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milieu militant

B) Deuxième unité d’analyse : comprendre ce qui fait lieu

2) Un lieu d’oralité et d’écritures

Au cours de cette présentation de la construction de cette deuxième unité d’analyse, j’ai montré que la compréhension du Lieu-Dit en tant que lieu à part entière pouvait être abordé d’au moins deux façons : d’une part dans sa capacité à faire émerger un collectif qui, sans son intermédiaire, ne pourrait se constituer comme tel, et d’autre part, du fait de son emplacement physique et social particulier qui le situe en marge et en périphérie des institutions académiques et politiques. Cette deuxième acception du lieu en tant que lieu semblait alors plus à même de rejoindre mes préoccupations théoriques initiales concernant les situations de vulgarisation des sciences sociales, dans la mesure où elle permettait de confronter empiriquement cette idée selon laquelle ces situations se dérouleraient à l’intérieur de lieux autres au sein desquels ces sciences sont en quête d’une altérité dont elles ont besoin en vue de la reconnaissance sociale de leur scientificité, et donc de montrer par la même occasion que ces lieux autres ne doivent pas être réduits à une fonction abstraite et épistémologique, mais invitent au contraire à considérer les moyens de leur matérialisation concrète à l’intérieur d’un espace social et physique situé en bordure des institutions académiques. Toutefois, cette première dimension du lieu ne doit pas être à exclure dans la mesure où elle permet à mon sens de comprendre davantage ce qui caractérise la matérialité de ces lieux autres, une matérialité renvoyant moins à un niveau structurel d’organisation de la société et de l’espace physique qu’aux conditions matérielles d’existence des sciences sociales à l’intérieur des lieux et des situations de leur vulgarisation.

Pour poursuivre ce point, je souhaiterais revenir quelque peu sur ces effets de lieu critiqués par Pierre Bourdieu. Effectivement, rien ne serait plus illusoire pour la démarche empirique que de penser que ce qui est observé pendant l’enquête est la conséquence directe du lieu d’observation. Ce qui se déroule sous nos yeux trouve principalement ses fondements ailleurs. Pour autant, cela ne veut pas dire que le lieu que nous observons soit dépourvu de toute singularité qui lui est propre et autour de laquelle s’organise un collectif qui se livre alors à un certain type d’activité. En réalité, cette critique de Pierre Bourdieu sur les effets de lieu est à remettre dans son contexte car celui-ci

entendait le lieu d’une manière assez différente de ma compréhension du Lieu-Dit en tant que lieu matérialisant et conditionnant l’existence des situations de vulgarisation. Ce court texte sur les effets de lieu fut en effet publié lors de la parution de La Misère du monde, dans un contexte marqué par une profonde crise sociale et économique durant laquelle des quartiers populaires furent sujets à des émeutes fortement médiatisées. Dans ce texte, Pierre Bourdieu critique en réalité certains journalistes de l’époque qui, en effectuant des reportages dans ces quartiers, reproduisaient une

rhétorique journalistique consistant à dire que la compréhension de ce qui se passait dans ces lieux 1

nécessitait d’aller sur le terrain en y rencontrant les habitants, et donc que « l’affrontement direct avec la réalité ne va pas sans quelques difficultés, sinon quelques risques, donc quelques mérites » . 2

Cet auteur entendait souligner le fait que pour comprendre les causes de ces émeutes, il ne suffisait pas de se rendre naïvement sur le terrain en présupposant y trouver une vérité, mais de resituer davantage ces lieux s'inscrivant dans un espace physique en les mettant en rapport avec un espace social qui, pour lui, détermine plus ou moins le premier. Par conséquent, les lieux sont ici abordés par Pierre Bourdieu à travers un axe bien particulier qui prolonge notamment ses analyses de l’espace social en terme de champs.

Comme je l’ai énoncé plus haut, cette analyse des lieux consistant à resituer un emplacement physique à l’intérieur d’un espace social s’est avéré utile pour mon enquête, dans la mesure où elle permettait de ne pas reléguer les propriétés sociales des personnes interrogées au second plan et de souligner la proximité du Lieu-Dit par rapport aux institutions académiques, ainsi que leur reconfiguration potentielle à l’intérieur de ce lieu autre. Toutefois, mes entretiens et mes observations semblaient quelque peu aller à l’encontre des présupposés de cette analyse des lieux par Pierre Bourdieu, dans la mesure où si effectivement, tout ce qui se déroule sous nos yeux n’est pas imputable au lieu lui-même, certaines choses relèvent néanmoins de ses propriétés pleinement matérielles. En effet, je fus au début surpris de voir que pendant les entretiens, certaines personnes enquêtées pouvaient associer Le Lieu-Dit non pas à des lieux physiques à proprement parler, comme pouvaient l’être les cafés ou les universités, mais davantage à des médias le plus souvent

écrits comme Le Monde Diplomatique ou la revue ContreTemps. À l’image de ces médias, Le Lieu-

Dit présentait en effet la particularité pour ces personnes de mettre en présence des sciences sociales, notamment à travers la figure d’« universitaires » ou d’« intellectuels », dans un cadre

TAVERNIER, A. , op. cit.

1

BOURDIEU, P. , « Effets de lieu », op. cit. , p.249

différent de celui de l’Université, un cadre s’inscrivant volontiers pour elles dans un « milieu

militant ». Par ailleurs, ces médias pouvaient pour certaines personnes rencontrées s’inscrire dans le

prolongement de leurs pratiques universitaires.

« Arnaud : Le Lieu-Dit c’est un de ces lieux charnières, c’est comme Le Monde Diplo’ d’une

certaine façon. Ce sont des lieux qui sont à une articulation entre différentes sphères. On essaie de connecter des choses qui ne le sont pas normalement, ou du moins pas d’ordinaire »

« Louis : Mon engagement politique c’est venu avec mes études, et finalement ça n’a rien

d’étonnant. […] J’ai beaucoup aimé en fait mes études. À la fac, avec le droit public et la science politique, j’ai vraiment découvert le plaisir d’apprendre ! J’ai le souvenir à la fac d’enseignants vraiment stimulants qui s’investissaient à côté, qui prolongeaient leurs cours par des échanges, qui nous aiguillaient par des lectures, et là les choses se mettent en branle en fait, ça se lance comme ça. Tu lis des essais, y’a des affects, y’a de la subjectivité qui t’amène à lire un certains nombre d’auteurs, des personnes plutôt que telles autres et là tu rencontres un certain nombre d’auteurs, tu te rends compte que certains se réclament de tel ou tel courant. […]. En fait petit à petit les choses se sont imbriquées, les cours, le prolongement des cours, les lectures personnelles … Tu vois je lisais pas Le Monde Diplo’ en tant que lycéen, y’a certainement des lycéens qui sont d’une maturité certaine, qui sont déjà en capacité d’avoir des lectures complexes mais bon … […] Un article du Diplo’ ça te prend une bonne demie-heure, un bon trois-quart d’heure pour le lire mais tu te rends compte que voilà, en faisant cet effort sur toi-même, à force cet effort il n’en est plus vraiment un en fait parce que comme je t’ai dit à la fac j’ai découvert un véritable plaisir à étudier, et ça c’est une contrainte qui te mène à te politiser. […] Donc je le dis, à la fac c’était vraiment une période heureuse, c’était vraiment plaisant. Voilà, ça s’est passé à la fac, par imbrication … Et puis petit à petit, quand tu commences à lire le Diplo’, en note de bas de page, t’as un certain nombre d’auteurs. Alors bon parfois t’as la paresse d’aller à la source brute, ou alors c’est pas encore évident parce que t’es au début de ton cursus, c’est pas forcément évident de te plonger directement dans Marx … Mais tu vas retrouver une édition commentée, ou lire des articles de gens qui s’en réclament et puis finalement tu t’en sors jamais, parce que tu te rends compte que les écoles de pensée qui se réclament du marxisme, il y en a une infinité et qu’elles s’accusent entre elles de n’avoir rien compris à Marx. Et puis voilà de file en aiguille tu te rends compte d’un éventail d’opinions politiques, et tu t’arrêtes sur ce qui te semble être le plus pertinent »

Dès lors, ces témoignages rejoignaient cette singularité du Lieu-Dit décrite par une grande partie des enquêtés, résultant de la capacité de ce lieu à pouvoir donner accès à des personnes physiques qui habituellement peuvent être perçues comme abritées derrière les murs des institutions académiques, et qui pour ces enquêtés, incarnaient majoritairement la présence des sciences sociales dans ce lieu. Mais au-delà du sentiment d’avoir un accès exclusif et privilégié à ces personnes grâce

au Lieu-Dit, ces témoignages soulignaient selon moi une dimension plus subtile concernant les conditions de présence de ces sciences dans ce lieu, une dimension dont les personnes enquêtées n’avaient pas forcément conscience alors qu’elles participaient pourtant pleinement à la réalisation de cette dimension. Si cette présence d’« universitaires » et d’« intellectuels » au Lieu-Dit pouvait procurer aux personnes enquêtées le sentiment d’avoir un accès direct à ces derniers et à leurs connaissances, et donc d’avoir un rapport avec eux ne nécessitant plus de passer par l’intermédiaire de livres ou de médias au sens large du terme, cette relation particulière rendue possible par le lieu traduisait en réalité un changement d’état des sciences sociales par l’intermédiaire de ce lieu : elles n’étaient plus écrites mais parlées par des personnes n’appartenant pas nécessairement au corps scientifique. Ces témoignages relevaient ainsi un moyen de communication privilégié dans ce lieu : 1

celui de l’oralité.

« Arnaud : Moi je pense que le livre reste un outil irremplaçable. C’est-à-dire qu’écouter une

conférence sur internet c’est bien, mais lire un livre, et un livre qui a vraiment vraiment été pensé comme livre, c’est un peu différent, c’est pas la même chose. Ça je pense que ça reste une arme, mais bon évidemment le rapport au livre, le rapport à l’écrit se modifie, mais c’est une arme qui a une force de frappe limitée. […] Il faut qu’il y ait toute une gamme de médias, c’est- à-dire qu’il faut qu’il y ait le livre, le gros livre, le gros livre d’intervention accessible à plus de gens, il faut qu’il y ait des articles dans un journal mensuel qui soit quand même assez consistant comme le Diplo’ … Du Capital jusqu’aux tracts, il faut qu’il y ait toute la gamme […] Enfin je sais que j’aime le livre, je pratique le livre, j’ai été plutôt biberonné aux bouquins. Mais par exemple, la possibilité de discuter dans un débat ça apporte vraiment autre chose ! […] Le travail des idées tel qu’il s’effectue quand on lit un bouquin, in extenso, c’est sur la durée, on se frotte à un texte. […] Souvent le discours en sciences sociales est pensé très largement, et parfois entièrement, en fonction des exigences de l’espace académique. C’est-à- dire qu’on écrit pour ses pairs, pour jouer des coudes dans l’espace académique et pour être lu par une petite poignée de gens. L’intérêt d’un journalisme intelligent par exemple, ça serait de se poser des questions que le monde universitaire ne se pose pas. Par exemple : quel est le sens de ce que je fais pour un plus grand nombre ? Comment parler aux gens qui ne sont pas mes collègues ? Et en l’occurrence Le Lieu-Dit c’est un lieu qui permet de faire ça »

Ce constat m’a alors mené dans un premier temps à confirmer un des postulats théoriques initiaux issus de la conception de la vulgarisation par Baudouin Jurdant. Pour cet auteur, la vulgarisation traduisait avant tout une mise en oralité des sciences et de leurs connaissances qui émancipe ces dernières de leurs conditions d’écriture afin de les faire advenir à un ensemble de réalités qui ne se

GOODY, J. , op. cit.

limite plus au seul corps scientifique. Par conséquent, si les situations de vulgarisation doivent se dérouler dans des lieux autres qui ne sont pas ceux de leur production académique, ces lieux autres doivent nécessairement favoriser un moyen de communication qui est moins celui de l’écriture que celui de l’oralité, bien que l’écriture puisse également être une reproduction écrite de la parole empruntant davantage un « style oralisé » . Pour autant, cette remarque implicite faite par les 1

enquêtés concernant le moyen de communication privilégié au Lieu-Dit n’impliquait pas que l’écriture y soit exclue. Au contraire, cette dimension écrite des sciences sociales était bien présente dans ce lieu, dans la mesure où une grande partie des événements organisés au Lieu-Dit consistait en la présentation de livres, de revues ou de journaux, soient autant de médias identifiés par les enquêtés comme étant des supports écrits dans lesquels les sciences sociales sont susceptibles de s’inscrire. Pour les personnes ayant l’habitude d’organiser des événements au Lieu-Dit, voire même d'y faire une présentation de leurs écrits, ces événements constituaient alors un moyen par lequel apporter une autre dimension à ces écritures, en ayant la possibilité de présenter les choses plus « simplement » ou plus « directement », mais surtout, de s’adresser à un collectif constitué devant soi à travers la salle, et donc en somme, de pouvoir s’adresser à un public qui au moment de la constitution de ces écritures, reste imaginaire.

« Michael : Je pense que c’est important de rendre disons, certaines idées de la science sociale,

accessibles à un public plus large, donc il y a des collections qui font ça, par exemple Que sais-

je ? des PUF qui est très utile. Par exemple Henri Lefebvre a publié un Que sais-je ? sur le

marxisme qui est formidable ! […] Moi-même j’ai contribué avec deux amis, le philosophe Emmanuel Renault et le communiste Gérard Duménil, à un petit livre de Que sais-je ? qui s’appelle Les 100 mots du marxisme. Raynaud a écrit les mots philosophiques, Duménil a écrit les mots économiques, et moi j’ai écrit les mots politiques, on a fait ça ensemble. C’est un livre de divulgation, disons que c’est pas un livre de théorie pointu hein, mais c’est quelque chose comme une introduction, un outil accessible à un public plus large. Et ça, ça fait partie du marxisme qui peut, et qui doit même, être diffusé à une masse de gens non-universitaires, sans connaissance en sciences sociales, à un public d’ouvriers, de paysans, de travailleurs, de jeunes au sens large ! […]

A.L : Et justement qu’est-ce qui change selon vous entre vos écrits universitaires et vos écrits de

vulgarisation ?

Michael : Ce qui change, c’est le format, le style … C’est-à-dire qu’il y a une écriture qui est

directe, simple, sans jargon, sans note de bas de page, sans tout l’appareil universitaire, avec

JURDANT, B. , « Postface … », op. cit. , p.245

une écriture qui soit directe. Voilà, accessible à tout le monde, sans exiger des connaissances préalables, sans des années d’étude … Il faut quelque chose qui peut être lu par un militant syndicaliste qui n’a pas fait l’Université par exemple »

« A.L : Ça t’arrive de lire des sciences sociales ?

Laurent : Ça dépend ce que tu appelles par sciences sociales … Sciences sociales dures moi j’ai

essayé Bourdieu j’ai un peu décroché, à part La Misère du monde qui est déjà un gros pavé mais c’est tout. Y’a pas longtemps y’a un bouquin qui est sorti à La Découverte, Anticapitalistes de Joshua. On me l’a offert mais j’ai pas réussi à accrocher. Voilà, quand c’est trop connoté chercheur moi non, j’ai du mal quoi. Je préfère les essais, c’est une forme beaucoup plus libre on va dire … »

Ces témoignages montraient alors que l’oralité avait pour principale fonction d’inscrire ces écritures, et donc également les sciences sociales pouvant y être présentes, à l’intérieur de collectifs humains et de situations d’interactions concrètes participant à entretenir la dimension pleinement sociale de ces écritures et de ces sciences. Pour cause, l’oralité s’inscrit immédiatement dans le contexte d’un échange impliquant des locuteurs et des allocutaires, tandis que l’écriture, quant à elle, s’en extrait inévitablement. C’est notamment ce que faisait remarquer Baudouin Jurdant à partir des travaux de Paul Ricœur, dans la mesure où, pour ce dernier

« “le dialogue est un échange de questions et de réponses ; il n'y a pas d'échange de ce type entre le scripteur et le lecteur. Au contraire, le livre divise l'acte d'écriture et l'acte de lecture en deux versants, entre lesquels il n'y a pas de communication. Le lecteur est absent de l'écriture ; le scripteur est absent de la lecture. C'est ainsi que le texte produit une double éclipse du lecteur et du scripteur. Par là il se substitue à la relation de dialogue qui connecte directement la voix de l'un à l'ouïe de l’autre” » .1

Cependant, l’écrit demeure bien ce autour de quoi peut se constituer un collectif prêt à discuter oralement de ces médias, et donc des sciences sociales que ces derniers peuvent exprimer. C’est notamment ce que semblait souligner l’utilisation du Lieu-Dit par certains collectifs rencontrés au cours de mon enquête, comme celui des AMD. Cette association de lecteurs du Monde

Diplomatique avait en effet pour habitude d’organiser des événements consistant en la présentation

RICŒUR, P. , Hermeneutics and the Human Sciences : Essays on Language, Action and Interpretation,

1

Cambridge University Press, 1981, p.146-147. Traduit et cité par Baudouin Jurdant In. JURDANT, B. , « Écriture, réflexivité, scientificité », op. cit. , p.133

de numéros ou d’articles spécifiques édités par le journal, donnant ainsi l’occasion aux membres de cette association de se retrouver et donc de donner corps au public de ce média.

« A.L : C’est quoi pour toi finalement l’intérêt des Cafés-diplo ?

Jean-Luc : Très conjoncturellement on est dans une période où il vaut mieux réfléchir que voter,

il faut vraiment réfléchir, il faut vraiment écouter. On dit qu’il y a aussi la question du contre- pouvoir médiatique, et ça aussi c’est très important. Les café-débats, c’est le contre-pouvoir médiatique aussi mais à un niveau local. Le Monde Diplomatique au niveau international c’est des contre-pouvoirs médiatiques, enfin tu comprends mieux que moi ce que je veux dire. Et puis après le fait de le faire en réunissant des gens, c’est entre le cinéma et la télévision. C’est le fait de réunir les gens dans un endroit où tu peux faire aussi autre chose, tu peux aussi discuter, tu peux aussi manger et boire, mais tu peux aussi parler librement. Que tu lises le journal chez toi, comme tu regardes la télé chez toi, c’est pas la même chose que de regarder la télé avec ta famille ou tes voisins quand y’a un match de foot. Le fait de sortir pour aller au cinéma c’est un autre acte, ça prend une autre dimension. Et le Lieu-Dit c’est ça, les Cafés-Diplo’ c’est ça aussi. […] C’est le fait de partager une activité commune, de faire et de réfléchir en commun à des choses, de faire l’acte de sortir et d’aller ensemble. […] Quand je faisais des études littéraires, si une autre comparaison peut expliquer tout ça, j’avais étudié le roman par lettres tu sais ? Le roman épistolaire, et le fait que de recevoir une lettre soit jugé aussi important que le contenu

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