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1. Le brevet de technicien supérieur : du cadre national à la situation en Guadeloupe

1.1. Le Brevet de Technicien Supérieur dans l‟enseignement supérieur français

1.1.3. La place du BTS dans le système éducatif français

Pour étudier la place du BTS dans le système éducatif français, nous nous basons

essentiellement sur les publications Repères et références statistiques (désormais : RERS) du

ministère de l‟éducation nationale, de l‟enseignement supérieur et de la recherche (désormais

MENESR) dans les éditions de 2012 à 2016 et sur la note d‟information Enseignement

supérieur et Recherche n°10 du 28 décembre 2016 du MENESR (désormais : note

d‟information n°10).

1.1.3.1. Les effectifs

Comme on l‟a vu précédemment, le BTS est un diplôme relevant de l‟enseignement supérieur

qui constitue la première formation supérieure courte par son importance en termes d‟effectifs

(graphique 1.1). Entre 1980 et 2015, le nombre d‟étudiants inscrits dans une STS est passé de

67 900 à 256 100 étudiants inscrits, soit une progression de 277,17% (Algava et Lièvre,

2016).

Graphique 1.1 : place du BTS en termes d’effectifs dans l’enseignement supérieur en

2015/2016

En 2015/2016, le BTS représente environ 10%

10

des inscriptions dans le système

d‟enseignement supérieur, contre 4,5% pour le diplôme universitaire de technologie

10

Soit une augmentation de 4,29% entre 1980 et 2015. 43% 11% 6% 5% 10% 4% 21% Diplômes LMD Professions de santé Formations d'ingénieurs Préparation DUT STS et assimilés

CPGE + préparations intégrées Autres

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(désormais DUT). Jusqu‟en 2005, les bacheliers technologiques étaient majoritaires dans les

classes de BTS. Depuis, bien qu‟il forme toujours le groupe le plus important, leur proportion

s‟effrite –en passant de 53,7% en 2005 à 46,5% en 2010 pour finir à 40,5% en 2013 – au

profit des bacheliers professionnels (graphique 1.2).

Graphique 1.2 : présence des bacheliers technologiques et professionnels en STS entre

2012 et 2015

Sources : RERS (2012, 2014, 2016)

A contrario, la proportion de bacheliers professionnels n‟a cessé de croître en passant de

10,0% en 1999 à 22% en 2012 et atteignant 28% en 2015 (RERS, 2014, 2016). D‟après les

informations recueillies sur la note d‟information n°10 sur l‟enseignement supérieur et la

recherche de 2016, à la rentrée 2015, les bacheliers technologiques représentent 34,7% des

entrants en première année de formation de BTS contre 28% de bacheliers professionnels. Ces

évolutions sont le résultat de « la mise en œuvre d‟une orientation prioritaire en faveur des

bacheliers professionnels en filière STS » par les autorités politiques (Algava et Lièvre,

2016). À la rentrée 2013, les établissements relevant du ministère de l‟éducation nationale, de

l‟enseignement supérieur et de la recherche, accueillent 232 800 étudiants, soit plus de neufs

étudiants inscrits sur dix. Le ministère de l‟agriculture quant à lui, forme 7,8% des étudiants

de BTS (graphique 1.3). Le secteur tertiaire recense deux tiers des étudiants contre un tiers

d‟étudiants inscrits dans le secteur secondaire.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 2012 2013 2015 Bacheliers technologiques Bacheliers professionnels

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Graphique 1.3 : pourcentage d’étudiants inscrits selon le ministère à la rentrée 2013

Source : RERS (2014)

À la rentrée 2015, les effectifs de ces établissements sont restés quasiment stables. En effet,

les établissements relevant du ministère de l‟éducation nationale, de l‟enseignement supérieur

et de la recherche, accueillent 234 100 étudiants, soit plus de 90% des étudiants formés. Le

ministère de l‟agriculture quant à lui, accueil 19 900 étudiants, soit 8% des étudiants formés.

Graphique 1.4 : pourcentage d’étudiants inscrits selon le ministère à la rentrée 2015

Source : RERS (2016)

Par ailleurs, à la rentrée 2013, les candidats inscrits sous statut scolaire sont les plus

nombreux (59,0%) et ils demeurent les plus nombreux à la rentrée 2015 (61,5%) (RERS,

2014, 2016). À la session 2015, sur 179 600 candidats s‟étant présentés à l‟examen, et

133 100 étudiants ont été admis, soit un taux de réussite de 74,10%. (RERS, 2016).

1.1.3.2. La place des femmes en BTS

Le système de l‟enseignement supérieur en France se caractérise par une part prédominante

des femmes : 55,3 % en 2013 (RERS, 2014), et 55,1% en 2015 (Algava et Lièvre, 2016). En

BTS, les femmes représentent globalement 48% des effectifs (y compris les BTSA), et plus

précisément 12,5% en secteur primaire, 25,9% en BTS du secteur secondaire et 61,6% dans le

secteur tertiaire en 2015 (RERS, 2016). Les formations de BTSA du secteur primaire,

92,20% 7,80% STS STSA 92% 8% STS STSA

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présentent le taux d‟étudiantes femmes le moins élevé, soit 41,4% contre 58,6% en STS hors

STSA (graphique 1.5.).

Graphique 1.5 : part des femmes dans les STS et les STSA en 2012/2013

Source : RERS (2014)

Cette même différence de représentation des femmes et des hommes se retrouve entre les

établissements publics (47,8% de femmes) et privés (55,6% de femmes) (graphique 1.6). Ceci

tient au fait que les établissements privés proposent moins de formation relevant du secteur

secondaire que du secteur tertiaire.

Graphique 1.6 : part des femmes en STS dans le privé et le public en 2012-2013

En termes de nombre de lauréats, les femmes sont largement majoritaires dans les spécialités

du secteur tertiaire (65,2%) et minoritaires dans la plupart des groupes du secteur secondaire

(15%) (RERS, 2012 ; RERS, 2014) (Graphique 1.7).

58,60% 41,40% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% STS STS agricoles 47,80% 55,60% 40,00% 45,00% 50,00% 55,00% 60,00% Public Privé

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Graphiques 1.7 : pourcentage de lauréats et lauréates dans les STS selon le secteur à la

session 2012

1.1.3.3. Les trajectoires des étudiants en BTS

Le Centre d‟études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a réalisé une enquête en

2004 auprès d‟une cohorte d‟étudiants inscrits en BTS et d‟une cohorte d‟étudiants inscrits en

DUT

11

. Les résultats de cette enquête ont révélé une trajectoire inégale selon ces deux voies

d‟enseignement selon les quatre types de « parcours » : le décrochage avant le terme de la

formation, la sortie directe de l‟étudiant vers le marché du travail, la réorientation en cours de

formation et la poursuite d‟études (tableau 1.2).

11

Nous n‟avons pas retrouvé de données plus récentes du Céreq.

Femmes : 15% Hommes : 85%

Domaine de production

Femmes Hommes Femmes : 65,2% Homme s : 35,8%

Domaine des services

Femmes Hommes

Page 35 sur 603 Type de parcours Définitions Inscrits en STS Inscrits en DUT 1. Décrochage

Jeunes inscrits en STS ou IUT après le baccalauréat, sortis sans obtenir le diplôme de BTS ou DUT, éventuellement réorientés en cours de scolarité, mais sans réussite.

22% 12%

2. Sortie niveau III

Jeunes inscrits en STS ou IUT après le baccalauréat, sortis avec le diplôme de fin de cycle BTS ou DUT (éventuellement associé avec un autre diplôme de niveau III), sans poursuivre leurs études l‟année suivante.

61% 36%

3.

Réorientation

Jeunes inscrits en STS ou IUT après le baccalauréat, qui n‟ont pas obtenu le diplôme de fin de cycle mais se sont réorientés, avant d‟obtenir un autre diplôme de niveau III ou plus.

3% 10%

4. Poursuite d‟études diplômantes

Jeunes inscrits en STS ou IUT après le baccalauréat, ayant obtenu un diplôme de fin de cycle (BTS ou DUT) et ayant poursuivi leurs études en obtenant un ou plusieurs diplômes de niveau plus élevé.

14% 42%

Tableau 1.2 : définition des quatre types de parcours des étudiants en STS et IUT

Source : Grelet et Timoteo (2010)

12

En l‟occurrence, pour le public qui nous intéresse – les étudiants inscrits en STS – le

décrochage prématuré ainsi qu‟une insertion professionnelle directe après l‟obtention du

diplôme sont les deux principales issues caractérisant le parcours de ces jeunes dans

l‟enseignement supérieur. Ce « décrochage étudiant », en particulier dans les formations

supérieures courtes (STS et IUT), est au centre des préoccupations des instances politiques.

Demuynck et Pécresse (2011) l‟attribuent aux problèmes d‟orientation des étudiants,

d‟organisation et de fonctionnement du système de formation français qui ne permet pas à

l‟étudiant d‟« accéder à la formation qui lui correspond le mieux ». L‟objectif poursuivi par

les instances politiques est de limiter l‟orientation par défaut de l‟étudiant et favoriser sa

réussite. L‟augmentation du nombre de places destinées aux « bacheliers les plus fragiles »–

les bacheliers professionnels et les bacheliers technologiques – est une disposition prévue par

la loi sur l‟enseignement supérieur et la recherche adoptée le 22 juillet 2013 (graphique 1.2).

Par ailleurs, les étudiants diplômés du BTS s‟insèrent en majorité immédiatement après leur

formation (Céreq, 2004, 2010) contrairement aux titulaires d‟un DUT qui constitue une voie

plus ouverte à la poursuite d‟études (Céreq, 2010) : la poursuite d‟études vers des diplômes

d‟un niveau plus élevé que le BTS est envisagée par une minorité d‟étudiants en STS : 14%

12

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des étudiants en BTS alors que ce taux s‟élève à 42% du côté des étudiants en DUT

13

(tableau