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CHAPITRE II : LA VOLONTE CORPORELLE

II.6. Les dimensions émotionnelles de la volonté

II.6.5. Entre aspirer et atteindre

Quand on s’approche de ce qu’on désire, ce qui convient à la volonté, alors l’aspiration se teint d’émotions appréciatives, comme l’espoir, la joie ou la fierté. Quand on atteint l’objet de désir, on ne fait plus qu’apprécier et exprimer, voire partager, cette appréciation : on est content, on est soulagé, on rie. Quand, par contre, un événement qui ne convient pas à la volonté prend place, un objet d’aversion qui obstrue la poursuite de satisfaction, ce qu’on ne veut pas, alors on ressent des émotions dépréciatives. Elles se spécifient selon qu’on veut fuir cet objet d’aversion, quand il fait peur, ou selon qu’on cherche à l’enlever, quand on l’affronte avec effort et courage, en s’énervant éventuellement. Et quand l’objet d’aversion atteint la volonté, alors on ressent la douleur, la tristesse ou la honte, et on cherche à se soulager et à enlever le mal, par exemple en communiquant qu’on n’en veut pas, en cherchant du support. Vouloir, ne pas vouloir, atteindre : la mélodie de la vie est aussi simple que cela.

Dans ce flux du vouloir, on peut distinguer entre des états volitifs d’aspiration et des états volitifs d’atteinte. Cette distinction est cependant un peu vague. Il est plus juste de dire qu’un état volitif est plus ou moins aspirant et plus ou moins atteint. Il y a davantage d’aspiration quand on n’a pas encore atteint ce qu’on veut, quand on est encore en train de se diriger vers, et il y a moins d’aspiration quand on manifeste sa volonté par rapport à ce qu’on atteint : satisfaction ou insatisfaction. L’aspiration est dans l’action : c’est la volition. L’atteinte est dans la perception : c’est la manière dont la volonté est affectée. Dans cette optique, Schopenhauer appelle la douleur et le plaisir des affections immédiates de la volonté : « unmittelbare Affektionen des

256 Frijda (1986)

257 Panksepp (2005)

258

Ekman (2003), Matsumoto et al., in Lewis, Haviland-Jones et Feldman Barret (Dirs.) (2010)

Willens in seiner Erscheinung, dem Leibe ; ein erzwungenes augenblickliches Wollen oder Nichtwollen des Eindrucks den dieser erleidet. »260

Les émotions sont souvent des tendances à l’action. En cela ce sont des pulsions, des aspirations du vouloir. La peur est la pulsion de fuir, la colère celle d’attaquer, la joie celle d’approcher, etc. Ces différentes tendances se laissent classer sur les dimensions de domination-soumission et d’appréciation-dépréciation. La peur dérive d’un réflexe de protection : elle est dépréciative de son objet et soumise parce qu’on veut fuir et se protéger. La colère est également dépréciative de son objet. Mais elle est dominante, parce qu’elle veut le surmonter, voire le détruire : elle veut ôter l’obstacle.

Mais les émotions ne sont pas toutes des tendances à l’action. Comme le remarque Frijda, les rires et les pleurs sont des décharges de tensions plutôt que des tendances d’approche ou de fuite.261

De telles réactions sont des pures manifestations d’atteinte. On n’est pas en train de vouloir en ces moments : il y a un arrêt dans la tendance, justement parce qu’on vient d’atteindre. A y regarder de près, plusieurs émotions peuvent être des manifestations d’atteinte, de plaisir ou de déplaisir, et ne pas nécessairement donner lieu à une tendance à l’action, comme par exemple tout simplement apprécier d’être allongé sur la plage. C’est justement parce que là on atteint ce qu’on veut et donc l’aspiration s’éteint à ce niveau.

Certaines expressions émotionnelles témoignent de plus d’aspiration que d’autres. Les variations peuvent être très subtiles. Par exemple en riant et en parlant en même temps, on est atteint et on aspire en même temps. C’est un processus continu d’aspirer et d’atteindre. Les atteintes peuvent s’ancrer dans l’aspiration. L’atteinte se caractérise par le sentiment passif que nos éprouvons quand nous atteignons ou non un but ou quand notre aspiration touche à sa fin heureuse ou malheureuse par des conséquences extérieures.

Il n’est pas toujours facile de distinguer entre aspirer et atteindre et de savoir combien il y a d’aspiration et d’atteinte dans une émotion. C’est un flux continu et le corps est dans l’ensemble dans une aspiration continue : il ne s’arrête pas de vouloir. Nous disons donc qu’une émotion est plus ou moins aspirante. Le vouloir est continu. Quand on aspire vers quelque chose, on veut bien au sens de se diriger vers et quand on atteint ou est atteint par ce qu’on veut, on veut bien au sens de vouloir bien ce qui arrive.

D’une manière ou d’une autre, une émotion est toujours une modification de

l’aspiration. Comme le dit Frijda : « La joie, par exemple, est le plus souvent un état

de plaisir, d’activation accrue, d’intérêt et d’attention et de désir d’interaction « libre » et non sérieuse. Mais on ne peut pas associer toutes les émotions à des modes de motivations spécifiques relevant de l’un ou de plusieurs niveaux. Certaines émotions n’impliquent que des états de plaisir ou de peine (la détresse en est un exemple), ou d’activation seulement (comme « être excité »), ou l’attention et l’activation (comme « être fasciné »). Il existe des catégories d’émotions dans lesquelles la motivation est variable, comme la jalousie. Elle peut être excitée ou apathique, et prendre la forme de la colère, du désespoir ou de la peur. Mais quand il y a une raison pour appeler une

260 Schopenhauer (1818 : 158-159). Traduction : des affections immédiates de la volonté dans son apparition, le corps propre ; un vouloir ou un ne pas vouloir forcé de l’impression qu’il subit.

réaction « une émotion », c’est qu’il y a, en général, un changement de motivation de quelque sorte. On parle d’émotion quand le corps a été touché, au plan d’une modification motivationnelle. »262

En résumé : quand on agit, on manifeste une tendance, on aspire vers quelque chose ; quand on perçoit on est atteint. La volonté aspire et atteint ou est atteinte. Typiques de l’aspiration sont le zèle et l’intérêt. Une aspiration très forte de la volonté est la colère, dans laquelle l’affirmation de soi entraîne même la dénégation de la volonté de l’autre, si elle est dirigée contre lui. Typique de l’atteinte sont les rires et les pleurs, ne manifestant même plus de tendance, juste la manière dont on veut ou ne veut pas ce qui arrive : c’est l’affect de la volonté. Mais une atteinte peut donner lieu à une nouvelle forme d’aspiration de la volonté, par exemple une aspiration plus énergétique et précipitée dans la joie ou une aspiration ralentie et à moitié interrompue dans la tristesse.

Comment se déploie le mouvement de la volonté avec ses aspirations et atteintes à travers les dimensions émotionnelles ? Prenons la dépréciation. Pensez à quelque chose de déplaisant qui risque de vous atteindre… Rien qu’à y penser, vous n’en voulez pas. Votre émotion va être dépréciative. Cette émotion, tout en restant dépréciative, change en fonction de la manière dont vous vous situez par rapport à cet objet déplaisant. Vous avez peur ou vous êtes anxieux quand vous voyez cet objet s’approcher, mais pas encore vous toucher, tout en croyant ne pas pouvoir le maîtriser. Votre émotion dépréciative peut aussi tourner en dégoût : c’est quand l’objet se présente à vous comme répugnant. Quand cet objet vous touche, votre peur tourne en douleur, peut-être aussi davantage en dégoût, quand il s’agit par exemple de quelque chose d’indigeste que vous avalez. Ce sont toutes des façons de ne pas vouloir de ce qui vous arrive. Ces émotions dépréciatives changent en fonction de la manière dont l’objet déplaisant vous touche. Si la douleur que cet objet vous procure est plus mentale que physique, elle tourne en tristesse : elle vous déprime et vous rend impuissant. Si, par contre, votre dépréciation de cet objet s’accompagne d’un sentiment que vous pouvez le maîtriser pour vous en débarrasser, alors votre volition tourne en colère.

Il en va de même du côté des émotions appréciatives. Pensez à quelque chose qui vous plaît... Vous en voulez bien ; votre émotion va être appréciative. Elle a également différentes manières de se manifester en fonction des manières dont cet objet plaisant vous touche. L’espoir et l’expectation sont les opposés de la peur en ce que ces émotions surgissent en vous quand vous vous approchez de ce qui vous plaît ; l’enthousiasme en est une version plus forte. La satisfaction surgit quand vous atteignez cet objet plaisant ou quand il vous atteint, l’extase quand il vous touche agréablement en vous excitant fortement, la fierté quand il vous fait sentir victorieux sur quelque chose. Ce sont différentes manières d’apprécier ou d’être joyeux, qui peuvent apparaître mélangées ou se succéder rapidement en fonction de ce que vous percevez et pensez. Mais il s’agit de la même polarité d’appréciation : vous êtes en train de vouloir bien.

Maintenant que nous sommes à l’intérieur des mouvements de la volonté, nous allons les considérer de façon plus méthodique en parcourant un pôle après l’autre du

modèle dimensionnel : domination, soumission, appréciation, appréciation dominante, appréciation soumise, dépréciation, dépréciation dominante et dépréciation soumise. Sur chaque pôle nous allons mettre des états volitifs correspondants, ceci en nous inspirant des modèles que nous avons passés en revue, sans pour autant classer les émotions, attitudes, etc. exactement de la même manière. Le classement ne prétend pas être exhaustif non plus, mais il devra servir à caractériser chaque pôle et à identifier les aspirations générales, dont les émotions de base, qu’on y trouve. Le lecteur pourra évidemment le compléter.

II.6.6. La domination

Le pôle de domination de la dimension verticale reflète la volonté de dominer ou

volonté de puissance. Elle est déclenchée par un stimulus ou un motif qui rend puissant. Il peut s’agir d’une aspiration vers la domination comme d’un état volitif qui

a atteint ou qui maintient la domination. Le motif ou le stimulus et le but peuvent être sociaux ou autres.

Les états volitifs de la domination gravitent autour des sentiments de confiance en soi, de stabilité, de contrôle, de maîtrise, de puissance, de supériorité, et de détermination. Le modèle de Wiggins comprend plusieurs traits interpersonnels qui caractérisent la domination. D’une part, ce sont des traits d’ambition, reliés au succès : persévérant, persistant, travailleur, discipliné, organisé, délibérant, stable, constant, régulier, équilibré et ferme. D’autre part, ce sont des traits reliés au pouvoir : dominant, assuré, autoritaire, énergique, sûr de soi et peu préoccupé par soi-même.263 L’interprétation émotionnelle du cercle de Leary par Myllyniemi comprend les adjectifs suivants : décisif, déterminé, dominant, entreprenant et autonome.264 On peut rajouter le courage, puis l’audace, qui est selon Spinoza ce désir qui porte un homme à braver, pour accomplir une action, un danger redouté par ses égaux.265

On peut distinguer deux principales volontés de dominer. L’une est une volonté de dominer générale, gravitant autour d’une attitude de supériorité, une volonté qui a atteint et qui maintient la domination. Une volonté de dominer plus particulière, qui se laisse distinguer, est la détermination. A cet aspect décisif et déterminé de la domination nous pouvons joindre le sentiment de l’effort et aussi des états plus cognitifs, empreints de domination, comme la concentration, la certitude et la conviction. En voulant surmonter un obstacle en étant déterminé, on veut se rendre dominant, ce qui présuppose qu’avant de ce faire et avant de réussir, on ne l’est pas encore. Du point de vue phylogénétique, la détermination dérive probablement de la colère. On peut la considérer comme une version modérée de celle-ci, vu qu’elle comporte sa volonté de dominer, consistant à vouloir ôter un obstacle, mais non pas son agressivité.

Cette volonté de surmonter un obstacle peut s’appliquer à autrui, à un objet physique ou mental ou à soi-même. On appelle « se maîtriser » l’aspiration de la détermination quand elle s’applique à soi-même ; l’aspect « effort » de cette détermination est ce que le sens populaire entend par « avoir de la volonté ». Dire à quelqu’un qu’il n’aurait pas de volonté veut dire plus correctement qu’il n’aurait pas la volonté de

263 Wiggins (1979)

264

Myllyniemi, in Plutchik et Conte (Dirs.) (1998)

dominer, respectivement de se maîtriser. Quand on dit au paresseux qu’il n’aurait pas de volonté, alors qu’il veut tellement se laisser aller, on n’est pas très pertinent. Du côté académique aussi, il faudrait préciser que la volonté définie comme pouvoir d’inhibition et de maîtrise d’autres pulsions n’est en réalité pas n’importe quelle volonté, mais un aspect de la volonté de dominer. C’est ce qu’il faudrait mettre dans les dictionnaires. Car ce n’est qu’une facette de la volonté : celle du sentiment de l’effort, au travers duquel on se sent pleinement auteur et maître de ses actes. Ce sentiment est accru, peut-être seulement rendu présent, quand on aurait pu se laisser aller à un autre penchant, mais qu’on résiste. Le sentiment de l’effort est l’idéal de la volonté forte, comme l’est la volonté de puissance en général, qui est enviée quand on n’en a pas. Mais n’oublions pas que tous les penchants, egovolontaires ou non, sont des volitions et que la volonté de dominer peut aussi se manifester de façon autovolontaire, comme chez les reptiles.

Wiggins associe à l’agentivité, qu’il assimile au pôle de la domination, les aspects suivants : sphère utilitaire, autonomie, capacité de travailler, aspiration vers la supériorité, aller contre les autres, être une entité séparée, avoir besoin de pouvoir, atteindre un statut, motivation de pouvoir, pronoms de pouvoir, mots dominants, masculinité, affirmation de soi.266

Horowitz a recensé des buts interpersonnels relatifs aux dimensions de domination-soumission et d’affiliation-hostilité. Pour la domination il trouve : avoir confiance en soi, être ferme quand il faut l’être, savoir dire non à l’autre quand c’est approprié, être agressif si la situation le demande.267 Nous pouvons rajouter les buts de surmonter un obstacle, défendre le territoire, intimider, affaiblir autrui, qu’on trouve plus généralement dans le règne animal.

II.6.7. La soumission

Le pôle de soumission de la dimension verticale reflète la volonté de se soumettre. Elle est déclenchée par un stimulus ou un motif qui affaiblit. Il peut s’agir d’une aspiration vers la soumission comme d’un état volitif qui a atteint ou qui maintient la soumission. Le motif ou le stimulus et le but peuvent être sociaux ou autres.

Nos états volitifs de soumission gravitent autour des sentiments d’infériorité, d’instabilité, d’impuissance et d’humilité. La volonté de se soumettre en tant qu’aspiration consiste généralement à se mettre en-dessous de quelqu’un ou de quelque chose de plus fort que soi. Frijda considère les états d’humilité et de résignation comme mobilisateurs de la tendance à l’action de soumission. Sa fonction est en général de détourner une pression. Son état final est l’obtention d’un gain secondaire sans qu’on ait à faire des efforts inutiles.268

Le modèle de Myllyniemi liste les états émotionnels suivants pour la soumission : être dépendant, docile et obéissant. Wiggins associe à l’aspect faiblesse de la soumission : douter de soi, être timide, effacé, doux et humble ; ne pas être audacieux, ni agressif, mais plutôt impuissant. A l’aspect échec de la soumission, il associe la paresse. Etre paresseux, dans sa taxinomie, c’est ne pas être productif, pas approfondi, pas

266 Wiggins (1991)

267

Horowitz, in Plutchik et Conte (Dirs.) (1998)

minutieux, en somme pas très travailleur ; c’est être inconsistant, désorganisé, peu pratique, pas professionnel et pas sérieux.269 – Voyez la volonté du paresseux, qui roule dans son lit, et voyez la persévération avec laquelle il aspire à ne rien faire.

La surprise se laisse interpréter comme une volonté instantanée et autovolontaire de se soumettre. Son motif est un événement qui intervient soudainement et de façon inattendue. Surprendre quelqu’un, c’est le déstabiliser, donc l’affaiblir. C’est pour cette raison que la surprise est un état de soumission et que certaines personnes n’aiment pas être surprises. Plutchik caractérise la tendance à l’action de la surprise comme suit : le motif est un événement inattendu dont on se demande ce que c’est. Le sentiment est la surprise, le comportement consiste à stopper en alerte. L’effet est l’orientation. Le but de la surprise consiste à se réorienter ou à gagner du temps pour s’orienter.270

Les buts de type soumission dans l’inventaire des buts interpersonnels de Horowitz sont : ne pas trop se battre avec l’autre, ne pas être agressif envers lui, ni trop argumenter, lui permettre de prendre le contrôle.

II.6.8. L’appréciation

Le pôle d’appréciation de la dimension horizontale reflète les mouvements de vouloir

bien. Ils sont déclenchés par un stimulus ou un motif qui fait plaisir. Il peut s’agir

d’une aspiration appétitive vers ce qu’on veut bien comme d’un état de satisfaction, quand on atteint ou est atteint ce qu’on veut bien. Le motif ou le stimulus et le but peuvent être sociaux ou autres. L’aspiration appétitive est la quête du bien-être. L’appréciation regroupe tout ce qui est sensation agréable et sentiment positif, et plus loin la bonne santé, à la fois corporelle et mentale.

Au cours d’une émotion appréciative, le mouvement de la volonté s’approche de ce qui est perçu comme un bien. En étant en train de poursuivre ce bien, en ne le possédant pas encore ou en en voulant davantage, la volonté comprend davantage d’aspiration. Cette aspiration est appétitive. Lorsqu’on atteint ce qu’on veut, l’aspiration diminue et on apprécie simplement ce qui arrive. Dans un cas comme dans l’autre, qu’il y ait plus ou moins d’aspiration, on veut bien ce qu’on perçoit comme un bien. L’appréciation peut s’appliquer à soi-même, à autrui ou à un autre objet.

Wiggins associe à la communion, qu’il assimile à l’affiliation, les aspects suivants : sphère morale, homonomie, communion, capacité d’aimer, intérêt social, aller vers les autres, être en unité avec le monde, besoin de tendresse, confiance basique, maintenir la popularité parmi les pairs, motivation d’intimité, pronoms de solidarité, mots chaleureux et amicaux, féminité, expressivité, solidarité, affiliation, amour, agréabilité.271 Les adjectifs interpersonnels qu’on trouve dans le modèle de Wiggins sur le pôle correspondant à l’appréciation sont par contre souvent déjà plus appréciatifs-soumis. Nous retenons à cet endroit juste les suivants : sympathique, appréciatif et coopératif. 272 D’autres adjectifs, qui se trouvent chez lui déjà sur le pôle

269 Wiggins (1979)

270 Plutchik (2001), Sander et Scherer (Dirs.) (2009)

271

Wiggins (1991)

de l’affiliation dominante, apparaissent plutôt simplement affiliatifs : amical, génial, accueillant, de compagnie agréable, approchable, congénial, bon enfant, plaisant. Le modèle de Myllyniemi comprend les adjectifs suivants pour l’affiliation : affiliant, grégaire, amical, sociable, chaleureux.273

L’intérêt et la curiosité sont des émotions appréciatives : c’est vouloir bien savoir quelque chose, vouloir explorer un objet intéressant. Cela s’apparente à l’émotion de base d’anticipation de Plutchik, qui consiste à vouloir explorer un nouveau territoire, donnant des comportements comme examiner et cartographier.274

La joie est une émotion appréciative paradigmatique, regroupant des émotions positives comme la gaieté, le bonheur, le plaisir, le jeu et l’amusement. Comme le dit Spinoza, la joie c’est le passage d’une moindre perfection à une perfection plus grande.275 Avec Ekman on peut distinguer à cet endroit plusieurs émotions et