent les programmes d’activités définis selon trois critères principaux de « qualité attendue » : contenu, délai et coûts, et ont pour objectifs d’ « assurer le

maintien du patrimoine ainsi que l'adaptation des compétences et des outils. »115 Les compé-

tences sont mises en regard des demandes des Programmes, reflet de la demande des directions et entités opérationnelles, des filières métiers et de la tête de Groupe. Des revues de compé- tence annuelles formalisent cette « mise en tension » et la traduisent en plan d’actions. Dès lors, les effectifs des départements sont alloués sur la base d’une analyse moyen terme de l’évolution souhaitable des effectifs pour chaque compétence. Cette analyse résulte d’une revue contradictoire programmes/ressources, qui associe les problématiques de l’existant (compé- tences existantes, demandes en cours) avec les problématiques futures (cible des activités, compétences à développer ou à minimiser). Les activités de la R&D sont ainsi bien calées sur une vision à moyen et long termes des enjeux et des perspectives, tels qu’ils sont identifiés par le plan stratégique du Groupe par rapport aux besoins exprimés ou anticipés des directions clientes. Le programme d’activités est actuellement défini selon les quatre axes suivant :

CHAPITRE 4 156

Figure 15 : Les orientations générales du plan stratégique d’EDF-R&D – 2012

Les études sont menées par les ingénieurs-chercheurs selon un cycle annuel qui inclut l’élaboration de programmes à moyen terme (trois ans), l’analyse des évolutions nécessaires, des revues des départements (état des lieux). Se projeter à trois ans et avoir une analyse an- nuelle conduit à une vision « glissante » des compétences et de leur répartition.

On observe ainsi un jeu de contraintes autour de l’exercice de l’activité de R&D. Il faut en effet inscrire les activités dans des services rendus aux grands enjeux du Groupe EDF, déclinés dans des orientations stratégiques. Mais si les orientations peuvent être relativement stables (ou n’évoluer que progressivement), les actions engagées pour répondre à ces orientations peuvent

varier116. Ceci est à combiner avec le fait que certaines actions de R&D demandent du temps

avant d’en dégager des applications opérationnelles, et qu’il faut, comme pour toute R&D in- dustrielle, trouver à chaque instant un équilibre entre études prospectives, projets à application immédiate et mise à disposition des entités opérationnelles de savoir-faire techniques pointus détenus par la R&D.

Il convient ainsi de souligner en conclusion de cette section que, pour s’organiser autour de ce jeu de contraintes, la R&D « programme » son activité, c’est-à-dire que pour chaque année, les actions à réaliser sont définies, leurs objectifs sont fixés, des jalons permettant d’en vérifier le déroulement sont placés (à la fois en termes de suivi du déroulement et de produits ou livrables du projet) et la contribution attendue des agents de la R&D est précisée.

116 Par exemple si on veut prolonger la durée de fonctionnement économique des réacteurs (objectif stratégique), si les

coûts de combustibles augmentent fortement, des actions de R&D pour l’économiser et améliorer les rendements sont à renforcer ; si c’est surtout la dégradation d’équipements qui coûte cher, il faut probablement réorienter les études vers l’appui au diagnostic précoce.

ANALYSES ET RESULTATS 157

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