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5. Présentation des résultats

5.1. Gouvernance des sites d’orpaillage

5.1.3. Organisation structurelle des orpailleurs

Sur le plan structurel, il existe une organisation faitière qui est le Syndicat national des

orpailleurs artisanaux et traditionnels du Burkina46 (SY.N.OR.AR.TRA.B), créé en 2008, et qui compte plusieurs centaines d’orpailleurs. Cette organisation, qui est représentée sur l’ensemble du territoire burkinabé, s’est donnée pour mission de défendre les intérêts moraux, matériels, économiques et professionnels des orpailleurs du Burkina Faso. Le syndicat est de nos jours l’interface entre les orpailleurs, les compagnies minières et l’État. Il est intervenu à plusieurs reprises lors des conflits entre orpailleurs et populations locales, entre orpailleurs et administration ou entre orpailleurs et sociétés minières47. En termes d’activités, le syndicat organise des tournées d’information et de sensibilisation sur les différents sites d’orpaillage, ainsi que des formations pour ses membres. Ces actions portent sur la sensibilisation à l’usage des produits dangereux par les orpailleurs sur le site (drogues, cyanure, mercure…), l’occupation et le déboisement des forêts classées, la sauvegarde et la protection de l’environnement, etc. En marge de ces activités sur le terrain, le syndicat fait également du lobbying auprès des autorités politiques et administratives en faveur de la corporation. Les personnes composant le bureau du syndicat sont également des orpailleurs, propriétaires de sites ou propriétaires de trous d’orpaillage.

 Délimitation géographique du terrain et des activités

Sur le plan local et opérationnel, le site d’orpaillage de Gbomblora, comme indiqué par le croquis ci-dessous, est caractérisé par une délimitation spatiale du terrain en trois

45 Le trou d’orpaillage est taxé et c’est le propriétaire du trou qui paie la taxe et non ses employés qui creusent pour son compte. 46 Outre le Syndicat national des orpailleurs artisanaux traditionnels du Burkina Faso, affilié à l’Office national des syndicats libres, il existe sur le terrain deux autres organisations que nous n’avons pas pu rencontrer; il s’agit l’Association Nakogbzanga des exploitants artisanaux des sites aurifères du Burkina (ANEASA-B) et la Corporation nationale des petits exploitants miniers (CONAPEM).

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zones distinctes d’activités que sont la zone de creusage, la zone de traitement et la zone d’habitation. À l’intérieur de chaque zone se mènent des activités spécifiques.

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Figure 3. Découpage du site d’orpaillage en 3 zones spécifiques

Zone de creusage

Zone de traitement

3 Km

2 Km

Zone d’habitation et « centre des affaires » Village de Gbomblora

7 Km

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Le schéma ci-dessus indique le découpage instauré par les orpailleurs pour séparer physiquement les trois zones. Malgré cette séparation, le développement des activités entraine un débordement et un rapprochement entre zone d’habitation et zone de traitement. Cela est lié au développement et à l’expansion des abris construits régulièrement en fonction des besoins et de l’arrivée de nouveaux acteurs. De plus, il arrive que les orpailleurs apportent des minerais de la zone de creusage pour les traiter sur le site d’habitation.

- la zone de creusage

C’est la zone réservée au creusage des trous et galeries en vue de l’exploitation des gisements. Cette zone est située à environ 1000 m de la zone d’habitation. La zone est parsemée de trous et de gravats de toutes sortes disséminés à perte de vue. Le terrain est jonché de tas de roches sorties du sous-sol. Une fois les minéraux sortis de terre, des orpailleurs s’activent pour les conditionner dans des sacs de 50 kg en vue de leur évacuation vers la zone de traitement.

- la zone de traitement

Sur cette zone sont installés les différents acteurs assurant le broyage, le concassage, le lavage, l’amalgamation et l’achat de l’or. Ces différents acteurs sont installés sous des hangars disséminés de part et d’autre de la parcelle. Ils reçoivent et traitent les minerais venus du site de creusage moyennant des tarifs bien précis. Pour ce qui concerne les concasseurs, les propriétaires de moulins (broyeurs) et les amalgameurs, il s’agit en général de prestataires qui ne sont pas forcément propriétaires des minerais qu’ils traitent.

- la zone d’habitation, centre de vie et des affaires

La zone d’habitation, du site d’orpaillage de Pélinka dans la commune rurale de Gbomblora est en fait un espace à la fois géographique et socioculturel dans lequel se construit un mode de vie sur la base des spécificités sociologiques, linguistiques et culturelles individuelles. Les gens d’origine culturelle et géographique différente se mettent en commun et établissent ensemble des normes sociales devant régir leur mode de vie, de travail et de production (Grätz, 2004).

La zone d’habitation, qui fait également office de « centre des affaires », occupe une superficie d’environ 5 ha, on y trouve une multitude de hangars en pailles ainsi que des baraquements en tôles ondulées; ces installations de fortune abritent aussi bien des

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habitations que des commerces de toutes sortes. On y trouve des salons de coiffure, des restaurants, des grilleurs de brochettes de viande, des vendeurs d’essence, des ateliers de soudure, des ateliers de mécaniques pour la réparation des motocyclettes, mais aussi des moulins et autres groupes électrogènes. On y trouve également des vendeurs de médicaments communément appelés « pharmacie par terre ». Ces médicaments sont vendus par des jeunes qui parlent à peine le français et ne savent ni lire ni écrire. Ils « conseillent » les clients sur les vertus des différents produits qu’ils vendent. Ces produits pharmaceutiques, généralement périmés sont étalés au soleil, à proximité des autres marchandises, chaussure, outils, etc. Dans le tas de « médicaments » il y a des antalgiques, des antibiotiques, des amphétamines, des aphrodisiaques, etc. Ces médicaments vendus illégalement proviendraient des pays voisins et auraient été introduits frauduleusement. En dépit des risques qu’ils représentent, ces médicaments sont prisés par les orpailleurs du fait non seulement des coûts abordables mais aussi de la proximité. Car contrairement aux centres de santé officiels, ces vendeurs ambulants vont vers les orpailleurs, qui n’ont plus besoin de suspendre leurs activités pour se rendre au dispensaire.

Sur le site, se trouvent également des vendeurs de médicaments traditionnels (faits de poudres, de décoctions) censés avoir des propriétés mystiques pour la protection, pour avoir la chance dans la recherche de l’or; mais également contre différents maux. Le fait le plus marquant de la zone d’habitation, c’est l’ambiance, en termes de climat social, qui prévaut à ce niveau. Il règne sur le site un vacarme extraordinaire, fait de bruits de machines, de motocyclettes en réparation et de musique distillée par les haut-parleurs des débits de boisson ainsi que des video-club. La zone est animée 24h/24 ce qui fait que les commerces demeurent ouverts toute la nuit pour satisfaire les besoins des creuseurs de trous qui eux fonctionnent selon un mode rotatif qui fait que dans chaque trou il existe au moins deux groupes de creuseurs, un groupe travaille toute la journée et le second prend le relais pour travailler de la tombée de la nuit au lever du jour. Il existe également une certaine solidarité non seulement entre les orpailleurs, mais également entre orpailleurs et marchands; ce qui fait qu’il n’est pas rare de voir les nouveaux arrivants se faire soutenir par les plus anciens à travers des prêts en argent ou en nature (outils, vêtements, médicaments, nourriture, etc.) dans le but de faciliter un tant soit peu leur intégration. Ces prêts sont remboursables dès que la situation financière de

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l’intéressé est plus favorable. À ce niveau également, les « prêts » se font sur la base de la seule parole donnée, aucun document écrit ne matérialise la transaction. Cette forme d’entraide informelle comble le vide laissé par l’absence d’institutions de microcrédit ou d’assurance.

Sur le plan purement social, la vie du site est jalonnée d’évènements sociaux : des couples se sont formés, des enfants sont nés, des personnes sont décédées, des gens sont tombés gravement malades, des couples ont divorcé sur le site, des rixes sont survenues, etc. Lorsqu’il y a un évènement social de ce genre, les autres orpailleurs manifestent leur solidarité vis-à-vis de l’intéressé sous forme d’appui financier et moral. Selon le responsable du site, il est arrivé que les orpailleurs organisent des cotisations volontaires pour assurer la prise en charge des frais médicaux ou le transport d’un orpailleur malade ou décédé vers son village, ou le déménagement de la veuve et des orphelins des orpailleurs vers le village d’origine. Dans le cas des décès, les orpailleurs s’organisent toujours pour qu’un groupe de volontaires48 accompagne la dépouille ou la veuve et les orphelins jusqu’à destination, participe aux funérailles et présente les condoléances à la famille du défunt au nom de ses camarades du site. Cela est extrêmement important dans un contexte où il n’existe ni assurance sociale ni système de retraite formel et encore moins de possibilités de prêts bancaires en faveur des orpailleurs. Face au vide institutionnel étatique existant à ce niveau, les orpailleurs ont mis en place un système informel de prise en charge des cas sociaux exclusivement basé sur la cotisation volontaire des acteurs travaillant sur le site.

La zone d’habitation abrite également des lieux de loisirs comme des vidéos clubs dans lesquels vous pouvez visionner des films ou des matchs de foot-ball moyennant le paiement d’un droit d’entrée de 200 FCFA (0,43 dollar canadien) par séance. Ces vidéos clubs, qui sont tous dotés d’antennes paraboliques sont alimentés en énergie par des groupes électrogènes ou des plaques solaires pour certains. Il existe aussi plusieurs débits de boissons disséminés parmi les habitations, on y trouve des boissons alcoolisées et non alcoolisées.

Enfin, dans un coin de la zone d’habitation se trouvent les maisons abritant des filles qui s’adonnent à la prostitution. Au moment de notre séjour sur le site d’orpaillage, il y

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avait cinq filles de nationalité nigériane et ivoirienne. Selon les informations recueillies auprès des orpailleurs, ces filles viennent régulièrement des grandes villes pour un séjour de deux semaines environ. À la fin des deux semaines, elles repartent tandis qu’un autre groupe de filles prend le relai pour également deux autres semaines, ainsi de suite. Cela dit, si au moment de l’enquête il n’y avait que des filles nigérianes et ivoiriennes, selon les orpailleurs, il y a bien d’autres nationalités, dont des filles burkinabés; toutefois, cette pratique n’est exercée que par des professionnelles du sexe étrangères au village.

Lorsque ces filles viennent sur le site, elles louent auprès d’un tenancier de bar des « chambres49 » à raison de 1000 FCFA (2 dollars canadiens) par jour et par fille pour toute la durée de leur séjour, peu importe le nombre de clients journaliers reçus par les filles. Ces filles tarifient leurs prestations sexuelles à 2000 FCFA (4 dollars canadiens) par client alors que le tarif en ville est de 1000 FCFA (2 dollars canadiens). Lorsque le client souhaite garder la fille jusqu’au matin, il est obligé d’attendre que la fille finisse de recevoir les autres clients, ensuite il doit payer un tarif spécial de 10.000 FCFA (20 dollars canadiens). Le tenancier du bar (propriétaire des « chambres » lui ne paie au responsable du site qu’un droit sur le prix de la location de ses « chambres » qui est de 25. 000 FCFA (54 dollars canadiens) par « chambre » et par an, à l’instar de toutes les autres « constructions » se trouvant sur le site, peu importe la nature de l’activité exercée. Ces professionnelles du sexe, qui officient 24h/24 et 7 jours sur 7, offrent leurs services tarifiés aussi bien à des orpailleurs qu’à certains jeunes du village avec tous les risques qu’une telle pratique represente en termes de grosesses non désirées, de transmission de maladies sexuellement transmissibles ainsi que du virus du VIH/Sida et leurs conséquences socioéconomiques certaines (Collet, 2007; FAO, 2014).

Pour terminer, il convient de signaler que ces habitats précaires sont occupés aussi bien par des orpailleurs que par les personnes exerçant des activités annexes de prestations (bouchers, mécaniciens, vendeurs de cordes, de sacs, etc.) sans liens directs avec le travail d’extraction. Cela dit, certains orpailleurs bien que possédant un baraquement sur ce site préfèrent aller habiter au village et effectuer la navette chaque jour entre le village et le site distant seulement d’environ 2 km.

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 Gouvernance et gestion locale du site

L’exploitation de l’or sur le site est basée sur une organisation systémique avec une grande interdépendance entre les différents maillons de la chaine.

Pour une meilleure compréhension de l’activité, nous présentons les profils et le rôle de chaque acteur. À ce niveau il y a huit groupes d’acteurs : 1) le ministère des Mines et ses directions techniques, 2) la commune de Gbomblora, 3) les responsables coutumiers, 4) les propriétaires terriens, 5) les acteurs directement concernés par l’extraction, 6) les acteurs concernés par le traitement, 7) les acteurs concernés par l’achat et la vente de l’or et enfin 8) les acteurs concernés uniquement par les activités annexes (restauration, coiffure, commerce, mécanique…) exercées sur le site. La figure 4, présentée dans les sections suivantes, décrit les liens structurels existant entre les principaux acteurs de la chaîne.

1. le ministère des Mines et de l’Énergie et ses directions techniques

Le ministère des Mines et de l’Énergie est le ministère de tutelle. À travers ses directions techniques, il est responsable de l’attribution des permis et autorisations d’exploitation des sites, en l’occurrence les sites artisanaux officiellement reconnus. Ce qui fait qu’il n’est pas sollicité par les acteurs exploitants les sites illégaux et clandestins, comme c’est le cas pour le site de Pélinka à Gbomblora.

2. La commune de Gbomblora

Elle n’intervient pas dans l’attribution des autorisations d’exploitation des sites d’orpaillage, qu’ils soient légaux ou illégaux, tout se décide au niveau central, toutefois, elle assure la collecte des taxes sur le site pour le compte du Ministère chargé de l’Économie et des Finances, à travers la direction régionale des impôts du Sud-ouest.

3. les responsables coutumiers

Ils interviennent essentiellement au moment d’accomplissement des rites traditionnels, avant, pendant et après, l’entame de l’activité extractive. Ils indiquent au propriétaire terrien et à la personne qui sollicite la permission d’exploiter une parcelle sur le territoire du village, les rites à accomplir, ces rites sont alors organisés sous la direction du chef de terre.. Il est important de préciser que les responsables coutumiers ne perçoivent pas d’argent; les animaux utilisés pour le rituel sont à la charge du demandeur. Ces responsables coutumiers interviennent également en cas de conflits

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entre habitants du village ou entre autochtones et orpailleurs allogènes, à ce titre, ils jouent un rôle médiateur et de régulateur social.

4. le propriétaire terrien

Il est concerné à partir du moment où la parcelle identifiée par le demandeur lui appartient; cette parcelle peut être un champ ou un terrain en friche. Une fois que le propriétaire terrien et le demandeur s’accordent sur les modalités de la transaction, les deux vont ensemble voir le chef de terre pour qu’il soit non seulement témoin, mais également pour pouvoir accomplir les rites tels que décrit plus haut. C’est seulement après s’être soumis à ces deux conditions (paiement au propriétaire terrien et accomplissement des rites) que le demandeur est considéré comme étant le responsable du site50. À partir de ce moment, toute personne qui arrive sur le site et souhaite y creuser un ou des trous pour la recherche de l’or doit obligatoirement obtenir l’autorisation du responsable du site. Celui-ci fixe à l’arrivant les conditions et les sommes à payer. Sur l’argent perçu pour chaque trou, le responsable du site doit reverser au propriétaire terrien une certaine somme déterminée à l’avance. Les différents montants ainsi que les clés de répartitions sont décrits dans les sections suivantes.

5. les acteurs directement concernés par l’extraction, - le responsable du site

C’est la personne, avec qui le propriétaire terrien a conclu un accord verbal lui conférant la responsabilité du site. Il s’agit généralement d’un commerçant ou de toute autre personne détentrice de moyens financiers nécessaire. Il devient de fait le répondant du site. C’est aussi à lui que tous les nouveaux arrivants voulant acquérir un trou doivent s’adresser; il peut accorder ou non l’autorisation à une personne d’exercer sur le site. Cela est également valable pour les autres acteurs : broyeurs, concasseurs, laveurs, restaurateurs, mécanicien, coiffeurs, prostituées, etc.; une fois qu’il accepte l’installation d’une personne sur le site, ce dernier doit lui reverser une certaine somme. Cela peut être en nature (le cas des propriétaires de trou) ou en espèce pour ce qui concerne les autres acteurs. Pour ces derniers, l’argent est payé par hangar (« construction »).

50 Que le site soit légal ou illégal sur le plan administratif, le demandeur doit se soumettre à ce processus coutumier qui, du reste n’a rien à voir avec les conditions administratives. Car le demandeur peut obtenir du ministère son autorisation, mais une fois sur place il doit entamer cette démarche coutumière pour être légitimé au niveau local. Cela dit, il arrive que des personnes arrivent de la capitale munie de l’autorisation ministérielle et commencent à exploiter un site sans vouloir se soumettre aux conditions coutumières et cela engendre des tensions.

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En résumé, le responsable du site coordonne les activités et fixe les règles, il ne creuse pas de trou et ne mène aucune activité manuelle; c’est un homme d’affaires ou un commerçant fortuné, son rôle consiste à identifier un site propice, mener les démarches auprès des propriétaires terriens et conclure avec eux des modalités financières51 pour son exploitation. Pour le reste ce sont les chercheurs d’or qui viennent vers lui pour négocier leur installation. Il peut se faire représenter au quotidien par une personne de confiance et passer de temps en temps superviser et encaisser l’argent versé par les nouveaux arrivants. Cela prouve que même lorsqu’il s’agit d’un site illégal, comme c’est le cas de notre site d’étude, la hiérarchie existe et il y a un minimum d’organisation. C’est toujours le premier à s’installer qui, après s’être acquitté des modalités (financières et coutumières) avec les propriétaires terriens, fixe les règles du jeu aux nouveaux arrivants.

- le propriétaire du trou

C’est la personne qui a acquis le droit de creuser un trou auprès du responsable du site; il peut acquérir un ou plusieurs trous en fonction de son pouvoir financier. Pour chaque trou il recrute des creuseurs qui sont chargés de creuser le trou qu’il a acquis et partage avec eux le fruit de leurs efforts. Il n’a de compte à rendre qu’au responsable du site et n’a généralement pas affaire directement au propriétaire terrien.

En général, lui non plus ne creuse pas de trou et ne mène aucune activité manuelle, même s’il existe des cas où le propriétaire du trou participe à creuser le trou aux côtés des creuseurs qu’il a recrutés. C’est aussi un homme d’affaire, son rôle consiste à payer auprès du responsable du site le droit de creuser un ou plusieurs trous. Plus le nombre de trous qu’il possède est élevé, plus ses gains sont importants.

- les creuseurs de trous

Il s’agit de jeunes gens chargés de creuser un trou appartenant à une autre personne. Cela se fait sur la base d’une entente et une clé de répartition préalablement définie