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I.4. Prémisses théoriques

I.4.2. La philosophie de la volonté d’Arthur Schopenhauer

Cette thèse est dédiée à la mémoire du philosophe allemand Arthur Schopenhauer. C’est de lui que vient le concept de volonté que nous réactualisons ici. Sa pensée globale est un carrefour, un point de départ et aussi un point d’arrivée pour cette thèse. Une bonne partie de sa pensée – peut-être la partie la plus fructueuse, en tout cas celle que nous mettons en évidence ici – est restée cachée derrière ce qu’on a généralement retenu de lui, à savoir le fatalisme et le pessimisme.

Schopenhauer est un grand maître et libérateur de la pensée, le genre de philosophe chez lequel on apprend à penser et à écrire. Il était un écrivain libre et ses écrits vous invitent au voyage. Ils vous font respirer d’emblée l’air fort de la forêt et des montagnes. Sans hésiter et sans complaisance, il peint le monde devant vos yeux, rien

qu’à travers sa prose. Tout un paysage se reflète en détail dans l’eau – et vous vous étonnez qu’il n’y ait pas une seule vague qui vient troubler cette peinture, pas une seule incohérence, pas un seul paradoxe. Schopenhauer frappe son lecteur avec deux rares qualités : premièrement, il a un don pour aller droit vers l’essentiel et il ne tourne jamais autour du pot ; deuxièmement, il est illustre de ce que Vauvenargues appelait la bonne foi des philosophes : la clarté de la pensée. Pertinence et rigueur : atteint sa cible à coup sûr, courant en grec ancien, maîtrise du concept comme des déclinaisons du latin, prose allemande du plus haut niveau, sait entraîner le lecteur. Schopenhauer est un auteur séduisant, et pourtant il est craint et redouté. Peut-être que sa pensée va un peu trop vers l’essentiel, peut-être qu’elle est un peu trop claire pour certains.

« Ich gehörte zu den Lesern Schopenhauers, welche, nachdem sie die erste Seite von ihm gelesen haben, mit Bestimmtheit wissen, dass sie alle Seiten lesen und auf jedes Wort hören werden, das er überhaupt gesagt hat. »29

Friedrich Nietzsche

FIGURE I.3. Arthur Schopenhauer (fusain)

Philosophe du 19e siècle, Schopenhauer prolongeait et aboutissait l’œuvre métaphysique d’Immanuel Kant, ce qu’on n’entend pas dire souvent. Il proposait la

volonté comme la chose en soi, cette chose en soi qui était restée = x chez Kant et

chez bien d’autres encore. Schopenhauer était d’une part fortement marqué par Kant, ainsi que par Platon et Sénèque, et d’autre part tout autant inspiré par la philosophie orientale, notamment les textes sacrés de l’Inde, les Upanishads, et le bouddhisme. Il a inspiré Nietzsche, Wagner, Freud, Jung, Wittgenstein, Chirico et bien d’autres encore. Il avait soutenu une thèse en philosophie sur le principe de raison suffisante, mais il n’enseignait que brièvement à l’université. Ayant bénéficié de l’héritage de son père défunt, il pouvait vivre sans emploi et se consacrer entièrement à sa philosophie, comme le faisaient les Anciens, ce qu’il considérait comme une chance. Il est resté davantage un philosophe pour les artistes que pour les intellectuels académiciens, ce qui fait en sorte qu’on peut encore aujourd’hui introduire sa pensée en sciences humaines comme quelque chose d’inconnu et de nouveau.

29 Nietzsche (1964 : 151). Traduction : Je faisais partie de ces lecteurs de Schopenhauer qui, après avoir lu la première de ses pages, savent pertinemment qu’ils vont toutes les lire et entendre le moindre mot qu’il a dit.

Si on veut savoir ce que peut être le talent d’un écrivain philosophe, considérez ceci. L’œuvre de Schopenhauer : un système philosophique, dont la cohérence est quasi-symphonique et la clarté infaillible, du début jusqu’à la fin, un système-monde qui se laisse exprimer en une seule pensée. Une seule pensée permet de penser le tout : une pensée du « tout en un ». Vous pouvez vous imaginer tout ce qui va se concentrer en cette pensée et à quel point le contraste entre une telle élégance conceptuelle et les philosophies fragmentées contemporaines peut être extrême. Schopenhauer a évidemment choisi sa pensée comme titre de son œuvre principale : Die Welt als Wille

und Vorstellung (le monde comme volonté et comme représentation).30 Vous pouvez prendre les livres de Schopenhauer dans n’importe quel ordre et commencer par n’importe quel chapitre : tous les chemins mènent à Rome. Toutes ses pensées sont comme des déclinaisons de sa pensée principale et toutes la mettent en perspective, quelque soient les sujets : théorie de la connaissance, psychologie, architecture, musique, anatomie, éthique, politique, etc. On retrouve toujours : le monde comme

volonté et comme représentation.

Selon Schopenhauer, la chose en soi, l’essence du monde, est la volonté ; le monde tel que nous le percevons, dans sa spatio-temporalité et dans sa causalité, et tel que nous le réfléchissons – en est la représentation. « Die Welt ist meine Vorstellung » est l’incipit bien connu de son œuvre principale.31

Mais le monde n’est pas que représentation. Une chose qui est à la base de notre monde et qui le constitue en toutes choses doit aussi me constituer, vu que je suis une partie de ce monde. La physique nous apprend que le monde est fait d’énergie, respectivement de forces. Schopenhauer a choisi le terme de volonté pour désigner tout ce qui est force, énergie, dynamique : des forces de la nature jusqu’à l’énergie vitale et l’effort mental. La volonté est en toutes choses et nous la portons chacun en nous-mêmes. Nous observons la volonté dans la matière, dans laquelle elle se représente. Le corps propre est l’objet immédiat de notre volonté : en plus de la percevoir de l’extérieur, nous la sentons dans notre intériorité. Car nous sommes la seule partie de ce monde comme volonté que nous pouvons connaître de l’intérieur. C’est la connaissance la plus intime que nous pouvons en avoir.

La volonté, ainsi conçue comme essence du monde, est une aspiration inconsciente qui se manifeste dans les forces de la nature, devient pulsion de vivre dans le vivant et volonté consciente chez l’homme. Le passage suivant de Schopenhauer résume bien la chose : « Schon die bloss empirische Betrachtung der Natur erkennt von der einfachsten und notwendigsten Äusserung irgendeiner Naturkraft an bis zum Leben und Bewusstsein des Menschen hinauf einen stetigen Übergang durch allmählige Abstufungen und ohne andere als relative, ja meistens schwankende Grenzen. Das diese Ansicht verfolgende und dabei etwa tiefer denkende Nachdenken wird bald zu der Überzeugung geführt, dass in allen jenen Erscheinungen das innere Wesen, das sich Manifestierende, das Erscheinende eines und dasselbe sei, welches immer deutlicher hervortrete; und dass demnach, was sich in Millionen Gestalten und endloser Verschiedenheit darstellt und so das bunteste und barockeste Schauspiel ohne Anfang und Ende aufführt, dieses eine Wesen sei, welches hinter allen jenen

30

Schopenhauer (1818)

Masken steckt, so dicht verlarvt dass es sich selbst nicht wiedererkennt und daher oft sich selbst unsanft behandelt.»32

En termes de physique contemporaine, une telle volonté cosmique correspond à l’énergie ; la matière, en laquelle l’énergie est convertible, en est la représentation. Le système métaphysique de Schopenhauer est immanent : il explique le monde de l’intérieur, à partir d’une interprétation de la nature, sans recourir à une entité extramondaine, du genre surnaturelle ou divine, comme c’était généralement le cas dans les systèmes métaphysiques. Il est en ce sens moderne : c’est le monde comme énergie et comme matière. La particularité métaphysique étant que, chez Schopenhauer, la matière est la représentation. De l’autre côté, l’énergie, la volonté comme chose en soi, est l’esprit du monde – un « esprit » qui n’est donc pas un esprit mental, rationnel, mais une force aveugle. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que son système ait été « accusé » comme étant de la métaphysique à l’envers, une sorte de perversion de la métaphysique. Car, à la place de mettre en premier un principe rationnel, mental ou divin, comme il se convient en métaphysique, Schopenhauer a osé y mettre un principe irrationnel, une volonté-énergie inconsciente.

On aura compris que dans ce système métaphysique immanent, l’esprit et la nature ne sont pas deux choses différentes, mais une même chose : la chose en soi, la volonté. Pour Schopenhauer, l’être humain est un animal. Il est poussé aveuglément à survivre et sa cognition n’est qu’un outil au service de sa volonté insatiable. Cette cognition ne se détache qu’occasionnellement de la pression de la volonté. – Entre-temps, au fil du progrès scientifique, une telle « inversion métaphysique » est devenue, peut-être pas monnaie courante, mais au moins quelque chose de pensable et d’acceptable. Au moins ceux qui ont accepté Darwin et la théorie de l’évolution peuvent y accéder facilement. Dans la vie quotidienne, on admet d’ailleurs facilement que les gens ne veulent connaître qu’en fonction de leurs intérêts. Schopenhauer, qui vivait comme philosophe, donc comme un être davantage cognitif, voyait tout simplement que son cas n’était pas la règle et qu’on se fait de toute façon rattraper par la volonté du corps.

La volonté précède et prime sur la cognition. En aboutissant ce raisonnement, Schopenhauer était peut-être le premier à avoir franchi le Rubicon de l’égocentrisme dans l’empire autoproclamé de la volonté rationnelle de l’homme. Car même si on avait pu attribuer avant lui, par-ci et par-là à travers l’histoire intellectuelle, quelque chose comme une volonté aux penchants et aux affects du corps et même aux forces de la nature, notamment à travers le concept de conatus de Spinoza, personne avant lui, me semble-t-il, n’a osé voir dans la volonté consciente de l’homme qu’un cas particulier, plus précisément la pointe accidentellement émergée de l’iceberg, d’une volonté omniprésente, essentiellement aveugle et insatiable, noyée dans le corps et présente en toutes choses, non seulement dans le règne du vivant. Au niveau du vivant,

32 Schopenhauer (1844 : 411). Traduction : Rien que la considération empirique de la nature reconnaît, en partant de la manifestation la plus simple et la plus nécessaire d’une force de la nature quelconque jusqu’à la vie et la conscience de l’homme, un passage constant, progressant par seuils et ne rencontrant que des frontières relatives, oui tremblantes. La pensée qui suit plus profondément cette vue va bientôt être amenée à la certitude, qu’à travers toutes ces apparitions, l’être qui se manifeste, qui apparaît, soit une seule et même chose, qui apparaît de plus en plus clairement ; et qu’il s’ensuit que ce qui se représente dans des millions de formes d’une infinie diversité, en montant ainsi le spectacle le plus bariolé, le plus baroque, sans début et sans fin, soit ce seul être, qui se cache derrière tous ces masques, si densément enveloppé qu’il ne se reconnaît pas lui-même et donc souvent se maltraite.

sa vue se laisse articuler avec la théorie de l’évolution, dont elle approfondit déjà l’interprétation.

On peut dire que dans la pensée de Spinoza, le monde ait été volonté aussi. Mais chez lui il s’agit d’emblée d’une volonté divine, qui est donc consciente et flatteuse pour l’ego de l’homme. Car dans son système, une place à part est obligatoirement réservée à la volonté rationnelle de l’homme, cette faculté supposée remplie de sagesse et capable de dominer toutes les passions.33 Et l’homme sage, supérieur, avec sa volonté rationnelle parfaitement arrondie, qui correspond plutôt à un idéal qu’à une réalité – est sauvé. Donc nous sommes rassurés. Schopenhauer, par contre, regardait davantage le comportement réel des gens et trouvait qu’il n’en est rien. –

La théorie de la volonté de vivre de Schopenhauer fait déjà plus qu’annoncer les idées de Darwin et le darwinisme consécutif. Schopenhauer et Darwin ont élaboré, l’un en philosophe, l’autre en naturaliste, des théories globales de la nature et de l’évolution du vivant, et donc de l’homme, qui se laissent compléter l’une par l’autre et qui ont été confirmées par les faits plus que n’importe quelle autre spéculation sur ce que devrait être l’homme en dehors de sa nature. La nature de l’homme lui est garantie par son corps. Schopenhauer et Darwin n’ont à aucun moment perdu de vue cette nature de l’homme. Celle-ci n’est pas une spéculation vide de sens, mais une matière vivante très concrète et très réelle, une matière particulière, dont on sait aujourd’hui qu’elle est faite de cellules, une matière qui est mystérieusement assemblée et qui se manifeste en individus de différentes espèces qui cherchent à survivre et à se reproduire. C’est ce que les êtres vivants font essentiellement et inlassablement : c’est leur nature. Schopenhauer résume : la matière est la visibilité de la volonté et la volonté de vivre s’exprime dans le corps.

Bien que le système de Schopenhauer soit réaliste et dégage une rare perfection conceptuelle, il présente des limites, qui tiennent d’ailleurs en partie à cette perfection. C’est peut-être le vice du virtuose d’aller trop loin dans la virtuosité. D’autre part, ce sont les connaissances scientifiques accumulées depuis qui permettent d’adapter le concept. Inspiré de la théorie des idées de Platon, Schopenhauer était fixiste par rapport à l’évolution. Chaque espèce est selon lui l’incarnation d’une idée fixe de la volonté de vivre. Ce sont les étapes d’objectivation de la volonté-chose en soi dans le monde visible, analogues aux idées immuables de Platon (l’idée de l’homme, l’idée du cheval, etc.) Nous allons donc prendre le relai avec le transformisme de Darwin : les espèces ne sont pas d’emblée là, mais elles ont évolué par sélection naturelle.

Le système de Schopenhauer est un dogmatisme immanent. Il a l’avantage mais aussi l’inconvénient d’être une tautologie. La volonté est selon Schopenhauer un principe métaphysique universel, dont le monde visible – la Maya, le monde matériel – n’est que l’apparition. Bien qu’en étant intramondaine, cette volonté remplace finalement le Dieu des autres systèmes : elle est tout ce qui est, elle est à la fois une et divisée en toutes choses. Ce système du tout en un a au moins l’avantage de proposer un candidat pour le poste de concept unificateur dans une science humaine qui en manque. Mais nous n’allons pas jusqu’à ériger la volonté en principe métaphysique ni discuter cette vision ici, qui ne se laisse ni affirmer, ni réfuter. Nous n’allons pas la rejeter non plus, mais nous allons considérer plutôt ce qu’on peut appeler la volonté

de vivre à un niveau plus terre à terre, c’est-à-dire plus phénoménologique et empiriste.

Nous limitons donc notre concept à la partie volonté de vivre du concept de Schopenhauer, ceci non pas dans sa perspective transcendantale, mais empirique, pas non plus dans sa perspective évolutionniste fixiste, mais dans une perspective transformiste. La volonté apparaîtra alors plus concrètement comme le produit d’interactions moléculaires particulières dans le corps vivant. Nous n’allons donc pas déduire le fonctionnement des structures vivantes d’un principe immatériel de volonté, qui serait en quelque sorte mis à part comme chose en soi et dont ces structures ne seraient qu’une matérialisation. Nous allons au contraire partir de ces structures mêmes et induire comment on peut y trouver la volonté, afin de justifier le choix de ce concept. Schopenhauer a d’ailleurs dépeint l’essentiel concernant ce point. Un bon nombre de détails physiologiques et psychologiques qu’il donnait sont validés aujourd’hui. Nous allons retraduire ces choses en fonction de la biologie contemporaine.

Beaucoup plus importante que les limites et les inconvénients du concept de Schopenhauer est sa portée, l’avance sur son temps. Plutôt que de décrire les hommes comme des têtes d’anges ailées inexistantes, Schopenhauer a préféré les décrire tels qu’ils existent : des corps vivants parvenus à la conscience. Ce que les hommes ont en commun et ce qui les définit essentiellement, c’est qu’ils veulent vivre. C’est ce qu’ils ont en commun avec les animaux et tout le reste du monde du vivant et c’est quelque chose qui fonctionne d’abord sans système nerveux. A travers le système nerveux, la volonté de vivre devient consciente et modulable consciemment chez l’homme. Mais elle ne change pas fondamentalement, car tout ne tourne qu’autour de la vie chez nous.

La volonté se manifeste la plus nettement dans les émotions, dit Schopenhauer. On veut avant de savoir. La volonté est passion, elle est tout ce qui est pulsion ; elle se distingue de la cognition, cette dernière étant son outil pour mieux réaliser ses fins. Non seulement tout ce qui est intention et décision, mais tout ce qui est souhaiter, désirer, plaisir, douleur, joie, tristesse, etc., n’est rien d’autre que les divers mouvements et affections de cette même volonté de vivre, chez l’homme comme chez les animaux. La volonté est la plus forte dans une forte émotion et ce n’est que dans les expressions corporelles des émotions fortes que nous pouvons voir la volonté à l’état pur.

Schopenhauer dépeint au moyen d’une prose remarquable et sans complaisance aucune ce monde des êtres vivants qui veulent tous vivre, mais qui ne subsistent que parce qu’ils se mangent les uns les autres. Avec un pessimisme assumé, il s’étonne qu’on ait pu appeler cela le meilleur des mondes possibles. Et quand la volonté de vivre, qui est tout ce que nous sommes, se nie, notre monde s’anéantit aussi. Quand il n’y a plus de volonté, il n’y a plus de monde. « Rien », « néant », « Nichts » en allemand, est précisément le terme sur lequel se termine son œuvre principale.34

Nous assistons chez Schopenhauer à une accentuation du fait que nous sommes déterminés à vivre et que nous n’existons qu’en tant êtres vivants, programmés par nos gènes, comme on dirait aujourd’hui. Ce fatalisme débouche sur le point de vue

subjectif pessimiste de l’auteur. Mais on n’est pas obligé d’en désespérer. Le principe de vouloir vivre continue d’ailleurs à nous déterminer. Cela peut même paraître bizarre de vouloir nier ce déterminisme en théorie, alors qu’on l’accepte dans la vie de tous les jours et que ce n’est même pas une mauvaise chose.

Mais quels sont précisément les aspects craints de la pensée de Schopenhauer ? Que dit-il d’effrayant ? Voici un petit résumé, certes un peu vulgarisé, mais plus ou moins fidèle, que j’ai transcrit à partir des propos de Michel Onfray : « Il y a un pessimisme chez Schopenhauer, puisque il n’y a pas de liberté, pas d’indépendance ; on est tyrannisé par le vouloir. La sexualité, au sens large du terme, nous mène par le bout du nez, et on est sujet de ces choses-là. On va vers la douleur, la souffrance. On s’ennuie tout le temps, on souffre en permanence, on va vers le néant ; la mort est ce qui nous attend, en permanence. Donc tout ça est désespérant. Les femmes cherchent à nous séduire, mais en fait, la beauté des femmes, c’est un piège ; c’est l’espèce qui veut nous faire faire des enfants, pour continuer la tragédie du vouloir ; enfin, c’est