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Touristes, industrie touristique et destination : les trois principaux

Section 1. Qu’est-ce que le tourisme ?

1.2. L’histoire du tourisme

1.2.3. Perspectives et changements de société Le tourisme à l’horizon 2030

D’après l’étude prospective à long terme de l’OMT « Le tourisme à l’horizon 2030 » (2013), les arrivées de touristes internationaux dans le monde devraient augmenter de 3,3 % par an entre 2010 et 2030, pour atteindre 1,8 milliard d’arrivées d’ici 2030. Si le rythme de croissance prévu se confirme, le nombre d’arrivées de touristes internationaux dans le monde atteindra 1,4 milliard en 2020 et 1,8 milliard en 2030.

Le nombre d’arrivées de touristes internationaux dans les économies émergentes de l’Asie, de l’Amérique latine, de l’Europe centrale et orientale, de l’Europe de la Méditerranée orientale, du Moyen-Orient et de l’Afrique augmentera deux fois plus vite (+ 4,4 % par an) que dans les économies avancées (+2,2 % par an). D’ici 2015, les économies émergentes accueilleront plus de touristes que les économies avancées. La part de marché des économies émergentes est passée de 30 % en 1980 à 47 % en 2013 et devrait atteindre 57 % d’ici 2030, ce qui correspondrait à plus de 1 milliard d’arrivées de touristes internationaux.

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Maldives Maurice Espagne Italie France Allemagne Etats-Unis Chine

Résident Non résident Sources : OMT, Eurostat; Bureau statistics

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Figure 12 : Tourisme international et projection à 2030

L’augmentation la plus importante s’observera en Asie-Pacifique, où le nombre d’arrivées devrait atteindre 535 millions en 2030 (+ 4,9 % par an). Le Moyen-Orient et l’Afrique devraient également voir le nombre d’arrivées plus que doubler pendant cette période. L’Europe et les Amériques connaitront, en comparaison, des croissances plus modestes.

Le tourisme au milieu de changements profonds des sociétés

Les évolutions sociodémographiques vont également structurer le marché touristique mondial dans l’avenir (Halpern, 1995; Foot, et al., 1999). Les baby-boomers dicteront l’évolution de la demande touristique dans les pays développés, tandis que les jeunes adultes des pays émergents seront au cœur des attentions des acteurs touristiques. Ces deux types de clientèle sont déjà en train de transformer le marché du tourisme. Ainsi, les baby-boomers délaissent doucement les traditionnels voyages dans le Sud à la plage et dans les complexes hôteliers pour des produits plus aventureux, tels que les randonnées au Népal, l’observation de la faune au Costa Rica, etc.

Les jeunes adultes deviennent également une clientèle « qui compte » et avec des codes différents de leurs parents baby-boomers. En effet, un peu moins d’un quart de la population européenne a moins de 30 ans. Cette nouvelle génération appelée « génération.com » (Cetron, et al., 2009) a grandi avec un ordinateur et les nouveaux médias et techniques de communication. Leurs valeurs et attentes sont largement différentes de leurs parents. Ces « nouveaux touristes » sont donc plutôt jeunes, avec un niveau d’éducation assez élevé. Ils

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1980 1990 2000 2010 2013 2020 2030

Economies avancées Econonmies émergentes Source : OMT

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se déplacent en famille ou bien en bandes de copains. Ils sont conviviaux, apprécient les fêtes et les rencontres. Ils sont assez sportifs, apprécient l’exercice physique, particulièrement la randonnée. Ils font attention à leur santé et à leur alimentation.

Par ailleurs, la question sociodémographique ne doit toutefois pas être réservée exclusivement à l’âge de la personne. Il faut y inclure notamment l’émancipation de la femme, l’augmentation de la scolarité et l’évolution des modes de vie (familles monoparentales, moins d’enfants par foyer, couples sans enfant). À titre d’exemple, l’augmentation du niveau de scolarité en plus de l’accessibilité à l’information fait que les consommateurs seront de mieux en mieux informés par rapport aux différents produits offerts et aux destinations existantes. On peut donc imaginer l’émergence de services d’information et de réservation nouveaux et varier, de même que l’adoption de stratégies de spécialisation et de qualité de la part des entreprises touristiques.

Le tourisme en première ligne du changement climatique

Au-delà des questions démographiques et sociologiques, le tourisme dans les PEI est directement concerné par le changement climatique et ses conséquences sur ces iles. Dans l’avenir, le réchauffement climatique va entraîner une élévation du niveau des mers qui peut remettre en cause l’existance même de certaines iles. Aux Seychelles, environ 80 % de l’infrastructure et de la population se trouvent le long de la côte. La majeure partie des terres aux Maldives et en Nouvelle-Guinée se situent moins d’un mètre au-dessus du niveau moyen de la mer. Pour exemple, en 1987, les Maldives ont connu des vagues élevées inhabituelles inondant les deux tiers de l’ensemble du pays et de la capitale pendant deux jours et causant d’importants dégâts.

Le réchauffement climatique va engendrer également d’autres conséquences inquiétantes pour ces iles comme la baisse des précipitations, principales sources d’eau potable pour nombre d’entre elles, l’érosion des plages et le blanchiment des coraux. Les PEI sont touchées par le changement climatique, alors que leur contribution au réchauffement est faible. Les émissions agrégées

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totales déclarées par les PEID représentent soit 258,5 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (CO2-e) en 1994, tandis que les pays industrialisés ont émis 16,7 milliards de tonnes cette année-là.

Le tourisme est directement concerné par le changement climatique, notamment dans les PEI. D’une part, l’érosion des plages et la dégradation des littoraux auront des conséquences directes en termes d’attractivité et de dégâts sur les infrastructures déjà présentes. D’autre part, l’industrie du tourisme pourrait souffrir de mesures d’atténuation du changement climatique, car il contribue, lui aussi, aux causes du changement climatique, principalement avec les émissions des transports touristiques et des énergies utilisées dans les installations du secteur.

L’activité touristique des PEI est en effet dépendante de l’aérien, en raison de l’éloignement des marchés émetteurs. Le secteur touristique de ces iles apparait naturellement comme fortement émetteur de gaz à effet de serre. Le bilan carbone des Départements d’Outre-mer français montre des niveaux d’émission trois fois supérieurs de tonnes CO2-e par euro dépensé à ceux observés en France métropolitaine (6,52 CO2-e/ € à La Réunion, 7,33 en Martinique contre 2,1 en France métropolitaine) (Ceron, et al., 2010).

Section 2. Éclairage sur les trois principaux

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