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Partager le modèle français de la ville intelligente

NOMBRE DE PROJETS PAR RÉGIONS GÉOGRAPHIQUES

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jusqu'à présent avait pour objectif d’accompagner la modernisation de l’équipement didactique du Lycée Professionnel de la Région Centre au Burkina Faso (LPRC) en proposant des formations pratiques aux vingt enseignants des trois filières (électricité, froid et climatisation, maintenance industrielle) et notamment par la fourniture de maquettes pédagogiques fournies par Schneider Electric. Il s’agissait également de la mise en place des travaux pratiques sur les systèmes solaires pour les 250 élèves du LPRC. Ils réalisaient des électrifications solaires réelles (chantiers-école menés annuellement) permettant à des établissements publics de bénéficier d’une source d’énergie pour pallier aux coupures de réseau. Enfin, la Fondation Schneider accompagne les étudiants dans le métier d’entrepreneurs, afin de permettre aux jeunes de créer leurs propres entreprises dans le domaine de l’énergie.

Le projet proposé ensuite vise un saut qualitatif, notamment dans le domaine de l'insertion professionnelle et de l'employabilité des jeunes grâce à l'accueil d'un VSI au sein du LPRC afin de promouvoir le domaine des énergies renouvelables comme un secteur économique clé pour le développement de la ville-capitale.

3.3. La coopération franco-chinoise autour de Wuhan et de l’éco-cité de Caidian

Depuis 2010, Wuhan (10 millions d’habitants), au centre de la Chine, est devenu le site témoin de la coopération franco-chinoise dans le domaine du développement urbain durable et de l’environnement.

Ce projet s’inscrit en fait dans une histoire très singulière, la ville de Wuhan étant un site extrêmement important de l’ensemble de la coopération franco-chinoise depuis de nombreuses années puisqu’elle concentre à elle seule 40 % des investissements français en Chine.

Dans un article consacré à l’ouverture de la première ligne aérienne entre Paris et Wuhan, le journaliste Bruno Trévidic, envoyé spécial pour le Journal « Les Echos » insistait sur le fait que cette coopération avait été initiée lors de la rencontre entre Charles de Gaulle et Zhou Enlai, qui, en 1966, avaient décidé de faire de Wuhan la ville modèle de la coopération franco- chinoise.

« Au total, plus de 90 entreprises tricolores sont implantées à Wuhan (…). Pionnier en la matière, PSA y a développé, en partenariat avec le constructeur automobile chinois Dongfeng, son plus important site de production au monde (…). Alstom et SEB y ont aussi des sites de production majeurs, employant plusieurs milliers d'ouvriers. Société Générale fut la première banque étrangère à s'y implanter, dès 1996. Carrefour y a ouvert huit magasins. Areva, Total, Delachaux sont également présents. Et à Wuhan, la liste des entreprises françaises ne cesse de s'allonger. Depuis l'an dernier, Schneider, Keolis, Eurocopter et Saint-Gobain ont annoncé leur arrivée. Suez Environnement a posé, en novembre dernier, la première pierre d'une usine de retraitement de l'eau (…) »224 .

Depuis, le Groupe Renault s’est également implanté à Wuhan, ouvrant le 1er février 2016 sa

première usine d’assemblage en Chine, en partenariat, lui aussi, avec l’incontournable

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Dongfeng, et avec pour projet de produire rapidement, outre son modèle Kadjar, des véhicules électriques.

Le grand projet urbain franco-chinois actuellement engagé par les deux gouvernements consiste à concevoir, dans la banlieue sud-ouest de Wuhan, à Caidian, une ville nouvelle, une « éco-cité », d’une trentaine de kilomètres carrés planifiée pour accueillir 500 000 habitants. Compte tenu de l’histoire très singulière de la coopération franco-chinoise, ce n’est évidemment pas indifférent que le schéma directeur d’intentions urbaines ait été confié à un mandataire financé par l’AFD, en l’occurrence, un bureau d’études pluridisciplinaire au sein du Groupe SNCF : l’AREP.

« Financés par l’AFD, cette mission s’inscrit dans un contexte franco-chinois de développement d’un savoir-faire français dans le domaine du développement urbain durable et son application sur un site exemplaire d’une ville en fort développement (...) AREP, mandataire du groupement, apporte ses expertises dans les différents domaines qu’implique l’étude des villes (gouvernance, montage de projets, urbanisme et aménagement, mobilité …) mais aussi son savoir-faire d’ensemblier, conjuguant les spécialités nécessaires pour analyser le lieu, le contexte et rechercher les bonnes réponses formelles et opérationnelles sur les différentes thématiques du développement urbain durable »225.

Le budget se chiffre en milliards d’euros et recouvre toute une série de domaines qui sont typiques des « villes durables ». En particulier, l’éco-cité est prévue pour avoir une faible empreinte carbone…. Voir de tendre vers la neutralité. Pour y parvenir, il est prévu d’y intégrer des transports innovants, de l’« éclairage intelligent » :

« Le projet a défini des règles propres à la construction d’une ville dense mais à échelle humaine : organisation par îlots de taille inférieure au standard de la ville moderne chinoise (par exemple 200 m x 200 m au lieu de 800 m x 800 m) ; alignement du bâti le long des voies de circulation ; diminution de la hauteur habituelle des constructions… Tandis que l’infrastructure autoroutière et ferroviaire est développée, se met en place un maillage fin de voies de circulation, à l’échelle de la ville, du quartier, de l’îlot. La typologie de l’îlot ouvert autorise la traversée par des modes de transports actifs (en vélo, à pied, etc.). S’agissant de réduire la place de la voiture, le réseau de transports collectifs se densifie (tramway, bus, batobus…) »226.

225 http://www.arep.fr/projets/8-59/ville_et_territoire/eco-cite_de_caidian 226 https://blog.arepgroup.com/fr/at-work/112/leco-cite-de-caidian?_ga=2.57214506.1665787207.1515156976- 868311323.1514998271

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Conclusion

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