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Éléments constitutifs du roman graphique

Dans le document Le roman graphique (Page 59-62)

une association du visuel et de l’écrit

5. Le roman graphique dans l’enseignement

5.2. Le roman graphique comme support didactique

5.2.3. Éléments constitutifs du roman graphique

Afin de maximiser les connaissances des apprenants autour du roman graphique, il est important de leur enseigner le « métalangage » ou la terminologie spécifique pour lire, écrire, dire au sujet du roman graphique (J. Lawn, 2012). Une terminologie qui se résume à des mots tels que panneau, gouttière, bulle à paroles, onomatopées, etc. est spécifique au roman graphique. L’énoncé « Gouttière » (Gutter) reste l’un des éléments les plus importants dans le design du roman graphique. C’est l’espace où l’imagination du lecteur est capable de créer ce qui n’est pas montré (aux yeux). Les gouttières sont l’espace où l’action et le mouvement de l’histoire se dessinent dans l’esprit (S. McCloud, 1994, K. Monnin, 2010).

Dans l’enseignement de l’anglais, certains enseignants utilisent les romans graphiques pour faire approprier aux apprenants les techniques du dialogue (D.L. Schwartz, 2002).

En parallèle, d’autres enseignants de l’anglais estiment qu’à partir de la lecture des romans graphiques, les apprenants acquièrent des compétences qui développent un niveau élevé de réflexion et d’analyse (D.N. Rapp, 2012, R. Versaci, 2001). Quand les apprenants sont poussés à lire des romans graphiques, ils sont interrogés à réfléchir profondément sur ce qu’ils ont lu et donner des conclusions basés sur l’art visuel ainsi que le texte à travers leurs connaissances antérieures. Cette manière de lire transfère aux apprenants une réalité des situations où ils sont amenés à prendre des décisions et résoudre des problèmes : « A common

goal, regardless of the level we teach, is to help students read beyond the page in order to ask and answer deeper questions that the given work suggests about art, life and the intersection of the two » (R. Versaci, 2001 : 64).

Il est clair que les romans graphiques constituent un grand intérêt pour les apprenants de tout âge (P. Crawford, 2004, A.K. Dallacqua, 2012, B. Edwards, 2009, J. Lawn, 2012, S. Pantaleo, 2011, J. Schmidt, 2011, L. Smetana, 2010). Les différents romans graphiques racontent des histoires d’aventure qui exploitent le danger, l’héroïsme, la force, l’humour, etc. Ceci est lié directement à ce à quoi tout apprenant est confronté dans la vie de tous les jours à travers, le cinéma, la télévision, internet. Cette similarité avec le monde réel attire les lecteurs vers ce type de textes (T. Butcher & A. Manning, 2004, P. Crawford, 2004, G. Schwarz, 2006).

5.2.3. Éléments constitutifs du roman graphique

Il est nécessaire de s’interroger sur la nature du français mis à notre disposition dans les romans graphiques. Quel registre de langue y est employé pour raconter une histoire ? Nous

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savons pertinemment que le français enseigné reste un français standard où la langue est commune. Il faudrait donc identifier les différentes variantes langagières, les particularités qui relèvent des contextes culturels, socio-historiques, géographiques afin d’établir des comparaisons.

Image retrieved November 23, 2012 from http://dw-wp.com/resources/what-is-a-graphic-novel/

Cette planche résume les qualificatifs et caractéristiques d’un roman graphique. À la question en rouge et à caractère gras « qu’est-ce que les romans graphiques ? » en haut à gauche de la planche, une réponse est donnée pour dire qu’ils ont plusieurs caractéristiques définitoires, mais la plus importante fait qu’ils soient de longues bandes dessinées.

Le roman graphique est un moyen de révéler des informations et/ou des idées artistiques exprimées à travers : des images utilisées dans une séquence narrative. Cependant, c’est aussi des bulles qui contiennent des paroles dites ou pensées. La planche résume qu’un roman graphique, c’est aussi des images séquentielles délimitées sous forme de panneaux qui sont bornés par des lignes séparatrices. Ces techniques ne sont pas une norme en soi mais

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constituent un modèle commun. Il existe des éléments optionnels qui interviennent sous de différentes caractéristiques autour des personnages, des couleurs, du registre de langue, etc.

La planche ci-dessus explique comment lire un roman graphique en passant d’une planche à une autre, du coin gauche à celui de droite (pour le français, l’anglais, chose qui est impossible pour l’arabe, etc.), puis passer aux séquences en dessous et reproduire l’opération jusqu’à la fin. Ainsi, le lecteur passe d’une action à une autre afin de construire l’histoire racontée.

Cependant, l’arrangement du panneau peut se présenter de différentes manières. Par exemple, un petit panneau peut-être incorporé dans un panneau beaucoup plus grand pour aider à relier les informations de fond avec les informations importantes que les auteurs veulent mettre en avant. Il arrive aussi que les panneaux soient disposés de gauche à droite et du haut vers le bas sur une page de deux pages au lieu d’une seule. Ceci se fait généralement pour montrer qu’il y a beaucoup de séquences importantes qui ne peuvent être séparées en deux pages. Il existe aussi des moments où les panneaux sont disposés dans différentes configurations : circulaires, triangulaires, etc., pour ajouter des détails à l’histoire, on peut trouver un arrangement circulaire pour montrer la continuité des interactions.

K. Monnin (2010) décrit comment les gouttières (gutters) et les panneaux (panels) fonctionnent ensemble pour raconter une histoire complexe. La gouttière, ou l’espace entre les panneaux, crée le moment d’inférence à des lecteurs afin de déduire en utilisant leur imagination, nécessaire à leur déplacement tout au long de l’histoire.

Bien que chaque panneau inclue sa propre histoire et des éléments du décor, ce sont les gouttières qui font un travail de collage afin de construire l’ensemble de l’histoire. Il existe plusieurs types de panneaux : le mot, l’image ou la combinaison du mot et de l’image. En plus de ces catégories, K. Monnin (2010) décrit onze types de panneaux, y compris la représentation graphique des espaces, les personnages et la situation conflictuelle. Par l’utilisation diversifiée de ces panneaux, en partenariat avec le mot, la réflexion, le dialogue et les onomatopées (effets sonores), des histoires complexes sont « dites ». Le lecteur doit interagir avec le texte, il établit des liens stratégiques, afin de saisir le sens et s’étendre dans l’histoire.

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K. Monnin (2010) a répertorié les notions basiques pour décrire le roman graphique. Elle en spécifiera trois :

1. Panneaux (panels): Ce sont des périphéries visuelles aux formes diversifiées avec un

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