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i) Le primat du court terme122

Le projet, pris dans son acceptation la plus générale (qu’il soit le projet lié à un parcours individuel ou non), s’il est pensé dans le très court terme, met à mal la figure d’anticipation qu’il est sensé incarner. Pour Jean-Pierre Boutinet (2004), la situation dominée par le court terme et l’urgence, fait que la distanciation nécessaire à l’acteur concerné par rapport à une situation présente pour penser un temps comme champs de possibilités n’a pas lieu. Le primat du court terme transforme cet horizon temporel des possibles en espace des fortes contraintes. Ce primat du court terme dans les temporalités actuelles ne peut se comprendre sans le contexte de crise des modèles de développement et avec lui, la remise en cause de la notion de progrès (BOUTINET, 2005). Les temporalités du futur s’effacent pour laisser place à un nouveau pivot organisateur, celui du présent, et dont les temporalités en découlant sont plus ou moins chaotiques. Ces dernières diffèrent grandement des anciennes temporalités rythmées par les idées du progrès et d’avenir idéalisé, c’est-à-dire des « temporalités monochromes linéaires et orientées » d’une société porteuse d’émancipation utopique (BOUTINET, 2005). L’époque moderne met à mal cette vision puisqu’elle se manifeste par une absence de croyance en l’avenir et dessine un présent incertain. Le fractionnement des temporalités du présent fait naître de nouveaux types de projet, comme le

122 Ce primat du court terme annonce le problème de recherche, celui d’une dimension temporelle du projet lissée, rendue homogène, où la durée longue du projet est réduite ou ignorée : cf. chapitre IV concernant cette retranscription problématique de la dimension temporelle du projet d’urbanisme.

projet événementiel, paradoxalement souvent lié au projet mémoriel, tourné vers un passé à réactiver par la mise en valeur patrimoniale ou par la commémoration. L’évènement change de statut et de non désiré devient l’objet d’un projet, et sert à conjurer les effets négatifs d’un environnement incertain : il programme l’avènement de l’incertain à travers un agenda et la préparation d’un rassemblement qui mobilise une temporalité de l’instantanéité (BOUTINET, 2005). Les cas d’étude123 que nous analysons par la suite rendent aussi compte de ces projets inscrits dans la mémoire, mais aussi rattachés à la mise en place d’événementiels : cela explique peut-être aussi l’absence de véritables synthèses retranscrivant les dimensions temporelles des projets (à cause de la multiplicité des temporalités, de la multiplication des acteurs, du primat du court terme effaçant l’anticipation).

Le projet est en prise à l’imprévisible, c’est-à-dire aux temporalités de l’immédiateté et de l’urgence (BOUTINET, 2005). L’immédiateté modifie profondément la conduite de projet, celle des phases de diagnostic, d’élaboration et de réalisation prises dans le court terme et dans la reconsidération à tout moment de ce qui a été fixé antérieurement. L’urgence, à la différence de l’immédiateté, est une temporalité brutale (BOUTINET, 2005). Elle est antinomique d’une conduite à projet :

« L’urgence en effet survient toujours par effraction ; elle n’attend pas ; elle n’anticipe pas ; elle implique au contraire pour être satisfaite de prendre en compte des procédures déjà éprouvées, les fameuses mesures d’urgence ; il y a donc dans l’urgence du répétable, de l’automaticité (…) » (BOUTINET, 2005, pp. 342 - 343).

A l’opposée de ces temporalités à visée assujettissante (BOUTINET, 2005), des temporalités du moment présent émancipatrices, fortement liées aux conduites à projet existent. Ces temporalités, placées du côté de conduite individuelle de projet, sortant donc du cadre urbanistique, sont, cependant, intéressantes car elles font développer des versions du projet qu’il est possible aussi de retrouver en urbanisme. La conduite de projet peut s’apparenter à une conduite transitionnelle, comme en témoigne ces avant et après-projet, dont l’intervalle s’organise autour d’éléments déclencheurs facilitant ou perturbant le projet (BOUTINET, 2005). Elle est donc une conduite dynamique, s’étalant du diagnostic à la réalisation, s’appuyant sur un travail de structuration au niveau des acteurs impliqués :

« Toute gestion par projet, caractérisée par une forte implication des acteurs qui constituent l’équipe-projet s’apparente à un espace et à un temps transitionnels qui structurent une expérience autonome (…) » (BOUTINET, 2005, p. 345).

Cette affirmation des acteurs n’est pas sans rappeler l’importance donnée à l’organisation des acteurs dans le cadre, par exemple, de la planification stratégique, ou dans le cadre du projet considéré comme processus. Le terme même de transition a été utilisé par Christian Devillers lorsqu’il considère le projet urbain comme une phase transitoire, avant et après d’autres acteurs : « Le projet urbain ne vise donc pas sa réalisation telle quelle, mais constitue une étape transitoire dans le processus de réalisation de la ville » (DEVILLERS, 1998, p. 55). Dans cette optique transitoire, les bornes temporelles finies du projet urbain sont laissées de côté au profit du repérage des éléments suscitant les transformations de la ville.

123 Cf. chapitres VII et VIII pour l’analyse et les représentations des dimensions temporelles des projets choisis pour les cas d’étude.

A ce projet, vu dans sa dimension de transition, répond un autre type de projet, que Jean-Pierre Boutinet (2005) inscrit dans une temporalité dite de l’alternance. Elle est une temporalité ambivalente, induisant un rapport de cohabitation entre des temps aux natures différentes voire opposées. D’une façon générale, la temporalité de l’alternance s’inscrit dans un grand nombre de domaines, allant du social au champ individuel : elle fait balancer temps de travail et temps de repos ou temps inactif, par exemple (BOUTINET, 2005). En termes de conduite à projet, elle rappelle à nouveau cette coupure habituelle faite entre le travail de conception et le travail de réalisation, mais aussi entre le temps où le projet est actif ou non. Elle est donc la temporalité de l’alternance entre temps du projet et temps du non-projet, entre temps du travail de conception et travail de concrétisation du projet, entre, au sein de la conception, le formulable et le formulé (BOUTINET, 2005). Cette idée d’une alternance entre actif et inactif a aussi inspiré notre vision de la dimension temporelle du projet, partagée entre des temporalités successives actives et inactives124. L’accent a aussi été mis sur les transformations à l’œuvre dans le cadre de la mise en place du projet plus que sur la détermination des bornes temporelles du projet, ce qui constitue une façon d’appuyer l’idée d’une transition du site concerné par le projet vers un autre état (par l’intermédiaire du projet). Ces temporalités de l’alternance et de la transition ont donc directement inspiré notre méthode d’appréhension de la dimension temporelle des projets choisis comme cas d’étude.

L’aménagement urbain n’a pas non plus échappé à ce passage de temporalités séquentielles linéaires et bien déterminées à des temporalités d’une autre nature, où le long terme prend la signification d’une succession de courts termes125. Dans le modèle de l’opération classique, la relation entre le long terme et le court terme s’établissait d’une façon différente : « (…) le court terme se définissait comme résultant d’une découpe en tranches temporelles d’un long terme prédéfini et cohérent » (JANVIER, 1995, p. 6).

Le changement de dynamique dans les opérations met à jour la question de la garantie des finalités à long terme, à travers les aléas du court terme et les rapports tendus entre rythmes financiers et fonciers et collectivités locales126. Cependant, ce constat de la difficulté à articuler le long terme et le court terme ne signifie pas la disparition complète des opérations inscrites dès le départ dans la longue durée. S’il existe des opérations devant aboutir rapidement, dont la durée doit se limiter à celle d’un cycle immobilier, clairement identifiées et inscrites dans une stratégie globale, il existe aussi « (…) des opérations qui s'inscrivent délibérément dès leur origine dans la durée, qui sont pensées et conçues comme des processus plus que comme des opérations » (ASCHER, 1997, p. 165).

Le rapport entre le long terme et le court terme se retrouve aussi mis en question dans les temporalités d’acteurs. Le temps de la décision politique, dans sa relation avec le montage du projet, se distingue de la préoccupation financière centrée sur le court terme. Ce temps de la décision politique est variable et dépend beaucoup de la portée symbolique et stratégique du lieu portant le futur projet :

« La République de Venise mit un siècle pour se décider à construire le pont en pierre du Rialto alors qu’elle reconstruisit son marché incendié en quelques décennies » (MANGIN et PANERAI, 1999, p. 139).

124 Cf. chapitre V sur notre méthode d’appréhension de la dimension temporelle du projet. 125 Cf. I. B. b. iv) pp. 47 – 50.

Cependant, il s’agit de souligner le risque d’ajuster le montage des projets à des échéances électorales, financières ou événementielles. Si l’échéance a son utilité au sens où elle peut servir à mobiliser ressources et énergies, elle peut aussi engendrer des projets qui, une fois l’échéance passée, n’ont plus de raison d’être : c’est le cas de la soumission de projets de réalisation de grandes infrastructures et de gestion d’espaces publics à un évènement de quelques semaines (MANGIN et PANERAI, 1999). L’échéance électorale, si elle prime, n’est pas non plus garante de la durabilité des investissements dont les résultats peuvent se décliner en « (…) saupoudrage d’équipements, gadgétisation de l’espace public (…) » (MANGIN et PANERAI, 1999, p. 140). La rapidité de la décision politique n’est pas forcément à voir sous un angle négatif, mais il faut aussi souligner que cette décision politique, si elle présente un avantage à être engagée rapidement, ne peut se passer d’un long travail d’exploration théorique et pratique de la ville, comme le montre l’exemple barcelonais dans le cas de l’accueil des Jeux Olympiques de 1992 :

« On peut titrer à propos des réalisations barcelonaises : 40 espaces publics en 4 ans ! Mais c’est oublier un peu vite que la coordination, au sein des services municipaux assurée par l’équipe de Bohigas, s’est appuyée sur une connaissance très grande de la ville à travers vingt ans d’études morphologiques, de contre-projets et de réalisations ponctuelles » (MANGIN et PANERAI, 1999, p. 140).

Ce travail préparatoire est la base d’une véritable politique urbaine, à l’inverse d’une politique engagée par coups (Ibid.). Ce constat quant à la nécessité de l’existence d’une connaissance de la ville inscrite dans le long terme sur laquelle s’appuie la décision politique nous sert aussi à la justification du travail que nous faisons, celle d’une étude de cas dans l’optique d’une amélioration de la connaissance sur le projet à travers sa dimension temporelle.

ii) La question du rythme temporel du projet et de sa représentation La question du rythme temporel découle, en quelque sorte, d’une image d’alternance de temporalités actives et inactives. Elle rappelle que tout projet est confronté à un temps à la fois créateur et destructeur (BOUTINET, 2004). Ainsi, la dimension temporelle du projet, compris dans son acceptation générale, ne peut être perpétuellement créatrice : ces temporalités de production entraînement invariablement leur pendant négatif, celui du vide. Si cette dimension temporelle créatrice tend vers un vieillissement inéluctable, la conduite à projet doit apprendre à composer avec ce couple création/destruction, par l’intermédiaire de cette alternance de jachère (BOUTINET, 2004), par un vide provoqué qui servirait à relancer ces forces de création. Ces mêmes conduites à projet, par nature cherchant à tout prix à éviter l’arrêt total du projet, soit son abandon, doivent « (…) savoir jouer alternativement de la jachère et de la culture, en fonction d’une économie du temps approprié » (BOUTINET, 2004, p. 67). Cette vision s’oppose à celle d’un projet, comme processus continu, dominé par l’image d’une création linéaire.

Le projet n’est pas non plus un strict prolongement linéaire du passé, mais plutôt une rupture établie par rapport à une situation antérieure127, et qui passe par l’anticipation : il s’agit d’agir sur une situation problématique qui demande à être infléchie ou modifiée

127 Alain Avitabile (2005) a aussi indiqué ce rôle d’infléchissement joué par le projet, qui se traduit par l’optique d’une rupture par rapport à une situation donnée.

(BOUTINET, 2004). C’est en ce sens que le projet implique un temps non homogène, c’est-à-dire un temps marqué de différences et de coupures, hétérogénéité que nous tenons à vérifier pour la dimension temporelle du projet et à représenter, par la suite. Cette dimension temporelle, si elle est représentée soit uniquement sous la forme linéaire soit sous la forme circulaire, perd son caractère à la fois hétérogène et discontinu. Ces représentations provoquent ainsi un mésusage du projet, si elles sont prises séparément (BOUTINET, 2004). Le modèle circulaire est synonyme d’une répétition continuelle du projet et donc à sa stagnation tandis que le modèle linéaire représente un changement permanent illusoire, conduit par l’idée d’une pure création (BOUTINET, 2004). Le principe d’une combinaison de modèles de représentations est donc mis en avant, comme étant à même de mieux exprimer cette dimension temporelle du projet. Nous allons utiliser ce même principe de combinaison afin de représenter la dimension temporelle du projet : il sera ainsi combiné une représentation sous forme de couches temporelles ou temporalités et des schémas retraçant l’évolution des différentes composantes essentielles du projet128. Cette combinaison de représentations mobilise ainsi en partie un temps ramifié car le modèle de la spirale ne montre pas les bifurcations, les choix éliminés au fil du temps pour le projet, bref il gomme tout un pan temporel du projet129. Jean-Pierre Boutinet (2004) met, par ailleurs, surtout en avant une

temporalité de la reprise comme une temporalité essentielle du projet. La figure de la spirale,

qui combine modèle linéaire et modèle circulaire, intègre cette temporalité de la reprise qui signifie que « (…) les choses mises en place sont toujours destinées à nous échapper, à se laisser altérer par nous et malgré nous (…) » (BOUTINET, 2004, p. 69). Le projet vu sous cette perspective n’est ainsi ni pure création ni simple répétition. Le modèle de la spirale est celui qui inclut donc de l’incertain. Il diffère de la représentation du projet urbain par Alain Avitabile (2005) sous forme d’alliance entre boucle et triangle, que nous analysons par la suite130.

La question du rythme temporel se ramène aussi à l’échelle individuelle du je. Cependant, cette appréhension personnelle de la notion de rythme fait elle-aussi transparaître une temporalité de la reprise telle qu’évoquée par Jean-Pierre Boutinet (2004) pour le projet. Dans son interrogation plus générale, à l’échelle du je, et sur la définition du rythme, Pierre Jakob (2001) souligne un rythme comme une mise en perspective que fait, pris dans la conscience de la mort, un individu sur un évènement, en rattachant l’évènement à un passé réutilisé par rapport à un horizon d’attentes. Le rythme n’est, cependant, ni le cycle ni la mesure de ce futur anticipé, il provient plutôt de leur attente :

« Dès que je récupère un passé qui n’a peut-être pas été réel et que j’anticipe un avenir qui doit être rempli, pour le coup, selon la mesure et le cycle, il y a du rythme. Il y a du rythme à partir du moment où on attend que le cycle se ferme ou s’ouvre» (JAKOB, 2001, p. 169).

Cette réflexion sur le rythme inspire là encore notre méthode d’appréhension de la dimension temporelle131 puisqu’elle s’inscrira dans la question des transformations du projet au cours du temps, par l’intermédiaire du repérage de l’ouverture ou de la fermeture du parcours temporel du projet : en ce sens, un rythme temporel est sous-entendu, à la différence que notre regard est porté vers le passé, et non pas placé dans l’attente.

128 Cf. chapitres VII et VIII.

129 Cf. chapitre V pour la description de notre méthode d’appréhension de la dimension temporelle du projet. 130 Cf. IV. C. b. pp. 194 – 196.

131

D.Conclusion

Dans un premier temps, nous avons décrit les oppositions duales ayant lieu dans la conception même du temps ainsi qu’abordé la structure tridimensionnelle du temps. Nous nous plaçons finalement au-delà de ces oppositions irréconciliables entre elles, tout en nous inspirant des conceptions du temps les plus proches de l’idée générale d’une hétérogénéité temporelle, sans pour autant rejeter complètement la vision d’un temps quantitatif. Le temps hétérogène amène aussi à poser les bases de question de la représentation du temps, celle d’un temps ramifié et étagé, échappant à la représentation d’une simple frise chronologique, et mobilisant le principe d’une combinaison de représentations.

En effet, dans notre recherche, il s’agit de sortir d’une conception du temps considéré uniquement dans sa version quantifiable, capable de refléter notre définition du projet comme processus et instrument de saisie d’une réalité donnée. Cette hétérogénéité que nous mettons en avant se retrouve principalement dans la notion de temporalité dont la définition théorique mobilise plusieurs principes de base utiles dans la détermination de notre méthode d’appréhension de la dimension temporelle du projet, abordée dans le chapitre IV. La notion de temporalité part du rapport de l’homme aux choses. Elle permet de faire ressortir des principes de variété, de conjugaison des contraires, de réflexion sur un phénomène ou une situation donnée, liés au relatif. De l’idée d’une temporalité relative à celui qui la vit, d’une temporalité qui, finalement, se décline plutôt en temporalités, de cette idée de rapport aux choses, nous en tirons plus tard les deux hypothèses principales de notre recherche, pour le projet d’urbanisme, celle de transversalité temporelle (les liens ou les rapports entre le projet et son contexte, avec la question de leur influence sur la détermination du parcours temporel du projet) ainsi que celle d’épaisseur temporelle (la présence de multiples couches temporelles, appelées temporalités et définies dans notre méthode du chapitre IV, qui s’imbriquent, se succèdent, apparaissent).

Pourtant, nous pourrions nous attendre à une conception de la dimension temporelle du projet comme celle reflétant un temps quantifiable, temps de l’action, tel que décrit par François Chenet (2000) mobilisant échéancier et planning de réalisation. Mais cette exploration théorique que nous faisons dans ce chapitre montre qu’il est possible d’envisager une conception temporelle faisant ressortir l’idée d’hétérogénéité. L’état des lieux bibliographique des réflexions abordées en termes de temporalités de la ville et du projet avance lui aussi en ce sens. Concernant les temporalités de la ville, elles font ressortir l’hétérogénéité notamment par l’intermédiaire de l’idée d’une stratification (annoncée déjà avec le temps historique), de la relation entre mémoire et projet (qui concerne directement nos cas d’étude puisqu’il s’agit de projets de reconversion urbaine). La ville se révèle ainsi multiple, hétérogène et stratifiée au niveau temporel. Elle amène aussitôt à s’interroger sur les temporalités des projets d’urbanisme qu’elle accueille. La description de ces temporalités du projet abordées par différents auteurs permet d’avancer des éléments ponctuels qui nous influencent par la suite pour notre méthode décrite en chapitre V : flou de la coupure entre conception et réalisation (cas de l’ingénierie concourante), question de la représentation de la dimension temporelle du projet, temporalités de l’usager, légitimation des actions par la manipulation des temporalités, logiques ambivalentes du projet (logique de bricolage ou non, avec un projet considéré comme processus ou comme outil de planification), temporalités du présent mettant en avant l’alternance entre l’actif et l’inactif et l’aspect transitionnel de la conduite de projet selon Jean-Pierre Boutinet (2005), question du rythme temporel (ouverture/fermeture du parcours temporel du projet), etc. L’hétérogénéité de la dimension temporelle du projet nous servira ainsi à souligner dans le chapitre suivant une dimension

temporelle combinant différentes sortes de temporalités : des temporalités successives,

imbriquées ou naissantes.

Ces temporalités de la ville et du projet n’échappent pas, cependant, à la tentative de retrouver un temps rendu homogène et lissé. Les mauvais usages des temporalités sont ceux