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CHAPITRE II : LA VOLONTE CORPORELLE

II.3. Volonté instinctive-émotionnelle et volonté intentionnelle

II.3.6. Le cerveau volitif-émotionnel

Du point de vue volitif-émotionnel, le cerveau apparaît sous une autre lumière que quand on étudie les fonctions cognitives supérieures. En suivant notre conception élargie de la volonté, on se doute que la volonté ait un rôle plus grand dans le cerveau qu’on ne le pense d’habitude. Le cerveau volitif-émotionnel est un réservoir à pulsions qui fournit l’énergie aux autres fonctions nerveuses. Plus généralement, nous pouvons mieux comprendre le cerveau en le remettant à sa place de médiateur entre les fonctions internes et externes du corps, les viscères et les muscles squelettiques respectivement. C’est un médiateur à étendue très vaste, mais un médiateur, car ce qui est en cause est toujours la survie et le bien-être du corps entier. Le cerveau est en quelque sorte au commandes, mais il n’est pas un tyran : il s’occupe constamment des autres organes, ainsi que de lui-même et de ses propres besoins.

FIGURE II.4. Structures du cerveau volitif-émotionnel.

Noyaux de la voie motrice du tronc cérébral

Noyaux du système réticulaire activateur

Amygdale Hypothalamus

Cortex préfrontal ventro-médian Noyau accumbens

Cortex cingulaire antérieur Aires motrices

supplémentaires Aire motrice primaire : voie cortico-spinale Striatum Cortex Système limbique Tronc cérébral

Nous appelons la figure II.4155 le « cerveau volitif-émotionnel », parce qu’elle comprend, hormis les aires motrices corticales, typiquement « volitives », des structures regroupées actuellement sous le terme de « cerveau émotionnel ». Mais ce n’est que pour éviter une confusion, qui peut se faire au premier coup d’œil, que nous l’appelons le cerveau « volitif-émotionnel ». Car, suivant notre définition élargie de la volonté, ce schéma est une tentative pour représenter des structures du cerveau volitif tout court, vu que nous considérons ici l’émotion comme la partie instinctive-émotionnelle de la volonté. Par conséquent, les structures impliquées dans les émotions sont les structures mêmes qui sous-tendent la volition : son incarnation dans le système nerveux central. Le schéma de la figure II.4 est une tentative de regroupement. Pour simplifier, on peut représenter le cerveau en distinguant le tronc cérébral, le système limbique et le cortex, et puis le cervelet. Nous n’avons pas représenté toutes les structures qui sont en nos termes instinctives-émotionnelles et intentionnelles, mais celles que nous avons représentées suffisent pour illustrer leur fonctionnement en général.

Du point de vue de l’évolution, les structures nerveuses en question sont le substrat matériel de la volonté dans la vie relationnelle. Elles présentent à ce niveau la même organisation que nous avons identifiée au plan psychologique, c’est-à-dire : les structures les plus évoluées, celles de la volonté intentionnelle, se basent sur et prolongent des structures anciennes, celles de la volonté instinctive-émotionnelle, qui ont été conservées. « Les observations faites à propos des régulations biologiques montrent que des processus de sélection de réponses appropriées prennent continuellement place dans des structures du cerveau évolutivement anciennes, sans que les organismes en soient conscients (de tels processus ne sont donc pas délibérés). Les organismes dont les cerveaux ne comprennent que des structures archaïques et sont dépourvus de celles qui sont évolutivement modernes – les reptiles, par exemple – sont tout à fait capables, sans difficulté, de mettre en œuvre de tels processus de sélection de réponses. On peut, si l’on veut, se représenter ces derniers comme une forme élémentaire de prise de décision, pourvu qu’il soit bien clair que ce n’est pas un « moi conscient », mais un ensemble de neurones, qui effectue ce choix. »156

La conservation des structures nerveuses qui se sont révélées aptes pour la survie est en effet un aspect important de l’évolution des espèces. Souvenons-nous : le vivant tend surtout à se reproduire ; l’évolution arrive bon gré, mal gré. En nos termes volitifs, ce sont les mêmes mécanismes de fonctionnement de la volonté de vivre qui ont été conservés au cours de la phylogenèse, sur lesquels se basent des mécanismes développés plus récemment, notamment ceux des impulsions egovolontaires. Cette organisation à complexité croissante du fonctionnement volitif à partir d’une base commune se lit dans l’architecture cérébrale. En termes de LeDoux : « there are areas of the human neocortex that are apparently not present in the brains of other animals. In spite of this diversification, though, brain evolution is essentially conservative, and certain systems, especially those that have been generally useful for survival and have

155 Inspirée en partie de Damasio (1995), Damasio (2003), Lewis et Todd (2005), Haggard (2008). Pour des informations plus détaillées sur le fonctionnement du cerveau émotionnel, je renvoie le lecteur également à LeDoux (1999), Tucker, Derryberry et Luu (2000), Damasio (2002), Dalgleish (2004).

been around for a long time, have been preserved in their basic structure and function. »157

Damasio accentue la même idée en faisant le tour des systèmes de prise de décision à travers l’évolution des espèces. « On connaît d’innombrables exemples démontrant que la sélection naturelle procède bien de cette façon, c’est-à-dire en conservant les systèmes qui ont bien fonctionné et en encourageant la mise en place d’autres mécanismes pouvant faire face à une plus grande complexité – il est très rare que des processus entièrement nouveaux soient élaborés à partir de rien. (…) D’un point de vue évolutif, le plus ancien système de prise de décision concerne la régulation biologique fondamentale ; celui qui est venu après se rapporte aux domaines personnel et social ; et le plus récent concerne un ensemble de fonctions symboliques et abstraites, auxquelles peuvent se rattacher le raisonnement scientifique et artistique, le raisonnement utilitariste et technique, et le développement du langage et des mathématiques. »158

C’est ainsi que les structures nerveuses de la volonté intentionnelle prolongent celles de la volonté instinctive-émotionnelle. Ce qu’il faut retenir ici en termes neuranatomiques est en principe simple. La partie instinctive-émotionnelle de la volonté se concentre dans les structures subcorticales du cerveau. Ce sont les structures profondes, anciennes, du cerveau, principalement le tronc cérébral, un regroupement de structures qu’on peut appeler système limbique, ainsi que quelques structures corticales plus profondes qui les entourent. La volonté intentionnelle se trouve dans des structures corticales plus évoluées : les aires motrices corticales et le cortex d’association du lobe pariétal. On remarque aussi que toutes ces structures volitives se situent assez près de l’axe central du cerveau.

Nous allons nous procurer quelques aperçus du fonctionnement de la volonté dans le cerveau, telle qu’elle aspire et telle qu’elle est atteinte. Non pas, comme on le fait d’habitude, en partant d’en haut, c’est-à-dire des centres supérieurs évolués, mais en partant d’en bas, là où tout commence, là d’où provient l’énergie. En parlant de cette volonté qui se matérialise dans le corps entier, nous prenons le cerveau par son tronc – et par ses racines. Nous prenons le cerveau par sa volonté.

Ce que nous avons en général appelé émotion ou instinct caractérise déjà la volonté des êtres vivants les plus simples et se retrouve à tous les niveaux de l’activité du corps. Au niveau cérébral, la volonté instinctive-émotionnelle est le chef d’orchestre qui fait fonctionner de concert l’activité interne et la vie relationnelle du corps. Car elle s’occupe de l’essentiel : la survie. Ses pulsions sont largement déterminées par le génome. Elle pousse automatiquement le corps dans son ensemble à faire ce qu’il faut faire : éviter ce qu’il ne veut pas et s’approcher de ce qu’il veut bien. Du point de vue anatomique, la volonté instinctive-émotionnelle surgit des viscères et fait son entrée dans le cerveau par le tronc cérébral. A partir de là, elle devient consciente et projette son énergie à travers les autres régions du cerveau. Elle mobilise, en partie

157 LeDoux (1999 : 123). Traduction : Il y a certaines aires dans le néocortex humain qui ne sont appparemment pas présentes dans les cerveaux d’autres animaux. Malgré cette diversification, l’évolution du cerveau est essentiellement conservatrice, et certains systèmes, surtout ceux qui ont été généralement utiles pour la survie et qui sont là depuis longtemps, ont été préservés dans leurs structure et fonction basiques.

directement, les muscles squelettiques pour satisfaire ses besoins, en transitant ou non par des intentions conscientes. Notre volonté instinctive-émotionnelle est ce qui nous fait respirer, ce qui nous fait vivre. Elle est « la » volonté de vivre, telle que nous la sentons continuellement.

En nous rapportant au schéma du cerveau volitif-émotionnel (p. 106), nous identifions les structures instinctives-émotionnelles suivantes : les noyaux de la voie motrice du tronc cérébral, les noyaux du système réticulaire activateur, l’amygdale, l’hypothalamus, le noyau accumbens, le striatum, en dessous duquel se trouvent les noyaux de la base, et le cortex insulaire (en pointillé). Interviennent également dans la volonté-instinctive-émotionnelle les cortex préfrontal ventro-médian et cingulaire antérieur, des structures qui se trouvent déjà au niveau cortical et à la charnière entre l’instinctif-émotionnel et l’intentionnel.

Les structures subcorticales sont phylogénétiquement anciennes et régulent directement la survie de l’organisme. On les retrouve dans un grand nombre d’espèces. MacLean les a regroupées en cerveaux reptilien et mammalien. Des régions comme le tronc cérébral, l’hypothalamus, et probablement aussi l’amygdale et le cortex cingulaire, sont largement déterminés par le génome. Elles forment le noyau de la volonté de vivre dans le cerveau ; ce sont des circuits qui doivent fonctionner de façon rigide et préprogrammée, suivant une volonté instinctive autodéterminée, apte à assurer la survie à tout moment. Comme le met au point Damasio, ces circuits « contrôlent les mécanismes homéostatiques sans lesquels la survie n’est pas possible. Sans les circuits génétiquement spécifiés de ces régions cérébrales, nous ne pourrions pas respirer, contrôler nos battements cardiaques, équilibrer notre métabolisme, rechercher de la nourriture et un abri, éviter les prédateurs et nous reproduire. Sans ces systèmes précâblés de régulation biologique, la survie, au sens individuel et évolutif, s’arrêterait. »159

On voit bien où se trouve l’essentiel de notre volonté, ce qu’on ne peut pas contourner, ce qui doit fonctionner. Car sans pouvoir survivre, sans l’aspiration de cette volonté autodéterminée de notre corps, nous serions loin d’avoir le loisir de vouloir intentionnellement des choses aussi sélectives et oisives qu’un steak particulier dans un restaurant particulier sur un site particulier. Ce sont des choses qu’il faut toujours rappeler.

L’activité du tronc cérébral est essentielle à la vie. D’abord, c’est dans le système réticulaire activateur que prend naissance la volonté de connaître, au sens le plus général du terme, permettant à la volonté d’entrer dans la conscience de soi. Car les neurones de ce système allument, dynamisent et régulent les états de conscience, du sommeil à la veille, jusqu’à l’attention la plus sélective et la plus élevée, en projetant sur des longues distances à tous les niveaux du système nerveux et en recevant également des influx en retour de tous les niveaux.

L’hypothalamus apparaît comme un, sinon le pivot, la zone de contrôle la plus importante de la régulation instinctive de la vie interne. Car c’est à cet endroit que sont prises les décisions les plus importantes de la volonté de vivre : l’hypothalamus régule les grands comportements, comme la faim, la soif et l’envie sexuelle. Il détecte les changements dans leur satisfaction ou insatisfaction. En cas d’insatisfaction, il déclenche précisément l’aspiration qui vise à atteindre leur satisfaction. On peut

reprendre un exemple simple de Damasio : « La régulation instinctive peut être expliquée de façon simplifiée en recourant à l’exemple suivant : plusieurs heures après un repas, le niveau du sucre dans votre sang diminue, et des neurones dans votre hypothalamus détectent ce changement ; au sein du cerveau, des circuits génétiquement spécifiés sont activés, et altèrent l’état du corps de telle sorte que la probabilité de corriger le manque de sucre dans le sang soit augmentée ; autrement dit, vous ressentez une sensation de faim, et vous vous mettez à réaliser des actions qui permettront de la supprimer ; en d’autres termes, vous mangez, et l’ingestion des aliments corrige le taux de sucre dans le sang ; finalement l’hypothalamus, de nouveau, détecte un changement dans le taux de sucre sanguin ; cette fois-ci, il s’agit d’un accroissement, et les neurones appropriés déterminent un état du corps que vous percevez comme sensation de satiété. »160

Les différentes pulsions instinctives-émotionnelles et leurs satisfactions et insatisfactions qui surgissent dans le cerveau correspondent à une activité neuromodulatrice générée en grande partie par le système réticulaire activateur du tronc cérébral, qui est étroitement relié à l’hypothalamus. Au niveau biochimique, la le dynamisme de la volonté correspond aux flux des neurotransmetteurs et neuromodulateurs déversées dans des vastes régions du cerveau par les neurones du système réticulaire activateur. Ce sont des substances comme la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine, l’acétylcholine, l’acide gamma-aminobutyrique et les opioïdes endogènes. Ils produisent les états volitifs excités, inhibés, appétitifs, aversifs, d’insatisfaction, de satisfaction et de plaisir dans le système nerveux et la conscience. Comme le dit de même Vincent dans sa biologie des passions : ils sont la chimie du désir161 – ce désir et sa variable satisfaction et insatisfaction que nous percevons comme notre volonté. Les neuromodulateurs ont une fonction exécutive de l’instinct et de l’émotion quand il s’agit de satisfaire un besoin ou une envie. Ils forment l’impulsion instinctive-émotionnelle préalable à l’acte, nous poussant à agir, d’ailleurs sans beaucoup négocier, pouvant entraîner complètement le fonctionnement intentionnel dans leur émotion.

Le système activateur le mieux étudié est le système dopaminergique. Il s’active lorsque nous percevons une récompense et constitue le substrat neurochimique par excellence de l’aspiration appétitive de la volonté. Nous sommes alors « dopés de volonté ». Nous pensons à ce rat de laboratoire, chez lequel on a placé une électrode dans l’hypothalamus, dont la stimulation électrique active le système dopaminergique. Le rat s’autostimule, en préférant appuyer sur le levier qui active son électrode que sur celui qui lui fournit de la nourriture, jusqu’au mépris même de sa survie. Comme le dit Vincent, « il est insatiable, ne montre aucune accoutumance et ne s’arrête que si l’on débranche le stimulateur. »162

Ne cherchant plus que le plaisir, il est réminiscent de notre propre poursuite du plaisir comme bien-être suprême. Quand le plaisir devient la fin en soi, coûte que coûte, notre volonté devient de même insatiable et peut de même aller jusqu’au détriment de la survie. Pensez par exemple à quelqu’un pour qui le surf est devenu une véritable drogue, et que, plus les vagues sont hautes et mortelles, plus son plaisir est grand. Il est prêt à y laisser sa vie ; au moins il aura bien vécu jusqu’à la fin.

160 Damasio (1995 : 156)

161

Vincent (1986)

Les noyaux du système réticulaire activateur arrosent de vastes régions cérébrales avec de la dopamine. Les projections de la voie dopaminergique se répandent comme un feu, se propageant vers l’hypothalamus, l’amygdale, les noyaux accumbens, le striatum et les noyaux de la base, ainsi que tout le long du cortex frontal. Panksepp considère le système dopaminergique comme un des instincts de base de l’animal et de l’homme. Il l’appelle le système de recherche et d’expectation : un état psycho-émotionnel d’avidité appétitive, un système d’acquisition de ressources faisant intrinsèquement partie de notre système nerveux. Le sentiment correspondant, dit-il, est celui d’un engagement positif et vigoureux, pouvant aller jusqu’à l’euphorie.163

Cette conception rejoint tout à fait la nôtre de la volonté instinctive-émotionnelle : le système dopaminergique apparaît comme le prototype de l’aspiration appétitive, traversée d’émotions positives.

Berridge et ses collaborateurs appellent le système dopaminergique le « système vouloir », en distinguant ce « vouloir » subcortical, limbique, du vouloir cortical, qui est intentionnel. Notre distinction entre volonté instinctive-émotionnelle et volonté intentionnelle est tout à fait en phase avec la leur. Ils ont même trouvé chez le rat qu’au niveau subcortical du système dopaminergique, « vouloir » (« wanting ») se laisse anatomiquement distinguer de « apprécier » (« liking »), notamment dans l’hypothalamus et le noyau accumbens. Ce « vouloir » ne tient même pas au plaisir qu’est censé procurer la récompense. Les régions qui s’activent quand le rat veut ne se confondent pas avec celles qui s’activent quand il apprécie. Quand son système dopaminegrique est activé, il veut irrationnellement 164 – ce qui montre bien la nature pulsionnelle et fondamentalement aveugle de la volonté.

Les émotions à proprement parler, comme la peur, la colère, la tristesse ou la joie, s’activent à peu près de la même manière au niveau neuronal que les autres pulsions et instincts. Le circuit cérébral de la peur est assez bien étudié. Le déclenchement commence généralement dans des aires corticales cognitives, de perception ou autres, comme il s’agit généralement d’une réponse à un événement externe ou à une pensée qui fait peur. Les signaux descendent du cortex et acheminent vers l’amygdale, qui déclenche l’émotion. Elle envoie les signaux vers l’hypothalamus et le tronc cérébral : ces structures l’exécutent l’émotion. L’hypothalamus déverse des hormones dans le sang et dans le cerveau. Les réactions corporelles acheminent à nouveau dans le cerveau pour donner au sentiment de peur sa pleine vivacité. Le système réticulaire activateur déverse des neuromodulateurs dans le cerveau. Les noyaux moteurs de la voie du tronc cérébral déclenchent les réflexes de sursaut. Les autres expressions corporelles de la peur sont également mobilisées par des structures subcorticales, qui orientent par la suite le fonctionnement intentionnel.165

Le rôle primordial du cerveau étant de coordonner l’activité interne du corps et le comportement par rapport à l’environnement, la volonté, une fois dégagée dans toute sa dimension instinctive-émotionnelle, apparaît comme centrale dans le cerveau. Le cerveau apparaît ainsi tout autant comme un organe de volonté que de cognition. La volonté instinctive-émotionnelle est à la fois ce qui est atteint, affecté, l’état de besoin et d’envie, donnant continuellement lieu à des humeurs, et l’aspiration, l’impulsion à l’action, qui se traduit dans des comportements moteurs.

163 Panksepp (2005)

164

Berridge et Robinson (2003), Berridge et Aldridge (2008)

Au niveau subcortical, nous trouvons du côté moteur ce que nous pouvons appeler la motricité instinctive-émotionnelle. Le tronc cérébral comprend une partie importante de l’activité motrice instinctive-émotionnelle, donc autovolontaire : les noyaux moteurs qui innervent les battements cardiaques, la respiration, l’activité d’autres organes internes, puis les glandes lacrymales et salivaires de la tête ; les réflexes de déglutir, vomir, tousser, éternuer. Il comprend également des noyaux coordonnant les commandes des mouvements des yeux, de la mastication, des muscles du larynx et du pharynx, en modifiant ainsi la phonation, ainsi que des noyaux contrôlant la position debout, l’équilibre et la marche.

Le cerveau et la conscience sont constamment tenus au courant des états corporels. Le cortex somatosensatif (non-représenté dans la figure II.4) se trouve derrière les aires motrices. Il nous renseigne sur la température, la position et le mouvement du corps, la tension et la relaxation musculaires, les sensations articulaires, le toucher, les sensations de plaisir et de douleur, c’est-à-dire nos états volitifs. Il nous apprend ainsi comment sentent l’aspiration de notre volonté en action et la manière dont elle est atteinte. Le cortex insulaire est intéroceptif : les fibres afférentes acheminant