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milieu militant

C) Troisième unité d’analyse : du milieu militant à l’enquête militante

3) Du milieu militant au public militant du Lieu-Dit

Ce travail de compréhension s’est alors appuyé sur un constat réalisé bien après avoir terminé ma phase d’entretiens avec les personnes rencontrées au Lieu-Dit. Si ces dernières pouvaient en effet se reconnaître dans cette appellation de “milieu militant” en décrivant un certain nombre de réalités qu’elles rattachaient à cette expression, elles tenaient cependant à souligner une distinction importante à leurs yeux : tout en pouvant effectivement se sentir proches ou familières des réalités que pouvaient recouvrir le “milieu militant”, et donc se sentir légitimes de parler sur ce dernier, elles ne s’identifiaient ou ne se définissaient pas systématiquement comme étant des personnes militantes. En effet, le terme de militant était très souvent pour elles associé à un idéal décrivant l’engagement d’un individu donné s’en remettant quasi physiquement à une organisation précise en lui consacrant une part importante de son temps libre afin de porter et de défendre les idées soutenue par cette dernière. En somme, cet idéal serait assez proche de la notion d’engagement militant que concevait le sociologue Jacques Ion afin de lui opposer, pour des 1

raisons critiquables , un engagement distancié par lequel des individus choisiraient plus librement 2

le temps à consacrer à une organisation, tout en ayant une plus grande possibilité de s’en désengager ou d'étendre leur engagement à d'autres organisations. Certaines personnes enquêtées pouvaient d’ailleurs porter des analyses similaires sur leur trajectoire personnelle.

« Clotilde : Oh moi je ne suis pas du tout une militante. Enfin s’il le fallait si, je retrousserais

mes manches. Je l’ai fait plusieurs fois dans ma vie, mais là j’suis pas une militante à proprement parler, non. S’il y avait des menaces, là oui je me manifesterais beaucoup plus ! […] Le jour où j’aurais des réunions régulières, où j’irais distribuer des tracts, là oui je serais peut-être une militante. Mais c’est vrai que les choses ont changé pour ce qui est de produire les tracts eux-mêmes, vous savez les réunions où vous venez discuter d’un papier, où vous discutiez pendant une heure sur un mot, ou sur phrase … Y’a longtemps que ça m’a passé ! (rires). […] Il faut tellement mettre les mains dans le cambouis que les gens ne veulent pas forcément avoir de postes matériels trop prenants, qui prennent du temps, et qui impliquent une mise en jeu de la personne. Quand vous avez par exemple à déplacer une fourgonnette pour déplacer des documents parce qu’il ne faut pas que la police tombe dessus, là vous n’avez pas beaucoup de candidats hein ! »

ION, J. , La Fin des militants ?, Éditions de l’Atelier, 1997

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COLLOVALD, A. « Pour une sociologie des carrières morales des dévouements militants », In

2

COLLOVALD, A. , Marie-Hélène LECHIEN, Sabine ROZIER et Laurent WILLEMEZ (dirs.),

L’Humanitaire ou le management des dévouements. Enquête sur un militantisme de “solidarité internationale” en faveur du Tiers-Monde, Presses universitaires de Rennes, 2002, pp. 177-229

« Jean-Luc : Maintenant je réfléchis beaucoup plus avant de m’engager, et ça c’est une

différence avec les années 70. Avant c’était par l’action, je ne réfléchissais pas, je lisais pas les programmes, je ne lisais pas les lignes, je ne me posais pas les questions, on discutait pas, et en fin de compte j’étais très critiqué dans les associations et dans les organisations politiques où j’étais. On disait que j’étais trop “spontanéiste” comme on disait à l’époque, j’étais un peu anar’. La Cause du peuple c’était ça ! Alors on fonçait … Je passais des nuits au commissariat pour des conneries, on se faisait chopper … Là maintenant, je vais aller là parce que je regarde, puis j’y vais, je réfléchis, je prends un petit engagement et après je continue ou non. […] C’est progressif comme ça, c’est différent. Le Lieu-Dit quand j’y ai été, c’était le contraire de la fanfaronnade ! »

Lors des entretiens, de nombreuses personnes interrogées souhaitaient alors souligner la modestie de leur engagement, soit parce qu’elles n’appartenaient pas vraiment à une organisation spécifique, soit parce qu’elles jugeaient ne pas suffisamment accorder de temps à celles auxquelles elles pouvaient appartenir. Et pour cause, le profil des personnes rencontrées dans ce lieu était très différent. Entre des personnes ayant une activité syndicale depuis des dizaines d’années, parfois avec un rôle à forte responsabilité, et des personnes n’appartenant à aucune organisation ou collectif précis, la manière dont ces dernières pouvaient ressentir et décrire leur engagement l’était tout autant. Ces différences entre les formes d’engagement individuel et la nature des organisations auxquelles ces engagements étaient rattachés constituaient d’ailleurs un point de désaccord sur la manière dont les courants de recherche décrits plus haut pouvaient penser la difficile unité d'une hétérogénéité de pratiques, de représentations et d’instances pour définir objectivement un champ ou un espace militant. Néanmoins, quels que soient l’intensité ou les formes de leur engagement, toutes ces personnes se sentaient proches de ce milieu militant : soit parce qu’elles reconnaissaient explicitement être activement engagées à l’intérieur de ce “milieu”, soit parce qu’elles pouvaient fréquenter des personnes qui selon elles s’y inscrivaient et donc partager avec elles des pratiques et des représentations du monde qui, selon elles, caractérisent ce “milieu”.

Au terme de mes entretiens, je pouvais alors constater que ce milieu militant était interprété de manière pour le moins ambivalente par les enquêtés. D’un côté celui-ci désignait un collectif relativement défini dont l’unité se constituerait précisément autour d’un ensemble hétérogène de pratiques, de représentations et d’instances qui pour ce collectif font sens. De l’autre, ce collectif semblait également s’établir autour d’une activité commune initiale constituant malgré tout, ce à partir de quoi ces personnes pouvaient se sentir plus ou moins intégrées et appartenir à ce collectif -

même si cette activité, selon la trajectoire des acteurs, pouvait prendre des intensités et des formes multiples susceptibles d’être valorisées par les personnes membres de ce collectif. Ainsi, les entretiens réalisés auprès des personnes interrogées ont permis de nuancer quelque peu cette définition attribuée a priori au milieu militant. Car si ce dernier peut certes désigner un univers de pratiques et de sens relativement autonome à l’intérieur du monde social, ces pratiques et ce sens ne peuvent acquérir une relative autonomie qu’à partir d'un collectif qui se constitue et se définit autour d’une activité spécifique.

Après coup, ces entretiens m’ont donc fait comprendre que la caractérisation de ce milieu et son objectivation - à partir d’une unité substantielle susceptible de faire le lien avec mes réflexions théoriques portant sur la vulgarisation des sciences sociales - devait passer empiriquement par une compréhension de l’activité dans laquelle s’engageaient les personnes enquêtées lorsque ces dernières disaient avoir une activité militante ou se sentir proche de ce milieu militant. En effet, cette activité pouvait être pour l’analyse le dénominateur commun le plus pertinent à partir duquel considérer la reconnaissance commune de ces personnes dans cette appellation de “milieu militant”, et ce malgré l’hétérogénéité de pratiques, de représentations, et d’instances que ces personnes pouvaient décrire à partir de ce milieu. Pour ce faire, il s’agissait néanmoins de saisir cette activité à travers cette unité d’observation qu’est Le Lieu-Dit en considérant davantage les effets que ce lieu pouvaient avoir sur cette activité.

Au terme de ma phase d’entretiens et d’observation, je pus ainsi remarquer que Le Lieu-Dit avait des effets non négligeables sur ce milieu. Pour cause, si ces personnes pouvaient certes décrire à partir de cette appellation un ensemble de réalités pour le moins complexes et irréductibles à mes interrogations théoriques initiales, cette complexité tendait cependant à s’effacer, ou du moins, à être neutralisée lorsqu’elles ramenaient davantage le milieu militant et leur activité à ce lieu. Pour elles, Le Lieu-Dit était en effet associé à un lieu singulier leur permettant de se livrer plus spécifiquement à un certain type d’activité, qui en l’occurrence, s’apparentait à une activité proprement intellectuelle. Bien que les personnes enquêtées pouvaient principalement considérer Le Lieu-Dit comme un lieu de sociabilité militante - c’est-à-dire un lieu dans lequel les personnes appartenant ou étant proches de ce collectif relativement établi que désigne le milieu militant pouvaient se retrouver - cette sociabilité et ce collectif semblaient cependant se réaliser à travers

une activité animée par un goût explicitement exprimé pour ce qui est de l’ordre de la réflexion, de la compréhension, de la discussion critique, du débat, de l’analyse, du questionnement …

« Alice : On va dire que j’ai commencé à entendre parler du Lieu-Dit dans le cadre de Nuit

Debout. Y’avait plein de militants, plein de gens différents qui allaient à Nuit Debout et au fur et à mesure des conversations, plusieurs personnes m’en ont parlé. […] Je pense qu’il faut aller dans ce genre de lieu. Là on est en capacité de réflexion, de compréhension et ça va nous apporter quelque chose. Ça peut nous donner pas mal de billes pour dire aux gens “pourquoi vous êtes pas dans la rue ? Qu’est-ce que vous faites ? Regardez ce qu’il va se passer, regardez ce qu’il se passe, restez pas là, faites quelque chose, interrogez vous déjà pour commencer !”. Des fois je trouve qu’au début dans le militantisme, on a des arguments, on commence à penser certaines choses, on a pas les billes, on a pas les arguments pour convaincre les gens, on a rien, voilà on est minuscule quoi … Je trouve que ce genre d’événement ça permet d’avoir des billes sur quelque chose, de savoir de quoi tu parles, parce que sinon tu convaincs personne en fait. J’l’ai vu notamment quand j’étais étudiante parce que si t’as pas ces billes, les gens te disent que c’est n’importe quoi et c’est fini pour toi. Pour quelqu’un qui n’est pas du tout accroché, si t’as pas ces trucs là, t’as rien pour l’interpeller, et après pour l’emmener avec toi bonjour … »

« Thierry : Le militantisme on va dire que ça m’a donné des clefs de compréhension du monde,

des clefs d’analyse, des lectures pour aller chercher les infos. Parce que y’a aussi ça, on dit que l’on est dans un monde de l’info, où l’info déboule de partout, les réseaux sociaux, les télés en continu, les choses comme ça, mais il faut savoir la décrypter cette info, l’analyser, la trier … Et ça s’apprend ça aussi ! Lire, analyser, avoir les lectures qui vont bien pour comprendre et pas prendre pour argent comptant l’info à la télé. Mais c’est des démarches qui sont pas évidentes. Quand on est écrasé sur son lieu de travail on sait pas par quel bout s’en sortir. Avoir une analyse, une distance permettant d’analyser tout ça, ça s’apprend. Et dans des débats comme il peut s’en dérouler au Lieu-Dit, comme j’ai dit tout à l’heure, où on peut venir plus facilement que dans une réunion politique ou à l’université, je peux me dire “Tiens y’a un café où y’a une discussion, je peux y passer une demie-heure, je suis pas obligé d’y rester …”. Donc voilà ça peut être une porte d’entrée pour rencontrer des gens, ou acheter un bouquin qui m’ouvre un peu l’esprit. Ça fait partie de tout ça le militantisme et Le Lieu-Dit est un lieu comme ça »

Or c’est précisément cette activité que les entretiens et les observations réalisées lors des événements organisés au Lieu-Dit ont selon moi permis de saisir en substance. Si les événements observés étaient assez hétérogènes dans leurs sujets et dans leurs formes, tous semblaient néanmoins se dérouler suivant une même trame : les intervenants ou les organisateurs de l’événement proposaient dans un premier temps une situation initiale, un constat sur la réalité du monde social, avant d’inviter le reste de la salle à échanger et à débattre sur ce constat et sur les

modalités d’action par lesquelles cette réalité pourrait être transformée à plus ou moins court terme. Par la suite, les débats et les discussions pouvaient même se poursuivre bien après la fin de l’événement.

Comme énoncé précédemment, la principale difficulté rencontrée au terme des entretiens a été de tenter d’objectiver les réalités que pouvaient décrire les personnes enquêtées à partir de l’appellation de “milieu militant”, de manière à les constituer à partir d’une unité substantielle définie par des contours objectifs précis afin de les rattacher à des problématiques davantage spécifiques aux questions posées par la vulgarisation des sciences sociales sur un plan théorique. Dans un premier temps, ces réalités m’étaient apparues pour le moins complexes et distantes de mes questions initiales, ce qui rendait la constitution et l’objectivation de cette unité substantielle d’autant plus difficile. Cependant, le récit des personnes enquêtées au sujet de cet univers que désigne le milieu militant me mena progressivement à repérer un point commun qui à mes yeux permettait de condenser la complexité des réalités que ces personnes pouvaient décrire à partir de cette appellation. En effet, quel que soit les formes ou l’intensité que ces dernières attribuaient à leur engagement, les types d’organisation auxquels elles pouvaient appartenir, ou encore leur capacité à se reconnaitre ou non comme étant militantes, ces personnes étaient finalement animées par un même désir : celui de comprendre le monde afin de mieux pouvoir agir en retour sur celui-ci.

Pendant les entretiens, les personnes enquêtées pouvaient alors me faire part de quantité d’ouvrages, d’articles, d’émissions ou de conférences qu’elles avaient pu lire ou écouter dans le cadre de cette activité et ce, précisément dans le but d’assouvir ce désir. C’est notamment du fait de cette activité et de ce désir que les personnes enquêtées pouvaient trouver dans les sciences sociales, ou plus précisément dans les formes par lesquelles elles les identifiaient, un certain nombre d’éléments susceptibles de pouvoir répondre potentiellement aux besoins exprimés par cette activité : trouver en elles les savoirs nécessaires à cette compréhension du monde et à cette action à réaliser en retour sur ce dernier.

« Vanina : Moi mon parcours militant quand j’étais étudiante ça a été un va et vient permanent

entre le fait d’essayer d’agir et donc de discuter avec d’autres étudiants pour leur proposer de faire des choses, et des arguments que tu rencontres. Donc ça donne envie d’aller lire, soit des références historiques, soit des références théoriques sur x ou y pour alimenter les discussions que tu pouvais avoir avec d’autres personnes. […] Et donc du coup t’as ce lien entre une pratique et des analyses que t’essaies de te construire mais de déconstruire aussi, parce que les

discussions que tu as en permanence t’obligent en fait à voir où est-ce que tu as tort, ou te conforter là où tu pensais avoir raison »

« Jean-Luc : Je vais pas parler à la place de Paul, mais il a encore dit par mail hier qu’il aimait

pas du tout le slogan du Monde Diplomatique qui est “On s’arrête on réfléchit”, parce qu’il dit “Ouais mais pendant ce temps le monde il tourne, et l’action on en fait quoi ? Il faut agir !”. Mais moi je ne pense pas que Le Monde Diplomatique doit agir. Serge Halimi peut rester aussi mou qu’il est dans son action ça me va très bien (rires) »

« Michael : Pour moi, le document fondateur du marxisme, c’est le texte sur Feuerbach que

Hegel définissait comme “le germe génial d’une nouvelle conception du monde”. Et cette nouvelle conception du monde que l’on peut appeler “philosophie de la praxis”, terme de Gramsci, est fondée sur l’idée d’une unité dialectique entre la théorie et la pratique. C’est-à- dire que la théorie s’appuie sur l’expérience pratique et qu’elle oriente en même temps l’activité pratique. Il y a donc une unité inséparable entre les deux. C’est ce qui différencie le marxisme d’un simple activisme social sans théorie, ou d’une théorie disons académique sans activité politique. Dans le marxisme, les deux sont inséparables. Quand il y a des militants politiques qui ne s’intéressent pas à la théorie, ils ne sont pas dans l’esprit du marxisme et quand il y a des théoriciens qui ne se préoccupent pas de la pratique, ils sont en dehors de l’essence du marxisme, même s’ils peuvent se considérer marxistes ou si leurs écrits ont à voir avec Marx »

Dans l’ensemble des entretiens, Le Lieu-Dit apparaissait alors pour les personnes rencontrées comme étant précisément un lieu dans lequel cette activité pouvait pleinement s’exercer et potentiellement trouver satisfaction. D’une part, du fait de la présence des sciences sociales au Lieu- Dit, mais également du fait que ce lieu soit identifié par ces personnes comme étant un lieu de

discussion et d’oralité permettant à ces sciences d’être parlées, discutées, et donc d’avoir la

possibilité de chercher en elles des savoirs à partir desquels mener sur le monde une action collective en devenir. Ainsi, les entretiens réalisés auprès des personnes enquêtées me permirent de comprendre en quoi l’hétérogénéité de pratiques, d’instances, d’organisations et de représentations du monde pouvant caractériser ce milieu militant avait finalement une importance toute relative lorsqu’il s’agissait pour elles de ramener ce milieu et cette activité au Lieu-Dit.

« Hossein : Quand je parle de militants politiques vous avez tout hein ! Je veux dire vous avez

aussi des gens du quartier, moi je mets toutes les catégories dans militant politique. Oui pour moi militant politique c’est pas nécessairement des gens qui sont encartés, qui militent … Ce sont des gens qui sont sensibilisés, qui sont politisés, qui sont curieux, et qui s’intéressent aux événements d’ici tout simplement »

« Vanina : Quand je dis que Le Lieu-Dit est un lieu militant je veux dire par là que Hossein va

pas demander aux gens qui viennent dans son bar d’être forcément des activistes et de s’impliquer. Si on le prend pas dans un sens restrictif, c’est un bar militant. C’est un lieu où l’on va discuter de politique, c’est un lieu où par ailleurs si on a envie de faire des choses, Hossein connaît très bien donc il va orienter les gens, c’est un lieu où l’on rencontre des militants et des militantes justement, qui sont à la fois actifs, mais qui ont aussi envie de prendre le temps de discuter. C’est un lieu militant de ce point de vue là »

En effet, cette mise en relation impliquait pour elles de reconsidérer leur appartenance ou leur proximité vis-à-vis de ce milieu militant en soulignant plus précisément la nature de cette activité à partir de laquelle ce collectif relativement défini que “sous-tend” cette appellation peut se constituer et s’actualiser. Une fois le lieu franchi, le fait d’être militant ou de se sentir proche d’un milieu militant n’était pour elles plus associé à une activité concrète plus ou moins engagée au sein d’une organisation spécifique, mais traduisait plus simplement le fait de s’intéresser à la politique ou d’aimer parler et discuter de politique avec des personnes partageant des idées plus ou moins proches des leurs. Dès lors, si Le Lieu-Dit était pour les personnes enquêtées un lieu ayant une

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