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CHAPITRE II : LA VOLONTE CORPORELLE

II.3. Volonté instinctive-émotionnelle et volonté intentionnelle

II.3.1. La nature émotionnelle de la volonté

Nous avons défini la volonté de vivre comme l’impulsion autodéterminée de l’action dirigée vers un but pertinent pour la vie. Cette impulsion vise à satisfaire les besoins et les envies qui s’y rapportent. Nous avons vu que cette volonté n’est pas un choix mental à la base, mais le mouvement même du vivant, ce mouvement auto-organisé que nous trouvons déjà dans les activités cellulaires les plus élémentaires. – La nature de cette volonté est fondamentalement émotionnelle. Car le phénomène auquel correspond notre définition élargie de la volonté n’est rien d’autre que l’émotion : l’émotion au sens large du terme, comme l’entendent les évolutionnistes. Car, du point de vue évolutionniste, les émotions sont des tendances à l’action, des comportements régulés automatiquement qui orientent l’organisme vers la survie et le bien-être. Cette définition élargie de l’émotion se confond avec notre définition de la volonté de vivre.

Quand des auteurs comme Plutchik et Damasio portent notre attention sur les comportements auto-régulés des organismes unicellulaires, c’est de la racine et de l’origine phylogénétique des émotions qu’ils parlent : ils parlent des émotions primitives des organismes simples. 113 Comme le dit Plutchik, les émotions sont des formes d’adaptation basiques qu’on peut identifier sur tous les niveaux de la phylogenèse. L’environnement crée des problèmes de survie pour tous les organismes qui doivent être gérés avec succès si ces organismes veulent survivre. Ces problèmes incluent les réponses appropriées aux proies et aux prédateurs, à ceux qui donnent des soins et à ceux qui en demandent, et aux partenaires sexuels potentiels. Ces réponses sont les réactions émotionnelles.114 Ce sont les différents mouvements, adaptés aux situations, de la tendance fondamentale à se maintenir et à se reproduire qu’est en nos termes la volonté de vivre. Les émotions sont les mouvements de la volonté de vivre. La volonté est dans le mouvement du corps vivant et « émotion » veut dire « en mouvement ».

Notre élargissement du concept de volonté rejoint ainsi l’élargissement du concept d’émotion chez Damasio. Ce qu’il appelle l’émotion au sens large, nous l’appelons la

volonté de vivre. Quelque chose comme l’émotion, le désir de vivre, est déjà inhérent

à l’organisme unicellulaire, bien qu’il ne le manifeste pas à travers des expressions faciales complexes comme les organismes supérieurs. Nous poussons à bout l’approche évolutionniste des émotions à travers le concept de volonté de vivre. Tout ce qui dynamise le comportement et tout ce qui est senti est émotionnel ; ce sont les mouvements de la volonté de l’organisme. Cette volonté est corporelle ; le sentiment la rend mentale. L’organisme vivant est une volonté de vivre matérialisée. Les émotions sont les différentes aspirations de cette volonté, elles en sont le contenu. Les intentions conscientes, en tant qu’impulsions, résultent d’un usage conscient de ce même fonctionnement émotionnel.

Les différentes émotions sont les différents mouvements de la volonté de vivre, ses différents ressorts. Toutes concourent à l’aspiration fondamentale : le maintien de la

113

Plutchik (2001), Damasio (2003)

vie. Nous avons d’abord au niveau élémentaire de la vie, chez les organismes unicellulaires, l’essence du même processus émotionnel que nous trouvons chez nous. Parce que c’est la même volonté de vivre. Comme le dit Damasio, chez les unicellulaires, nous trouvons déjà ce qui définit une émotion : détection de la présence d’un objet ou d’un événement qui commande l’évitement et la fuite ou l’acceptation et l’approche.115

En fuyant les dangers et en s’approchant des ressources, ces créatures minuscules manifestent, de façon primitive mais essentielle, d’une part les émotions

négatives, qui les poussent à s’éloigner ou à se dégager de ce qui est un mal pour eux,

et d’autre part les émotions positives, qui les poussent à se diriger vers ce qui est un bien pour eux.

Voici que tout ce qui est conatif se rejoint. Les émotions positives et négatives, déjà présentes au début de la vie, sont précisément les mouvements de vouloir bien et de

ne pas vouloir de la volonté de vivre. L’aspiration de la volonté du vivant a deux

versants, que constituent respectivement les émotions négatives et positives : d’une part éviter ou lutter contre ce qui ne lui convient pas, c’est-à-dire ce qu’il ne veut pas, et d’autre part s’approcher de ce qui lui convient, c’est-à-dire ce qu’il veut bien. Dans les deux cas, c’est sa volonté de vivre qui agit. Il y a d’une part l’aspiration défensive : l’être vivant tend à éviter, lutter contre et à rejeter ce qui est un mal pour lui, ce qui peut le détruire ou lui nuire, et d’autre part l’aspiration appétitive : il tend à se diriger vers, à prendre en lui et à utiliser ce qui est un bien pour lui, ce qui lui permet de se maintenir. Les émotions négatives et positives sont les mouvements qui incarnent respectivement l’aspiration défensive (ne pas vouloir) et l’aspiration appétitive (vouloir bien) de la même volonté de vivre. Gardons bien à l’esprit que ce sont des comportements avant d’être en plus des sentiments. Ce sont des aspirations comportementales tout à fait inconscientes au niveau élémentaire de la vie.

La volonté a un contenu donné, son orientation est déterminée, telle que façonnée par l’évolution, et les émotions en sont les mouvements. L’aspiration de l’être vivant va systématiquement de l’évitement de sa destruction à l’approche de tout ce qui lui permet de se maintenir ; il s’éloigne de ce qui peut le détruire et s’approche de ce qui le maintient ; il évite de mourir de faim et se nourrit pour se maintenir, il évite ou s’oppose à ce qui le menace et se dirige vers ce qui lui fait du bien. Par tous les moyens qui lui sont accessibles, il se cramponne à son existence, cherche à se dégager de ce qui la met en péril et s’approcher de ce qui la sauve. L’être vivant apparaît sous des formes multiples et diverses, mais son activité, son combat et sa quête sont une même chose : il s’agit de se maintenir dans l’existence, puis de se reproduire – afin de se maintenir dans l’existence de sa descendance.

Derrière la variabilité des formes on retrouve les mêmes aspirations fondamentales. Les réactions de fuite et de défense par exemple sont parmi les plus anciennes qui permettent à un organisme de sauver sa vie lorsqu’elle est menacée. Ne consistant au départ qu’en les réactions primitives des unicellulaires qui évitent les dangers, n’impliquant que quelques gènes et protéines, elles se déploient chez les animaux d’une part en l’activité d’un système de défense interne, l’immunitaire, et d’autre part en toute la cascade d’activités viscérales, neuronales, musculo-squelettiques et expressives coordonnées que nous connaissons dans leur ensemble comme l’émotion de peur avec le comportement de fuite correspondant. Les organes et les

comportements changent, mais les fonctions et les aspirations demeurent les mêmes. Il en va comme le dit Plutchik, cité par LeDoux : « although a deer may run from danger, a bird may fly from it, and a fish may swim from it, there is a functional equivalence to all the different patterns of behaviour ; namely, they all have the commun function of separating an organism from a threat to its survival. »116

Il en va de même, sinon plus exacerbé encore, du côté appétitif de l’aspiration. La constante absorption de tout ce qui nourrit la vie, cette insatiabilité, cette soif de la vie, qui donne lieu à l’activité métabolique continue dans la cellule, puis dans toutes les cellules des corps pluricellulaires, se trouve prolongée par les instincts de faim et de soif et les comportements de prédation ; elle poursuit son chemin inexorablement, comme en chute libre, tout en montant la phylogenèse, ceci en ne restant pas uniquement au niveau naturel à proprement parler, mais en continuant au niveau culturel, en débordant toujours, jusque dans la direction de nos organisations, où elle trouve son expression macroscopique la plus saillante dans les prédations-absorptions de nos entreprises, où les grandes engloutissent les petites, des processus différents dans la forme, mais identiques au fond aux prédations-absorptions chez les insectes.

Le tableau ne serait pas complet si on ne mentionnait pas également la coopération inhérente à la vie, partie intégrante elle aussi de l’aspiration appétitive de la volonté de vivre, ainsi que tout l’amour du monde. Nos amitiés, nos actions concertées, nos partenariats et les services que nous nous rendons les uns aux autres, ainsi que toutes les lois et règlementations de la vie collective trouvent leur origine dans la coopération intercellulaire, la communication chimique et les mécanismes de régulation de celle-ci, qui permettent à l’ensemble d’une colonie cellulaire de vivre, et, plus proche de notre vie sociale, dans les relations de mutualisme entre organismes différents et le plus nettement dans l’altruisme chez les animaux. L’attachement chez les animaux, phénomène si bien mis en évidence pas Harlow, ne se laisse pas concevoir autrement que la nature même de l’amour.117 Il apparaît, dans toute sa force d’attraction, comme une forme évoluée des relations mutuelles et symbiotiques qu’on trouve déjà chez des organismes beaucoup plus simples. La pulsion sexuelle est le ressort évolué de la division cellulaire ; l’acte sexuel est l’acte même qui génère la vie, ce pourquoi Schopenhauer le considérait comme le point de concentration de la volonté de vivre, ce autour de quoi tout tourne.118

On aurait presque fait le tour et on constate que toutes les aspirations de la vie sont

fondamentalement émotionnelles. Il s’agit toujours d’une part d’aspirations défensives,

d’émotions négatives, de ne pas vouloir ce qui nuit à la vie, et d’autre part d’aspirations appétitives, d’émotions positives, de vouloir bien ce qui maintient la vie ou en augmente la qualité. Au centre de ces préoccupations se trouve ce qu’on cherche toujours : la satisfaction, cet état d’équilibre qu’on appelle en biologie l’homéostasie, vers laquelle est dirigée toute biorégulation, de la plus élémentaire à la plus évoluée – le tout à travers un fonctionnement fondamentalement émotionnel.

116 LeDoux (1999 : 122). Traduction : Bien qu’un cerf court, un oiseau s’envole et un poisson nage pour fuir un danger, il y a une équivalence fonctionnelle à tous ces différents schémas comportementaux; ils ont notamment tous pour fonction commune de séparer un organisme d’une menace pour sa survie.

117

Harlow (1958)

De la régulation métabolique aux intentions conscientes, en passant par les réactions immunitaires, les pulsions spécifiques et les tendances à l’action proprement émotionnelles, le comportement de l’être vivant présente à tous les niveaux de son organisation corporelle et de son évolution le fonctionnement fondamentalement émotionnel qui caractérise la nature de sa volonté. La volonté de vivre, façonnée, diversifiée et améliorée par l’évolution, agit de façon émotionelle à tous les niveaux du corps humain qu’elle a fabriqué. C’est une biorégulation automatique. On peut représenter comme Damasio les différents niveaux de la biorégulation automatique chez un organisme comme un arbre de la vie : le tronc et les branches inférieures représentent le métabolisme, les réflexes basiques et le système immunitaire. Un peu plus haut, on trouve les comportements de plaisir et de douleur, encore plus haut les pulsions et les motivations spécifiques. Dans la couronne, nous avons les émotions et tout en haut les sentiments, qui en sont la prise de conscience.119

A tous les niveaux de son activité, le corps dispose de mécanismes qui lui permettent d’une part d’éviter et de se défendre contre (ne pas vouloir) ce qui lui nuit et d’autre part de s’approcher et de prendre en lui (vouloir bien) ce qui lui est bénéfique. Métaboliser, c’est constamment vouloir bien des substances nutritives et ne pas vouloir des déchets qui sont rejetés. L’activité du système immunitaire consiste en des réactions de défense contre des agents pathogènes : ce sont autant de réactions de ne pas vouloir des parasites, bactéries et agents toxiques qui menacent l’intégrité de l’organisme. Les réflexes d’évitement sont de même des réactions de ne pas vouloir, cette fois dans le comportement extérieur. La douleur, c’est ne pas vouloir ; le plaisir, c’est vouloir bien. Les instincts ou pulsions comme la faim et l’envie sexuelle sont des mouvements de vouloir bien ce qui leur donne satisfaction. Au niveau des émotions à proprement parler finalement, la peur, la tristesse et la colère sont des mouvements de ne pas vouloir ; l’intérêt, la joie et l’extase sont des mouvements de vouloir bien.

Comme le disait Schopenhauer : « Denn nicht nur das Wollen und Beschliessen im engsten Sinne, sondern auch alles Streben, Wünschen, Fliehen, Hoffen, Fürchten, Lieben, Hassen, kurz alles was das eigene Wohl und Wehe, Lust und Unlust unmittelbar ausmacht, ist offenbar nur Affektion des Willens, ist Regung, Modifikation des Wollens und Nichtwollens, ist eben das, was, wenn es nach aussen wirkt sich als eigentlicher Willensakt darstellt. »120 Il cite à cet endroit également Saint Augustin, qui s’était déjà rendu compte bien avant que le désir, la peur, la joie et la tristesse ne sont rien d’autre que des mouvements de la volonté. Que sont le désir et la joie d’autre que la volonté d’accepter ce que nous voulons et que sont la peur et la tristesse d’autre que la volonté de ne pas accepter ce que nous ne voulons pas ? – Rien n’indique plus nettement que le plaisir qu’on veut bien et rien n’indique plus nettement que la douleur qu’on ne veut pas.

Les différents niveaux de la biorégulation s’imbriquent les uns dans les autres. Les volontés respectives qu’on y trouve agissent de façon concertée, donnant dans leur

119 Damasio (2003)

120 Schopenhauer (1844 : 260). Traduction : Car non seulement vouloir et décider au sens le plus restreint, mais aussi tout ce qui est aspirer, souhaiter, fuir, espérer, craindre, aimer, haïr, bref, tout ce qui constitue immédiatement le propre bien et le propre mal, le désir et l’aversion, n’est manifestement rien d’autre que l’affect de la volonté, le mouvement, la modification de vouloir et ne pas vouloir, ce qui se représente dans l’effet extérieur comme l’acte de volonté à proprement parler.

fonctionnement d’ensemble cette unique volonté de vivre qui mobilise l’organisme. C’est ainsi que nous voyons pourquoi les interactions entre les différentes actions de régulation font sens. Comme le dit Damasio : les émotions à proprement parler influencent les pulsions et les instincts et vice-versa. La peur, la tristesse et le dégoût inhibent la faim et l’envie sexuelle. La joie au contraire promeut la faim et l’envie sexuelle. La satisfaction des pulsions – faim, soif, envie sexuelle – provoque le bonheur, tandis que l’empêchement de leur satisaction peut provoquer la colère, le désespoir et la tristesse.121 La similarité de toutes ces différentes actions régulatrices et leur jeu d’ensemble n’ont pas à nous étonner, une fois que nous admettons que ce sont les ressorts d’une même volonté de vivre, qui peut être satisfaite ou non, et qui aspire toujours à satisfaire ses besoins et ses envies en fonction de ce qui est le plus urgent pour elle.

Les émotions à proprement parler, c’est-à-dire telles qu’elles se manifestent chez nous, sont les formes les plus évoluées de ce fonctionnement fondamentalement émotionnel de l’organisme. Loin de ne pas appartenir à la volonté ou de ne pas être volontaires, les émotions sont les mouvements de la volonté. Cette volonté nous est donnée par le corps et ses mouvements se mettent en route automatiquement. Les émotions et les passions ne sont pas « involontaires » ; ce sont les aspirations essentielles de la volonté du corps. Hobbes avait déjà bien compris la chose en disant : « Appetite, fear, hope, and the rest of the passions are not called voluntary ; for they proceed not from, but are the will ; and the will is not voluntary. »122

En prenant conscience de la nature émotionnelle de notre volonté, nous ne nous étonnons pas non plus de voir nos traits de personnalité apparaître comme des dispositions émotionnelles. Pour Wiggins, le but principal de la psychologie de la personnalité est de fournir un compte-rendu systématique des tendances humaines : les propensions, dispositions, inclinations 123 – c’est-à-dire les volontés. La personnalité d’un individu, et plus particulièrement les traits dynamiques, sont en nos termes, suivant Schopenhauer, le façonnage de sa volonté : « Als das Unabänderliche im Bewusstsein hingegen weist sich gerade die Basis desselben aus : der Wille, also die Neigungen, Leidenschaften, Affekte, der Charakter. »124 Les enfants âgés de seulement deux ans varient déjà selon qu’ils sont plus ou moins peureux, chaleureux ou enthousiastes. Les traits de personnalité des adultes, dont surtout l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme ont des corrélats émotionnels importants, ce qui suggère que des dispositions émotionnelles sont une partie centrale de la personnalité et de l’identité. Dans une approche socio-fonctionnelle, les différences individuelles dans les émotions peuvent être vues comme une variation de stratégies évolutivement significatives pour naviguer l’environnement social.125

Il en va de même pour le tempérament. Il est de même étroitement relié aux émotions : à leur réactivité positive et négative – ce qui revient toujours à vouloir bien

121 Damasio (2003)

122

Hobbes (1966 : 69) (2). Traduction : L’appétit, la crainte, l’espoir et le reste des passions ne sont

point appelés volontaires, car ils ne procèdent point de la volonté, mais sont la volonté même, et la

volonté n’est point volontaire.

123 Wiggins (1997)

124 Schopenhauer (1844 : 290). Traduction : L’invariant dans la conscience par contre se montre comme étant à sa base : la volonté, c’est-à-dire les penchants, les passions, les affects, le caractère.

et à ne pas vouloir. C’est toujours la même chose, parce que c’est une même volonté de vivre. – Comme nous l’apprennent Bates et collaborateurs, les traits de tempérament sont des schémas comportementaux enracinés génétiquement et neuronalement. Ils sont similaires aux traits de personnalité, mais ils ne sont que modérément stables. Le concept de tempérament décrit les différences individuelles dans la réactivité et l’auto-régulation. Il y a trois niveaux pour concevoir le tempérament : génétique, neuronal et comportemental. Les concepts de tempérament sont une sous-catégorie des concepts d’émotions ; ils aident à penser les différences émotionnelles individuelles et leur développement.126

Ce n’est qu’à partir de ce fonctionnement émotionnel basique et évolué de la volonté que pousse chez les animaux une volonté intentionnelle. C’est probablement exclusivement chez les hommes qu’elle s’est développée en une volonté intentionnelle consciemment contrôlée. Cette dernière n’est rien de détaché de la matière vivante : elle n’est que le dernier stade d’évolution de la volonté de vivre à ce jour. La volonté intentionnelle intervient dans le tempérament, au sein duquel on fait la différence entre « impulsif » et « avec effort », selon que l’émotion ou l’intention prend le dessus.

Notre volonté est façonnée par l’évolution et nos émotions sont les aspirations évoluées de cette même volonté qui nous permettent de survivre et de bien vivre – et de sentir cette vie. Nous n’avons pas choisi notre volonté ; les penchants qui sont les nôtres, au moins les plus essentiels, le sont, en raison ultime, parce qu’ils ont présenté