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Section 2. ELEMENTS CONSTITUTIONNELS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

5. Les choix alternatifs au développement durable

qui anéantira le résultat espéré par la création même du produit, ce phénomène est appelé "effet rebond" ou "le paradoxe de Jevons"1. François Schneider explique le fondement psychologique de ce phénomène : satisfaits d’avoir réduit notre consommation d’énergie, par exemple en utilisant des lampes à basse tension, nous nous offrons un extra sous la forme d’un voyage aux Antilles, qui représentera une consommation d’énergie très supérieure à ce que nous aurons économisé.

Nous constatons dés à présent que le développement durable n’est pas seulement difficile à mettre en œuvre mais aussi qu’il véhicule un certain nombre de limites et de paradoxes qui remettent en cause sa pertinence, il englobe aussi des conceptions assez exigeante ce qui rend certains pays étanches à ces propositions.

5. Les choix alternatifs au développement durable

On retrouve dans ce qui suit des solutions alternatives au développement durable, bien qu’elles soient moins connues, nous tacherons d’en citer quelques unes.

5.1. Le modèle du développement alternatif

Ce modèle explique que le développement de communautés viables nécessite obligatoirement un changement profond des valeurs, des choix sociaux et des modes de vies. L’élément clé de ce modèle serait les liens entre les personnes et entre les personnes et leur environnement, ce qui le transforme en projet communautaire. Latouche stipule qu’il est primordial de changer de priorité qui est actuellement plus économique que sociale en créant davantage de liens que de biens.

L’entreprise, quant à elle, est considérée comme une entité sociale, avec une notion encore plus élaborée que la responsabilité sociale, elle est considérée comme une entreprise citoyenne, soit un "acteur social durable" selon Lamon (2001)2. Economiquement, ce modèle encourage l’autonomie et la réduction de la dépendance, il prône la participation de tous et la solidarité en vue de développer une économie biorégionale qui distingue besoins réels et désirs et qui s’appuie sur la valorisation des ressources renouvelables localement disponibles.

1 On peut définir l’effet rebond comme « l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie, ces limites pouvant être monétaires, temporelles, sociales, physiques, liées à l’effort, au danger, à l’organisation… ».

2 Lamon B., 2001, La citoyenneté globale et locale de l'entreprise transnationale, Thèse de doctorat, Genève, Institut universitaire des Hautes études internationales.

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5.2. Le développement autonome (ou indigène)

Selon Wolfgand Sachs (1996), la durabilité est en fait la résistance au développement puisque l’économie de croissance menace les bases de subsistance des humains et à long terme celle de la biosphère. L’idée de base repose sur la préservation de l’identité culturelle et l’intégrité territoriale afin d’assurer une économie de subsistance collective et solidaire. Dans ce contexte, l’environnement est vu comme un territoire.

5.3. L’environnement comme système intégrateur

Selon Sauvé (2002)1, « l’environnement est un système intégrateur au sein duquel les personnes et les sociétés se construisent ». On s’aperçoit qu’elle présente l’environnement comme la base de tout développement personnel et social et que l’homme interagit avec son environnement selon trois sphères d’interactions, étroitement reliées entre elles :

- La sphère d’interactions avec soi-même ou le lieu de construction de l’identité ;

- La sphère d’interactions avec les autres (lieu de l’éducation à la citoyenneté, qui implique l’éducation interculturelle, à la démocratie, à la paix, à la coopération...) ;

- La sphère d’interactions avec le milieu de vie partagé, (lieu de l’éducation écologique et de l’éducation économique, où s’enrichit la signification de l’"être au monde" à travers les relations avec l’"autre qu’humain").

La place de l’économie est située autrement, comme une des composantes de l’environnement, ce dernier est aussi considéré comme un ensemble de systèmes de vie (la nature et les écosystèmes aménagés), un territoire d’appartenance (le village, le quartier, la ville), des paysages (urbains, ruraux, naturels), un milieu de vie (la maison, l’usine, la ferme, l’école, la place publique, etc.), un réseau de relations (locales, régionales, biosphériques, concrètes et symboliques) et bien d’autres choses encore (Sauvé, 2007b)2.

1 Sauvé L., 2002, L’éducation relatives à l’environnement : possibilités et contraintes, Bulletin International De L’enseignement Scientifique Et Technologique Et De L’éducation Environnementale De l’UNESCO, Parrution dans Collection, Vol. 27, n°1 - 2, pp. 1-4, p. 1.

2 Sauvé, L., 2007b, L'éducation relative à l’environnement Une invitation à transformer, améliorer ou enrichir notre rapport à l'environnement, Ln Gagnon C. (Éd) et Arth E. (en collab. avec). Guide québécois pour des Agendas 21e siècle locaux : applications territoriales de développement durable viable, [En ligne] http://www.a21l.qc.ca/9586_fr.html (page consultée le 09 Août 2012).

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Environnement

Relation au milieu

Sentiment d’appartenance à la biosphère, responsabilité envers les autres êtres vivants

Les autres

Construction de la relation à l’altérité

Education à la paix, à la tolérance, à la démocratie, à la coopération, à la solidarité

Moi

Construction identitaire

Apprendre à se définir, autonomie, intégrité, réflexivité, responsabilité envers soi même.

Figure n° 3 : l’environnement comme système intégrateur

Source : L. Sauvé, Conférence aux assises de l’Education relative à l’Environnement, Namur, 2004.

Source du schéma : Dossier du GRAINE Rhône-Alpes n°4. http://www.graine-rhone-alpes.org/rubrique.php3 ?id_rubrique=7

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Conclusion du chapitre 1 :

Pendant tout ce chapitre, nous avons éclaircit la notion du développement durable en mettant en avant son évolution à travers les courants économiques. Tout d’abord, nous avons parlé des concepts de soutenabilité faible et soutenabilité forte qui marquent le déclenchement des réflexions sérieuses autour de l’environnement et sa prospérité. Ensuite nous avons continué en donnant des définitions au développement durable, nous avons souligné la définition la plus connus celle du rapport Bruntdland qui a ouvert le débat sur les différentes dimensions et objectifs de la croissance économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement dans le temps.

Nous avons aussi parlé des parties prenantes, nous avions souligné particulièrement le rôle de l’entreprise comme étant le maillon de conciliation entre les différentes parties ; l’implication de l’entreprise dans l’application du développement durable la lance dans une politique de Responsabilité Sociale et Environnementale qui a ses propres fondements.

Finalement nous avons présenté une réflexion sur la remise en cause du développement durable.

Dans le chapitre suivant, nous allons nous approfondir dans notre thème, nous allons présenter les différentes méthodes d’application du développement durable en entreprise et l’apport du marketing dans ces optiques.

Chapitre 2 :