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3.2 Choix d’un secteur d’étude pour chaque cours d’eau, et exploitation des données

3.2.1 Cas de la Clamoux

3.2.1.1 Secteur d’étude retenu

Une longue partie du cours de la Clamoux, située pour l’essentiel sur la commune de Ca- brespine, s’écoule dans des gorges très encaissées. Dans ce secteur, la faible largeur des sections constitue un point favorable pour les estimations de débit. De plus, la présence de roche, sou- vent affleurante, laisse supposer une évolution du lit limitée au cours du temps. Toutefois, après examen des cotes d’archives (notamment les archives du Service Hydraulique des Ponts et Chaus- sées, dans la série S, aux archives départementales) relatives à la commune de Cabrespine, l’idée de retenir ce secteur a rapidement été abandonnée en raison de l’absence totale de documents retraçant les crues historiques. Ceci s’explique aisément en raison du faible nombre d’aménage- ments présents sur le cours d’eau dans ce secteur. Seuls deux ou trois barrages semblent avoir été établis au XIXeme siècle. Un vieux pont est également présent sur la Clamoux dans la traversée de Cabrespine, mais ne comporte pas de repère de crue. Les archives relatives à la construction de ce pont, sont peut être présentes aux Archives Départementales, dans la série O, mais n’ont pas été recherchées étant donné la faible quantité d’informations présente par ailleurs. D’autre part, un témoin indique qu’un pont, à tablier métallique, situé à l’amont du village, aurait été emporté par la crue de 1921 [Gaume, 2000]. Là encore, les archives relatives à ce pont n’ont pas été recherchées.

Les informations historiques concernant les crues de la Clamoux, sont en fait concentrées sur le secteur aval du cours d’eau. Un volume d’informations conséquent concerne notamment les communes de Bagnoles et surtout Villegly, où l’historien Jean Bénit a déjà réalisé un intéressant travail de recensement des crues historiques1, et où de nombreux repères de crue existent2. Tou- tefois, ces secteurs aval présentent un inconvénient majeur : l’extension du champ d’inondation dans ces zones rend l’estimation des débits très incertaine, voire impossible. A Villegly tout par- ticulièrement, la confluence entre la Clamoux et la Ceize rend le site très complexe d’un point de vue hydraulique.

Finalement, un compromis a été trouvé dans le secteur de Villeneuve-Minervois, dont une carte est présentée sur la figure 3.1. Dans cette commune, située à la sortie des gorges, la Clamoux présente des sections encore suffisamment encaissées pour limiter le champ d’inondation. D’autre part, plusieurs barrages et moulins étaient présents à la fin du XIXeme siècle, et quatre ponts routiers sont présents dans la traversée de la commune : l’un d’entre eux, situé à l’amont, à la sortie des gorges (sur la RD112 qui mène à Cabrespine), a accueilli la station de mesure installée sur ce cours d’eau jusqu’en 1992. Ce pont présente également un repère de la crue de 19403. On trouve ensuite, dans la traversée de Villeneuve, un pont très ancien que nous nommerons par la suite “pont du Couvent”, et à l’aval duquel plusieurs repères de crue sont présents en rive gauche3.

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référence documentaire n˚123 : Archives départementales de l’Aude, cote 179PER1

2référence documentaire n˚109 : Direction Départementale de l’Equipement de l’Aude 3

Immédiatement à l’aval se trouve le pont de la RD111, qui a été emporté en 1999. Encore un peu plus à l’aval, un quatrième pont est présent, sur la RD620, et présente un repère de la crue de 19304.

La surface drainée dans ce secteur varie relativement peu : de 42 km2 au niveau du pont de la RD112 à 48 km2 au niveau du pont de la RD620. Il aurait été envisageable d’étendre la zone d’étude à l’amont jusqu’à Cabrespine, la surface drainée variant également très peu au sein des gorges. Toutefois, l’absence d’informations historiques dans ce secteur ne justifiait pas cette extension.

3.2.1.2 La station de mesure de Villeneuve-Minervois

La station de Villeneuve-Minervois, fixée au pont de la RD112, a fonctionné de 1964 à 1992. Les figures 3.2 et 3.3 présentent des photographies ainsi qu’un schéma de la section actuelle. Un seuil bétonné, installé durant l’été 1966, était présent lors du fonctionnement de la station5. Il a été détruit depuis, mais les massifs en béton qui le bordaient subsistent, au niveau des rives (cf. figure 3.3). La présence de ce seuil permet de garantir l’absence de modifications significatives du lit au cours de la période de mesures. Les cotes du seuil et du zéro de l’échelle ont pu être retrouvées à la Direction Départementale de l’Equipement (l’échelle n’est plus présente aujourd’hui). Par ailleurs les cotes du tablier du pont ont été levées sur le site.

La banque Hydro du Ministère de l’Ecologie ne contient pas de courbe de tarage pour cette station. Mais deux courbes de tarage différentes ont tout de même pu être retrouvées dans les archives de la Direction Départementale de l’Equipement6. Ces courbes sont représentées sur la figure 3.4. Elles ont été établies à partir de 26 jaugeages, effectués dans une gamme de hauteurs d’eau allant de 0.25 m à 0.75 m. La zone non extrapolée de ces courbes de tarage a donc une extension très limitée. Toutefois, les crues enregistrées au cours de la période de mesures ne s’éloignent pas trop de cette zone : 11 crues maximales annuelles ont dépassé une hauteur de 0.80 m , mais seulement 3 ont dépassé les 1,10 m (la plus forte étant la crue de 1970, avec une hauteur de 1.20 m).

Par ailleurs, l’application de la formule de Manning Strickler n’est pas possible dans cette section, l’hypothèse d’uniformité du régime n’etant pas respectée (resserrement du lit, et présence du seuil). On peut d’ailleurs remarquer, sur la figure 3.5, que les vitesses jaugées sont très élevées, y compris pour des hauteurs d’eau faibles, probablement en raison de la présence du seuil. L’application de Manning Strickler nécessiterait, pour obtenir des valeurs de vitesses cohérentes avec les jaugeages effectués à une hauteur voisine de 0.75 m, de retenir une pente de la ligne d’eau très différente de celle du lit (2.5% contre 1.1 %), et de choisir un coefficient K élevé (25). Ceci confirme que cette formule n’est pas adaptée.

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référence documentaire n˚72 : Direction départementale de l’Equipement de l’Aude

5référence documentaire n˚61 : Direction Départementale de l’Equipement de l’Aude 6

systématiques D712 D712 D712D712D712D712D712D712D712 D620 D620 D6D6D6D6D6D6D620202020202020 D111 D111 D111D111D111D111D111D111D111 D112D112D112D112D112D112D112D112 D112 Villeneuve-minervois Villeneuve-minervois Villeneuve-minervoisVilleneuve-minervoisVilleneuve-minervoisVilleneuve-minervoisVilleneuve-minervoisVilleneuve-minervoisVilleneuve-minervois Sallèles-cabardès

Sallèles-cabardès Sallèles-cabardès Sallèles-cabardès Sallèles-cabardèsSallèles-cabardèsSallèles-cabardèsSallèles-cabardès

Sallèles-cabardès

Cabrespine Cabrespine CabrespineCabrespineCabrespineCabrespineCabrespineCabrespineCabrespine

Trassanel Trassanel TrassanelTrassanelTrassanelTrassanelTrassanelTrassanelTrassanel

511 511 515151515151511111111 D1 611 D1 611 D 1611 D1 611 D 1611 D161 1 D161 1 D 161 1 D1 611 Pont de la RD111 Pont de la RD112 Station de mesure Pont du Couvent Pont de la RD620 Bâti Broussailles Carrière, décharge Eau libre Forêt Prairie Rocher, éboulis Vigne, verger

Fig. 3.1 – Carte du secteur d’étude retenu pour la Clamoux, et position des principaux ouvrages

201 202 202 203 203 204 204 205 205 -2 0 2 4 6 8 10 12 Distance en m Altitude en m NGF

rive gauche rive droite

tablier du pont

échelle

limnigraphe

0 échelle: 201,2 m NGF

Fig. 3.3 – Station de mesure de Villeneuve Minervois sur la Clamoux - Schéma de la section

Finalement, pour cette station nous avons admis la validité de l’une des courbes de tarage existantes, y compris dans sa partie extrapolée. C’est la courbe n˚1 qui a été utilisée, pour la conversion hauteur-débit de l’ensemble des crues mesurées. En effet, cette courbe correspond à des valeurs de vitesse moyenne dans la section qui nous semblent plus réalistes que pour la courbe n˚2 (cf. figure 3.5).

Par ailleurs, la formule de Manning Strickler n’étant pas applicable, il n’a pas été possible d’estimer une valeur du coefficient de Strickler dans le lit de la Clamoux. Pour l’estimation du débit des crues historiques, les fourchettes de K retenues ont donc été basées sur la valeur de K calée pour l’Orbiel (K=17), le lit de ce cours d’eau présentant un aspect très similaire à celui de la Clamoux.