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3.4 Présentation des chroniques de crues finalement obtenues

3.4.1 Bassin de la Clamoux

Les résultats de la reconstitution historique des crues de la Clamoux sont présentés sur la figure 3.24.

En dehors de la période d’enregistrements systématiques, 23 crues historiques ont été recensées, de la fin du XV IIIeme siècle à la fin du XXeme siècle. Le débit a pu être évalué pour sept de ces crues (trois au XIXeme siècle et quatre au XXeme siècle). La crue de 1999, qui est de loin la plus forte de toutes (débit est évalué à environ 200 m3.s−1), se situe en dehors de la période d’enregistrements systématiques et a donc été considérée comme une crue historique. La méthode

0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 1750 1800 1850 1900 1950 2000 Année

Débit pseudo spécifique Q/S

0,8

Fig. 3.24 – Résultats de la reconstitution des crues historiques de la Clamoux

d’estimation utilisée pour reconstituer le débit de cette crue est d’ailleurs en tous points similaire à celle employée pour les autres crues historiques.

Les sections au niveau desquelles le débit des crues historiques a pu être estimé correspondent pour leur quasi totalité au passage sous deux ouvrages : celui situé sur la RD112 à l’amont direct de Villeneuve Minervois, sur lequel a été installée par la suite la station limnigraphique entre 1964 et 1992 ; et le pont dit “du Couvent”, dans la traversée de Villeneuve Minervois. Au niveau de ces deux ponts la surface drainée est quasiment identique, de l’ordre de 42 km2. Les sources d’information exploitées proviennent à la fois des fonds du Service Hydraulique des Ponts et Chaussées aux archives départementales, des archives de la DDE, ou directement des quelques repères de crues présents sur ces deux sites (crues de 1930 et 1940). Seule la crue de 1999 n’a pas été estimée au niveau d’un passage sous ouvrage : la section correspondante a été levée par Gaume [2000], à quelques dizaines de mètres à l’aval du pont du Couvent dans la traversée de Villeneuve. Enfin, des estimations réalisées au niveau du pont de la RD620, à l’aval de Villeneuve (ou la surface drainée est plus importante), ont permis d’effectuer des recoupements et de confirmer l’estimation du débit de pointe pour trois des crues historiques (1874, 1891 et 1930). Finalement, la proximité des différentes sections utilisées fait que dans le cas de la Clamoux, la surface drainée peut être considérée comme quasi-identique pour toutes les estimations de débit effectuées (42 km2).

L’estimation du débit de la crue de 1921 reste, à ce jour, très incertaine. Si l’occurrence d’une crue très importante à cette date ne fait aucun doute, la source ayant servi à l’estimation nous parait peu fiable (article de La Dépêche de 1962 précisant qu’en 1921 “la Clamoux roulait des eaux de 5 mètres et le couvent était recouvert de deux mètres d’eau”). Il est probable que le pont du couvent ait été endommagé puis reconstruit suite à cette crue. Malheureusement les archives relatives à la vicinalité 31 dans la commune de Villeneuve Minervois, n’ont pas permis de confirmer ce point, ni d’obtenir un complément d’informations sur la crue de 1921.

On peut remarquer que les crues dont le débit a pu être reconstitué au XIXemesiècle, ne sont peut être pas les plus importantes sur ce siècle. Il est même probable qu’elles aient été dépassées, par exemple lors d’événements marquants comme la crue de 1843, pour laquelle nous disposons de très peu d’informations concernant la Clamoux. Les débits qui ont été atteints au XXeme siècle en 1921 et en 1999 viennent conforter cette idée. Il ne nous est donc pas paru possible, à partir des données reconstituées sur la Clamoux, de définir un seuil de perception fiable sur l’ensemble du XIXeme siècle.

Seule la période 1862-1963 a finalement été considérée dans le jeu de données historiques final. Sur cette période des incertitudes persistent en ce qui concerne certaines crues historiques, pour lesquelles le débit ne peut pas être évalué. Le seuil de perception a été fixé à un débit pseudo- spécifique de 3.5 sur l’ensemble de la période (soit un débit de 70 m3.s−1), ce qui correspond à peu de choses près à la borne inférieure du débit estimé pour la crue de 1874. A ce niveau de débit on atteint quasiment la mise en charge des ponts dans la traversée de Villeneuve Minervois, et il nous semble par conséquent peu probable qu’une crue de cette ampleur n’ait pas laissé de traces, permettant d’évaluer son débit, dans les fonds d’archives examinés. Avant 1874, la première crue relatée ayant causé des dégâts significatifs, est celle de 1862, ce qui explique que la période historique définie débute en 1863. Par la suite, certains plans d’archives indiquant les cotes des crues de 1891 et 1874, n’évoquent pas celle de 1875, que l’on peut supposer bien inférieure à celle de 1874, et donc au seuil. Au XXeme siècle, le seuil est dépassé par les crues de 1921, 1930, 1940 et 1999, dont le débit est estimé (pour les crues de 1930 et 1940 la borne inférieure de l’estimation de débit se situe légèrement au dessous du seuil, mais nous avons tout de même considéré que ces crues avaient dépassé le seuil). D’après des témoignages, la crue de 1962 est inférieure à celles de 1930 et 1940, et il nous semble par conséquent peu probable qu’elle ait atteint le seuil, d’autant qu’aucun repère de crue n’est présent, alors que des repères ont été apposés suite aux crues de 1930 et 1940. Enfin, les crues de 1901, 1902, 1906, et 1911 posent plus de difficultés, car nous ne disposons que de très peu d’informations concernant ces crues. Aucun témoin ne les évoque, et aucun document d’archives ne relate de dégâts occasionnés à Villeneuve. D’autre part, les informations disponibles plus à l’aval nous montrent qu’en 1906, l’inondation de Villegly est due à La Ceize et non à La Clamoux. Toujours à Villegly, les crues de 1901 et 1911 sont inférieures à celle de 1906. Celle de 1902 n’est même pas relatée. Tous ces

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0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 1750 1800 1850 1900 1950 2000 Année 0,8

Fig. 3.25 – Résultats de la reconstitution des crues historiques de l’Orbiel

éléments nous permettent raisonnablement de penser que ces quatre crues du début du XXeme siècle n’ont pas dépassé le seuil de perception.