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2.2 Travaux antérieurs de reconstitution d’historiques de crues

2.3.2 Méthode retenue pour la collecte de l’information historique en archives

Pour l’étude des petits cours d’eau affluents de l’Aude, les enseignements méthodologiques issus des travaux antérieurs ont bien entendu été mis à profit. L’objectif poursuivi étant de pouvoir reconstituer les débits de pointe des crues historiques documentées, nous avons tenu compte du fait que les archives à caractère technique (plans, etc. . .) ne se développent qu’à compter du début du XIXeme siècle, tout particulièrement en France où cette période correspond à une réorganisation complète de l’administration. La recherche historique que nous avons menée a par conséquent volontairement été limitée aux XIXeme et XXeme siècles.

Par ailleurs, le principe des quatre étapes de travail (Inventaire, collecte, analyse, traitement) a été repris. La recherche en archives a par conséquent débuté par la constitution d’un Etat Général des Sources (EGS), représentant l’inventaire général des documents d’archives potentiellement intéressants pour l’étude historique des crues, sur les cours d’eau qui nous intéressent.

2.3.2.1 Phase d’Inventaire : Etablissement de l’Etat Général des Sources

L’EGS a été entrepris en exploitant les fonds d’archives identifiés lors des travaux antérieurs menés en France, notamment sur l’Isère et l’Ardèche. Il regroupe finalement 652 cotes (hors archives de presse), réparties de la façon suivante (la liste détaillée a été placée en annexe A) :

– Archives départementales : 419 cotes. – Archives Nationales : 89 cotes. – Archives de la DDE : 66 cotes. – Fonds M.PARDE : 46 cotes.

– Fonds historique de l’ENPC : 20 cotes. – Bibliothèque Nationale de France : 12 cotes.

L’EGS repose donc en grande partie sur les fonds des archives départementales. Toutefois, il ne faut pas en conclure trop hâtivement que les autres fonds n’ont qu’un intérêt annexe : l’apport des différents fonds d’archives tient beaucoup moins au nombre de documents présents, qu’à la nature et à la richesse des informations apportées par ces documents. Dans ce type de reconstitution historique, l’apport d’un fonds d’archives ne peut donc être évalué qu’à l’issue de la collecte et de l’analyse des documents.

2.3.2.2 Phase de Collecte : Recensement et référencement des documents dignes d’intérêt

La collecte des documents présentant un réel intérêt pour l’étude des crues nécessite de consul- ter une à une l’ensemble des cotes identifiées dans l’EGS. Dans la pratique toutefois, certaines catégories de cotes ont pu parfois être rapidement écartés, la consultation des premières de ces cotes mettant en évidence l’absence d’intérêt des documents présents. Dès qu’un dossier d’ar- chives fournissant une information utile était trouvé, il a été répertorié et est devenu une “référence documentaire”. Le nombre de ces références devenant très rapidement important, leur contenu exact a été décrit de façon détaillée dans une base de données (qui intègre également une table de l’ensemble des cotes de l’EGS), ce qui a également permis de rattacher chaque référence aux cours d’eaux concernés ainsi qu’à une liste de mots clés. La base de données finalement obtenue, dont la structure est représentée sur la figure 2.12, permet donc une interrogation thématique par cours d’eau et mots clés, permettant de se repérer rapidement parmi la quantité importante de références documentaires identifiées (261 références recensées à ce jour).

Ce nombre de références documentaires, si on le compare par exemple au cas de l’étude de l’Ardèche (1299 références extraites d’un Etat Général des Sources regroupant 766 cotes), pour- rait paraître faible. Il n’en est rien en réalité : cette différence dans le nombre de références extraites est due à un choix méthodologique. Dans le cas de l’étude de l’Ardèche chaque “référen- ce” correspondait à un document précis, une cote de l’EGS pouvant produire plusieurs dizaines de références. Dans le cas du travail mené ici, chaque cote de l’EGS a été scindée en au plus deux ou trois références. Chaque “référence documentaire” correspond par conséquent le plus souvent à une liasse de documents, dont l’intérêt pour l’étude des crues est décrite de façon aussi synthétique que possible dans la base de données (par exemple : “Dossiers d’autorisation d’aménagements sur le cours d’eau. Avec un profil en travers à Lastours indiquant la cote PHE de 1874”).

Fig. 2.12 – Structure de la base de données utilisée pour la description des références documen- taires, lors de la phase de collecte.

Ce regroupement des références permet d’avoir une vision plus synthétique de l’ensemble des documents d’archives à exploiter, et relatifs à un cours d’eau. Naulet [2002] remarquait d’ailleurs, dans le cas de l’Ardèche, la nécessité d’acquérir une bonne connaissance globale des informations contenues dans les références documentaires, avant de pouvoir les exploiter correctement. Dans notre cas, une interrogation de la base de données aboutit environ à une cinquantaine de ré- férences documentaires pour un cours d’eau (contre 1299 rappelons dans le cas de l’étude de l’Ardèche), ce qui facilite une vision globale des information disponibles. L’inconvénient est que les références documentaires sont décrites de façon moins précise dans la base de données. Seule l’information essentielle y est incluse, par exemple l’indication de la cote plus hautes eaux d’une crue. En revanche, le détail de tous les plans concernant le cours d’eau (et pourtant utiles pour la connaissance de la topographie) ne peut être décrit.

Par ailleurs, la spécificité de la recherche historique menée dans l’Aude, par rapport aux travaux antérieurs, est que les bassins versants concernés présentent des surfaces beaucoup plus limitées : le bassin le plus important, celui du Lauquet, draine une surface de 180 km2 environ au point de jaugeage, alors que l’Ardèche par exemple représentait une surface de plus de 2000 km2.

Si les fonds documentaires exploités ont été sensiblement les mêmes dans les deux cas, leur richesse et leur intérêt peut s’avérer totalement différente selon l’importance du cours d’eau étudié. Dans la suite de ce chapitre nous allons par conséquent décrire, pour chaque fonds exploré, la nature des documents et des informations collectés, les services qui les ont produits ainsi que l’utilité de ces documents pour la reconstitution historique des crues.

La recherche historique étant volontairement limitée aux XIXemeet XXeme siècles, les fonds relatifs à l’ancien régime n’ont pas été explorés. Le lecteur ne devra par conséquent pas être surpris de ne pas retrouver ces fonds dans le descriptif qui suit.