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Présentation d’un modèle didactique en communication orale

Dans le document Le roman graphique (Page 86-89)

Maitriser l’oral

5. Présentation d’un modèle didactique en communication orale

Suite aux objectifs fixés dés le départ, le choix d’une activité dépend du type d’oral qu’elle favorise. Jerome Bruner et Lev Vygotsky (Cf. www.instit.free.fr) soulignent que le langage est un fait social. Et l’enseignement de l’oral permet –en mettant en place un mécanisme d’échanges oraux- à celui qui apprend de construire son propre langage.

Au-delà d’une institution, on émet souvent un jugement premier sur la façon de s’exprimer de telle ou telle autre personne. Donc, arriver à maîtriser la compétence langagière orale est la clé de réussite (scolaire ou extrascolaire) qui permet de tenir une conduite argumentative, explicative ou autre qui serait adaptée à une situation de communication donnée. Il serait donc essentiel de procurer aux apprenants les moyens qui leur permettent de s’exprimer6, de dire leurs pensées, leurs visions du monde, leurs idées, leurs sentiments.

Taieb Hafsi7 propose la méthode de l’enseignement par la discussion en soulevant des défis. Il pense que l’exploration dans ce genre d’enseignement est à prendre en considération. L’esprit de découverte pousse à aller vers des territoires ignorés jusque là. Il ajoute dans un communiqué que la méthode d’enseignement par la discussion cherche à développer un comportement autonome ainsi qu’à développer un jugement qui sont « plus des savoir-faire

que des connaissances à proprement parler. » (T. Hafsi, 2015). Pour lui, au sein de la

discussion, les apprenants vont dans toutes les directions, donc le défi serait de trouver comment gérer cette richesse, la spontanéité, la découverte et en même temps, l’enseignant

6 C’est « l’approche communicative » et sa notion intrinsèque la « compétence de communication » (D. Hymes) qui a introduit une nouvelle dimension culturelle dans l’enseignement/apprentissage des Langues.

7 Tayeb Hafsi est professeur titulaire au service de l’enseignement du management à HEC Montréal (École des hautes études commerciales de Montréal est un établissement universitaire).

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doit s’assurer à ce que la séance n’aille pas dans tous les sens en gérant à la fois le contrôle et la liberté de s’exprimer à l’oral. Cet équilibre serait un des éléments caractéristiques de la méthode d’enseignement par la discussion où l’enseignant et l’apprenant développent du « partenariat ». Pour T. Hafsi, ce partenariat, c’est aussi accepter que ce ne soit pas seulement l’étudiant qui apprend, mais aussi l’enseignant en supposant des actions opérationnelles. Pour lui, l’enseignant doit créer une sorte de communauté d’apprentissage en veillant à ce que les comportements naturels qui sont générés par la rivalité (chose qui peut arriver dans n’importe quel groupe) ne viennent pas détruire le vouloir et la capacité d’apprendre ensemble.

Nous nous accordons à dire que les enseignants travaillent surtout à développer le contenu alors que la classe est basée primordialement sur le processus. Ce qui nous pousse à réfléchir sur un usage qui consiste en la manière de présenter parallèlement du contenu à une classe de langue en gérant le processus.

5.1. L’oral et le groupe classe

Si dans notre recherche, l’objectif premier est de motiver les apprenants à acquérir la compétence à communiquer oralement en français langue étrangère, nous pensons qu’il faudrait créer des dispositions qui les inciteraient et leur permettraient de s’entrainer à affronter les différentes situations de communication, certes dans le cadre simulé de la classe mais aussi ailleurs.

L’enseignant devra établir un processus en prenant en considération le niveau de la classe, la disponibilité et la prédisposition des apprenants ainsi que les objectifs à atteindre ; le tout, en puisant dans les différents principes méthodologiques qui rendraient applicables sa réalisation.

En identifiant les besoins des apprenants, il est primordial de tenter de trouver des solutions adaptées afin de faciliter leur compréhension et production orales. Nous essayerons dans notre recherche de susciter les échanges verbaux naturels dans lesquels les apprenants seront motivés pour arriver à créer une stabilité entre la structuration de l’apprentissage et les exigences de la communication.

L’enseignant de langue se doit alors d’adapter un contenu d’enseignement en fonction de la diversité des niveaux de compétences à l’oral de chaque apprenant. En ciblant le besoin de chaque apprenant, l’enseignant pourrait planifier des ressources appropriées pour le développement linguistique et langagier de ce dernier.

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Dans une version abrégée des niveaux de compétences à l’oral en français, le ministère de l’Education de l’Ontario propose dans Guide d’enseignement efficace de la communication

orale (2008), des pratiques d’enseignement efficaces pour assurer un soutien linguistique.

Nous pensons que l’on pourrait les adapter à la situation des étudiants de licence de français en cours de compréhension et expression orales dont l’objectif d’enseignement serait de faire acquérir à l’étudiant toutes les compétences relatives à la compréhension et expression orales ; et ce, en prenant en considération les contenus de la matière du ministère de l’enseignement supérieur algérien.

Les pratiques efficaces de l’enseignement du français oral seraient selon le ministère de l’Education de l’Ontario :

- Valoriser l’effort où les enseignants encouragent la prise de risque chez les apprenants.

- Capter l’attention de l’apprenant : l’enseignant doit avant de lui adresser la parole, établir un contact en appuyant son message par des expressions faciales et corporelles.

- Augmenter le temps de réflexion en donnant le temps qu’il faut aux apprenants suite à une question posée pour lui permettre d’organiser ses idées et trouver les mots adéquats à la réponse qu’il devra formuler.

- Adapter le vocabulaire nécessaire au fur et à mesure que les apprenants développent leurs habiletés langagières afin d’enrichir leur lexique.

- Faire des comparaisons : l’enseignant a recours aux similarités et aux différences pour permettre aux apprenants d’associer de nouvelles connaissances à leurs connaissances antérieures dans le but de développer une pensée plus complexes et de nouvelles références. Ce qui les amène à faire des analogies.

- Enseigner des phrases interrogatives, ce qui permet aux apprenants de comprendre et d’intégrer le questionnement dans leurs conversations au quotidien.

- Répéter des structures, des expressions, des questions par l’enseignant pour inciter l’apprenant à la réutilisation -le plus rapidement possible- naturellement des nouvelles connaissances en contexte.

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- Reformuler, où l’enseignant redit ce que l’apprenant vient de dire incorrectement en modelant la forme, le vocabulaire, la prononciation et la structure. Ceci rend plus explicite les subtilités de la langue française en demandant ainsi à l’apprenant de redire en ses propres mots afin d’en assurer la bonne compréhension.

- Modeler : l’enseignant modèle des stratégies et des activités. Dans une discussion par exemple, on peut faire une réflexion en utilisant des déclencheurs tels que : « Je me demande si… », « Je pense que… parce que… », ...

- Utiliser des supports visuels aide l’apprenant à faire des liens avec leurs connaissances. L’enseignant encourage ce dernier à utiliser des supports visuels pour s’exprimer.

Comme pour notre recherche, nous pensons que le roman graphique qui est à la fois un support visuel et écrit permet de motiver l’étudiant puisqu’il offre simultanément de l’écrit pour le référent linguistique et un visuel pour une représentation mentale de la situation.

Dans le document Le roman graphique (Page 86-89)