• Aucun résultat trouvé

Plan d’action vie et santé au travail 2014/2015

Section 2. Des décalages entre une grande démarche de communication et des réalités communication et des réalités

3. Plan d’action vie et santé au travail 2014/2015

Afin d’anticiper les changements et pour agir sur la prévention des risques psychosociaux, des espaces de discussion pilotés en co-animation viendront en articulation des actions de la Direction de la communication. Ces espaces s’inscrivent plus particulièrement dans le projet collectif du Centre : « Mener la transformation numérique » et « Faire de nos managers des porteurs de la conduite du changement et de la stratégie d’entreprise ».

3.1 La transformation numérique : rappel du contexte et de ses enjeux

La transformation numérique engendre des changements dans les manières de travailler et dans l’environnement personnel. Les nouvelles technologies induisent de nouveaux comportements. Se pose alors la question de l’intégration et du développement des outils numériques au sein du Groupe, et donc au sein de La Banque Postale et du Centre financier. L’un des enjeux forts de ces évolutions devient la création d’une véritable identité numérique du Groupe et pour chacun de ses collaborateurs. Aussi, comment accompagner la mutation des managers et des collaborateurs dans leur activité bancaire tout en maîtrisant les nouvelles technologies ? Comment développer l’employabilité des collaborateurs du Centre financier dans un environnement numérique ? Et comment harmoniser les usages des collaborateurs à titre professionnel et à titre privée ?

3.2 Objectifs des espaces de discussion : soutien managérial et aux collaborateurs

L’objectif de ces espaces de discussion est de faire réfléchir les managers et les collaborateurs sur leurs pratiques professionnelles et personnelles numériques quotidiennes. Les questions qui se posent peuvent être les suivantes : comment passer d’une culture postale à une culture du digital ? Comment acquérir un mode de pensée différent alors que jusque-là on était dans des manières de fonctionner très physiques ? Comment les collaborateurs vivent-ils leur quotidien numérique ? Quel sens y mettent-vivent-ils ? Quelle en est leur compréhension ? Est-ce qu’ils s’y retrouvent ? Comment favoriser l’appropriation entre les différentes générations (les jeunes face à l’information et les plus âgés) ? Quels sont leurs ressentis ?... Mais aussi, quelle valeur ajoutée du manager dans le contexte de l’accès à l’information par tous ? Et comment passer d’une communication d’aujourd’hui descendante, à une

communication de demain avec un travail en mode collaboratif (culture de positionnement par rapport à l’information) ?

Plus concrètement, les thèmes peuvent également concerner : les échanges numériques sécurisés ; l’identité numérique ; de nouvelles applications pour faciliter la relation bancaire ; le multi canal (utilisation simultanée de différents canaux) ; la simplification et la rationalisation de la façon dont nous travaillons ; l’amélioration de la diffusion de l’information et de la culture numérique ; le développement des usages existants mais méconnus.

De même, les évolutions numériques s’accompagnent d’inquiétudes et de questionnements croissants chez les managers et les collaborateurs. Au-delà des pratiques professionnelles quotidiennes, c’est aussi tout un ensemble de sujets qui peuvent être abordés, et qui sont à la périphérie des transformations numériques du Centre financier. Au sein de l’équipe RH, l’assistante de service social participe à l’accompagnement au changement des collaborateurs, et donc de leur appropriation à la révolution numérique. Aussi, comment de sa place, appréhende-t-elle les relations professionnelles futures, et l’interpénétration vie professionnelle/vie privée liée au numérique ? Comment anticiper et accompagner ces changements avec les spécificités du métier d’AS ? Comment accompagner les collaborateurs afin qu’ils soient co-constructeurs de sens et qu’ils s’approprient au mieux ces transformations ?

Ainsi, les thèmes abordés peuvent être les suivants : la conciliation vie privée/vie professionnelle ; par exemple, comment gérer son temps ? Comment hiérarchiser ses demandes ? L’interpénétration du numérique dans la vie personnelle et vice-versa ; par exemple, comment gérer les effets collatéraux dans la sphère professionnelle ? Comment contribuer à l’équilibre des relations entre les managers et leurs collaborateurs face à l’utilisation des outils numériques à des fins personnelles dans leur activité professionnelle quotidienne ? Comment accompagner les agents éloignés du numérique (congé parental, congé de longue durée, etc.) ? Y a-t-il addiction au numérique ou au contraire refus/rejet face à lui, sachant que dans ses activités quotidiennes, l’assistante de service social peut également être amenée à recevoir des collaborateurs qui vont exprimer leur mal-être par rapport au numérique ? Après la détection, le rôle de l’AS est d’alerter et de mettre en mouvement les personnes de l’équipe pluridisciplinaire et le manager, autour du collaborateur en question, afin que des solutions soient trouvées.

3. 3 Déroulé du projet RH Numérique–Vie et santé au travail avec ses différents acteurs

Nous allons revenir sur la coconstruction du projet en amont par l’équipe pluridisciplinaire, puis sur les différentes étapes de sa présentation au sein de l’entreprise, avant d’aborder la création et la planification des espaces de discussion.

Le projet a été élaboré en coconstruction entre l’AS, la DRH, l’APACT et les CEP du Centre financier de Toulouse.

L’organisation concrète des espaces de discussion s’est faite en lien avec les managers des collaborateurs participants. La direction opérationnelle RH a été informée du projet par la DRH du Centre financier de Toulouse. Enfin, la coordinatrice technique et le réseau des AS des Services financiers ont également reçu l’information par l’AS de Toulouse, ce qui a généré la création du « groupe de travail numérique » au sein du réseau.

« Le projet RH Numérique-Vie et santé au travail » a fait l’objet d’une présentation en comité de direction du Centre financier de Toulouse sur le mois de septembre 2014, après validation du directeur du Centre. Dans la foulée, les membres du CHSCT en ont été informés. Par la suite, une communication du projet a été réalisée au sein du journal interne du Groupe.

Il a été organisé quatre groupes de six personnes, avec la composition suivante : un groupe de collaborateurs éloignés du Centre financier (pour cause de maladie ou de congé parental, etc.) de retour en activité (G1) ; un groupe de collaborateurs (G2) ; un groupe de managers (G3) ; et enfin, un groupe d’assistants sociaux des Centres financiers répartis sur le national (G4).

Les réunions des groupes étaient prévues de la façon suivante : G1 dans le courant du dernier trimestre 2014 ; G2 dans le courant du premier trimestre 2015 ; G3 dans le courant du deuxième trimestre 2015 ; G4 dans le courant du dernier trimestre 2014, et dans celui des premier et deuxième trimestre 2015 (l’AS du CF de Toulouse est la pilote du projet).

Le principe de réunion des groupes G1, G2, et G3 est celui-ci : deux réunions de deux heures maximum pour chaque groupe :

- lors de la première réunion, il s’agit de faire émerger la parole des participants. Pour cela chacun s’exprime à tour de rôle sur les thématiques prédéfinies qu’ils auront reçues en amont, afin qu’ils aient le temps d’y réfléchir ;

- lors de la deuxième réunion : après échanges et partages lors de la première réunion, il s’agit de proposer des solutions par les participants eux-mêmes.

Comme évoqué précédemment, l’objectif de ces espaces de discussion était de faire réfléchir les managers et les collaborateurs sur leurs pratiques professionnelles et personnelles quotidiennes. Plus spécifiquement, l’objectif des G2 et G3 est de travailler et d’échanger sur les pratiques professionnelles numériques. Deuxième objectif des G2 et G3 : sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux enjeux liés au numérique et apporter un accompagnement spécifique envers ceux qui en sont éloignés.

Ainsi, le G1 se compose d’agents éloignés du Centre et de retour en activité. Il s’agit de favoriser la libre expression des collaborateurs sur le moment de leur reprise, leur retour sur le poste de travail : quels obstacles ? Quelles difficultés ? Le retour dans une équipe, l’accompagnement par le manageur, leur rapport au numérique, leur perception des évolutions numériques, etc.

Enfin, le G4 se compose du « groupe de travail numérique » réunissant plusieurs AS de plusieurs Centres différents. Leur organisation est la suivante :

- lors de la première réunion, il s’agit d’échanger des informations sur le numérique et son utilisation pratique ; par exemple pour l’organisation des forums handicap et pour la constitution d’une boîte à outils ;

- lors de la deuxième réunion, il s’agit de produire une note de tendance/problématique en fonction des informations récoltées dans l’ensemble des Centres financiers ;

- lors de la troisième réunion, il s’agit d’émettre des propositions d’actions en fonction de la note problématique.

Ici aussi, les AS réfléchissent individuellement en amont, et ensuite confrontent leurs idées lors des réunions. À l’issue de chacune d’elles, un compte rendu est fait et envoyé à l’ensemble des participants.

Ainsi, au travers de ces deux initiatives locales, nous pouvons constater que l’assistant de service social joue un rôle inédit dans le réagencement des normes organisationnelles pour une meilleure prévention des risques psychosociaux. Dans ces deux expériences, le travailleur social impulse une communication organisante du changement : celui d’une volonté (du moins affichée avec le « Grand Dialogue ») d’une meilleure prise en compte de la santé au travail. Il est donc intéressant de constater que la communication du changement (ici avec le

« Grand Dialogue ») a eu des effets organisants (avec la mise en place d’actions en faveur du bien-être au travail). Mais au-delà de cette communication du changement, de nouveaux paradigmes inattendus ont émergé (avec une communication organisante), qui ont eux-mêmes généré en cascade des processus communicants (avec les deux initiatives de communication organisante). De même, de ces deux initiatives locales émergent de nouveaux processus organisants.

Outline

Documents relatifs