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Détour historique : de la Direction des Études et Recherches à EDF R&D : positionnement, mission et organisation

2. A NALYSE DE L ’ ACTIVITÉ DES ICH – PRISME DOCUMENT ( AIRE )

2.1 Les activités des ingénieurs-chercheurs

2.1.3 Maintenir et construire des partenariats scientifiques

Les activités des ingénieurs-chercheurs sont conduites avec plusieurs partenaires scientifiques et industriels. Cette dimension de l’activité des ICH est encouragée par la hiérarchie : partena- riats scientifiques avec des équipes et laboratoires, projets ANR et européens, thèses en cotutelle, font partie des principaux indicateurs, ou critères d’évaluation des compétences et des départements de la R&D. « Il s’agit de valider qu’on est bien ancré sur des sujets de R&D éga- lement jugés utiles par d’autres, de vérifier qu’on est plutôt à la pointe, et puis de mutualiser et

de partager des efforts » ICH.4 évoquant la question des partenariats scientifiques124.

Ces collaborations scientifiques prennent plusieurs formes :

122

H-P10-2010-00257-FR « Verrous scientifiques et techniques identifiés par les compétences du Département STEP pour 5 à 10 ans » G. Pot.

123

H-P10-2011-03226-FR « Revue compétences et partenariats du département STEP pour la période 2012-2014, trans- parents présentés » G. Pot.

124 À titre d’exemples, on peut citer deux types de partenariats, qui engendrent des modes de collaboration différents : le

partenariat historique avec l’École supérieure d’électricité Supélec, qui s’explique par la proximité historique de l’école avec l’entreprise, et la convergence des problématiques de recherche explorées dans le groupe et dans les laboratoires de recherche de l’école ; le partenariat avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), lui aussi dans la continuité d’une longue histoire de partenariats avec EDF plus globalement, autour du nucléaire.

ANALYSES ET RESULTATS 169

• Les contrats d’étude industrielle (CEI) au cours desquels un binôme d’étudiants SUPELEC effectue une étude industrielle proposée par EDF, sous l’encadrement d’un enseignant- chercheur de l’école ou de l’université, parfois supervisée par un ICH.

• Les stages de fin d’étude d’étudiants, issus d’écoles d’ingénieurs le plus souvent, au sein du groupe P1B, sous la direction d’un ICH, parfois dans la continuité d’un CEI.

• Les thèses CIFRE, les thèses conduites en laboratoire et les post-docs, souvent dans le cadre de collaborations autour de projets ANR et européens.

• Les prestations intellectuelles d’enseignants-chercheurs sur un sujet instruit par EDF-R&D.

Pour développer ses travaux, mettre au point des expérimentations, des prototypes ou des dé- monstrateurs à présenter aux clients, les ICH travaillent avec des partenaires industriels. Il peut s’agir de prestations industrielles, provenant le plus souvent des sociétés SSII (Sociétés de Service en Ingénierie Informatique) disposant de compétences répondant à un besoin spéci- fique : par exemple le développement d’une maquette sous Matlab, le portage de code en C/C++ avec une interface graphique, le traitement d’image embarqué, le portage de loi de commande dans un PC scientifique, le développement d’un outil informatique de gestion des connaissances sur la base de spécifications issues des travaux des ICH. Pour la compétence TSI en particulier, des ingénieurs prestataires travaillent à proximité des ICH sur une longue pé- riode (ancienneté de la collaboration, besoin d’un savoir-faire précis). Ce dernier point permet d’introduire la problématique de l’accès différencié, en fonction de l’appartenance à EDF ou à une autre entreprise, aux différents systèmes de GED, applications, serveurs et autres bases de données de l’entreprise. Ce point est encore plus saillant sur les sites de production, dans les- quels de nombreuses tâches sont réalisées en sous-traitance par des sociétés spécialisées.

Synthèse : trois familles d’activités

Pour synthétiser cette première section, on peut appréhender les activités des ingénieurs- chercheurs à partir de trois familles ou groupes d’activités :

• La réalisation du programme de travail : le pilotage de projet, les contributions techniques – la conduite d’études, la responsabilité de lot(s)au sein d’un projet ou d’une affaire : exper- tise (cœur de métier de l’ingénieur-chercheur) ;

• La préparation et la planification du programme d’activités futures : l’élaboration de nou- velles pistes de recherche, la construction du programme de recherche et le montage de projets ;

• Le maintien et le développement de chaque compétence : la veille scientifique et technolo- gique sur les travaux, les méthodes et les outils développés dans les domaines et les champs de chacune des compétences, l’animation de la compétence, les orientations scientifiques et techniques de la compétence, les partenariats scientifiques et industriels.

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Tableau 2 : Les activités des ingénieurs-chercheurs

GROUPE D’ACTIVITÉS ACTIVITÉS DESCRIPTION

La réalisation du pro- gramme de travail

La réalisation du programme de travail constitue le cœur de métier des ingénieurs- chercheurs

Le pilotage de projet ou d’affaire Planification et organisation de l’activité, définition du « plan qualité »

Suivi de l’ensemble des activités et des objectifs du projet ; bilan du projet ou de l’affaire

Suivi du budget – aspect comptable Relation avec le commanditaire ou le client

Relation avec la hiérarchie (CASP, etc.) La responsabilité de lot(s) au sein

d’un projet ou d’une affaire

Echanges avec le commanditaire Suivi des contributions et développe- ments techniques attendues dans le lot, ainsi que des livrables associés Les contributions techniques Expertise scientifique et technique Les développements techniques Peuvent inclure le suivi de prestations

pour le développement de maquette ou de démonstrateur

La préparation et la planifi- cation du programme d’activités futures

L’élaboration de nouvelles pistes de recherche

Négociation de partenariats et de presta- tions, achats et commandes

La construction du programme de recherche à court, moyen et long termes

Note d’opportunité Résultats d’expérimentation Le montage d’un projet ou d’une

affaire

Le maintien et le dévelop- pement de chaque compétence

L’analyse, les perspectives et les orientations scientifiques, tech- niques et industrielles de la compétence

Evaluation de l’applicabilité industrielle de la compétence

La veille scientifique et technolo- gique

L’animation de la compétence Présentations des principales activités, des projets, affaires et actions auxquels la compétence contribue => reconnais- sance interne et externe

La construction et le prolonge- ment de partenariats

académiques

Préparation et contractualisation de collaborations - partenariats scientifiques

Spécifiquement, il convient de considérer et d’articuler différents aspects de l’organisation du travail :

• Un partage, inégal en volume mais avec des attentes et des urgences différentes, entre la préparation de futures activités et le travail de R&D sur les activités en cours.

• Dans chaque activité, des travaux techniques, dans lesquels s’exerce principalement la com- pétence scientifique des acteurs, et des activités de suivi et de reporting.

ANALYSES ET RESULTATS 171

• Ensuite le fait que, selon les cas, le travail se fait de façon relativement isolée, en relation avec des acteurs porteurs d’autres compétences de R&D, avec des partenaires ou avec des prestataires.

Au sein de ces groupes d’activités, plusieurs actions font l’objet de procédures relativement fixes, qui, définies par la démarche qualité, peuvent inclure la production, la gestion, la re- cherche et l’échange de divers documents, données et autres contenus informationnels.

Les activités des ingénieurs-chercheurs suivent des processus métiers définis par la démarche qua- lité. La démarche qualité renvoie à la certification ISO 9001 (fin des années 1990) qui a poussé à mettre en place ces démarches : création et définition de processus, etc. « Avant, c’était plus libre et à part l’observation, il devait y avoir beaucoup plus de diversité dans les pratiques et moins de tra- çabilité. » (ICH.16)

La mise en place de démarches qualité correspond à l’idée que les travaux réalisés doivent être cor- rectement décrits, suivis et tracés : « En fait ça consiste à dire ce qu’on va faire, faire ce qu’on a dit, dire ce qu’on a fait. » (ICH.18)

La mise en place de ces démarches est guidée par l’adoption d’un référentiel et éventuellement par une certification par un organisme indépendant, qui valide la conformité des démarches et proces- sus au référentiel choisi. Toutefois, le département STEP n’est plus aujourd’hui certifié ISO 9001, ce qui n’empêche pas d’avoir une démarche de suivi des travaux.

Encart 3 : La démarche qualité : « ça consiste à dire ce qu’on va faire, faire ce qu’on a dit, dire ce qu’on

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