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Dimensions horizontale et verticale de l’aspiration de la volonté

CHAPITRE II : LA VOLONTE CORPORELLE

II.6. Les dimensions émotionnelles de la volonté

II.6.3. Dimensions horizontale et verticale de l’aspiration de la volonté

Les émotions se laissent représenter et classer sur les deux dimensions fondamentales suivantes en plus de l’activation : domination-soumission et

appréciation-dépréciation. Elles sont apparues, souvent à partir de sources

indépendantes et des fois sous des appellations différentes, mais de façon récurrente dans la littérature, notamment en éthologie, en psychologie de la personnalité, en psychologie des émotions et en psychologie clinique. Il s’agit d’une part de la dimension de domination-soumission, qu’on appelle à juste titre la dimension verticale, et d’autre part de la dimension de valence positive-négative, affective ou socio-émotionnelle, que nous allons dénommer en général l’appréciation-dépréciation. Celle-ci forme la dimension horizontale. Elle apparaît d’une part comme dimension agréable-désagréable ou postive-négative des émotions et d’autre part, dans une visée plus interactive, comme dimension d’amicalité-hostilité ou d’affiliation-hostilité des émotions, attitudes interpersonnelles et comportements. La figure II.9 (page suivante) représente le modèle dimensionnel de la manière dont on le croise dans la littérature.247

245 Schopenhauer (1818)

246

Frijda (1986)

FIGURE II.9. Modèle dimensionnel des émotions.

Nous allons faire un pas de plus et envisager ce modèle dans la dynamique volitive pour en ressortir la signification profonde. Comme nous avons regroupé dans la volition à la fois tout ce qui est émotion et attitude, en nous ayant ainsi procuré une vue d’ensemble sur tout ce qui dynamise le comportement, qu’il soit individuel ou interpersonnel, le terrain est déjà dégagé et notre vue est d’emblée synoptique. Ces deux dimensions, horizontale et verticale, ne représentent rien d’autre que l’aspiration de la volonté : selon qu’on veut dominer (domination) ou se soumettre (soumission) et selon qu’on veut bien (appréciation) ou ne veut pas (dépréciation).

Domination Soumission Appréciation Dépréciation Dépréciation dominante Dépréciation soumise Apppréciation soumise Appréciation dominante

Degré d’activation de la volonté :

FIGURE II.10. Les dimensions émotionnelles de la volonté.

Ne pas vouloir Vouloir dominer Vouloir bien Vouloir se soumettre Domination Soumission Appréciation Dépréciation Dépréciation dominante Dépréciation soumise Apppréciation soumise Appréciation dominante Aspiration défensive appétitive

Nous pensons en termes de mouvement. Il suffit de mettre le mouvement dans ce modèle pour voir apparaître l’aspiration de la volonté. C’est dans cette optique qu’il faut envisager les différentes émotions, attitudes, etc. Car ces phénomènes ne sont pas des tâches détachées, mais les mouvements d’une même volonté de vivre. Nous aiguisons donc le modèle dimensionnel, en lui rendant son sens, en introduisant la flèche qui représente l’aspiration de la volonté à travers les dimensions, comme le représente la figure II.10 (page précédente).

La dimension horizontale représente la direction de l’aspiration de la volonté. Comme nous le savons déjà, cette direction est donnée : partir de ce qu’on ne veut pas, à savoir un état de dépréciation, et se diriger vers ce qu’on veut bien : un état d’appréciation. C’est un besoin qui se manifeste et on cherche à le satisfaire : on ressent un malaise et on veut le réduire (aspiration défensive), on ressent quelque chose qui fait du bien et on en veut davantage (aspiration appétitive). Le continuum appréciation-dépréciation représente cette tendance fondamentale avec ses deux pôles opposés des émotions positives et négatives.

La dimension verticale représente la façon de vouloir ou de ne pas vouloir, la manière de laquelle on veut satisfaire ce besoin. Pour éviter un malheur ou pour approcher ce qu’on aime, on peut vouloir dominer ou se soumettre. Quand on ne veut pas quelque chose, on peut vouloir dominer ou se soumettre pour s’en défaire ; quand on veut bien quelque chose, on peut vouloir dominer ou se soumettre pour s’en régaler. La dimension verticale représente les deux pôles opposés entre lesquels s’étendent verticalement les différentes façons de vouloir et de ne pas vouloir. Les différents états de la volonté, qui peuvent être plus ou moins manifestes, plus ou moins aspirants et plus ou moins énergétiques, se laissent classer de façon dynamique sur ces deux dimensions.

La dimension horizontale représente le sens de l’aspiration de la volonté, s’éloignant de ce qui lui nuit, ce qu’elle ne veut pas, et se dirigeant vers ce qui lui est bénéfique, ce qu’elle veut bien, passer d’une émotion négative à une émotion positive. Au niveau du sentiment de soi, c’est passer d’un sentiment de malaise, d’insatisfaction à un sentiment de bien-être, de satisfaction. Dans l’organisme sain, le mouvement va toujours dans cette direction, peu importe les objets auxquels l’aspiration s’applique. C’est la direction principale, la route principale si on veut, le chemin, dont le but est toujours d’éviter ce qu’on déprécie et de chercher ce qu’on apprécie.

La dimension verticale introduit différentes manières d’atteindre ce but, des variations de l’aspiration, différentes trajectoires de cette aspiration, précisément une bifurcation en deux tendances principales : la domination et la soumission. On veut donc atteindre ce qu’on apprécie. Selon les cas, on veut dominer pour se défaire d’un mal et pour atteindre un bien, ce qui se traduit en sentiments de supériorité, ou alors on veut se soumettre pour se défaire d’un mal et atteindre un bien, ce qui se traduit en sentiments d’infériorité.

Le caractère fondamental de ces dimensions apparaît quand on considère les preuves qu’a faites ce genre de modèle bi-dimensionnel (ou circulaire ou circomplexe) à travers la littérature scientifique. Il est apparu dans de nombreuses recherches, dépassant même largement les émotions au sens restreint du terme. Il permet de classer les émotions, les traits interpersonnels, les attitudes, les comportements. Une

référence importante pour ce genre de modèle, à la fois en ce qui concerne la personnalité et les émotions, a été le système du cercle interpersonnel de Leary, publié en 1957. Ce modèle regroupe précisément des traits de personnalité interpersonnels en fonction des dimensions de domination-soumission et d’affiliation-hostilité. Ces traits sont organisés en huit catégories (octants) autour de ces deux axes, par exemple compétitif-narcissique dans l’hostilité dominante et coopératif-surconventionnel dans l’affiliation soumise.

Nous pouvons interpréter le modèle de Leary en nos termes volitifs en utilisant les attitudes qu’on y trouve. Du côté hostile-dominant, on ne veut pas de l’autre et on veut dominer. On y devient agressif-sadique : punitif, sarcastique, arbitraire et hostile, et en voulant dominer davantage, on devient compétitif-narcissique : indépendant, dur et intransigeant. En voulant dominer, mais cette fois en voulant s’affilier, on se montre fort, on donne des conseils, on enseigne, on organise, on dirige, ce qui revient plus proprement au comportement de type leader. En voulant davantage s’affilier, on se montre plus concerné par autrui : on aide les autres, on pardonne, on supporte, on est sympathique. En voulant s’affilier tout en voulant se soumettre, on devient coopératif-surconventionnel : chaleureux, amical, enthousiaste et sociable, et en voulant se soumettre davantage, on devient docile-dépendant : reconnaissant, respectueux, attachant, admirant. En voulant se soumettre, mais en ne voulant pas s’affilier, en étant hostile, on se plaint, on se rebelle, on se montre amer, blessé, méfiant et, en voulant se soumettre davantage, on est timide, humble, modeste, embarrassé, on s’excuse et on s’efface.

Il faut savoir que le modèle de Leary a reçu de nombreuses confirmations empiriques. Plusieurs recherches (entre autres de Shweder, White, Plutchik et Conte) ont montré que les termes interpersonnels – des descripteurs de la personnalité et des termes d’émotions – utilisés dans plusieurs pays et cultures (dont l’Inde, les îles Salomon, les Etats-Unis) se laissent aisément catégoriser en fonction des dimensions de domination-soumission et d’affiliation-hostilité, ce qui suggère déjà son universalité.248

Wiggins a repris le modèle de Leary en entreprenant quelques corrections sur la bipolarité des dimensions, afin de mieux cristalliser les contrastes. Il a validé son modèle en le testant sur des centaines de sujets, étudiants et autres, répartis dans des contextes différents. Les structures quasi-circomplexes obtenues à partir des catégorisations des sujets reflètent clairement son modèle. Les huit échelles correspondant aux octants du modèle peuvent donc être utilisées comme instruments de mesure et comme points de référence dans la classification des items et des échelles dans le domaine interpersonnel.249

Wiggins appelle la dimension verticale agency (pouvoir ou agentivité) et la dimension horizontale communion. Son interprétation des dimensions rejoint nos considérations sur l’aspiration de la volonté. L’agentivité se réfère à la condition d’être un individu différencié et se manifeste dans les aspirations vers la maîtrise et le pouvoir qui accroissent et protègent cette individualité. La communion se réfère à la condition de

248

Myllyniemi, in Pluchik et Conte (Dirs.) (1998)

faire partie d’une entité sociale ou spirituelle plus large et se manifeste dans les aspirations vers l’intimité, l’union et la solidarité avec cette entité plus large.250

Myllyniemi a proposé une interprétation émotionnelle du modèle de Leary. Elle a dégagé quatre polarités émotionnelles à partir des dimensions de ce modèle : l’agression pour l’hostilité dominante, la peur pour l’hostilité (ou défiance) soumise, élever, nourrir, encourager ou soin, je dirai éducation (nurturing) pour l’affiliation dominante et la confiance pour l’affiliation soumise. Sur la dimension de domination-soumission, les émotions hostiles d’agression et de peur sont les pôles opposés d’un même axe de défense, tandis que les émotions affiliatives de soin et de confiance sont les pôles opposés d’un même axe d’attachement.

Les termes émotionnels et interpersonnels se classent très bien sur ces dimensions. Myllyniemi a par la suite demandé à des étudiants de classer soixante-douze adjectifs finlandais préalablement sélectionnés pour représenter les catégories de son modèle. Sans connaître ce modèle, les étudiants ont pu regrouper les termes suivant les quatre polarités de ses deux dimensions principales. L’analyse factorielle a révélé une frappante similarité avec la catégorisation originale du modèle. Les études des termes interpersonnels parlent décidément pour l’universalité d’un tel modèle dimensionnel.

Myllyniemi a aussi testé le modèle au niveau de la communication non-verbale, c’est-à-dire au niveau des expressions corporelles qui correspondent aux dimensions émotionnelles trouvées. – Ce sont ces expressions qui forment le langage de la volonté. – Car, si des orientations émotionnelles comme faire confiance, soigner, avoir peur et agresser sont des combinaisons d’orientations sociales comme la domination, la soumission, l’affiliation et l’hostilité, et si les émotions se communiquent à travers des éléments expressifs typiques, alors elles devraient se laisser organiser à ce niveau aussi suivant les dimensions du modèle. C’est effectivement ce que son étude a trouvé. Des sujets ont été demandés de classer des photos d’acteurs exprimant les orientations émotionnelles évoquées. Les éléments expressifs ont été choisis à partir d’études de descriptions d’expressions faciales et de taxinomies du comportement non-verbal. Un premier groupe d’étudiants a été demandé de classer les expressions en fonction des deux grandes dimensions de domination-soumission et d’affiliation-hostilité et des quatre polarités émotionnelles soin, confiance, agression, peur. Un deuxième groupe a ensuite été demandé de les classer en quatre ou huit catégories rien qu’en fonction de leur plus ou moins grande similarité. Bien qu’on y trouve plusieurs erreurs mineures, dans les deux classements le modèle dimensionnel avec ses quatre polarités émotionnelles devient à nouveau clairement visible.251

Du côté de la pratique clinique, les problèmes interpersonnels sont fréquemment des raisons pour lesquelles les gens viennent en consultation. Horowitz définit un problème interpersonnel comme suit : une personne avec un problème interpersonnel désire un type particulier d’interaction, mais ce but ou ce souhait reste souvent insatisfait. Pour comprendre le problème, il faut donc évaluer les buts interpersonnels des gens ainsi que leurs comportements interpersonnels effectifs. Il faut comprendre comment et pourquoi un but interpersonnel n’est pas satisfait pour pouvoir intervenir.

250

Wiggins (1991)

Avec ses collaborateurs, Horowitz a étudié un large échantillon d’entretiens cliniques initiaux pour identifier les problèmes interpersonnels des gens venus en consultation. Les deux facteurs principaux qui sont apparus suite à une analyse factorielle des items recensés sont – à nouveau – les dimensions de domination-soumission et d’affiliation-hostilité.

Les problèmes interpersonnels consistent précisément à être trop dominant ou trop soumis, trop amical ou trop hostile. Ainsi les gens se plaignent par exemple du côté hostile-dominant qu’ils sont trop vindicatifs, du côté amical-dominant qu’ils se mêlent trop des affaires des autres, du côté hostile-soumis qu’ils ont du mal à être sociables et du côté amical-soumis qu’ils laissent trop souvent les autres profiter d’eux. Horowitz remarque aussi que les gens qui se plaignent de ne pas arriver à s’affirmer sont rarement les mêmes que ceux qui se plaignent d’être trop dominants.252

Argyle note que domination-soumission et affiliation-hostilité sont les deux dimensions principales des attitudes interpersonnelles qui ont émergé à partir d’un certain nombre d’investigations en éthologie animale et humaine. Il résume la chose comme suit. L’affiliation regroupe une variété d’attitudes sociales positives, comme l’amitié, l’acceptation, la chaleur entre pairs, les attitudes similaires entre membres d’une famille, entre parents et enfants. L’attraction sexuelle est une forme d’affiliation avec des signaux similaires mais plus forts : la proximité est plus grande, il y a davantage de contact visuel et des signaux additionnels, spécialement le contact corporel. L’hostilité est l’opposé de l’affiliation et comprend le rejet et l’agression. Les relations de domination apparaissent quand les rapports de pouvoir ne sont pas définis. Le comportement parental est une combinaison de domination, d’affiliation et de protection de l’enfant. Ce qu’on peut appeler soumission et apaisement inclut la recherche d’une relation de dépendance par des enfants et d’autres, un comportement qui est aussi utilisé plus tard dans la vie par rapport à des personnes plus âgées ou plus puissantes. Cela comprend également l’admission de la défaite et l’évitement de l’agression par autrui.253

Les comportements d’une part de fuite et d’autre part d’approche des organismes unicellulaires ne présentent probablement qu’une seule dimension, celle qui deviendra l’appréciation-dépréciation, comprenant les émotions positives et négatives. Les deux dimensions apparaissent progressivement lorsque les comportements des animaux présentent des éléments combinés d’appréciation-dépréciation et de domination-soumission.

Les comportements d’un animal et les messages corrélatifs qu’il échange avec ses congénères dans le cas d’un mammifère consistent en la fuite des dangers, la recherche de nourriture et la prédation, le marquage du territoire, l’agression entre rivales, le soin apporté aux jeunes, d’autres comportements d’affiliation, comme le soin entre membres d’un groupe, l’apaisement et le jeu, et le point culminant du rapport sexuel avec toutes ses parades préliminaires. Toutes ces aspirations se laissent situer sur les dimensions de domination-soumission et d’appréciation-dépréciation.

252

Horowitz, in Plutchik et Conte (Dirs.) (1998)

Les comportements de communication s’organisent déjà tôt dans la vie de l’homme suivant les dimensions de domination-soumission et d’amicalité-hostilité. Dès la crèche le comportement communicatif de l’enfant peut être identifié comme étant plus ou moins dominant ou soumis et plus ou moins amical ou hostile. Comme l’a observé Montagner : « C’est à travers des échanges caractéristiques que les enfants expriment des comportements à valeur de message. On peut alors déterminer différents profils de comportement. » 254 En explorant comment s’établit et se développe la communication là où le langage verbal n’apparaît pas, Montagner a déterminé ces profils de comportement en observant les interactions des enfants à la crèche et à l’école maternelle. Ses recherches montrent que la période de 1 à 2 ans apparaît comme essentielle dans l’organisation des mimiques, des postures, des gestes et des vocalisations qui règlent les échanges au sein d’un groupe. Les profils établis reposent sur des enchaînements d’actes et semblent se dessiner à partir de l’acquisition de la marche.

Montagner n’évoque pas de modèle dimensionnel, mais les profils qu’il a établis reflètent clairement les dimensions d’un tel modèle. Son observation systématique des enfants âgés de 14 à 15 mois à 5 ans cristallise la dimension d’amicalité-hostilité en ce qu’elle fait apparaître en général des comportements qui, d’une part, lient et apaisent et, d’autre part, entraînent la rupture du contact, le recul, la fuite et l’agression. Il est d’ailleurs courant en éthologie de profiler les enfants comme étant dominants ou soumis, c’est-à-dire suivant la dimension verticale. Hold distingue par exemple les enfants de rang élevé des enfants à rang bas au sein de leurs interactions dans le jardin d’enfants.255

Les profils distingués par Montagner représentent également les pôles de la dimension verticale, mais se laissent en plus distinguer en fonction de la dimension horizontale. Ainsi, les enfants qu’il distingue dès la crèche comme leaders sont dominants en ce qu’ils participent souvent aux compétitions et mènent le jeu, et ils sont amicaux en ce qu’ils montrent fréquemment des actes de lien et d’apaisement. Les enfants dominants agressifs par contre sont nettement plus hostiles, de même les dominés agressifs. Ceux qu’il appelle les dominés aux mécanismes de leaders pourraient aussi être appelés les amicaux soumis, car en plus d’être dominés, ils présentent souvent des actes de lien et d’apaisement. Les dominés craintifs et les enfants à l’écart (aussi appelés les dominés « peu gestuels ») sont clairement soumis jusqu’à peu communicatifs. Le terme « hostile » ne se laisse peut-être pas autant appliquer à ces derniers qu’aux enfants agressifs, mais le qualificatif « dépréciatif » serait adéquat pour caractériser leurs pleurs et leurs comportements de fuite fréquents. La plupart sont encore pareils à 4-5 ans.

Ces dimensions sont donc apparues de façon récurrente dans les modèles dimensionnels de la personnalité et des émotions, ce qui n’est pas étonnant, quand on considère l’origine phylogénétique et ontogénétique des comportements, attitudes et émotions qui leur correspondent. Les modèles sont souvent indépendants les uns des autres, mais on retrouve toujours le même type de structure. On retrouve toujours quelque chose de « positif » et de « négatif » et quelque chose de « haut » et de « bas » dans tout cela, qu’il s’agit d’émotions et de sentiments, d’attitudes ou de

254

Montagner (1978)

comportements interpersonnels. Quand on parcourt la littérature, on s’aperçoit que les auteurs ne savent pas toujours ce que ce modèle représente au juste. On s’étonne des fois qu’on peut classer autant de phénomènes « différents » dessus : émotions, attitudes, traits de personnalité, comportements, mais on ne sait pas toujours à quoi il se réfère au juste.

Au moyen de la conception de la volonté de Schopenhauer, que nous avons réactualisée, nous pouvons définir ce que représente au juste ce modèle : c’est le

modèle dimensionnel des mouvements de la volonté de vivre. La volonté recouvre

justement tout ce qui est conatif : émotions, attitudes, traits de personnalité dynamiques. Les dimensions sont comme les coordonnées de ses différents mouvements dans le processus volitif. En combinaison avec la dimension d’activation, ce modèle nous donne une vue synoptique sur la volonté dans tous ses états.