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5. Présentation des résultats

5.1. Gouvernance des sites d’orpaillage

5.1.2. Gouvernance locale de l’orpaillage

Le secteur aurifère est régi par un ensemble de dispositions dont, l’une est administrative et officielle et l’autre coutumière avec un caractère informel basé davantage sur des normes socialement établies par les communautés locales. Cette dichotomie dans la gestion de l’or est à l’image du fonctionnement de toutes les administrations publiques, où on retrouve d’un côté l’État et ses représentants et de l’autre les autorités coutumières garantes de la tradition. Cette réalité est plus sensible au niveau local où les deux institutions se côtoient parallèlement même s’il arrive qu’elles collaborent par moment au gré des situations.

 Système de représentation local et ses effets sur le plan socioéconomique

La gouvernance de l’orpaillage au niveau du village, est régie par des normes coutumières soutenues par un système de représentation qui attribuent à l’or une dimension mystique. Cette perception de l’or détermine le rapport de la population autochtone avec les activités extractives. Comme indiqué dans la section consacrée à l’historique de l’orpaillage dans le village, depuis la nuit des temps, l’extraction de l’or est considérée, dans cette partie du pays, comme une tâche dévolue aux femmes, qui se contentaient d’une extraction alluvionnaire (Père, 1992; Schneider, 1993). Ce qui laisse penser qu’excepté l’or ramassé par hasard au gré des promenades ou au cours des

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travaux champêtres, aucune activité extractive n’était menée comme activité principale de manière formelle et organisée par les hommes. Les croyances traditionnelles Lobi, dans la région du sud-ouest du Burkina-Faso, considèrent l’or comme étant une matière non seulement vivante, mais également maléfique et dangereuse. Plusieurs auteurs (Père, 1992; Schneider, 1993; Werthmann, 2003; Mégret, 2008) ont largement écrit sur les interdits et le caractère sacré de l’or dans cette partie du pays. Cette perception mystique de l’or est encore largement partagée.

Cette croyance dans le caractère maléfique et mystique de l’or est également largement partagée par les orpailleurs allogènes installés sur le site, qui demeurent convaincus que l’or est une matière vivante habitée par des génies et qui a la faculté de se déplacer. Et pour maintenir l’or dans son milieu ou pour attirer l’or dans le trou creusé, ils s’adonnent à des rituels qui visent, non seulement à s’attirer les faveurs des esprits habitant l’or (découvrir un filon riche en or, tomber sur une grosse quantité d’or, faire fortune…), mais également à se prémunir des dangers inhérents à leur activité extractive. De leur point de vue l’orpailleur qui ne se soumettrait pas à ce rituel pourrait courir le risque de voir l’or disparaitre des lieux ou bien être victime d’accidents mortels (éboulement, accidents divers, ou de maladie incurable). Parmi les orpailleurs rencontrés, nombreux sont ceux qui croient fermement que les éboulements et les cas de morts d’hommes sur le site ne sont pas une mauvaise chose en soit dans la mesure où plus il y a des morts dans les galeries plus cela attire l’or sur le site et augmente la chance de tomber sur le bon filon. En outre, ces orpailleurs pensent également que les relations sexuelles entretenues avec les prostituées installées sur le site, dans des conditions d’hygiène et de promiscuité approximatives, n’ont pas seulement pour rôle la satisfaction d’un besoin physiologique, mais visent à s’attirer également les faveurs des esprits habitant les lieux.

Toutes ces croyances conduisent à des comportements à risque tant du point de vue sanitaire, environnemental que sécuritaire. Les croyances selon lesquelles, l’or est une matière mystique et maléfique, l’argent obtenu à partir de la vente de l’or finit toujours par disparaitre et le détenteur finit toujours pauvre et malheureux, conduisent à des comportements souvent irrationnels tant dans la gestion du site, dans les modes de vie et de production que dans l’usage des revenus tirés de la vente de l’or. L’analyse de ce système de représentation amène des interprétations à deux niveaux :

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Au niveau des populations autochtones : cette croyance a contribué, depuis l’époque

précoloniale (Père, 1992; Schneider, 1993) à nos jours, à induire au sein des autochtones une certaine peur de l’or, ce qui fait que les populations locales et principalement les hommes évitent de le manipuler, ou le moins possible. Cette autocensure concerne aussi bien l’extraction, la manipulation, l’usage (en tant que bijoux ou article ornemental) que la vente et l’utilisation de l’argent tiré de la vente de l’or. Du point de vue économique, cette méfiance vis-à-vis de l’or a pour conséquence, le fait que malgré l’abondance de cette ressource, les populations locales vivent dans le dénuement et la grande majorité des ménages n’en profite pas, se contentant pour la plupart, des activités annexes sur le site avec des revenus modestes laissant la part belle aux orpailleurs allochtones34 qui engrangent l’essentiel des revenus. Car même si la coutume permet aux femmes autochtones d’exploiter l’or, cette « permission » est restrictive dans la mesure où elle ne concerne que les pépites trouvées en surface, alors que les parties les plus riches en or sont souterraines. Cela dit, les dures conditions de travail, très physiques (et ne s’opérant qu’avec des instruments rudimentaires avec de nombreux risques de décès) limitent fortement l’accès de l’exploitation souterraine aux femmes35. Les rares jeunes Lobi36 qui osent braver cette norme sociale, pour s’adonner à l’orpaillage, sont mal vus par les autres habitants et sont obligés de faire recours à des rites expiatoires pour « éviter la malédiction des génies de l’or ».

En définitive, les pesanteurs socioculturelles, entourant l’or de tabous, pèsent lourdement sur le potentiel de développement que ce minerai représente pour la communauté. Ces systèmes de représentation ont contribué à la paupérisation des populations autochtones qui sont de nos jours réduites au statut d’observateurs passifs et impuissants face à l’exploitation massive à ciel ouvert de leurs ressources naturelles. Face à cette situation, les populations autochtones se trouvent prises au piège de leurs propres coutumes et traditions et sont de ce fait tiraillées entre l’attachement à la tradition et les réalités économiques du moment. Cette situation, qui n’est pas spécifique à la commune rurale de Gbomblora, est péniblement ressentie par ces communautés qui donnent de plus en plus de la voix aidée en cela par des organisations de la société civile

34 Allochtones venus essentiellement des régions du nord et du plateau central, tel que décrit dans les sections précédentes. 35 Sur toute l’étendue du site, toutes les femmes rencontrées mènent uniquement des activités en surface (broyage, lavage, etc.). 36 Ethnie majoritaire et autochtone du village de Gbomblora (Commune de Gbomblora, 2014)

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que sont les associations et les ONG37 qui militent au niveau national afin que les communautés locales puissent mieux bénéficier des activités extractives de l’or.

Au niveau des orpailleurs allochtones : ces croyances au caractère mystique et

maléfique de l’or ont un impact négatif, à tout point de vue sur leur comportement. Sur le plan sanitaire, on note la pratique de rapports sexuels avec des prostituées installées sur le site malgré les risques de contracter des maladies sexuellement transmissibles ou le VIH/Sida. Le taux de prévalence du sida dépasse 10% sur les sites aurifères, alors qu’il a été réduit à 1,2% pour l’ensemble de la population burkinabé (infosud, 16 septembre 2013). La fréquentation de ces prostituées est considérée par les orpailleurs comme un mal indispensable si l’on veut prospérer et faire fortune dans l’orpaillage. Ils conçoivent très mal l’orpaillage en dehors des pratiques mystiques dans la mesure où l’or est lui-même considéré comme une matière mystique.

Sur le plan socioéconomique, s’il est vrai que pour les chefs de ménages rencontrés l’argent de l’orpaillage sert à couvrir les besoins alimentaires des ménages, pour ce qui concerne les orpailleurs non mariés, la plupart d’entre eux utilisent l’argent de l’orpaillage dans des dépenses ostentatoires et mènent une vie de flambeurs. Les dépenses sont généralement liées à l’achat de motos de grosse cylindrée, de voitures pour certains et la plupart du temps, ils passent leur temps libre dans les bars des villes et villages environnants le site d’orpaillage où ils dépensent régulièrement des sommes importantes. Ils sont également considérés comme une clientèle de choix par les commerçants des localités environnantes, car ils ont la réputation de dépenser sans compter. Selon les confidences reçues sur le site, il n’est pas rare de voir des personnes redevenues très pauvres après avoir reçu des millions de francs CFA suite à la vente d’une certaine quantité d’or. Ce rapport à l’argent est un trait caractéristique de l’orpaillage qui est considéré comme un moyen rapide et facile de gagner de l’argent contrairement à l’agriculture. L’argent gagné de l’orpaillage est de ce fait considéré comme de l’argent facile donc pouvant être dépensé facilement, contrairement à l’argent gagné de l’agriculture, considéré comme de l’argent difficilement acquis. Cela renvoie à la notion de l’argent chaud et de l’argent froid. L’argent chaud, c’est celui gagné difficilement par les paysans sans recours extérieur, c’est de l’argent maitrisé par eux, qui mérite toutes les attentions, tandisque l’argent froid, c’est celui qui vient de l’État ou

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par le biais de l'aide internationale, par la charité ou la bonne volonté des ONG qui peut donc être détourné ou non remboursé (Gélinas, 1994; Mercoiret, 1994). Cela amène à penser que l’utilisation de l’argent est influencée par son mode d’acquisition. L’argent « chaud » (difficilement acquis), est considéré comme de l’argent béni par les paysans qui ont alors tendance à l’utiliser avec parcimonie et respect contrairement à l’argent « froid » (facilement acquis) qui est considéré comme de l’argent maudit, ce qui pousse les paysans au gaspillage et à l’utiliser de manière facile à travers des dépenses ostententatoires.

Toutes ces considérations, ainsi que le faible niveau d’instruction des orpailleurs, contribuent à renforcer les croyances en la malédiction de l’or et les exposent à des comportements à risque qui ne sont pas de nature à garantir un avenir à l’abri de tout besoin. Sur le plan général, les orpailleurs sont enclins à des comportements à court terme liés au manque de sécurité foncière et à la nature éphémère et informelle de leurs activités.

À la lumière de ces éléments, on peut affirmer que le système de représentation joue un rôle essentiel dans la gouvernance locale de l’orpaillage. La croyance aux esprits maléfiques et au caractère sacré de l’or a permis l’émergence d’une division du travail entre d’une part, les autochtones et les allochtones, mais également entre hommes et femmes. Les allochtones qui fonctionnent selon des valeurs culturelles différentes des autochtones pratiquent l’orpaillage et profitent de ses retombées, tandis que les autochtones eux affichent une méfiance vis-à-vis de l’or. Quant aux femmes elles sont limitées par les normes sociales qui les obligent à se contenter de la recherche de l’or en surface. Les jeunes également sont touchées par le poids de ces croyances quand bien même de plus en plus de jeunes commencent à défier les coutumes pour s’essayer à l’orpaillage. Cette tentative demeure pour l’instant timide et limitée.

 Aspects anthropologiques des pratiques mystico-religieuses sur le site d’orpaillage

La population locale est majoritairement animiste en dépit de la pénétration de la religion chrétienne dans la région du Sud-Ouest depuis 192938; dans la région du sud- ouest, les animistes représentent 64,9% de la population contre 17,7% pour les

38La première mission catholique a été créée par la congrégation des Pères Blancs dans la région du sud-ouest en 1929, à Kampti, localité située à environ 60 km de Gbomblora.

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catholiques et 12,9% pour les musulmans39 (Kambou, 2006; Somda et Somé, 2009). La relation avec l’or est une relation empreinte d’ambivalence caractérisée à la fois par le désir de posséder l’or et la crainte des conséquences de sa manipulation. Cette crainte est liée au fait que, tel que décrit dans la section précédente, l’or est considéré comme un objet vivant appartenant aux esprits et doté de pouvoirs maléfiques.

La croyance aux esprits des ancêtres, aux forces surnaturelles et aux divinités semble être la chose la mieux partagée parmi les orpailleurs, qu’ils soient autochtones ou allochtones. Les croyances aux divinités ou aux forces occultes sont en réalité un phénomène qui a toujours fait l’objet d’investigations sur le plan anthropologique. Le poète et écrivain sénégalais, Biraogo Diop (1960), traduit bien l’état d’esprit qui anime les orpailleurs en affirmant que, les morts ne sont pas morts mais qu’ils sont dans la nature, disséminés dans les arbres, les cours d’eau, les collines, le souffle du vent, etc. Pour James G. Frazer (1911-1915), la religion est une croyance basée sur la relation de la conciliation avec les puissances supérieures à l’homme qui passent pour diriger et régir le cours de la nature et de la vie humaine tandis que la magie (forces occultes), se caractérise par la croyance en un univers régi par des puissances impersonnelles que l’homme, est en mesure de dominer ou d’orienter vers l’accomplissement de ses désirs au moyen d’artifices ingénieux (Frazer, 1911-1915). Selon Frazer, l’évolution de l’humanité est passée par trois stades caractérisés chronologiquement par la pratique de la magie, la religion et la science qui est le dernier stade de cette évolution tandis que la pratique de la magie constitue la phase la plus ancienne de cette évolution. S’il est vrai que la magie et la science font toutes recours à l’invocation des forces surnaturelles (Dieu, anges, démons…), la magie a un but pratique et veut forcer ces puissances surnaturelles et les amener à réaliser ce qu’il souhaite, alors que la religion n’a pas de but pratique et cherche plutôt à se concilier les puissances surnaturelles. Si pour certains auteurs ces trois pratiques (magie, religion, science) sont incompatibles et cloisonnées, dans la réalité on assiste à une sorte de relation fusionnelle entre ces trois éléments pour produire une troisième pratique basée sur le syncrétisme religieux40. Ce recours à des pratiques traditionnelles peut également s’expliquer par son côté pragmatique, qui répond à des buts précis, surtout en cas de malheur et d’échec, à travers les rites

39lefaso.net, 29 juin 2010.

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(Malinowski, 2002). Cela dit, l’appartenance à ces religions du Livre (l’Islam ou le christianisme), ne semble pas empêcher les orpailleurs de croire à l’existence de forces surnaturelles capables d’influencer favorablement leur vie ou de sanctionner les inconduites sociales. Cette croyance serait à la base des pratiques et de rites mystico- religieux qui les amènent à faire des sacrifices (offrandes) sur les sites, à immoler des animaux sur des autels sensés détenir des pouvoirs surnaturels.

Ces autels sont traités comme des êtres dotés d’un esprit supérieur capable d’intercéder en leur faveur auprès des divinités. Les offrandes sont alors considérées comme un don de l’homme aux dieux qui revêt le caractère d’un pacte de sang lié entre les humains et les divinités par l’intermédiaire d’un objet sacré, qui peut être un autel, une statuette ou tout autre objet consacré (Mauss, 1968). Les lieux de sacrifices sont divers, cela peut se faire dans la nature (un cours d’eau, une colline, un caillou, un arbre), ou directement dans les trous creusés sur le site d’orpaillage ou bien sur un autel ou une statuette située au domicile du chef de terre ou en brousse; les lieux sont choisis en fonction du type de problèmes à résoudre. Les offrandes et l’immolation des animaux sont dirigées par une personne initiée en la personne du chef de terre qui détient la légitimité pour mener les cérémonies rituelles. Toutefois, en plus de ces rituels organisés par le chef de terre, certains orpailleurs ont recours à d’autres sources (marabout, féticheurs…) pour se procurer des potions ou des amulettes. Ces pratiques animistes et cette croyance aux esprits et aux forces surnaturelles sont tellement vivaces qu’elles conditionnent le comportement, le mode de production et même l’usage que les orpailleurs font de l’argent tiré de la vente de l’or. Pour les orpailleurs du site, rien n’est le fait du hasard, car tout évènement heureux ou malheureux (richesse, éboulement, maladie, perte d’argent, pauvreté, recherche infructueuse d’or…) qui arrive dans la vie est forcément le fait d’une force surnaturelle. Et dans leur compréhension, il existe deux sortes de force surnaturelle; il y a d’une part les forces surnaturelles positives dont il faut constamment solliciter les faveurs et la protection et d’autre part, il y a les forces surnaturelles négatives qui sont généralement responsables des malheurs qui peuvent survenir. Pour cela il faut chercher à les éloigner et faire des offrandes pour se protéger d’elles. Les forces surnaturelles négatives sont également celles qui seraient utilisées par des personnes malveillantes pour jeter un sort contre un concurrent.

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Toutes ces croyances constituent des justificatifs et des motivations inébranlables des orpailleurs à pratiquer des rites animistes à pratiquement toutes les étapes de leurs activités. La crainte suscitée par ce climat et le manque de contrôle sur les événements nous amènent à penser que les pratiques magiques ont pour fonction de délivrer l’homme des angoisses suscitées par des actions dont le succès serait trop aléatoire (Malinowski, 2002). Le recours aux forces surnaturelles, aux prières, aux sacrifices, etc. constitue véritablement la seule assurance-vie à laquelle les orpailleurs ont recours. Elle est matérialisée par des amulettes que certains portent autour du cou pour se protéger des accidents en plus des sacrifices réalisés. Lors des entretiens menés sur le site, aucun des acteurs interviewés n’a déclaré avoir souscrit à une quelconque assurance formelle auprès d’une agence spécialisée. Cela dit, s’il est vrai que les orpailleurs n’ont pas accès aux services des établissements de crédit, ils ne font pas recours non plus aux services des compagnies d’assurance. Le fatalisme détermine ce genre de comportement et les orpailleurs demeurent convaincus que tout ce qui arrive est l’œuvre de Dieu ou des forces invisibles et par conséquent échappe aux possibilités offertes par les mécanismes administratifs formels existants. De ce point de vue, on peut convenir que l’efficacité des pratiques magiques relève plus de la conviction que les acteurs, en l’occurrence les orpailleurs, ont des pratiques mystiques qui semblent contribuer à les rassurer et surtout à jouer un rôle de régulateur des conduites sociales (Bonhomme, 2010).

Le syncrétisme religieux et le recours aux pratiques occultes dans la recherche de la richesse sans être scientifiquement « mesuré » ont fait l’objet de plusieurs investigations dans le champ de l’anthropologie et de la sociologie. Le constat est que même pendant cette époque « de modernité » certaines personnes demeurent attachées à des pratiques anciennes ce qui amène à penser que le recours aux pratiques, magiques et aux forces surnaturelles s’explique par l’échec de la technique à maîtriser les aléas (Bonhomme, 2010). De ce point de vue, on peut dire que les pratiques magiques comme la religion, sont une forme de rationalité, un mode de définition des règles de vivre ensemble qui revêtent une fonction apaisante pendant les périodes de troubles ou de doutes psychologiques (Frazer, 1911-1915 ; Lévi-Strauss, 1958 ; Malinowski 2002).

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- Rôle des autorités coutumières et mécanisme traditionnel d’attribution des sites d’orpaillage

Avant de décrire le rôle des autorités coutumières il convient de clarifier le statut des orpailleurs et leur rapport avec l’autorité (administrative et coutumière). Nous avons identifié quatre cas de figure dans l’exploitation d’un site d’orpaillage.

1. Le premier est celui où les orpailleurs détiennent à la fois la légitimité communautaire et la légalité administrative; c’est le cas des sites d’orpaillage légaux dont les responsables ont veillé à obtenir à la fois les documents administratifs et